
P I E D - D E - C H A T : efpèce de G n a p h a l e . Voye* ce mot.
P I E D - C H A U D . C ’eft, dans la ci-devant L o r raine
, le goûr que prend le vin dans la cuve par
peau l'effet de r a t io n de l’air fur Vin la croûte ( le cha)
qui le recouvre. V^oyer .
P I E D - D E - C H E V R E . Voye% Bo u c a g e .
P IE D - D E - C O Q . O n donne ce nom à un P a -
n ic , à une C l a v a ir e & à la C r e t e l l e . Voyeç
ces mots.
P I E D - D E - G R I F F O N . C ’eft vulgairement
T Ellébore fétide. Voyei ce mot.
P IE D - D E - L I È V R E . L e T rèfle des champs
porte ce nom.
P IE D - D E - L IO N . O n donne ce nomàl’ALCHE-
m ille. Voyer. ce mot.
P I E D - D E - L 1T . C ’eft I’O r ig a n .
P IE D - D E - L O U P . Voyei Lic o p e .
P I E D - D E - M U L E T . Dans le M é d o c , où on la
mange en falade, la Renoncule f icaire s’appelle
ainfî.
P I E D - D ’O I S E A U . Voyei O r n iTHOPE. .
P IE D - D E - P IG E O N : nom vulgaire du G É r a -
n io n c o l u m b in . Voyc^ ce mot.
P I E D - P O U : on appelle ainfî la R e n o n c u l e
r a m p a n t e aux environs de Boulogne.
P I E D - D E - P O U L E : efpèce de C h ie n d e n t .
Voyei ce m ot & celui Pa n ic .
P I E D - D E - V E A U . V o y e i G o u e t c o m m u n ,
dont ce nom eft'fynonyme.
P IE D S C O R N I E R S ou ’C O R M IE R S , O n donne
ce nom aux arbres qui fervent de limites aux propriétés
ou aux ventes de b o is , parce qu’on emploie
de préférence le C o r n o u il l e r mâle ou
le C o r m ie r ( crat&gus arialÀnni). Voy. ces mots.
U n propriétaire de bois ou de terrein inculte
ne doit jamais néglige r de vifîter tous les ans fes
Pieds cormiers pour remplacer ceux qui périftent 5
car c’eft d’eux que dépend fa ..fée mité pour l'avenir
, lorfqu’il a pour voifins dès hommes avides &
proceflîfs, qui arrachent ces marques délimités
pour avoir occafîon de s’emparer, quelques années
plus tard , d’une portion de fà propriété.
L e cornouiller dans le N o rd , & l’olivier dans le
M id i , font préférables, parce qu’ils vivent des
llècles, &r,que lorfqu’on les arrache, ilsrepouflent
un grand nombre de rejetons qu’il eft fort difficile
de détruire.. {B o s e . )
P I E R R E ou C A L C U L . Ainfî que l’homme, les
animaux domeftieues font expofés à la maladie
qu’on appelle la Pierre, & ils en meurent fouvent.
Parmi e ux , c’eft le cheval qui en refirent le plus
les atteintes, & le feul qu’il foit quelquefois très-
defîrabled’en guérir, parce que les bêtes à cornes ,
les bêtes à laine & le cochon peuvent être, dans
ce cas, envoyés au boucher.
Il fe trouve des Pierres dans la veffie, dans les
reins & autres organes. T o u s les fyftemes imag
e s pour expliquer leur formation font fufcep7
cibles de grandes objections. T o u s les remèdes
indiqués comme propres à les faire difparoître
ont un effet fi incertain & fi le n t , qu’il faut les
confidérer comme infuffifans. L ’opération de l’ei.
tradipn peut feule en débarraffer avec certitude :
mais il n 'y a que celles de la velue qu’on puifie
aller chercher avec un infiniment.
Je ren vo ie , pour le développement hiftorique
de cette maladie, au Dictionnaire de Médecine.
O n reconnoît qu’un cheval & qu’un boeuf font
atteints de. la Pierre _à la difficulté d’u riner, à la
petite quantité d’urine qu’ils rendent à la fois, à
la douleur & fouvent au fang qui accompagne
la fortie de cette urine : on s’en allure d’une
manière encore plus pofitive, en introduifant la
main, frottée d ’h uile, dans le fondement, & en
tâtant la velfie avec les doigts.
