
pafl'able, tandis q u il fe réduit à rien dans les I
mauvais ; elle doit être efpacée comme la précé- 1
dente, mais il lui faut toutes fes façons ; elle eft 1
auffi un peu précoce;.en général,_elle eft regardée j
comme beaucoup moins productive. On en culti- ■
voit autrefois une fous-variété plus tardive , qui j
eft devenue très-rare.
7°. R o u g e l o n g u e , dite Hollande rouge : fes j
tubercules, longs à peu près comme ceux de la
précédente, mais plus gros par un bout 6c plus j
aplatis, en diffèrent encore par leur furface unie 6c !
la rareté de leurs yeux ; on peut lui appliquer j
d’ailleurs tout ce que nous en avons dit : elle .a de ;
plus beaucoup de reffemblance avec elle par fon
port ; elle eft encore plus eftimée pour fa qualité, •& ;
avec raifon ; auflieft-ce la plus chère de-toutes. ;
8°. V io le t t e : tiges grêles, feuillage d’ un vert- j
clair , fleurs violettes , baies peu abondantes ; j
plante en général peu vigoureufe ; fes tubercules |
font obronds, de moyenne grofieur, de couleur !
violette, marbrée de jaune ; chair jaunâtre, fari- ;
neufe, d’affez bon goût; même culture que les j
dernières : elle eft d’un produit moyen, & a fiez j
recherchée. Il ne faut pas la confondre avec plu- j
fteurs autres violettes, cultivées ailleurs.
. 90. Petite blanche, dite chinoife ou fucrée j
d'Hanovre : tiges grêles , nombreufes j feuillage i
-d’ un vert-clair, fleurs d'un beau bleu-célefte, j
rbaies peu nombreufes, tubercules nombreux, mais !
très-petits., irrégulièrement ronds, accompagnés j
fouvent d’ une efpèce de mamelon, par lequel ils
•tiennent à.u filet ; ’chair blanche ou d ’un jaune
très-pâle.. Elle eft très-peu productive, & par cette
raifon ne fe vend point à la Halle ; elle eft renom- j
,mée poqr fa qualité & par le goût fucré qu’on lui j
a attribué, 6c qu’elle n’a pas pius que les autres ; '
au total, elle ne mérite guère d’être cultivée que
par les curieux.
Autres variétés.
Q.ueîques-uns de nos départemens ont fourni j
leur tribut à la collection de la Société royale !
d’Agriculture : ainfî celui de la Haute-Saône à I
-envoyé une Pomme de terre couleur lie-de-vin, j
allez eftimée;.celui du Morbihan en a fourni plu- j
fleurs d’origine a.iglaife ou-hollandaife , provenant j
d e prifes maritimes, notamment la kidniy owro- j
sgnon jaune,. affc z belle variété ; celui de la Seine- j
Inférir-ure, , une rouge-oblongue plate , dont le
mérite eft de fe conferve* très-iong-tems ; celui
:dil Nord , une dite coton ou à vaches, très-produc-
r iv e , deftiriée à la nourriture des beftiàoax, & plu- |
fleurs autres bonnes pour la table; les pays qui j
comp.oforent nos départemens Xeptentrionaux , \
.telsque les Forêts, la Frife, l ’Efcaut, Jemmappes, j
les Ardennes , & c . , où cette culture eft très-fui- •
v ie , nous ont fourni une rouge-hâtive qui rivalife j
avec notre truffe d'août, ainfî que pluiieurs jaunes ;
.suffi hâtives, & de plus la-Urfaurg. excellente 6c i
produ&ive ; la Pomme de terre dé Saint-Jacques j
très-répandue à caufe de fon mérité; la chyprr
d'hiver y très-renommée pour fa délicateffe , mais
de peu de produit ; la Pomme de terre de Bavière;,
rouge & à chair jaune , très-belle variété, &
enfin celle dite d‘ Ardennes, rouge & à chair jaunâtre",
excellente , & qu'on dit ê:re très-abondante
en fécule.
En Angleterre., où la Pomme de terre eft en
grande faveur, on en cultive un grand nombre de
variétés. La Bibliothèque britannique nous a fourni,
-à ce fujet, l’extrait de quelques Notices recueillies
p a r le département d’agriculture; on y en a
mentionné plus de cinquante qui paroi fient différer
dès nôtres, entr’ autres une très-précoce, la rouge-
tachée, qui mûrit, dans le comté d'Édir»boufg, dans
la dernière femaine de juillet; -la Surinam, qui
rend trente pour cent pins qu’aticmne autre ; une
noire y qui fe conferve jufqu’en août §§§ l’année fui—
vante, & qui eft, dit-on, plus pefante 6c plus
abondante en fécule que toute autre , &e.
