
12. Le Mélaleuquf. à feuilles de ferpolet.
M e la le u c a f e r p i l i f o l ia . Dum. Courf. T? De k
Nouvelle-Hollande.
M é la le u q u e s à f e u i l l e s o p p o fé e t.
13. Le Mélaleuqtje à feuilles de myrte.
M e la le u c a m y n i f o l i a . Vent, De la Nouvelle
Hollande.
14. Le Melaleijque à feuilles de' thym.
M e la le u c a t h y m i f o l ia . Smith, "fr De la Nouvelle
Hollande.
15. Le Melàleuque à feuilles de linaire.
M e la le u c a l in a r ii fo l ia , Smith, "fr De la Nouvelle
Hollande.
16 . Le M e l à l e u q u e à feuilles de millepertuis.
M e la le u c a h y p e n c i f o l ia . Smith. T) De la Nou-
velle-Hollande.
C u ltu r e .
A la première près, nous poffédons toutes
ces efpèces dans nos jardins. Ce font des„arbuftes
élégans,dont les feuilles font toujours vertes & j
odorantes, dont les fleurs ont une organifation j
remarquable, mais . qui d'ailleurs font de peu
d'ornement. Comme ce n’eft que depuis un petit
nombre d'années que nous les poffédons, on les
recherche beaucoup, & comme elles fe multiplient
avec une grande facilité, elles ne tarderont
pas à devenir très-communes.
La terre de bruyère pure eft celle qui convient ;
le mieux aux Mélaleuques, & on doit la leur
renouveler tous les ans, car ils font fort voraces.
Ils demandent des arrofemens fréquens, mais peu
abondans, furtout en hiver. Les froids de deux
ou trois degrés ati-deflous de zéro, du thermomètre
de Réaumur, ne leur font pas nuifibles ;
cependant ils exigent l'orangerie , ou mieux la
ferre tempérée pendant l'hiver j mais il n'en eft
pas de même de l’excès de l’humidité : auffi faut-il
leur donner de l'air le plus fouvent poflible. Dès
les premiers jours de mai, on les fort pour les -
mettre contre un mur, à l'expolîtiori du levant &
à l’abri des vents du nord : la plupart fleurirent
en été 5 on les rentre en novembre ou décembre.
La multiplication des Mélaleuques eft facile ,
puifqu'on l’exécute par le femis de leurs graines ,
par marcortes & par boutures.
Ce n’eft qu'au bout de trois ou quatre ans que
les graines font mûres 5 ainfi il faut attendre que
le moment en foit indiqué par louverture naturelle
de leurs capfules.
On fème, fans la recouvrir, la graine des
Mélaleuques au printems, dans des pots remplis
de terre de bruyère, pots qu'on place fur une
couche à châflis, & qu’on arrofe fréquemment,
mais peu à la fois. Lorfqué le plant a acquis deux
ou trois pouces de hauteur , on le repique feul à
&ul dans d'autres pots, qu'on remet fous le châflis.
pour affilier- fa reprife, puis on le tVaite comm»
les vieux pieds.
Les marcottes des Mélaleuques fe font de deux
manières. Quand on n’en veut qu’un petit nombre
on les fait dans des cornets ou des petits pots &
en l'air : quand on en veut un grand nombre
on couche, au printems, un pied en pleine terre*
& on peut être alluré qu’on en aura autant qu'il
aura de rameaux en automne. Lès pieds ainfi traités
font défàgréables à la vue 5 mais on les taille
courts, & l’année fuivante il n’y paroït plus.
Quant aux boutures, on les fait fur couche
& fous châflis : elles font fujètes à manquer dans
quelques efpèces, comme dans la treizième} en
conféquence, il faut les faire avec les plus jeunes
pouffes , &' les forcer par une haute température
& des arrofemens fréquens, & furtout en multiplier
le nombre au delà des befoins : reprifes, on
les traite comme le plant venu de femence.