Lorfque la valeur d’un cheval rend l’opération”
de la Pierre, malgré l’incertitude de fa réuffite,
avantageufe à tenter, on le fait jeûner pendant
deux ou trois jou rs , puis on le faigne, le tout pour
l’affoiblir; enfuite on le renverfe fur le dos & on
rapproche fespieds de derrière de ceux de devant,
en les écartant un peu l'u n de l’autre, & en les
afiujettiffant fortementj après quoi, &.vec un bif-
couri d’un pouce & demi de lo n g , on fend le canal
de l'urètre longitudinalement vers le bas de la
fymphyfe des os pubis ; on introduit enfuite une
fonde cannelée & courbée pour pénétrer dans la
veffie, & on incife fur cette cannelure le col de la
veffie ën évitant de toucher le reCtum : la ve/i.e
étant ouverte , on enlève la Pierre avec des tenet-
tes plates û elle eft u niq ue , ou avec une curette
fi ce font des graviers.
Ordinairement on injeCte dans la veffie une
décoction de graine de l in , mais cela n’eft utile à
rien. L a plaie fe ferme d’elle-même, fans aucun
appareil, p ourvu qu’il ne s’y forme pas d’inflammation
j ce qu’on prévient en tenant -l'animal à la
diète : on la baffine cependant de tems en tems
avec des lotions émollientes. A u bout d’un mois
l’animal peut ordinairement être remis au travail.
A ucune des précautions indiquées par quelques
auteurs, pour prévenir la formation de la Pierre,
ne donne de réfultats complètement latisfaifans. II
faut donc fe réfoüdre à craindre le m a l, qui du
refte n ’eft pas auffi commun dans les animaux que
dans l’homme. J’ai vu d ,s calculs qui avoient près
d’un demi-pied de diamètre, & q uin ’empêchoient
pas le fervice qu’on exigeoit des chevaux qui les
portoient. (B o s c .)
P I E R R E A F E U & P I E R R E A F U S I L : forte
de caillou qui fe trouve dans les marnes fuperfi-
cielles en rognons plus ou moins gro s, & qu’on
cafte en lames minces au fortir de la terre, moment
où il eft tendre, p o u r , foie au moyen
d’un briquet & d’un morceau d’amadou , fe procurer
du feu en tou r tem s, en tout lieu , foit en
la fixant au chien d’un fu f îl, opérer par la détente,
de ce chien l’inflammation inftantanée de la poudre
qui eft dans le baftinet & dans le canon.
Tous les cailloux ne font pas propres à faire des
Pierres à feu , & encore moins des Pierres à fufîl.
pour qu’elles foient b o n n e s , il faut qu’elles ne
foient ni trop dures ni trop tendres. La couleur eft
indifférente. O n ne c.onnoît que deux endroits en
France où on trouve de bonnes Pierres à fufîl füf-
ceptiblés de fe tailler facilement. A u x environs
de Laval, ce font les meilleures de l ’Europe ; elles
font de couleur b londe ; aux environs de Bordeaux,
elles font fort inférieures aux précédentes, comme
étant moins dures & fe fixant plus difficilement au
fufîl j elles font de couleur noire.
Les cultivateurs doivent toujours avoir des Pierres
à feu , de l'amadou & des allumettes en pro-
vifion, afin de ne pas perdre autant de bois pour
avoir continuellement du feu dans leur foyer, ou
de 11e pas perdre de tems à en aller chercher
chez les v o ifin s , quelquefois même dans les v i l lages
v o if in s , comme j’en ai eu la preuve. Ces
Pierres fe confervent meilleures lorfqu’on tient
dans de la terre humide celles dont on ne fert pas.
(Bosc.)
P IE R R E E S encaiffement de pierres dans un
trou ou un foffé d ’une certaine largeur & d’une
certaine profondeur, à l’effet de recevoir les eaux
dans leurs intervalles, foit pour les conferver
pures & fraîches, foit pour leur donner écoulement
dans un lieu plus bas, foit pour favorifer
leur infiltration dans la terre.
Le plus fouvent les Pierrées font recouvertes
de terre qu’on cultive comme lès autres parties
de la propriété, ou , & c’eft le mieux, qu’on laide
en pâturage pour l’ufage des beftiaux. Dans ce
cas, encore plus que dans les autres, la partie fu-
périeure de la Pierrée doit être formée de petites
pierres, pour que le piétinement des beftiaux ne
l’enfonce pas.
