
des Philippines & autres. Le bois de ces dernières
efpèces eft fupérieur en qualité à celui de la première.
Leur fuc laiteux qui découle des bleflures
qu'on fait à leur écorce, fe transforme, par 1 évaporation
, en une gomme diadique analogue a
celle du Cahoutchouc. Toutes peuvent fe multiplier
de graines,' de rejetons de de marcotes .
j ’ignore fi on peut les faire reprendre de boutures.
La culture du Jaquier des Indes principalement elt
très-générale, 8c adonne lieu a plufieurs variétés;
mais nous ne fommes pas pour cela plus inftruits fur
fon mode! ; .
Les deux premiers Jaquiers exigent, dans nos
climats ; la ferre chaude toute l’année. n'y a
pas encore affez long-tems que nous les poffédons
pour avoir pu chercher à les multiplier : uneterre
confinante paroît devoir leur convenir. Cette
terre fe renouvelle tous les ans én automne, lorf-
quon les met dans un plus grand pot > ils fon t,
malgré ces foins, toujours languiffansde forte
qu’ il n’eft pas certain qu’on puilfe les conferver.
( Bosc. )
JARAVË. Jar a va .
Les Jardins productifs fe djvifent en deux fortes
, qui elles-mêmes fe fubdivifent félon le but qui
les fait établir, & le genre de culture qu’on leur
donne. . -, , -
Les Jardins improductifs font au nombre de fax,
8c s’offrent également fous plufieurs modes, relativement
5 Plante graminée vivace, originaire du Pérou ,
dont les feuiiles 8c les tiges fervent, dans leur jeu-
nette; à la nourriture des beftiaux, & , apres leur
defficcationfà faire des nates ou à couvrir les mas-
fons. Elle forme feule un genre dans la monandne
digynie : comme elle n’ eft pas encore introduite
dans nos cultures, je n'ai rien à en dire ici.
(B o s c . )
• JARDIN, efpace de terrein', le plus fouyent
enclos , où on cultive avec des foins particuliers •
des plantes frutefeentes ou herbacées, exclulive-
ment aux céréales 8c aux fourages, pour l utilite
6 l’agrément, ou pour l’un oui autre feulement. .
Lorfque l’homme quitta la vie fauvage pour devenir
cultivateur, il dut commencer par fe former
un Jardin , i° . parce qu’ il n’eut d’aberd pour objet
que de fe procurer le ftritt néceffaire, même feulement
un léger fupplément a la nourriture animale
que lui foiirniifoit fa chaffe ou fon troupeau ; I
i ° . parce qu’il falloir défendre les produits de fa
culture du pillage de fes femblables & des animaux
, en la plaçant le plus près poffible de fa demeure.
A raifon de ce fécond motif, il dut 1 entourer
de pâli (fades, de haies, de foffés, de murs.
• Les Jardins des cultivateurs d’aujourd’ hui font
encore , pour la plupart, ce qu ils durent etre ;
dans l’origine, mais , par les progrès de la civilisation
, un certain nombre d’hommes ayant trouve
moyen de vivre fans travailler, il en eft réfulte
des Jardins d’agrément, c’ëft-à-dire, des Jardins
qui n’ont pas un but néceffaire d utilité relativement
à laïubfiftance dé leurs propriétaires.
Cette circonftance détermine donc la divifion
des Jardins en deux claffês, ceux qui produifent
des moyens de fubfiftance, ôc ceux qui n en pro-
êuifent -pas.- ; .
à leur objet 8c a la nature des travaux
qu’ ils exigent.
J’expofe cette- cîaffification uniquement pour
meure de il’ ordre dans ce que j ai a dire fur les
Jardins > car il eft rare qu’ils ne reuniffent pas plufieurs
objets à la fo is , quelquefois même ils les
réunifient tous.
Un Jardin où on ne cultive que des arbres a
fruits en plein vent fe nomme un V erger. Voye^
ce mot. . .
Un Jardin où on cultive des arbres fruitiers ou
autres feulement pendant les premières années de
leur vie-, 8c dans l ’intention de les tranfportec
enfuite ailleurs , s’appelle une Pépinière. Voyei
ce mot. v -
Ces deux fortes de Jardins, portant des noms
particuliers, feront l'objet de deux articles diftiu&s.
