
2. Læ P l a c u s uni.
Placus elaber. Lour. f> De la Cochinchiné.
( B o s c 0
PLÉÉ.. P læa.
Plante vivace de l'Amérique feptentrionaïe,
fort voifine des T o f f i e l d e s ( voyez ce mot),
mais qui, félon Michaux, forme feule un genre
dans l’ennéandrie trigynie & dans la famille des
Liliacées.
Cette plante j malgré la quantité de graines
que j’ ai apportée de fon pays natal, ne fe cultive
pas dans nos jardins j ainfi je n'ai rien à en
dire. C ’eft dans les lieux légèrement humides
quelle croît. ( Bosc. )
PLAGIANTHE. P lagianthus.
Arbriffc.au de la Nouvelle-Zélande, qui feul
forme un genre de la monadelphie dodécandrie
& de la famille des Malvacées. 11 n'eft pas cultivé
dans nos jardins. (B o s c .)
PLAIE : folution de continuité dans les chairs
des animaux, produite par une caufe quelconque.
Il n’eft pas d’ufage de ranger parmi les Plaies
les léfions qui ne font pas fiiivies d’une folution
de continuité, comme les C o n tu s io n s , les
F r a c t u r e s , les Br û lu r e s , les In f l am m a t
ion s > mais lorfqu'elles fè terminent par la fup-
puration, elles en prennent le nom.
Lorfque la Plaie eft faite par un corps pointu &
très-effilé, on l’appelle P iqûre (voyez ce mot) ;
lorfqu’elle eft le réfultat de l ’aétion d’un inftru-
rhent tranchant, on la nomme C ou pu r e . Voyez
ce mot.
Les Plaies font grandes ou petites, égales ou
inégales, curables ou incurables, non mortelles
ou mortelles.
Le tempérament de l'animal bleffé, fon âge,
la faifoa, l'efpèce du corps bleffant, le lieu de la
b'effure, & c . , établiffent autant de différences
dans les Plaies : celles faites à un cheval morveux,
à un cheval farcineux, à un cheval galeux,
font bien plus rebelles que les autres. Voyez
Mo r v e , Fa r c in & G a l e .
Souvent les Plaies font accompagnées d’Hém
o r r a g i e ( voye% ce m o t), & prefque toujours
fuiviesde la Su p pu r a t io n . Voyez ce mot.
Pour reconnoître la gravité des Plaies extérieures,
il fuffit de les examiner 5 mais celles qui
font profondes exigent d’être fondées pour être
jugées, & ce jugement fuppofe des connoiffances-
anatomiques fort étendues.
Lorfqu'une Plaie eft fuperficielle & n'eft pas
accompagnée d’hémorragie, elle fe guérit promptement
& d'elle-même. Au furplus, on doit la
garantir de l'action de l'air, & empêcher l’écartement
de fes lèvres par un léger bandage, du taffetas
gommé, ou par une emplâtre fimple.
Le premier foin à avoir Jorfqu’on eft dans le
cas de traiter une Plaie grave, c’eft de prévenir
& de guérir les aceidens qu’elle peut faire naître,
tels principalement qu’ une grande inflammation
ou une forte hémorragie. Dans le premier but,
on faigne l’animal, on le met à une diète févère,
on lui fait boire de l’eau nitrée, &c. 5 dans le
fécond, on établit des points de compreffion, des
ligatures de veines & d’artères; puis on rapproche
les bords de la Plaie fi cela eft indiqué par fon inf-
peétrôn, & on les contient par le moyen d'un
bandage, après avoir mis, dans l’intervalle, des
plumaifeaux de charpie.
Lorfque la fuppuration eft bien établie, on lève
l'appareil plus ou moins fréquemment, félon la
nature de la Plaie & les progrès de fa guérifon,
pour mettre de la nouvelle charpie.
Si la fuppuration n’eft pas affez abondante, on
cherche à l’exciter par des ftimulans; & fi elle
l’eft trop, on cherche à la diminuer par des purgatifs,
des diurétiques, des fudoiifiques & autres
remèdes, qui opèrent une légère révulfion dans les
humeurs.
Si le pus eft de mauvaife nature, on tentera de
le corriger par des remèdes internes, joints à des
remèdes externes; les principaux de ces derniers
s'appellent Dé t er s if s . Voyez ce mot.