Le bois de la première efpèce eft employé,
dans les Indes, à la conftruêtion des vaiffeaux,
parce qu’il pourrit difficilement dans l’eau. Son
écorce- tient de la nature du liège, & a la propriété
de fe gonfler dans l’eau : on s'en fert, en
guife d’étoupes, pour calfater. Par le moyen de
la-diftillation, on retire de fes feuilles une huile
effentielle, odorante, connue fous le nom
& h u i le de c a ja p u t , huile qui eft d’ufage en médecine,
& qui a la propriété de garantir les animaux
empaillés-des ravages des infeâes, ainfi que j’en
ai eu la preuve perfonnelle r cette huile eft très-
rare en Europe. On pourra fans doute la fuppléer
quand les autres efpèces, & celles du genre des
E u c a l y t e s , feront plus abondantes en Europe.
( B o s c . )
MÉLÀMPIRE ouMÉLÀMPlTÉ-Afsx^JwpyR^/.
Genre de plante de la didynamie angiofpermie
& de la famille des P é d i c u la i r e s , dans lequel fe
rangent fept efpèces , dont trois ou quatre font
dans le cas de fixer l’attention des agriculteurs,
fous différens rapports. Voy.e^ les llJ u fira ù o n s dts.
g en r e s de Lamarck, pl. 518.
E fp è c e s .
1. Le Mélampire à crête.
M e lam p y r um c r i f a t u m . L'nn. O Indigène..
2 . Le M ê l a m p i r e des champs , vulgairement
r o u g e o le , blé~de- v a c h e , queue de-renard.
M e lam p y rum a r v en fe . Linn. © Indigène,.
3. Le Melampire barbu.,
M e lam p y r um la r b a tum . Waldft-.© De la Hon*
grie.
4. Le Mélampire violet.
M e lam p y r um n em o r o fum . Linn. © Indigène,. y. Le M é l a m p ir e des prés.
M e lam p y rum p r a te n fe . Linn. Q Indigène..
6. Le Melampire des bois.
M e lam p y r um n emorofum., Linn. O Indigène*
y . L e M é l a m p i r e lin é a ire .
Melampvrurh lin e a r e . Lam. © De la Caroline.
C u ltu r e .
I Excepté la troifième & la feptième, toutes ces I efpèces fe cultivent dans les jardins de botanique ,
loii on les fème en place , au printems , & où on
liie leur donne,, après les avoir éclaircies, lorf-
iQu’elles ont acquis deux ou trois pouces de haut,
Ique les foins généraux propres à tout jardin
■ joigne.
I C’eft fous leurs rapports avec la grande culture, Iqu’il eft principalement néceffaire que je confî- I dère ici les plantes de ce genre. I D'abord la fécondé-, qui eft fouvent exceflive-
■ ment abondante dans les champs des cultivateurs
I ignora ns ou infouci.ins., leur nuit de deux ma-
1 jiîères : i°. elle enlève aux céréales une portion
Ide leur nouiriture, & par. conféquent diminue la
Iproduttion de la paille & du grain} 20. elle porte
■ dans le pain, par fa graine, lorsqu'on n’a pas foin
■ de l'extraire rigoureufement avant, d’envoyer Je
■ blé au moulin , une odeur, une couleur & un
I goût défagréables, & même quelquefois un prin-
B-cipe nuifible à la fanté.
I II eft certainement facile d’extirper le Mélam-
■ pire des terreins où il s’eft multiplié outre me-
Ifurej mais ce n’eft pas par les voies ordinaires ,
■ car fa graine fe conferve piufieurs années en
■ terre, fans perdre fa faculté germiwative, & au
■ .moment des farclages, elle n’eft pas encore affez
I grande pour être apperçue. On y parvient par un
lailolement bien entendu , c’eft-à-dire, en. i'ubfti-
I tuant à la jachère triennale , des prairies artificielles
& des récoltes fufceptibles d’être far-
I clées, comme les pommes de terre, les haricots, '
■ les fèves de marais, &c. , & furtout en n’en>
Iployant pour femence que des grains parfaitement
■ nets. Je ne puis trop-folliciter les cultivateurs,
■ pour leur propre intérêt , de s’occuper férieufe-
Iment de l'emploi de ces moyens; car* je le ré-
Ipète, le Mélampire eft pour eux un fléau dont ils
■ ne connoiffent pas toute l’influence.
I La graine du Mélampire diffère peu de celle du.
