
5yo P A S
d ig o , il fa ut , après ce premier lavage, recommencer
à le laver jufqu’à ce que l’eau forte claire.
Cette opération eften apparence très-facile, mais
il n’en eft pas moins vrai qu’elle demande beaucoup
de foins. O n doit , par exemple , ne pas
mettre trop d'eau à la fois , remuer de tems en
tems pendant une demi-journée, 8c 1 ai0er repofer
pendant le même efpace de tems : l’eau la plus
limpide eft la feule qu’on puiffe employer.
Lorfq u ’on met fur de l’indigo lavé ainfi , dé
l’eau chaude, cette eau fe c olore, & d’autant plus
qu’elle eft plus chaude.
Si on abandonne l’indigo en pâte à lui-même,\
on t rouvera , trois à quatre jours après, qu’il s’y
eft formé de grandes crevaffes , des bulles nom-
breufes , qu’il a pris un goût a c id e , &c.
D a n s ces deux c a s , l’indigo a diminué en maffe
& a g ig n é en éclat par l ’enlèvement ou la def-
tru&ion des matières étrangères à fa nature, principalement
de la matière muqueufe.
M . Giobertpenfe que l’indigo n ’eft jamais altéré
par la fermentation acide j en conféquence il pro-
pofe de la faire toujours fubir à la pâte , 8c de la
laver jufqu’à eau claire.
P ou r commencer la defficcation de l’ind ig o en
pâte , on attache fur des cadres élevés au-deffus
du fol , des morceaux d’étoffe de laine, en forme
de cornets, qu’on appelle chauffes, & on les en
remplit 5 'des baquets placés tous chaque chauffe
reçoivent l’eau qui s’en écoule : il faut treme-fix
heures pour que la fortie entière de l’eau s’effectue
j cette fortie s’accélère dans un lieu chaud.
L a pâte retirée des chauffes fe pétrit pour être,
rendue homogène dans toutes fes parties. O n la
fait chauffer dans une baffme , & on la met dans
des m oules de fer-blanc, garnis de papier-jofeph ;
une demi heure après, on ôte les pains du moule >
on enlève le papier qui les recouvre , & on achève
de les faire fécher dans une é tu ve , à une température
de $6 à 40 degrés. Lorfque cette température
eft plus baffe, ilm o if i t , 8c lorfqu’elle eft plus
haute , elle fe racornit.
D an s les pays intert ropicaux, On regarde le
reffuage de l’ind ig o comme néceffairé, & en effet
il lui donne une plus belle apparence. M . G iobert
eft porté à croire que le reffyage s’opère par la
fermentation acide de la partie muqueufe qui a
réfifté aux autres opérations. P ou r l ’e xécuter, on
met l’indigo , pendant trois femaines, dans des
bariques bien clofes. Voye1 Indigo.
É n réfum é , un quintal de feuilles fraîches, de
de Paftel d o n n e , par les procédés ci-deflus , deux
onces & demie d’indigo égal au plus beau de l’Inde
o u de l’Amérique , & il revient à dix francs la
.livre^ tous frais faits, prix de beaucoup inférieur
à celui que valoient jadis les qualités égales venant
de ces deux parties du M o nd e . I l eft donc àdelïrer
que les propriétaires français, furtout ceux du
M id i A fe livrent aux fpéculations qui ont pour
P A T
objet la culture du Paftel 8c la fabrication de l’in-1
digo. ( B o s c . )
P A S T E N A D E . C ’eft le Panais dans le midi de
la France.
P A S T È Q U E : nom d’une efpèce de C ourge.
Voyef ce mot.
La Paftèque porte plus communément le nom i
de melon d ’eau , à raifon de la grande abondance
de fa partie. aqueufe : elle offre plufieurs variétés
, dont les principales fo n t , a pulpe rouge &
graines noires ; a pulpe jaune & graines noires ,■ \
pulpe rouge & graines blanches ; a pulpe blanche $
'gCaines blanches.