Il n’eft point néceffaire en général qu’un efpace
foit entouré de murs , comme je l’ai déjà ohfervé
pour porter le nom de Jardin j cependant îlen.eft,
ceux danslefquels on veut cultiver des arbres fruitiers
en efpalier, où cela eft indifpenfable.
i Les uftenfiles nèceffaires à tous les Jardins font
des Bêches, des Pioches grandes 8c petites, des
Pel-les , des Arrosoirs , des Brouettes ,.des I
Bards , des Serpes , des Serpettes , des I
C r o i s s a i s , des Sc ie s , des F aulx , des C ribles,
des C laies, des Pots & des C loches. I
Quelques-uns d’entr’eux ont-encore befoin de quel* I
ques autres objets dont je parlerai lorfque le fujet
m’ y conviera.
Les Jardins produ&ifs font les Jardins potagers
ou légumiers, Scies Jardins fruitiers. * _
Parmi les premiers on diftingue le Jardin rufii-
que , celui que la plupart des pauvres habitans des
campagnes cultivent près de leur demeure; \e Jardin
maraîcher 3c\\\\ ne peut s’ établir fruétueufement
qu’auprès des villes très-populeufes, comme Pa~
! ris , Lyon, Bordeaux , Rouen, Sec. ; le Jardin foi-
l gné3 comme on en voit autour des châteaux &
dans le voifinage des villes.
Bien peu de perfonnes peuvent choifir 1 emplacement
d’un Jardin potager avec toute la lati- |
rude poffible , parce que c e ft celui de la maifon
qui le détermine , & qu’il n’y a que quelques grands
propriétaires dans le cas de n’être pas gênés dans
leur choix par des circonftances étrangères à l'objet
qui m’occupe. Quoi qu’il en fo it, dans le climat
de Paris, 8c à plus forte raifon- dans ceux plus au
nord, îl eft bon qu’ il foit à l’expofition du levant'
ou du midi, o u , s’il eft en plaine, abrité des vents
de ces deux rhumbs par des murs ou des haies.
Après l’expofition 8c peut-être même avant,
l l’abondance 8c la nature-des eaux doivent être
prifes en férieufe confidération lorfqu’on entreprend
la formation d’un Jardin potager : grands ou
petits, r uni que s ou foignes, il leur en faut. Celle
de s puits eft la dernière fur laquelle il faut compter,
à-raifon de ce qu’elle eft trop froide en été pour
être employée fans ..refter expofée à l’air au moins
pendant vingt-quatre heures, 8c que fouvent elle
eft féléniteule. ( Voye^ Eau.) Ainfi lorfqu’il ne
fe trouve pas un baffm qu’on puiffe alimenter avec
une fontaine., qu'il n’y paffe pas un ruiffeau ou
une rivière, il faut y établir, autant que poflible,
un réfervpir d’eau de pluie, foie au dedans, foit
au dehors. Dans tous les cas, il eft à defirer, 8c la
dépenfe ne doit pas être épargnée pour cela, que
les eaux puiffent être conduites par des rigoies
extérieures , ou mieux par des tuyaux fouterreins
dans toutes les parties du Jardin, afin qu’ elles
puiffent être arrofées rapidement & avec le moins
de bras poffible. L’économie de tous les jours qui
réfultera de cette difpofition ne tardera pas à dédommager
de la première mife de fonds, quelque
confidérable qü’elle ait paru d’abord.
Un Jardin ruftique eft un terrein divifé par
quelques allées 8c par des rentiers, en planches
plus ou moins longues., 8c larges au plus de cinq
pieds, enclos ou non. Les planches 8c les rentiers
font labourés , fumés 8c fèmés félon le but
du propriétaire. Ordinairement on n’y fèrne que
peu d’efpèces de légumes, 8c en petite quantité.
Desfalades, des oignons, des poireaux, des
choux, des carotes, des pois , dés haricots, s’y
voient plus fréquemment que nulle autre chofe.
On y voit affez fouvenc quelques arbres fruitiers
8c quelques fleurs. On n’ y arrofe guère que les fa-,
lades 8c les choux au moment de la tranfplantation.
On n’y fait des labours qu'au moment d’un femis
ou d’une plantation, 8c on y ménage les binages
autant que poffible; aulfi la plupart d'entreux offrent
ils l’imagé d’ un terrein abandonné , tant ils
font garnis d’ herbes pendant l’été , & la plus
grande partie de leur étendue eft-elle en friche
pendant l'automne 8c l’hiver. Il eft affligeant de
voir combien peu les habitans des campagnés apportent
de foins à la culture de leurs Jardins, quelque
grand que foit l’intérêt qu’ils ont à le faire.
