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rite une mention particulière , parce qu'elle diffère
un peu de celles qui viennent d'être indiquées.
On choifit, de préférence , l'extrémité d’un
rameau de i'avânr-dernière pouffe, & on l'inci-fe
tranfverfalcment ju(qu’au centre avec un greffoir
ou un canif bien tranchant, puis on courbe cette
branche, dont alors les fentes s'ouvrent & repré-
fentent un Y renverfé , qu'on maintient ouvert
au moyen d’un peu de terre glaife, d’un morceau
de bois ou d'une petite pierre 5 alors on la met
en rerre.
Cette pratique affure la pouffe des racines dans
les oeillets & autres plantes pour lefquelles l'expérience
a appris qu’elle étoit avantageufe.
Prefque toujours une Marcotte doit être relevée
auffitôt qu'elle a pris racine, pour, après avoir
taillé fes racines & fes branches de manière à
mettre le plus d’égalité poflîbîe entre les unes &
les autres, être plantée pendant un an ou deux en
pépinière. Ceux qui les fèvrent & les laiffent en-
fuite en place julqu’à leur tranfplantation défini-,
tive , obtiennent rarement des arbres aufli réguliers
& aufiî furs à la reprife.
On doit confidérer comme un marcottage, la
forte de butage auquel on foumet les pommes de
terre , après avoir écarte & couché leurs tiges >
dans l'intention de leur faire produire une plus
grande quantité de tubercules, & de plus gros
tubercules. V o y e i Pomme de terre.
Les arbres réfineux, excepté les pins, fe multiplient
avec fuccès par Marcotte î mais les pieds
qui en réfultent n'étant jamais d’une belle venue ,
on emploie rarement ce moyen de reprodu&ion.
On croit généralement que les plantes long-
rems multipliées par Marcottes perdent la faculté
de donner des femences fécondes; ainfi, celles
qu’on cultive pour la graine ne doivent être reproduites
par Marcottes que le moins fouvent
polfible. On ne fait pas allez attention à cette cir-
confiance dans les pépinières marchandes; aulîi
fes effets font-ils à craindre pour l’avenir. V o y e^
Pf.p in ÈRE.
Il eft plufieurs fortes dé multiplications qui ont
les mêmes inconvéniens-, telles que les Boutur
e s , les Eclats, les OEilletons, les Dra geons.
Voy e"{ ces ’mots.
Je renvoie encore le leéteur, pour des complé- 1
mens à cet article, à ceux Stolone, T urion , i
Racine, T orsion, Incision annulaire.
( B o s c . ) f
MARECAGE. Ce mot s’emploie affez généralement
pour indiquer un terrem peu aquatique,
fur lequel les beftiaux, & furtout les boeufs & les
vaches, trouvent une pâture finon excellente,
au moins paflabie : quelquefois aulli il s’applique
à des marais d’une petite étendue.
Les motifs qui déterminent le deflechement des
Ma r a i s , déterminent également, quoiqu’à un
moindre degré, celui des Marécages, t o les
moyens à employer font abfolument les mêmes ;
M A R
ainfi, ce que j’ai dit à leur occafion leur eft
complètement applicable.
Il eft cependant des terreins marécageux dont
la poffeffion eft très-avantageufe, en ce qu’ilsd0n. 1
nent du foin dans les annérs fèches, fi nuifibU
aux prairies élevées. V o y c ç Prairies.
Certains terreins marécageux, qui font rendus
tels par l’épanchement des eaux de fources, offrent
un autre avantage; c’eft de donner, à raifon delà
température de l’eau de ces fources, un pâturage
extrêmement précoce, même quelquefois un pâtu-
rage d’hiver. J’ai vu beaucoup de localités de ce
genre, dans lespaysdemontagp.es que j’ai habités
ou vifités. Les fources chaudes font encore plus
dans le même cas, telles que celles d’Aix, dans
la ci-devant Savoie. ( B o s c . )
MARES. On appelle ainfi, dans le département
de l’Ain, des terres argiieufes, dans .lefquelles
prospèrent toutes les productions de la grande
agriculture, excepté le trèfle. Ces terres ne fe
repofent jamais, ne craignent ni les étés fecs, ni
les étés humides ; mais elles fe labourent difficilement.
V o y c ^ T erres argileuses. ( B o s c .)
Mares. Ce font des étendues d’eau moinscon-
fidérables que les lacs & les étangs, c’eft-à-dire,
de moins d’un quart d’arpent, & qui comme eux
font formées par la nature ou par la main de
l’homme.
