
3y8 MU L M U L
aiguifé de fel 2k de poivre, eft le moyen le plus
certain de le guérir. Il ne paroît pas, au refte ,
être contagieux , du moins des petits à leur mère.
MUHLENBERGIE. M uhlenbergia.
Plante vivace de la rriandrie digynie & d e la famille
des Graminées , qui ne renferme qu'une ef-
pèce, originaire de l'Amérique feptentrionale , laquelle,
n’étant pas cultivée dans nos jardins, ne
peut être ici l’objet d’un article plus étendu.
( B o sc.)
M U ID , TO N N E AU , BÀRIQUE : noms de
vales de bois repréfentant un cylindre bombé
dans fon milieu , fermé de tous côtés & com-
pofé de petites pièces de bois liées enfemble par
des cercles de même nature. Leurs capacités &
leurs proportions varient félon les lieux. A Mâcon*
le Muid eft de deux cent quarante bouteilles ; à
Paris, de deux cent quatre-vingt-huit} à Montpellier,
de lïx cent foixante-quinze, &c. : deux
Muids font une queue en Bourgogne & ailleurs.
La fabrique des Muids eft un art exercé par.les
tonneliers , 2k décrit dans le ’Dictionnaire des Ans
mécaniques, auquel je renvoie le le&eur. •
C ’elt le bois de^ chêne pédonculé ou chêne
blanc qu’on emploie le plus communément à la
fabrication des Muids deftinés à contenir du v in ,
parce que c’eft celui qui, à la plus grande facilité
de fa mifeenMERRAiN & en douves (voye[ ces
mots) , joint la plus grande imperméabilité m la
plus grande durée. Après lui, c’eft celui du châtaignier
, puis celui du mûrier, dont on fe fert Je
plus communément. Ce n’eft jamais que pour contenir
des folides qu’ on en conftruit en fapin, en
peuplier, & c ., & alors ils ne font pas formés avec
des douves , mais avec des planches.
Les vieux Muids fervent aux cultivateurs, après |
l’enlèvement des douves d'un des fonds, à ren- I
fermer une infinité d ’objets quitiendroienttrop de ;
place s ils étoient répandus , ou qui feroient altérés
par des caufes extérieures , mangés par
les fouri> , les infeétes, comme graines, farine,
fon , cendre , charbon, 2kc., ou l’eau de puits
néceffaire à l'arrofement des plantes , & c .
Le Muid eft naturellement devenu une me-
fure de capacité , & il eft encore confîdéré rigoureusement
comme tel dans beaucoup de lieux}
mais dans d’autres, ^cette mefure étoit devenue
fittive, comme le tonneau de mer : ainli, à Paris,
Je Muid de blé contenoit cent quarante-quatre
boiifeaux} le Muid d’avoine, deux cent quatre-
vingt-huit boiffeaux 5 le Muid de charbon, trois
cent vingt, 2kc . Ces irrégularités n’exiftent plus,
grâces à la loi fur les poids & mefures. (Bosc.)
MULES TRAVERSINES : crevaffes qui fe
forment derrière le boulet du pied du cheval,
& d’où fuinte une férofité âcre & fétide. Les
pieds de devant en font rarement affe&és. Elles
ipnt conftamment douloureufes, Pans leurs co*nj
mencemens on les guérit avec des cataplafo.
émolliens 2k aclouciflans , enfuite avec des deiiic 1
catifs. c i
Quant aux Mules traverfînes invétérées, 0J
leur applique les remèdes indiqués pour le cVa.
paud. Voyei ce mot.
Comme la partie où fe trouve la Mule traver-
fine fatigue beaucoup dans la marche, & encore
plus dans le travail, il faut ou abandonner |J
chevaux qui en font affeétés dans les pâturages ôu
les tenir conftamment à l'écurie. (Bose.)
MULET. On applique prbpremént ce nom au
produit de l’accouplement de l’âne avec la ju.
ment} mais, par extenfîon, on le donne auiti à
celui de tous les quadrupèdes^ de cous les oifeaux
d’efpèces différentes.
Le Mulet du cheval & de l’âneffe fe nomme Bardeau. Voye^ ce mot.
