
go J U M
très que lorfque leurs boutons commencent à fe
montrer, ces boutons étant pl us gros & plus ronds 5
toute autre, indication eft fautive quoi qu’on en
ait dit. On les multiplie très-facilement de boutures
faites, à la fin de l’é té , dans une terre fraîche
& à une expofition ombragée. On les multiplie
également par le déchirement des vieux pieds, au
printems. Les pieds produits par ce dernier moyen
fleuriffent deux ou trois mois après.
On place des Juliennes a fleurs doubles ou en
pot dans les appartemens, fur le s fenêtres, fur les
rampes des efcaliers des jardins, fur les murs de
terrafléî enfin, dans tous les lieux où elles peuvent
être fréquemment vues 3c fenties, ou en pleine
terre dans les plates-bandes des parterres , dans
les corbeilles des jardins payfagers , &c.
Pour affurer la confervation des pieds des Juliennes
à fleurç doubles, il eft bon de couper rez
terre les tiges qui ont porté fleurs, un peu avant
qu’elles foient complètement défleuries.
Les bourgeons des Juliennes font fujets à être
mangés par une chenille qui fe cache entre fes
feuilles, en les liant par des fils de foie. Comme
ces bourgeons-ne donnent plus de tiges & par
conréquent de fleurs., il faut'ouvrir le plus toc
poflîble pour écrafer cette chenille, qui appartient
au genre des A lu c it e s . Voye^ ce mot dans
le Dictionnaire des Infectes.
On a propofé de cultiver la Julienne fimple en
plein champ pour retirer de l’huile de fes graines 5
mais cette huile eft âcre , amère, 3c donne beaucoup
de fumée en brûlant > de forte qu’elle eft inférieure
à toutes les autres qu’on retire des plantes
de la même famille ; aufli nulle part ne l’a-t-on
cultivée, & nulle part ne la cultivera-t-on pour
cet objet.
Des autres .efpèces de Juliennes la troifième eft
encore dans le cas d’être cultivée dans les jardins
d’agrément, à raifon de l’odeur de fes fleurs,
odeur bien fupérieure en fuavité 3c en intenfité à
celle de la précédente ; mais elle n’ a aucun autre
agrément. Je ne lui connois pas de variété, attendu
qu’il y a peu de tems qu’on la poffede, 8c quelle
eft encore rare. On la feme en place, à une expofition
chaude, peu après que fes graines font récoltées.
Le plant levé s’éclaircit & fe farcie, s’ il y a
lie u , avant & après l’hiver : on lui donne même
quelques légers binages. Après leur ôoraifon les
pieds périffent.
Cette culture convient également à toutes les
Juliennes que nous confervons dans nos jardins de
botanique. La dernière, quelque petite q uelle
fo i t , fe fait voir avec plaiftr, à raifon de l’époque
de fa floraifon. (B o se.)
Julienne, variété de Fê te .
JUM ART, prétendu mulet provenant du taureau
& de la jument, ou du cheval 8c de la vache.
Il a été fouvent queftion de Jumarts dans les
| V s
écrits des Anciens & des Modernes 5 mais il y a
trop de différence dans l’organifation des deux fortes
d’animaux qui font fuppofés les procréer, pour
qu’on puiffe y croire. Buffon & Huzard en ont nié
avec raifon la poflibiiité. Je n’en parlerai donc pas
davantage. Tous les Jumarts qui ont été montrés
en public étoient des Ba r d o t s à tête difforme.
Voye[ ce mot.
JUMENT, femelle du C h e v a l . Voyei ce mot.
JUNGIE. Jungia.
Plante de l’Amérique méridionale , qui feule
forme un genre dans la fynfgénelîe agrégée. Comme
elle ne fe trouve pas dans nos jardins, je ne puis
rien dire fur fa culture. ( B o sc . )
JUSQUIAME. H yosciamus.
Genre de plante de la pentandrie monogynie
& de la famille des Satanées, qui raffemble huit
efpèces, prefque toutes fufeeptibles d’ être cultivées
en pleine terre dans le climat de Paris, &
dont une, eft fort commune dans nos. campagnes.
Voye1 le§ llluftraiions des genres de Lamarck,
pl. 117. •
Ejpéces.
1. La Jusquiame noire.
Hyofciamus niger. Linn. d” Indigène.
2. La Ju squiam e réticulée.
Hyofciamus reticulatus. Linn. c f.D e la Perfe,
3. La Jusqui ame blanche. _ .
Hyofciamus atbus. Linn. O Du midi de l’Europe:
4. La Jusquî ame dorée.
Hyofciamus. aureus. Linn. Des parties meri*
dionales de d’Europe.
y. La JUSQUIAME à feuilles de bète.
Hyofciamus mutieus. Linn. c^1 De 1 Egypte. 6. La Jusquiame fluette.
Hyofciamus puftUus. Linn. © De la Perfe.
