
rouge-brun fur tous les endroits expofés au fo- , coeur plus rouge ^ dont les graines font blanches,
leii pomme petite, ronde, ferme. Elle croît l & qui n’a pas befoin d'être liée,
rapidement, monte difficilement & brave les j La Laitue-romaine rouge. Elfe n’a que les feuilles
froids : graines noires. j extérieures tachées de rouge : les intérieuies. font
La Laitue palatine fe rapproche de la précé- I jaunes. Elle aime, une terre fo r te , & cependant
dente i mais fa pomme, eft plus greffe & fes teintes 1 craint l’humidité ï elle blanchit fans être liée 5 on
de rouge moins fortes. On la cultivé beaucoup à » la leme de bonne heure en automne.
Paris : lés graines font noires.. . i La culture des Laitues, encore plus que celle des
La Laitue fins pa>eilte. Ses feuilles font d’un j autres plantes potagères, diffère fuivant des ter-
veit-clair tirant furie blond, finement dentelées ( reins, les climats, les variétés & le but qu on fe
bc lavees de rouge fur les bords j Ja pomme eft
de groffeui moyenne : grain-s blanches.
La Laitue moufferonue a les feuilles tres-frifées,
dentelées, d’ un vert-clair, fortement teintes de
rouge fur les bords ; fa pomme eft petite 3c tendre
: graines blanches.
La Laitue fanguine ou fiagellée.StS feuilles font
unies, d'un gros v e r t , marbrees-de veines rouges
& quelquefois entièrement rouges ; la pdiurne eft
médiocre & monte facilement dès Mue les chaleurs
arrivent j auffi faut-il la manger au printems. Eiie
exige une terre légère 3c de fréquens arroièmens:
graines noires.
Elle offre une fous-vai iétéji couleurs plus claires
& à graines blanches.
Il eft bon d’obferver que ces Laitues panachées,
{i agréables à l’oe i l , ne font .pas auffi bonnes , en
général, que quelques unes de celles de coujeur
uniforme, quoique quelques perfonnts affurent le
contraire. _ . .
3®. Les Laitue s r om a in e s ou C h icon s .
Leurs feuilles font longues, concaves, droites,
nullement bullees, ' conftamment douces & caf-
fantes.
La Laitue-romaine hâtive a des feuilles pointues,
d’ un vert-pâle : elle s’éiève & le forme bien'fous
cloche. On la leme fur couche, à Paris, en octobre,
& dans le midi en pleine terre, en janvier : graines
blanches.
La Laitue-romaine verte a les feuilles très alon-
gées , arrondies , un peu foncées , d’ un vert-obl-
cur : elle eft dure , mais très-groflV. Elle le leme
avant l’hiver pour la repiquer au printems, à une
expofition méridienne : graines blanches.
La Laitue-romaine grife. Ses feuilles font d’un
vert-gris : elle eft hâtive & fort tendre, mais difficile
fur le terrein. C ’eft celle qu’on cultive le plus
en automne : graines blanches.
La Laitue-romaine blonde a des feuilles minces,
unies, un peu pointues, d’ un vert jaunâtre. Elle
eft délicate, fond facilement quand elle eft jeune,
monte rapidement quand elle eft arrivée à fa grof-
feur, & n’aime pas l’humidité : graines blanches.
La Laitue-romaine alphange. Ses feuilles font
lifte s, très-pointues, tendres , avec quelques
taches rouges au Commet: très-greffe 3c délicate:
graines blanches.
La Laitue-romaine panachée. Feuilles tachées de
rouge , monte rapidement pendant les chaleurs :
.graines noires. Elle préfente une fous-variété à
propofe.
Elles demandent généralement un terrein fertile
, léger, ni trop lec ni trop humide.
Dans les climats chauds, il 3 leur faut de l’ombre c des ariofemens fréquens • pour retarder leur
tendance à monter en graine.
Il eft reconnu que la graine de deux ans lève
prefqu’ aulfi bien que celle de l’année , & que les
plants qui en proviennent, (ont moins difpofésà
monter en graine j c’eft donc elle qui doit être
femée de préférence toutes les fois qu’on le peut,
Celle de trois ans manque pour la plus grande
partie, parce qu’elle eft devenue rance.