Enfin, la plantation des tubercules provenant
d’un femis faic en 1813,-nous promet une collection
encore plus nombreufe, compofée de variétés
absolument nouvelles, parmi lefquelles quelques
unes s’annoncent comme beaucoup plus hâtives
qu’aucune de celles que nous avons mentionnées;
ce qui eft un objet important.
Des accidens & des maladies auxquelles les Pommes
de terreront expo fées.
Si les Pommes de terre ne font pas entièrement
à l'abri des fléaux qui ravagent nos moiflbns, il
faut néanmoins convenir qu'elles y font bien moins
•fujètes. Hors la gelée d’hiver, de laquelle il faut
les garantir foigneufement, on peur dire que fe
| refte u’eft pas fort à craindre pour elles; fes gelées
i du princems., ainfî que la grêle, peuvent bien
affeéter leur feuillage; cela les retarde à la v érité,
mais en peude tems elles reprennent leur vigueur.
Si après la plantation , ou immédiatement avant
•la récolte, le terrein ëtoit inondé , les tubercules'
rifqueroient de pourrir ou de contracter une mau-
vaife qualité; mais il en féroit à peu près de même
de toute autre production : elles- peuvent bien
auffi être attaquées par quelques animaux deftruc-
teurs, tels que fes rats , les fouris, les mulots , les
lièvres & les lapins , & par quelques infeCtes,
•furtout par fe ver blanc, la chenille du fphinx-tête-
de-tnort, mais il eft rare qu’avec tout cela une
récolte foit expolëe à manquer. -
Elle a peu de maladies à craindre ; quelquefois
les tubercule s. font tachés; on les appelle alors
galeux : ils n’ en font pas moins bons à manger,
mais il faut les confommer fur-ie-champ, 6c fur-
tout ne pas les garder pour la plantation. ‘Cette
maladie n'eft pas très-commune. Une autre’ plus
redoutable , qu’on connoît à peine aux environs
de Paris, ’-mais qui ,• dans certains pays, fait de
grands ravages, eft le pivre ou pivrée? appelée
zuifi frifée ou fnfoiée j fon.caraétere principal eft
d’avoir la tige brunâtre & .comme bigarrée, les
feuilles repliées fur elles mêmes, bouclées, maigres
6c voiflnes de la tige, marquées de points
jaunâtres Ce d’une texture fort irrégulière ; les
.tubercules font fanés, petits 6c peu nombreux.
JE lie paroît contagieuse, du moins les tubercul.s
qui en font affeCiés, la reproduifent l'année fui-
vante; il faut donc arracher fes pieds malades, 6c
les détruire abfolument. Elie paroît attaquer de
préférence les efpèces rouges ou délicates; elle a
fouvent forcé d'en abandonner la culture. Sa
caufe n’eft pas bien connue", non plus que le re-
.mèfie; mais le moyen de s'en débanafier eft de
changer abfolument la variété qu'on cultive, & de
lui en fubftituer une autre qui y foit moins fujète,
ou qui n’en ait jamais été attaquée : ce moyen eft
infaillible, & d’après fes notions 8e les détails que
nous avons donnes fur toutes les variétés qu'on
peut fe procurer aujourd'hui, les cultivateurs
peuvent aifément faire un choix , & .fubftituer avec
.avantage celles qui leur conviendront le mieux, à
.celles qu’ils feroient contraints d'abandonner,
Confervation des Pommes de terre.
Lorfqu’avant de fes dépofêr dans l ’endroit où
elles .doivent demeurer-en réfer ve ou pafièr l’hiver,
on peut les laiffer fe refluer au foleil ou fur l'aire
d'une grange, & les y remuer un peu, pour achever
de détruire l ’adhérence rie la terre qui y
.refte plus ou moins attachée ; lorfqu’ on peut faire
le triage des groffes, des petites, faire la parc
qu’on deftine à la vente ou à .la nourriture des
.hommes 6c des beftiaux, on facilite leur confervation
, & on s’évite de l'embarras pour la fuite;
mais ces précautions ne font guère .aifées à prendre
, que lorfque la ré coïte eft bornée, & dans les
grandes exploitations il eft difficile de s’en occur-
per. Quoi qu’ il en foit, .voici les moyens de conservation
les plus généralement adoptés.