La-eonfommation qu’on fait des Paftèques dans
les parties méridionales de la F ra n ce , en Efpagne
& en Ita lie , & encore plus dans tous les pays intertropicaux
, eft immenfe ; on en mange en Caroline
, pour ainfi d ire , toute la journée, pendant
quatre m o is , ainfi que j’ai pu m’en affurer par un
féjour de près de deux ans. T o u s les beftiaux les aiment
avec paffion , & jamais mes vaches ne me
donnoient plus, & de meilleur lait que les jours
ou on leur aonnoit les fanes 8c les fruits avortés;
réfultats de ma culture. L à , leur culture fe réduit
à mettre les graines en terre après un léger labour,
& à leur donner un binage lorfque-les pieds commencent
à entrer en fleur. J ’ai vu des fruits qui
avoient un pied de diamètre & d e u x pieds de long,
& qui dévoient pefer d e ^40 à yo livres.
Je n’ai pas encore goûté d’une bonne Paftèque
aux environs de Paris , où leur culture ne différé
pas de celle des Melons. Voyei ce mot. (Bosc.)
P A S T E U R : ancien nom des gardeurs de beftiaux
, qui ne s’emploie plus guère que dans le
I ftyle relevé. Voye^ aux mots Pâtre , Bouvier
& Berger.
P A T A B E . P A T AB E A.
Arbriffeau de Cayenne, qui a fervi à AubletJ
pour établir , dans la tétrandrie monogynie, un
genre qui depuis a été. réuni -aux T a po g om e s
( cephdis Willd. ). Voyeç ce mot.
L e Patabé fe trouve figuré pl. 6j des Illujlra-1
lions des genres de Lamarck. ( B o s c . )
P A T A G O N E . B o e rha av ia .
Genre déplanté de la triandrie monogynie
de la famille des Niclaginées, dans lequel fe trou-1
vent placées dix-neuf efpèces, dont plufieurs fe
cultivent dans nos écoles de botanique. Il eft figuré!
pl. 4 des Illuflrations des genres de Lamarck.
E f p e c e s -
1 . L a P a t a g o n e p a n ic u lé e .
Boerhaavia diandra. L inn. I7 D e rAmeri^®)
méridionale.
P A T
2 . L a Patagone d r o i t e .
Boerhaavia erefta. L i n n . 2f D e l ’ A m é r iq u e m é ridionale.
3. L a Patagone é t a l é e .
Boerhaavia dijfufa. Linn. y De l’Amérique méridionale.
4. L a Patagone à f e u i l l e s obtufes.
Boerhaavia obtufifolia. L a m . D u P é r o u ,
y . L a Patagone à f e u i l l e s d e v u l v a i r e .
Boerhaavia.vulvarifolia. L a m . D e l ’E g y p t e . 6. L a Patagone f a rm e n t e u f e . ■
Boerhaavia feandens. L in n . I7 D e l ’ A m é r i q u e
m é r id io n a le .
7. La Patagone finuée. Boerhaavia repanda. W i l l d . D e l’ I n d e .
8. L a Patagone g r im p a n t e . Boerhaavia afeendens. Willd. De la Guinée.
9 . L a Patagone p lo m b a g in é e . Boerhaavia plumbaginea. C a v a n . 2f D e l ’ E f -
pagne.
10. La Patagone vèrticillée. Boerhaavia verticillata. L a m . D u S é n é g a l .
1 1 . L a P a t a g o n e t u b ë r e u f e . ■ Boerhaavia tuberofa. L a m . I7 D u P é r o u .
12. L a Patagone é l e v é e . . Boerhaavia excelfa. W i l l d . J ) D e ........
13. La Patagone oeillet. Boerhaavia ch&rophylloides. W i l l d . O D u P e -
: rou. .
14. La Patagone à feuilles aiguës. Boerhaavia "angujlifolia. Willd. De.....
i j . La Patagone tétrandre. Boerhaavia tetrandra. F o r f t . D e s î l e s d e la S o ciété.
- 16. L a P a t a g o n e v a r i a b l e . Boerhaavia polymorpKa. R i c h . D e C a y e n n e .
17. L a Patagone arborefeente. Boerhaavia arborefeens. C a v . D u M e x i q u e .
18. La Patagone rampante,
! Boerhaavia repens. W i l l d . Tf. D e l ’ É g y p t e .
19. La Patagone vifqueufe. Boerhaavia vifeofa. De.....
Culture.