Quelquefois la gangrène menace la Plaie, &
alors on fait ufage de l’eau-de-vie C am ph r ée,
des décoctions de Q u in q u in a , des Ba um e s ,& c.
Voyez ces mots.
La cautérifation des chairs fongueufes de la
Plaie, ou avec un fer rouge, ou avec la pietre infernale
, ou avec le beurre d’antimoine, Sec., eft né-
ceffaire dans quelques cas. Voy. C a u t é r isa t io n .
Lorfque la Plaie eft guérie, les chairs relient
fouvent long-tems fort fenfibles, & on doit continuer
à les couvrir jufqu’à ce qu’elles foient arrivées
au même degré de confolidation que les
autres. Sa place fe reconnoît toujours, foit à la
faillie des chairs nouvelles, foit au manque de
poils, &c.
Cet article eft fufceptible de très-longs dé-
veloppemèns de théorie & de pratique; mais
comme , en principe général, les Plaies des animaux
ne diffèrent en rien de celles des hommes, je renverrai
ceux qui voudroient des détails au Dictionnaire
de Médecine , qui fait partie de XEncyclopédie.
( Bosc. )
Pla ie s d e sar br e s . Les végétaux font, comme
les animaux, fulceptibles de Plaies faites par des
léfions organiques, par des corps pefans, par des
inftrumens pointus ou tranchans, & les ufages
qu’en tire l’homme, rendent exceffivement frequentes
celles de la dernière efpèce, c'eft—à-dire »
celles faites avec des inftrumens tranchans.
La foudre, lès vents & des arbres ou parties
d’arbres qui tombent, caufent auffi des Plaies aux
autres plantes.
On doit ranger en deux fériés les Plaies faites
aux arbres, qui font celles qui intéreffent le plus
fpécialement les cultivateurs : celles de l’écorce
celles du bois.
Lorfqu'il n’y a que la partie fupérieure de l’écorce
d’entamée, la Plaie ne fe ferme pas; mais
auffi elle n’eft d’aucune importance pour l’arbre
& les ufages qu’on en retire , cette partie n'ayant
qu'une demi-vie , fi je puis me fervir de cette ex-
preffion, c ’ tft-à-vdre, qu’elléne donne paflage qu'à
très-peu de fluide & ne s’accroît pas ; mais li la Plaie
arrive jufqu’ à la dernière couche corticale, qui
eft le Liber de Duhamel ( voyez ce mot) , il y a
alors une véritable léfion qui fe recouvre petit à
petit, aux fèves du prinrems & de l’automne, par
le fuintement du cambium, principalement à fa
partie fupérieure. ( Voyez Bourrele t.) Ce recouvrement
a lieu d’autant plus promptement, que
l’arbre eft plus jeune & mieux portant. Lorlque
la Plaie a une longueur de fix pouces plus ou
moins, félon Pefpèce d’arbre, & que cet arbre
eft vieux, elle ne peut plus fe recouvrir en entier,
& le plus ordinairement elle fe transforme en
Ulcère. Voyez ce mot.
Les plus fréquentes des Plaies qu'éprouvent les
arbres, font celles que leur font les hommes, (oit
pour utilifer leur tronc ou leurs branches, foit
pour tailler ces dernières. Voy. C oûte 6* T a il l e .
Lorfqu'on coupe ou qu'on taille un arbre en
fève, il fe fait une plus ou moins grande déperdition
de cette fève par la Plaie, ce qui afroiblit
l ’arbre ; auffi ne doit-on couper & tailler, hors
quelques cas particuliers, que lorfque la lève eft
en repos, c ’elt-à-dire, pendant l’hiver.
Il eft des arbres qui ont un fuc propre, 8c ce
fuc propre s’extravafe de fuite lorfqu’on leur
•fait une Plaie, ce qui nuit fouvent beaucoup à leur
croiffance , occafionne même quelquefois leur
mort ; cependant il eft des cas où onles bleffe dans
ce buw Voyez G om m e , Pé ch er , Pr u n ie r , C er
is ie r , Rés in é , Pin , Sa p in , Melèse.
Les Plaies des arbres dont le bois eft mou,
c’elt-à-dire, dont l’aubier ne fe diftingue pas,
telles que celles des peupliers & des laules, fe
guérifiem bien plus facilement que celles des arbres
dont le bois eft dur,du chêne, par exemple.