P remière pratique, On peut Conferver fes Pommes
de terre comme les autres racines potagères, en
les mettant dans un lieu fec & frais avec de la
.paille, lit fur lit; mais.il faut que cet endroit,
.cave ou grenier , foit à l’abri de la gelée : on fe
Xertaffez fouvent des celliers , où ils y font moins
.expofés; on fes.couvre.d'‘une couche de paille, à
-.rapproche des grands froids.
Deuxième pratique. Quelques cultivateurs qui
ont un emplacement convenable confervent fes
Pommes de terre dans -des tonneaux avec des
fenillesXèehcs ; ces tonneaux doivent être mis dans
un endroit inacçefiibfe au chaud & au froid. Ces
deux premières pratiques ne font bonnes que pour
de petites récoltes,
Troifième pratique ; elle eft généralement adoptée
par les Anglais i& les Allemands, qui la.tiennent
des Américains, On cretife dans le terrein le
plus élevé, le plus fe c , le plus voifin de la maifon ,
quelquefois dans fe champ même où on les a
récoltées, s’il a les qualités convenables, une foffe
d\uneprofondeur 6c d’une largeur relative à U
quantité de Pommes de terre qu’ on veut conferver,
ayant foin cependant qu’elles ne fe trouvent pais
en trop grande ma fie , de peur quelles ne s'échauffent;
on garnit le fond 6c les parois avec de
la paille longue; fes racines, une fois difpofées,
font recouvertes enfuite d’un autre lit-dfe paille,
& on fait au-deflus une meu'e en forme de cône
ou de talus; on a foin que la foffe foit moins profonde
du côté où l’on tire les Pommes de terre pour
la 'eonfdmmation, en obfervant de bien fermer l’entrée
chaque .fois qu’on en ôrè : moyennant cet arrangement
& cette précaution, ni le chaud , ni le
froid, ni l'humidité, ni fes animaux ne peuvent
pénétrer jiafqiv’aux Pommes de terre, qui fe confervent
ainfi en bon état pendant tout l'hiver.
QitaerièmepratiquexCezte praiiqaey d’une exécution
facile-, convient aux grandes récoltes, 6c "mérite
d’être recommandée; elle confifte à faire
dans l’intérieur dJune grange, avec des claies dont
on fe-fert ordinairement pour le parc des moutons ,
ou'avec des planches, un efpa.cè plus ou moins
grand, ftiivanc l’étendue de fa récolte , en obfervent
un paffage pour y conduire, lequel fort auffi
à les y dépolêr, & à les enlever à mefure de la
confommatioB, On fent aifément que cet efpace
eft enrouré tous lès ans par les grains & les fourrages
qu’on dépofe dans la grange ; cette manière,
qui fupplée aux caves, aux fofiVs, 6cc. , conferve
les Pommes de terre fans inconvénient.
Il exifte encore d’autres pratiques , mais on n’eft
pas toujours le marre de les employer, faute de
moyens ou de local. Qndépofe donc fes Pommes
de terre où l’on peut ; l’eflèntiel eft de les garantir
des gelées an les couvrant de paille, & bouchant
avec du fumier les ifiues qui donneroient accès .au
froid. Il ne faut donner de l'air aux endroits où
elles font renfermées, que lorfque la gelée eft bien
pafiée, & cela eft d’autant plus à obferver, qu’au
dégel même , l’air humide, pénétrant dans leur
local, glace &peut dépofer furies tubercules fes endommager. Qn. une croûtede
eft fouvent auffi
obligé., lorfque l’hiver eft doux 6c humide, de
.les remuer à la pelle- & à di 6c ver fes reprifes, pour-
les empêcher de s’ échauffer dte.germer ; il faut
alors jeter foigneufement dehors celles qui
gâtent, car elles feroient gâter les autres. Lorfque
l’hiver eft pafié, on peut, de la cave ou dés celliers
trop humides où elles font, les tranfpôrter au grenier
; elles s’y trouvent plus féchemént, 6c germent
moins vîte ; on peut même cafler fes germes, cela
prolonge leur durée. Les mettre quelques irntans
dans un four dont on vient de retirer le pain , eft
encore un bon moyen de prolonger leur draroe
pour la nourriture, la chaleur déforganifant leurs
germes ; mais ce moyen peut difficilement êt,®
.employé en grand , & il demande de l’habitude pour