I froment pour la grc fleur} âufli n'eft-ce qu’à force
|de criblages foignés qu’on peut parvenir à en
Idébanafler le blé qui en eft infefté. Il faut favoir
I perdre, âu moins pour la mouture * beaucoup de
■ bon grain pour arriver à ce réiultat} & dans les
■ pays pauvres, on eft peu difpofé à ce facrifi.ee.
I |-es effets de l’introduêlion de la farine de
j Mélampire dans le pain font de lui donner une
Iteinte de noir-violâtre, d’où fôn nom de r o u -
l|eo/c, une odeur piquante & nauféabonde une
■ laveur amère. Perfonne ne varie fur ces faits,
[ ^U1 fon^ évidens 3 mais il n’en eft pas de même
I de 1 adion iur l’eftomac , du pain dans lequel il
■ entre de la farine de Mélampire, les uns le di-
lam malrfain, les autres le croyant innocent.. Ou
a cherché à rendre raifon de cette contradiction ,
en difant que, dans ce cas, le pain nouveau étoit
dangereux, ôc le pain raflis innocent. Cela peut
être vrai} mais je crois que l’habitude influe
beaucoup fur cette différence. Dans ma jeuneffe,
j’ai louvent mangé du pain qui contenoit furabon-
damment de la farine de Mélampire, fans en être
incommodé} & pour en avoir mangé une feule
fois, il y a quelques années , j’ai eu de légers
vertiges,. & une pefanteur d’eftomac douiou-
reufe.
Quelquefois- le Mélampire tache feulement le
pain. Cela vient de ce que fon grain étant corné,
il fe moût plus difficilement que le blé, & que
fon gruau erradie fa couleur , c’eft-à-dire, qu'il
fe fait une auréole violette autour de chacune de
fes molécules.
Les vaches aiment avec paflion les feuilles
& les tiges du Mélampire des champs, d’où le
nom de b lé d e v a c h e , qu'il porte dans beaucoup"
de lieux. Le lait provenant de celles qui en font
nourries eft d'excellente qualité, ainfi que le
fromage & le beurre qu’on en obtient : de là vient
que des cultivateurs ne veulent pas le détruire
dans leurs champs, comme fi les pertes qu'il
leur eaufe h’étoient pas cent fois plus confidé-
ràbles que les profits qu’ils en obtiennent. Pour en
tirer tout le parti poflible ces cultivateurs font
couper leurs blés fort haut, afin que les tiges
reftent entières & que leurs vaches en profitent.
11 fembleroit, vu le goût que ces animaux ont
pour cette plante, & la hauteur d’un pied à Laquelle
elle parvient, qu’il pourroit êjre avantageux
de la femer pour en faire des prairies temporaires
; mais mon collaborateur Tefiier, auquel
on doit un excellent Mémoire fur ce qui la con-
cerne* a remarqué,. i°. qu’il étoit extrêmement,
difficile de fe procurer une certaine quantité de
graines , parce qu’elle mûrit fucceffivement pendant
trois mois, & qu’elle tombe aufiuôt qu’elle
eft mûre } z°. qu’elle ne venoit pas belle quand
elle étoit femée feule, & que l’ombre du blé favo-
rifoit. fa croiffance. Il eft évident, d’ailleurs, que
comme plante annuelle, elle eft nécefiairement
inférieure à la luzerne, au fainfoin & même au
trèfle*
Le Mélampire des prés eft également recherché
des beûiaux , & furtout des vaches ; mais il n’en
eft pas moins vrai qu'il eft plus nuifible qu'utile
dans les prés où il furabonde, & ils ne font
pas rares , parce qu’il perd beaucoup à la deflic-
cation, qu’il ne fournit jamais une fécondé
coupe, & qû'il s’oppofe à la. croiflànce des
graminées & autres plantes qui forment le fond
des prairies. D’après cela, je penfe que les cultivateurs
qui favent calculer , doivent, pendant
toute une année , mettre les vaches dans les prés
qui en contiennent beaucoup, avant qu’il entre
en fleur, bien perfuadés qu’ils doivent être
qu’il n’en reparoïrra pas les années fuivantes. Oni