Les cultivateurs ont donc deux motifs de former
des Pierrées ou des empierremens, car ce.\
deux mots font lynonymesj il eft fâcheux qu’ils en
faiîent auffi peu dans les pays privés de fources &
de rivières , car les eaux des mares font beaucoup
plus mal-faines & défagréables que celles qu’elles
fourniifent pour la boiffon &: les ufages domef-
tiques.
des granits & autres pierres quartzeufes, avec
des pierres calcaires primitives, ne communique
aucun goût à l’eau. Il n’en eft pas de même de
celle formée de fehiftes, de marne & d e certaines
pierres calcaires fecondaires ; mais à moins qu’ il
ny ait des pyrites, les fchiftçs en renfermeni
Jouvent : ce goût n’ indique rien de nuifible à la
lanté. Voye^ Pie r re s .
Les Pierrées demandent à être relevées de loin
eu loin pour être débarraffées de la terre que l’in-
mtration des eaux y a apportée. Il eft telle de ces
Serrées ayant pour objet de donner 1 écoulé-
ment aux eaux d ’une fource, qui fubfifte depuis
Un uecle, & qui n’a pas befoin d’être rélevée. II
eft telle autre conftruite dans le but de conferver
les eaux de p lu ie , q u'il faut relever tous les f îx.
ans, tous les douze ans. L es anciennes pierres ,
dans ce c a s , doivent être , avant de les remettre
en place, ou 1 aillées plulieurs mois expofées à la
pluie, ou lavées à grande e au , afin de les débar-
rafler de la terre qui s’eft fixée (ur leur furface j.
les mêmes, furtout fi élles font quartzeufes, peuvent
fervir des milliers d ’annees. ( B o sc . )
P IE R R E S . O n appelle Pierre, une matière plus
ou moins dure qui fë trouve dans la terre &
qui ne contient pas de métal.
Il eft des Pierres d’un grand nombre de fortes,
qui la plupart n’intéreffent pas l’agriculteur, parce
qu’elles font rares ou fe confondent avec d'autres
dans leurs ufages économiques ou leurs inconvé-
niens.
O u les Pierres conftituent des montagnes entières
plus ou moins recouvertes de terre, quel-,
quefois même nues, ou elles font difté mi nées
dans les terres cultivée s, en fragmens plus ou
moins g ro s , c’eft-à-dire, tantôt pefant plusieurs
centaines de livres , tantôt pefant feulement quelques
onces , & même quelques grains.
Les fortes de Pierres les plus importantes à
faire connoître aux cultivateurs font le Gr a n it
& le C a l c a ir e . ( Voye^ ces mots.) L a première
comprend les gneifs, les fehiftes & les. autres
fortes moins communes > elles forment le noyau
de toutes les hautes chaînes de montagnes j la fécondé
fe divife en Pierre calcaire p rimitive, c’eft-
à-dire, qui avoifine le granit, & eft, comme lu i,
en grande maffe; en Pierre calcaire fecondaire
qui ne contient que des coquilles de l’ancienne
mer, comme cornes-d’Ammon, térébracules bé-
Iemnites, & c . , & en Pierres calcaires en couche,
qui forment les petites montagnes , fur lef-
vquelles repofe le fol des p laines, & où fe trouvent
des coquilles dont les analogues exiftent encore
dans nos mers. Voye-^, pour les détails, les D ic tionnaires
de Minéralogie & de Géologie.
il y a encore les Pierres argileufes ou les Pierres
dans Iefquelles l’argile ou la terre alumineufe entre
en plus ou moins grande proportion, & les Pierres
quartzeufes ou filiceufes fecondaires, parmi lef-
quellës fe trouvent les Pierres à fufîl, les Pierres
meulières, les cailloux roulés, &c. &c.
Je parlerai, aux mots Montagne & Ro ch e ,
des Pierres en maffe5 il fera queftion aux mots
G alets , G r a v i e r , Sablôn & Sa b l e , des
petites Pierres ro u lé e s , qui compofent prefque
entièrement le fol de cantons fort é tendus} ic i ,
je n’entretiendrai le le&eur que des Pierres plus
ou moins groffes, mais ne pelant pas plus de cent
liv re s , ni moins d’une once, qui font difféminées
dans lés terres cultivée s, & q u i , excepté les cailloux
, n ont pas été roulées. Je parlerai enfuite
des Pierres propres à la bâtiffe & autres ufages
d’économie rurale & domeftique.
L e s cailloux font toujours quartzeux 5 ils font