7. La Ju squiam e dë Sibérie.
Hyofciamus phy(atordes. Linn. ^ De la Sibérie,
g. La Ju squ iam e à fleurs pendantes. ,
Hyofciamus feopolia. Lâm. 2£ Du midi de 1 Eu*
rope.
Culturei
La Jufquiame noire croît dans les terres de 1
bonne nature , & qui font remuées de tems en
tems. Elle eft très-commune autour de certains
villages, de certaines fermes..Son. odeur naufea;
bonde en éloigne tous les beftiaux. Le feul pajfj
qu’on en puiffe tirer, c’ eft de l’arracher iorfquƒ!ƒ
entre en fleurs pour la porter fur le fumier, dont
elle augmentera la malle. Il faut fe garder de.*
faire fervir de litière A car fes émanations pm
J U S
dansereiifes. On la fème, pour l’étude, dans les
jardins de botanique , où la feule culture qu’on
lui donne confifte dans des farclages.
Des autres efpèces de Jufquiame, il n’y a que
la quatrième & la cinquième qui demandent l’orangerie,
dans ie climat de Paris, encore avec
quelques foins peut-on leur faire palier les hivers
doux en [pleine terre. On fènre leurs graines fur
couche 3c fous châflîs dans des pots remplis de
terre franche j & lorfque le plant qui en provient
a acquis cinq à fix feuilles, on le repique feul à
feul dans d'autres pots, qu’on tient pendant l’été
à une expofition méridienne 3c abritée. L ’hiver on
| les rentre & on les arrofe médiocrement. Les
! vieux pieds de la quatrième, qui deviennent quelquefois
ligneux, peuvent être divifés en automne
& fervir à la multiplier.
Les Jufquiamesfeptième & huitième fe fèment
en pleine terre, & , lorfqu’elles font devenues
grandes, fe multiplient auili par le déchirement
des vieux pieds.
Quant aux Jufquiames bifannuelles Sc annuelles,
leur culture ne diffère pas de celle de la première.
(Bosc.)
JUSSIE. Jussiæa.
Genre de plante de l’oâaridrie monogynie & de
la famille des Onagres3qui réunit dix-fept efpèces,
dont deux ou trois fe cultivent ou fe font cultivées
dans nos jardins. Voye[ les lllufirations des genres
de Lamarck , pl. 280.
Ejpéces.
1. La Jussie rampante.
Jujfua repens. Linn. Des Indes.
2. La Jussie inclinée.
JuJJtAa iticlinata. Linn. Q De Cayenne.
3. La Jussie délicate.
■ Mm tenella, Linn. De Java.
4. La Jussie à fruits courts.
JuJJtAa brachycarpa. Lam. De la Caroline.
5. La Jussie à feuilles étroites.
Jujjï&a angujla. Linn. Des Indes.
J U S 91 6. La Jussie veloutée.
‘ JuJJî&a fufruticof.. Linn. y Des Indes.
7. La Jussie hériffée.
JuJJtAa hirta. Lam. Du Bréfil.
8. La Jus s i - caryophylloïde.
Juftea caryophyllata. Lam. Des Indes.
9. La Jussie^ à feuilles de perficaire.
Jujfua ereSta. Linn., Q De l’Amérique-méridionale.
10. La Jussie à huit nervures.
JuJJtAa octoneryia. Lam. Des Antilles.
11. La JussiE du Pérou.
JujftAa peruviana. Linn. Du Pérou.
12. La Jussie linéaire.
Jujfua linearïs. WilId.’DeTAfrique.
13. La Jussie à feuilles de lin.
JuJJtAa linifolia. Vahl. De l ’Amérique méridio*
nale.
14. La Jussie pubefeente.
Jujfua pubefeens. Mull. De l’Amérique.
iy. La Jussie à huit valves.
Jujfua octovalvis. Swartz. © De l’Amérique.
16. La Jussie à feuilles aiguës.
JuJJtAa acuminata. Swartz. © De la Jamaïque.
17. La Jussie à grandes fleurs.
JuJJtAa grandi fora. Mich. J) De la Caroline.
Culture.
La plupart de ces p la n te sd o n t j’ai obfervé
deux ou trois efpèces en Caroline, vi venr naturellement
dans les marais, & exigent par conféquenc
de la chaleur & de l ’eau. C ’eft fans doute à la réunion
de ces deux circonftances difficiles à favorifer
dans les pays froids, qu’ eft due leur rareté dans nos.
ferres, où j’en ai vu cultiver qui ne s’y trouvent
plus. On doit femer leurs graines auffitôt qu’èlles
font mûres, dans des pots qu’ on place fur couche
&fouschâffis, & le plant qui en provient doitêtre
irepiqué feul à feul dans d’autres pots qu’on plonge dans des terrines pleines d’eau non croupie, ou
qu’on arrofe tous les jours. On les change de pots
tous les ans : la dernière eft la plus belle de toutes
celles que je connois. ( Bosc. )