■ Le s e f p è c e s n o s. 2 , 3 , 4 , é , u & i 9 f o n t l e s
I feules q u i f e v o i e n t , e n c e m o m e n t , d a n s n o s é c o les,
de b o t a n iq u e : c e f o n t d e s p l a n t e s d e p e u d ’a g
r ém e n t , q u i d em a n d e n t u n h a u t d e g r é d e c h a leur
p o u r f l e u r i r , & qui f o n t d i f f i c i l e s à c o n f e r -
ver lo n g * t em s . O n f èm e le u r s g r a in e s , d o n t e l l e s
donnent a ffe z . f o u v e n t d a n s n o s c l im a t s , d a n s d e s
pots r em p lis d e t e r r e à d em i c o n f i f t a n t e , p o t s '
qu’ on e n t e r r e a u p r in t em s : d a n s u n e c o u c h e à
ch â flîs , 8c q u ’ o n a r r o f e a u b e f o in . L e p l a n t é t a n t
é levé d e d e u x à t r o i s p o u c e s , o n l e r e p iq u e f è u l
a feu l d an s ; d ’ a u t r e s p o t s , q u ’ o n p l a c e d e m êm e .
? n le r e n t r e d a n s l a f e r r e c h a u d e d è s l e s p r em ie r s
jours d e f e p t e m b r e , 8c o n l e p l a c e à l a lu m i è r e .
P A T S71
L ’année fuivante, il peut être mis en plein a ir,
contre un mur expofé au m id i, pendant les quatre
mois de l’été.
C e n’eft jamais avec affurance .de fuccès qu’on
tente de multiplier ces plantes par le déchirement
de leurs vieux p ie d s , & , de p lu s , on rifque toujours,
dans ce cas, de perdre ces derniers.
Les efpèces frutefeentes. peuvent être multipliées
de b ou tu re s , mais elles réuffiffent peu
fouvenr.
Il fuffit de renouveler tous les deux ans la terre ‘
des Patagones, parce qu’elles font peu épuifantes.
( B o s c . )
P A T Â G O N U L E . P a t a g o n v l a .
Arbriffeau . toujours vert , d’Am é riq ue , qui
faifoit partie des Sebestiers (voye^ ce, m ot) ,
& auquel on a , depuis p eu , trouvé.des caractères
fuffifans pour fervir de type à un genre particulier.
O n cultive le Patagoi^ule d ’Amérique .dans
nos ferres. Il n’eft pas d élicat , mais il fleurit rarement.
Sa multiplication s’opère par marcottes &
par boutures. Il eft bon que fa terre foit un peu
confiftante, & les arrofemens doivent lui être ménagés.
L e mettre à l ’a i r , contre un mur expofé
au m id i, pendant les quatre mois d’été, eft pref-
que toujours avantageux à fa croiffance. ( B o s c .)
P A T A G U A . Cr in oDENdroit.
Arb re du C h ili y à fleurs très-odorantes, qui
feul forme un genre dans la monadelphie décan-
d r ie } & q u i, n’étant pas encore cultivé dans nos
jardins, n’eft pas dans le cas d’être l’objet d’un
article plus étendu. (B o s c .) .
P A T O U A : nom d’un palmier de C a y e n n e ,
qui paroît appartenir au genre Avoir a .
P A T A T E ou B A T A T E : efpèce du genre
Liseron (voye^ ce m o t ) , originaire de l’In d e ,
mais qu’on cultive aujourd’hui dans toutes les
parties du M o n d e o ù la température des étés le
permet, à raifon de l’excellente nourriture que
fourniffent fes racines.
Par une erreur réfultant de la fimilitude qui fe
trouve entre les deux racines, on donne auffi
quelquefois le même nom à la Pomme de terre.
Il .eft fort remarquable que la pomme de terre
violette, lorfqu’elle a été ge lé e , p rend, après
fa cuiffon , une faveur fucrée tellemenr analogue
à-celle d e là Patate , que j’y ai été trompé.
Plufieurs perfonnes, fâchant que j’ai cultivé
concurremment la Patate 8c la pomme de rerre
pendant le féjour que j’ai fait en C a ro lin e , m’o nt
demandé -laquelle , dans ce p a y s , on regardoit
comme la plus a v a n ta g e u se ,& j'ai dû répondre
qiie c’é toit ja Patate, parce qu’elle étoit 'bien,
plus, agréable au g o û t , bien plus facile à d igérer,
qu’elle n’é toit d'aucune autre manière meilleure
que cuite fous la cendre ou à la vapeur de l ’eau 5