
Un cultivateur jaloux du bien-être de fa baffe-
cour les fait ramaffer dans les canaux de fes jardins,
pour les leur donner. Ils font furcout fort
bons pour les jeunes dindons, dont ils favori-
fent la pouflée du rouge. Voycç Din de. ( B o s c . )
PLANT. Les mots Semis ôc Pl a n t a t io n
font généralement employés par les pépiniériftes
& lts jardiniers pour defigner les jeunes plantes
defiinées à être enlevées du lieu où les graines,
dont elles font provenues, avoient été Cernées,
pour être plantées ailleurs.
A Paris cependant on appelle O rmille le Plant
de fo rm e , & dans le midi de la France, P o u r -
r e t e le Plant du mûrier blanc? OEilletons le
Plant des artichauts? C oulans le Plant du frai-
fier , & c . Vaye* ces mots.
Comme le Plant des arbres eft celui qui intéreffe
le plus les cultivateurs, & que les opérations
agricoles qu’il exige ne différent pas de celles
-qu’exigent les plantes vivaces & annuelles, je
parlerai principalement de lui dans la fuite de cet
article.
D’après cette définition, les jeunes arbres femés
ifolément, ou levant naturellement dans les bois,
-les jeunes plantes annuelles ou vivaces, différai nées
dans les campagnes, ne font pas du Plant? cependant
fi on lève ces jeunes arbres ou ces arbres, &
qu’on les réunifié en bottes, on leur en donne le
-nom.
Le Plant prend conftamment fon nom dès qu’ il
eft en état d’être levé pour être planté, c ’eii-à-
dïre , dès le commencement de l’hiver de la première
année ? mais on n’eft pas également d’accord
fur l’âge où on doit ceflferde le lui attribuer.,
car j’ai vu des arbres de huit à dix ans, à qui on
le donnoit encore. Il femble cependant que tous
devroient le perdre à trois ans.
Dans quelques lieux on donne auffi le nom de
Plant aux marcottes & aux boutures du C oi-
gnas sier , aux boutures & aux marcottes de la
V ig n e , alnfi qu’aux réfultats du déchirement des
A ccrues du P om m ier paradis, du Prun ie r &
autres arbres qui en donnent. Voye*-cesmots.
Le beau Plant n’eft pas toujours du bon Plant,
car on peut lui donner la première qualité aux dépens
de la fécondé, en fumant fortement la terre
du femis, en arrofanc fortement ce ferais? il peut
être fort grêle par fuite de fon trop grand rappro- !
-chement. (Fhye^ É tiolement. ) O r , tout arbre
qui a pris un aceroiffement exagéré par ces deux j
eau fes, qui a été gène dans les premiers rems de '
-fa croiffance, & qui eft tranfplaiïté dans un fol j
-maigre & fo c , dépérit très - rapidement. C ’ eft danc
âne opération très-fage que de prendre le Plant ;
-dont on a befoin dons une pépinière dont le fol
•éft analogue à celui où on veut le planter, 8c
encore mieux de faire dans chaque, propriété, j
•lorfqu’elle eft affez étendue, une pépinière defti- .
née à h. peupler d ’arbres foreftiers & fruitiers. j
Voye^ PEPINIERE.
La manière de Lever le Plant (voyt{ ce mot)
eft encore moins indifférente que celle de lever les
arbres faits ? car elle influe confidérablement fur le
réfultat des plantations. Beaucoup de pépiniériftes,
après avoir arrofé le terrein pour le rendre moins
compa&e, arrachent le plus beau à la main, &
lai fient le plus foible fo fortifier encore un an dans
le lieu du lemis. C e moyen ne peut être exécuté
fans dangers dans les terreins légers, & pour du
Plant très-ruftique, car il expofe à rompre tout ou
partie de fon chevelu, &r même la racine à fon
collet. Pour bien opérer, il faut faire une tranchée
à un des bouts de la planche, affez profonde
pour atteindre l’extrémité de la plus grande
partie des racines, & enlever fuccefiiveinent, par
fon moyen, tout le Plant, en tirant un peu obliquement
celui qui eft mis au jour par l’enlèvement
de la terre, & ainfi fucceflivement. Le Plant eft
ordinairement féparé en trois Jots : le plus fort
deftiné à être planté de fuite à la diltance de vingt à
trente pouces? le moyen, qui fera mis en rigole,
; à la diftance de fixa huit pouces, & le plus petit,
! qu’on difpofera de même, mais feulement à un
ou deux pouces. Voye[ Rigole.
Il eft du Plant, tel que celui de l’orme, tel que
celui de l’amandier & quelquefois celui du robinier,
qui eft prefqu’en Totalité propre à être
planté à 1a première de ces diftances, dès l’hiver
qui fuit le femis de fes graines? celui de l’amandier
peut même être greffe dès l’automne, cfoft-à-dire,
fix mois après la rrîîfe en terre de fes graines? les
autres ne fe lèvent qu’à l'automne de la fécondé
année, pour être mis en place ou en rigole,
comme il vient d’être dit ? mais prefque toujours
il peut être mis en rigole en totalité-près à près
pendant le cours de l’hiver fuivant, fi on le juge à
propos. J’indiquerai à leurs articles, dans le D/c-
tionnaire des Arbres & Arbuftes, la manière de traiter
le Plant de chaqueefpèce.