C'eft fur un fondement dé fa voué par l ’expérience
qu’on conseille de tremper la graine de Laitue
dans des liqueurs compo.ées pour les empêcher
de monter.
Les variétés hâtives fe placent fur couche, foit
1 çhàfîis , fuit à cloche, loit nue ou fur des ados,
aux expofitions les plus méridiennes.
Il eft des Laitues qu’on veut man er fort jeunes
, d’auttes qu’on préfère à demi pommées,
d’autres qui ne iont ehimées que lorfqu’ eiles font
arrivées au dernier degré de leur grofleur.
En tout pays on lèmè des Laitues en pleine |
terre avant l’ hiver, pour les repiquer à la fin de
cette faifon , 'contre un mur expofe.au midi, & ksi
manger au milieu du printems. C e font les variétés
les plus ruftiques qui font les plus propres!
c. t uiage : je les ai indiquées plus hauts mais c.'S
Laitues lotit toujours dures, 6c ne par cour- ne pis
les phafes de leur végétation avec plus de rapidité
que celles qui ont été femées , au mois de février,
fur couche 3c fous châffis ou .lo.us cloches. En
conl'eq lence la plupart des jardiniers préfèrent ce
dernier mode d’en avoir de hâtives. J'ai également
indiqué plus haut les variétés les plus convenable!
dans ce cas.
Généralement les Laitues hâtives font fem-f
fur couche très-épais, parce qu'on les éclaircit
pour en manger une partie lorfqu’elles n’ont tjitf
quelques feuilles i cependant cette méthode et
vicieufe en ce que lé plant ainfi preffe prend une
foible organifation & ne vient jamais ni auffi
promptement, ni auffi bien que celui qui a P"
acquérir d’àboud coûte la force qui lui eft propre*
Je crois donc qu’on peut femer un peu épais & $
parément les Laitues qu’on veut manger jeunis.
& qu’il faut toujours femer très-clair çelles (J“1
doivepe être repiquées,
K ^es graines des Laitues étant très-minces, & le
I plant qu’elles donnent étant d’abord très-délicat,
v il faut que la couche où on les fème foit d’un foi- I ble degré de chaleur. Les châffis & les cloches
' doivent être fréquemment ac*é$ ; car le jeune
• p la n t eft très-fufcepti b l e de fondre par fuite de
■ l’émanation des gaz délétères fournis par le fu-
i-mier. Des arrofemens fréquens , mais très-légers,
■ font également indifpenfables. On doit veiller a t -
Itentivement fur les limaces, les efeargots & les
■ chenilles, qui font extrêmement friands du jrune
■ plant, & qui le dévorent. Voye^ aux mots Cou-
K>çhe, Châssis à C loche.
I Ceux qui veulent avoir des Laitues pommées :
■ ou demi-pommée s de bonne heuré, en font re-
ipiquer- le plant fur une autre couche, à cinq ou
fix pouces de diftance, & le couvrent également
■ d’un châffis ou de cloches, fous chacune def-|
■ quelles il en entre trois ou quatre 5 rirais alors il
•faut que le terreau de cette nouvelle couche fo it,
■ ou exceffivement confommé , c’eft-à-dire d’une
■ formation de deux à trois ans, ou mêlé avec moi- J
Itié de terre de bruyère ou autre très-légère ; car
■ les Laitues font très-fufceptibles de prendre le
■ goût du fumier, & de devenir par-là un très-mau-
;! vais manger. C ’eft pour ne pas prendre cette pré- j
■ caution, que les maraîchers de Paris fourniftent
Ifouvent de fi mauvaifes falades à l ’époque où elles
■ font les plus chères.
K Les Laitues qui n’ont pas été mangées ou repi-
Itjuées fur couche, fe repiquent, huit jours plus
■ tard, en pleine terre, foit dans des planches , foit
ifur des ados, contre un mur expofé au midi, &
Iferecouvrent-de paillaffons pendant la nuir. La
Iterre de ces planches 3c de ces ados doit être ex-
itrêmernent travaillée & fortement fumée 5 .mais
■ non pas au point de faire retomber dans l’inconvénient
dont je viens de parler,
t . Des labours multipliés & des engrais très-cbn-
Ifommés font néceiLires au fuccès de la culture
Ides Laitues en pleine .terre.