■ Les jardiniers qui cultivent les potagers appelés
marais à Paris , ne mettent aucune importance à
[leur forme 8c à la manière dont ils font eneeints.
! Le plus fouvent Us né font féparés entr’eux ou des
chemins, que par un fimple relèvement de terre
ou une paliffade de paille. L’objet qui les intéreffe
le plus lorfqu’ ils penfent à en établir un, c’eft de
favoir fi l'eau de leurs puits pourra être dirigée
Ivers toutes, fes parties par le moyen de rigoles en
[plâtre ou en terre cuite ; car, comme ils airofent
[beaucoup, il leur faut économifer le tems. Le nivellement
pris, ils creufent un ou plufieurs puits, 8c
1 dé foncent le terrein à trois pieds de profondeur,
en y mettant le plus de fumier, que leur capital
|le permet : ce n’eft que lorfque le terrein eft faturé
d’engrais, c’eft-à* dire, fouvent feulement au bout
de cinq à fix ans de dépenfes 8c de travaux , qu’il
eft en bon état de production.
Les deux principes fur lefquels eft bafé le mode
de culture adopté par k s maraîchers font de faire
croître leurs légumes le plus promptement 8c le
plus abondamment poffible fur l’efpace très-cir-
confcrit dont ils difpofent. Ils parviennent par les
engrais, les arrofemens , & non-feulement en ne
laiflant pas la terre un feul inftant fans emploi, mais
en lui fai fan t le plus fouvent produire plufieurs
fortes de légumes en même tems. On trouve beaucoup,
de fcience dans leur pratique, mais elle ne
peut fervir de modèle pour celle à adopter dans
nos Jardins particuliers. Comme je me propofe de
donner une notion détaillée au mot Maraîcher,
je me difpenferai d’en parler plus longuement ici.
Toute forme doit être indifférente pour un Jardin
potager foigné ; cependant la re&anguîaire eft
préférable à toute autre , & il eft bon de la choifir
lor.fqu'on le peut, ou de la fimuler par des plantations
forfqu’on ne le peut pas.
Lorfqu’ un Jardin potager foigné eft deftiné à
être entouré de murs , il eft defirable, à raifon des
culrures des primeurs 8c des efpaliers, qu’il foit
exactement orienté , c'eft-à-dire, que fon principal
mur foit en face du midi.
Les premières opérations à entreprendre lorf-
qu’on a décidé le lieu de remplacement d’ un Jardin
font, i° . de l’entourer s’il doit l’ê tre , 8c il eft
prefque toujours bon qu’il le foit d’un mur, ou
d’ une haie, oud'un foffé fec ou plein d’eau ; Èjg de
tracer les allées qui doivent néceffairement s’y
trouver pour le paffage 8c les franfports ; de
défoncer à deux pieds au moins, lorfque la nature
du terrein le comporte, tout ce qui n’ eft pas allée, 8c
qui porte généralement le nom de carré y quoique U
forme foit quelquefois parallélogramique ou toute
autre; 40. de creufer les allées d’ un pied, d’ en rejeter
la terre fur les carrés, 8c de la remplacer par
des cailloux, des gravats, des recoupes de pierres;
enfin, tout ce qui peut donner paffage aux
eaux de pluie, 8c de recouvrir ces matières de
quelques pouces d’épaiffeür de gravier ou de fable.
Une précaution toujours louab’e , e ’eft de ré-
ferver, dans un endroit caché , un lieu où on
puiffe creufer deux trous affez grands pour que l’ un
d’eux puiffe contenir toutes les mauvaifes herbes
provenantes des farclages, tous les légumes trop
altérés pour être mangés, toutes les tiges des
porte-graines, les branches ré fuira n tes de- l’ ébourgeonnage
des arbres fruitiers, de la tonte des
charmilles, pendant une année. Ces matières,
pourries, forment un engrais préférable au fumier
dans beaucoup de cas, 8c en les accumulant
ainfi on évite la dépenfe de leur tranfpo.rt au loin
8c le défagrément de leur afpeéfc.
. La forte de terre la plus avantageafe pour an
Jardin potager eft une terre franche , fort »bon**
dan te en humus 8c fraîche fans être humide-Quand!