Dans les plantes, les réfultats des fécondations
de deux efpèces différentes s’appellent H ybrides.
Voye^ ce mot.
Ce n’eft pas ici le lieu de differter fur les caufes
phyfiologiques qui font que quelques animaux
peuvent procréer des Mulets, & que d’autres ne
le peuvent pas. On trouvera des données à cet
égard dans le Dictionnaire des Animaux & dans
celui de Phyfiologie animale; il fuffira de dire que ce
n’eft que des elpèces du même genre * les plus
voifines , qu’on peut en efpérer , & qu’il n'y a
guère que ceux de l’âne avec la jument, & du
canard avec la canne de Barbarie, qui foient im-
» portans à confidérer fous les rapports agricoles.
: En effet, les Mulets de l’ âneffe avec le cheval
ou le bardeau, eft plus foible que fon père, & n’a |
pas la patience & la frugalité de fa mère. Ceux I
du zèbre 2k de l’âneffe n’ont pas encore vécu âge
d’âne } ceux du loup & de la chienne, ou du
du chien & de la louve, n’ ont fervi qu’à prouver
ce qu’on fa voit déjà, que, dans l’aéle de la génération
, le père donne les qualités morales, & la
mère les formes extérieures; ceux du lerin avec
les tarins, les linotes, les chardonnerets, &c.J
ne font que des amufemens.
Le Mulet, proprement d it, eft connu de toute
ancienneté. Les écrivains grecs 2k romains nous
le peignent comme il eft encore, c’eft-à-dire,
préférable au cheval fous le rapport de la fobrieté,
de la force , de la douceur du cara&ère, de la
réfiftance à la fatigue 2k aux chaleurs, de la fureté
de la marche, de la moindre difpolition aux maladies
, de la longévité, 2kc . En conféquence
de ces qualités, les Mulets font très-recherchés
dans les pays arides, chauds & montueux, principalement’
en Italie & en Efpagne, 2k on cherche
à les obtenir les plus gros poflible , en accouplant
les. plus beaux ânes avec les plus belles
jumens.
Les provinces centrales & occidentales de la
France étoient, avant la révolution,en poffeflion
de fournir une grande quantité de Mulets à l’Eb
M U L
I Be & aux colonies , ce qui étoit une fource
r plidérable de richeffes pour elles. Aujourd'hui
L commerce eft prefque nul : efpérons qu’il reprendra
fon ancienne fplendeur. L à , dans le ci-
ILvant Poitou, il eft _une race d’âne très-groffe-
& très-vigoureufe, qui eft exclufivementréletyée
L procréer des Mulets par fon accouplement avec
[des jumens normandes. Les produits de ces
fenes & de ces jumens fe vendent quelquefois
[plus cher que les beaux chevaux de races fran-
[çaifes, les mules furtout, qui ont à un plus haut
[degré les qualités indiquées. On a vu des couples
[de ces mules afforries fe vendre jufqu’ à trente
Ljlle francs en Efpagne & en Portugal, pour les
[voitures des riches prélats de la Cour,
f En Italie} où on fait beaucoup de Mulets, on
[préfère les ânes de Malte, qui font en effet de
[fort beaux animaux. # ^ .
| llréfulte de ces faits, que celui qui veut fpe-
[culer fur la production des Mulets 2k des mules
ne doit pas craindre la dépenfe pour fe procurer
[de beaux ânes & de belles jumens, puifque leurs
[produits feront toujours mieux vendus, 2k ne
[coûteront cependant pas davantage à élever.
L’accouplement des ânes & des jumens, quoique
d'abord quelquefois un peu plus difficile , &
[plus incertain .dans fes réfultats que-ceux des
[individus de leur efpèce entr’eux, offre les mêmes
[préliminaires & les mêmes fuites. Tout ce qu’on
[trouvera à cet égard aux mots Ane 2k C heval
[s’y applique donc complètement.