I Comme les pluies font très-fréquentes à l’épo-
Ique ou on repique les Laitues en pleine terre,
■ elles peuvent fouvent'fe pafier d’arrofemens j mais
hl ne faut pas cependant manquer de leur eh donner
dès que h fécherefle de la terre l’exige ; car
R fiau attendrit les Laitues-, & leur fait perdre une
■ partie de leur âcreté naturelle}' c’eft pourquoi,
I-01 n^Lcas 5*'^e^us cité , elles font généralement
lmelJJe^res à Paris que dans les départemeris.
I L eft de huit pouces à un pied félon les varié-
E » , W on cfpace les Laitues repiquées. On leur
l ‘inné un léger binage ou ferfouifiage tous les
■ nuit jours. Elles fe coupent dès qu’elles font arri-
|Vees a ce que les jardiniers appellent leur point.
pomerit difficile à fixer , parce qu’il dépend de la
» de la terre, des foins & ,
^ar-çieiius to u td u befoin de vendre & de con-
B S : S | général, ces premières Laitues fe
t gei.t plutôt tiop jeunes que trop vieilles.
parce qu’on veut tirer parti ou jouir de la dépenfe
extraordinaire à laquelle elles ont donné lieu.
, 11 eft dès Laitues qui pomment difficilement, 3c
qu’on eft obligé de lier pour les faire blanchir. On
leur fait fubir cette opération huit jours feulement
avant celui où on doit les manger. Voye^
L ia ufè.
Les Laitues qu’on fème p’us tard fur couche,
c ’eft-à-dire , en avril, ne fe repiquent plus fur
des ados, mais en planches, parce qu’elles au-
roient trop de chaleur fur ces ados. Ces Laitues
tardives font expofées à monter en fleurs fans
pommer 5 mais il eft facile de les en empêcher, ou
mieux de retarder l’époque de la fortie de leur
tige, en les liant par l ’extrémité de leurs feuilles,
après avoir fupprimé leur coeur.
Cette tendance à monter en graine e f t , pendant
l’é t é , fi générale dans certaines variétés &
dans certaines années, celles qui font chaudes &:
pliivieufes, & principalement dans les jardins mal
conduits, qu’ il eft impoffiblede n’en pas avoir une
grande quantité impropres à être mangées en fala-
de. Ces Laitues font mifes fur la table dans quelques
endroits où on mange leurs tiges & leurs feuilles
cuites & affaifonnées de diverfes manières} mais
généralement on les donne aux volailles, aux c o chons
8c aux vaches, qui tous aiment cette planta
avec paffion , & qui fe trouvent fort bien de fou
ufage; Il feroic même peut-être bon de femer des
Laitues avec d’autres plantes- annuelles pour cet
objet. Voye^ PRAIRIES TEMPORAIRES.
Dans les terres fèches, il eft fort avantageux cîé
planter les Laitues d’été au nord, ou de couvrir
les planches où elles font repiquées de paille ou
de niouffe , pour conferver à leur pied un peu plus
d’humidité.
Quelques écrivains ont confeillé de femer les
Laitues en place, fous prétexte que celles dont le
pivot était conïervé, devenoient plus belles}
mais ils n’ont pas fait attention que cet avantage
eft de beaucoup compenfé par l’inconvéniei t
qu’ont ces Laitues.de monter plus promptement
en graine.
Les variétés de ces Laitues, deftinées à donner
de la graine, feront, féparées par de grands intervalles,
pour éviter les fécondations réciproques
qui les altèrent- On les placera dans un bon fond
&c dans un lieu abrité des vents. Chaque jour,
iorfque leurs graines feront mûres, on en feça la
récoke à la main, & on les mettra de fuite dans
des facs de papier duement étiquetés, fa es qu’on
dépofera. dans un lieu ni trop fec ni trop humide.
La pratique de ceux qui. arrachent les Laitues
porte-graines , torique la moitié des graines eft
p a fiée , eft blâmable , parce que ce font les premières
qui valent le mieux , & que celles qu’on
récolte après leur arrachement ayant, pour la
plupart, mûri artificiellement ou par fo rc e , ie
donnent que de foibles productions, 3c même
point de produCForis. V'oye^ Gr a in e .