Recouvrir la Plaie avec de I’G nguent de
Sa int-'Fia c r e ou tout autre Englumen ( voyez
ces mots) , accélère fa guérifon, parce que fa
defficcation n’a pas lieu alors, .& que ies bourrelets
s’étendent d’autant plus, qu’ ils font dans une
plus conltante humidité. On l’accélère encore en
coupant, à chaque faifon, le bord du bourrelet,
afin que la lè ve , qui doit y affluer, s’extravafe
plus ailément.
Les Plaies des arbres qui regardent le nord, ou
qui font placées à l'ombre ,fe ferment plus promptement
que celles qui font expofées au loleil, &c
ce parce qu’elles font -conflamment moins fèches.
'C’ eft encore par ‘l’effet de la permanence de 1*humidité que la Plaie des vbcés coupés entre
deux terres ou recouverte de terre, fe cicatrife
plus fû rement 8e plus promptement, 8e que la repouffe
de ces arbres eft plus vigoureufe, Scc. ;
cela foit d it , en paffant, pour l’avantage des propriétaires
de taillis.
Il eft des écrivains qui ont confeillé de couvrir
chaque Plaie d’un arbre fruitier, qui vient d’être
taillé, avec de la cire, de la réfine, de l’englumen
de Forfeyth, de l’onguent de Saint-Fiacre, & c . ,
fans confidérer la dépenfe & l’emploi du te ms.
Cependant l’expérience prouve que les Plaies
faites par cette opération , quelque nombreufes
qu’eiles foient, fe guériffent, ou mieux fe recouvrent
d’autant plus rapidement, que la branche
eft plus jeune. C e n’eft donc que fur les Plaies
faites par la coupe aux vieux arbres ou aux parties
des vieux arbres, qu’il peut être utile de
placer de l’englumen, & ce moins pour accélérer
leur guérifon, que pour retarder leur ulcération,
qui alors eft prefqu’immanquable. Parmi eux, c ’ eft
l’onguent de Saint-Fiacre que je préfère, comme
le moins coûteux. La compofition, fi inutilement
compliquée de Forfeyth, ne vaut pas mieux que
le mortier ordinaire ou le plâtre.
Les Plaies Dites au bois, y compris l’aubier,
font incurables;mais elles fe recouvrent d’écorce
dans les jeunes arbres, & par fuite de nouvelles
couches ligneufes, de forte qu’on ne les apperçoit
plus. Ce n’eft que quand on travaille ce bois pour
l’ ufage de la marine , de la charpente, de la me-
nuiferie, du tour, & c . , qu’on retrouve ces Plaies,
qui foùvent nuifent beaucoup à l ’objet qu’on avoir
en vue en l’achetant.
Il arrive fréquemment que les Plaies faites à un
arbre, furtout celles qui font la fuite de la coupe
d’une groffe branche, près le tronc, font fuivies
de la C arie (voyez ce Tantôt cette Plaie
cariée refte ouverte , & on peut juger des progrès
de la carie; tantôt elle fe recouvre d’écorce , &
alors on ne connoît les effets de cette carie, que
lorfque l’ arbre eft abattu & même débité en foli-
v e s , en planches , & c .
Dans le premier cas, la carie e ft, ou feche, ou
humide. Lorfqu’elleeft fèche, fes progrès font ordinairement
lents; mais on ne peut les arrêter qu’en
coupant la partie malade jufqu’au vif, ce qui n’eft
pas toujours poffible. Lorfqu’elle eft humide, l’altération
du bois eft très-rapide , & on peut la
retarder en bouchant la Plaie avec de la chaux, du
plâtre, de l’onguent de Saint-Fiacre 3 en clouant
deffus une .planche, une feuille de fer-blanc, un
morceau de toile cirée , & c . , pour empêcher les
eaux pluviales d’y entrer. Voyez G o u tt iè re &
•Po u r r itu r e .
On trouvera dans le Dictionnaire de Phyfwlogie
végétale, au mot Pl a ie , le fupplément de cet
article. ( B o sc .)
PLAN : repréfentation en petit, fur le papier,
; d’une maifon, d’un jardin, d’ un domaine, enfin
i d'une terre de quelqu étendue qu’elle foit.
O 0 0 o ij