[ L’éducation des jeunes,Mulets ou des jeunes
Jmules eft plus facile que celle des poulains &
Ides pouliches. Moins le propriétaire y intervient,
|& mieux il fait. Je renverrai également aux mots
■ Ane & C heval, pour apprendre à en connoître
Iles détails. Seulement j’ohferverai que plus ils font
■ abondamment 2k délicatement nourris, & plusjls
■ gagnent en groffeur 2k en vigueur, 2k que c’eft
■ par conféquent une mauvaife fpéçulation que d'é-
■ conomifer fur ce point} ils fe fevrent naturel.e-
Inient plus tôt que 1 ânon 2k le poulain, c’eft à-
Idire, entre iix 2k fept mois.
I On eft généralement dans l’habitude de vendre:
Iles Mulets & les mules à deux ou trois ans. L’in-
[térêt des cultivateurs eft cependant d’attendre,
jqu’ils foient arrivés à toute leur grandeur, puif-
jqiie ce n’eft qu’ alors qu'ils fe vendent à leur véritable
taux.
I La fingulaiité la plus remarquable que préfen-
Itent les Mulets & les mules, c’eft que, quoique
■ pourvus des organes de la génération, ils font
■ incapables de fe multiplier entr’eux & avec les
| ânes ou les chevaux } du moins les exemples en
■ font-ils extrêmement rares.C’eft peut -être à cette- I eirconftance que font dues leurs bonnes qualités}
|ear le defir du coït d’abord, 2k la déperdition de
■ 'a femence de l’autre, font fréquemment des
■ caufes de mauvaifes qualités des ânes 2k des ehe-
M U L S g g
vaux. Quoi qu’il en f o i t , elle évite la caftration
aux maies , ce qui eft un avantage très-important
, puifque cette opération affaiblit toujours
les chevaux 2k les fait même fouvent périr.
Quelques perfonnes ont conclu de ce que les
jumens repouffoient quelquefois d’abord les ânes
qu’on leur préfentoit pour étalons, que lorfqu elles
avoient céd é , elles ne pouvoient plus concevoir
ayec les chevaux 5 mais c’eft une erreur , comme
des expériences authentiques l’ont prouvé.
Les foins à prendre des Mulets 2k des mules
adultes 2k employées aux mêmes fer vices que le
cheval & tarie, ne diffèrent point de ceux qu’on
donne généralement à ces derniers} feulement ils
1 font moins nombreux & moins rigoureux > ainfi
|1 je n’en parlerai pas. * Cependant il convient que je difé qu en Efpagne
, il eft de mode qu’ ils foient harnachés
d’une manière particulière, & avec un luxe conftamment
coûteux & fouvent exagère. Les fon-
nettes & les grelots font multipliés outre mefure
autour de leur cou: 2k fur leur tête } de foEte que
leur arrivée eft toujours annoncée de loin par un
charivari qui fatigue beaucoup les oreilles des
perfonnes qui n’y font pas accoutumées. On prétend
qu’ils aiment le bruit de ces fonnettes & de
ces grelots, 2k que,lorfqu’on les en prive, ils ont
moins de courage au travail, ce qui peut être
vrai lorfqu’ils ont l’habitude de l’entendre} on y
eft auffi dans l’ufage de tondre, au printems, la
plus grande partie du poil de leur corps, avec des
forces d’ une ftrudlure particulière & fort bien appropriée
à cet objet. Chaque fois que j’entrois
Je foir dans ce qu’on appelle une auberge en Efpagne
( pofada) j je m’extafiois à la vue des foins
que prenoient les muletiers de leurs Mulets, 2k je
faifois des voeux pour que les rouliers de France
prennent l’ ufage d’ en donner de femblables à leurs
chevaux, dont ils s’occupent généralement beaucoup
trop peu.
Ainfi que je l’ ai déjà annoncé, les maladies des
Mulets font abfolument les mêmes que celles des
chevaux} mais elles font chez eux moins fréquentes
& moins graves. Je renverrai donc encor*
à l’article C h e v a l pour leur énumération, 2k
aux articles de chacune d ’elles pour leur traitement.
( B o sc.)
MULINON. M ulikvm.
Genre de plante de la pentandrie digynie & de
la famille des Om b e llïfe r e s , qui raffemble quatre
efpèces, dont aucune n’ eft cultivée dans nos jardins.
- "• Efpècesy
1. Le M u l in o n prolifère.
Mulinumproliferum. Cavan. T> De l’ Amérique
méridionale.