Il eft des Mares dont les eaux ont un écoulement
; il en eft d’autres qui n’en ont pas : il en eft
qui font alimentées par une fontaine, un ruiileau,
une rivière ; mais la plupart ne le font que par
les eaux pluviales.
C’eft principalement dans les plaines argileufes
qu’on voit le plus de Mares , parce que c’eft là
où elles font le plus néceflaires & où il eft le plus
facile de les conftruire. Prefque toutes les fermes
de la ci-devant Normandie, de la ci-devant Pi- I
cardie & des environs de Paris, en offrent au j
moins une dans laquelle les beftiaux s’abreuvent,
les oies & les canards barbotent, &c.
Dans ces mêmes plaines on voit encore fou-
vent des Mares loin des habitations, ail milieu des
champs & des bois : celles-là font deftinées à recevoir
les eaux pluviales qui ne peuvent fe rendre
aux rivières. Le plus fouvent elles font remplies |
de plantes aquatiques, dont la coupe eft de quelque
valeur, & elles devroient toujours, lorf-
qu'elles ne deflechent pas pendant l’été, être
peuplées de poiffons, tels que tanches, gardons,
caraflins, cobnes, qui feroient auffi de quelque
produit.
Il eft beaucoup de lieux où on n’a pas d’autre
eau pour boire que celle des Mares.
La plus grande partie des Mares ne demandent
pour leur conftruétion qu'un enlèvement de là
furface de la terre, & le creufement de quelques
rigoles pour y amener les eaux pluviales qui tom*
bent fur les terres voifines.
Mais dans les pays où l’argile ne fe trouve pas
immédiatement
M A R M A R S n
offre une pente douce pavée, qui fe continue
jufqu’au mur oppofé ; que les eaux des fumiers
& des lieux très-frequentés ne puiffent pas y
affluer : elle fera nétoyée tous les ans ou tous les
deux ans au plus tard. Ses curures font un éxcel-
lenc engrais, & paieront les frais de leur enlèvement.
Cette Opération fe fera au commencement
de l’hiver, & non pendant l’é té , comme
cela a fi fouvent lieu, afin qu’elle ne nuife pas'
à la fan té des ouvriers, & que de l’eau nouvelle
vienne de fuite remplacer celle qu’on aépuifée.
L’eau des Mares eft toujours la meilleure polfible
pour les arrofemens : on doit donc la préférer à
celle des puits dans les jardins. V o y e ç Arrosement.
La multitude des Mares, dans un canton, produit
le même effet qire des étangs, c’eft-à dire ,
que leurs émanations font dangereufes pendant
l’été, lorfque leurs bords ou leur totalité fe def-
fèche. Cet effet a plus fortement lieu lorsqu'elles
font remplies de plantes & d’infedtes en décom-
poficion , lorfqu’on y a mis rouir du chanvre, &c.
Deux moyens peuvent être employés pour diminuer
leurs inconvéniens. Le premier , c’ eft de
les entourer d’arbres ou d’arbuftes, furtout de
ceux qui décompofent l’hydrogène fulfuré, comme
l’aune, le galé, arbres ou arbuftes qui , par leur
coupe , donneront un produit plus ou moins fréquent.
Le fécond , c’eft de les rendre d’une profondeur
uniforme , & telle qu'elles ne puiffent
pas fe deffécher ; mais alors il faut les entourer de
haies ou de barrières, afin que les hommes & les
animaux ne foient pas expofés à y tomber pendant
la nuit. ( B o s c . )
MÀRGAL ou MARGOU : nom de l’ivraie vivace
dans la ci-devant Provence.
MARGARITAIRE. M a rg ar it a r ia .
Arbiiffeau des Antilles & de Cayenne, à feuilles
oppofées , à fleurs difpofé'ès en panicule terminale
& à fruits comme des perles, qui feul forme un
genre dans la dioécie o&andrie.'
Cet ârbrifleau n’étant pas cultivé dans nos jardins
, je n'ai rien de plus à dire fur ce qui le concerne.
( B o s e . y
MARGOTINS : petits Fagots.
MARGOUSIER. On appelle ainfi I’Azédé-
rach. V o y e i ce mot.
MARGRAVE. Ma r c g r a v ia . .
Genre de plante de la polyandrie monogynie, qui
renferme deux arbriffeaux radicans, remarquables
par lesefpèces d'utricules qui accompagnent leurs
fleurs, & qui leur ont faic donner le nom dè b o i s
; d e c o d i l l e . V o y e \ les l llu f t r a t io n s d e s g en r e s de.La-
marck, pl. 447,
Mm