Lorfqu’om n'a pas le tems de planter dé fuite la
totalité du Plant qu’on a arraché, on le met en
Jauge (voyeç ce m o t), foit en l’erpaçant plus
ou moins, comme lorfqu’on le met en Rigole
( voyei ce mot) , foit en le ilaiflant en bottes.
Dans ce dernier cas, il doit y refter peu de tems,
car il court rifque de s’échauffer ou de fe deffé-
cher, &: par fuite de périr. Il eft une -forte de
jauge qui eft Fort peu -employée, maisqui a des
avantages réels, dorfqu’on -eft forcé de retarder la
végétation du Plant qui pouffe -de très-»bonne
theure ? elle confifte -à former de petites bottes
-avec le-Plant, & à les «enterrer ,en lesplaçant horizontalement
à deux ou troispiedsde profondeur,
dans un lieu où l’eau des pluies ne puiffepas s’arrêter.
J'ai vu du Plant d’orme -ainfi difpofé dans
les -pépinières'fourni fes à-ma fur veilla ri c e , y refter
quinze jours après -le développement de fes-boiir-
geons, 'fans -y éprouver aucune altération. Jfpour-
roit y refter trois mois pendant Thi-ver -fi cela
étoit néceffaire. L’accident qu’il êp Fou-ve le plus
fréquemment, c’eft Réchauffement qui fait périr «
d’abord la tête Sc enfaire la totalité des pieds: î
on retarde cet éthauffement en faifant les bottes j
petites & en les écartant, & encore mieux-en j
mettant le Plant par lits Amples, fépares par une i
épaiffeur de deux pouces, de terre. Il m’a paru que
la terre de bruyère légèrement humide étoit pré- :
férable à toute autre-
C'eft en difpofant ainfi le Plant dans des caiffes, :
qu’on peut l’envoyer au loin avec fécurité. J’en
reçois fouvent de l’Amérique fepten tr:ionalépour
les pépinières qui font fous ma furveilla-n.ee, qui .
eft encore en bon état après trois à quatre mois
de féjour dans un vaiffeau battu par les tempêtes ,
& fur des charrettes continuellement cahotées
Voyez Em ballag e des plant e s .
Habiller le Plant eft une opération qui a lieu
généralement dans les pépinières , ma’gré que quel-
ques écrivains fe foient élevés contr’e lle , faute
d’avoir plis en confidérationJa totalité des motifs
fur lefquels elle eft fondée. Elle confifte à couper
la tige & les racines du Plant i . trois.; quatre ou
cinq pouces du collet, & à raccourcir les petites
branches, ainfi que les petites fibrilles qui fe
trouvent fur la portion confervée.
: Il paroît réellement abfurde, au premier .ap-
perçu, de mutiler ainfi le Plant, puifque l’objet
eft de lui faire pouffer une tige & des racines?
cependant, quand on confidère que les branches
doivent toujours être proportionnées aux racines,
& que ce ne font que les racines produites par la
nouvelle pouffe qui nourrilîent les branches, on
ne peut fe refufor à croire qu’ il faille diminuer
les racines pour déterminer la fortie d’un plus
grand nombre de fuçoirs, & la tige pour qu’elle
puifle être fuffifamment.nourrie par ies premières ,
racines qui fortiront. {Voye\ R acine^ Pi v o t ,
Seve & V ég é ta t io n .) De plus, il eft d’expérience
que les racines, comme les branches,
pouffent beaucoup plus foiblement lorfqu’elles
font contournées ? o r , quelques précautions qu’on
prenne, elles le font toujours plus ou moins, par
fuite d’une plantation ? ainfi elles le feroient conf-
tammenc avec exagération, dans les plantations
en grand, où la nécefiité d’économifer le tems &
les bras force de négliger les précautions. Comme
l’écorce de la tige, ainfi que celle des racines, eft
mince dans le Plant, & que la fève y furabonde,
les boutons adventifs qui s’y forment, fortent
facilement & fe développent fortement. V^oyei
Plan ço n , Bouton & Bourgeon.
Mais il y a une mefure à garder, & elle ne l’eft
pas toujours par les pépiniériftes, qui ne réfléchif-
fent pas fur la différence des circonftances ; ainfi
on peut, fans de graves inconvéniens, habiller
févérement le Plant de tous les bois blancs &
autres arbres qui fe multiplient de boutures &
pouffent avec force, l’orme compris? mais on ne
réuffiroir pas fi on traitoic de même le chêne, le
noyer 8c autres arbres à bois dur & à végétation.
lente'. De même le Plant deftiné à être placé dans
un terrein frais, ou planté avant l’hiver, doit être
plus ménagé que celui mis dans un fol aride, ou
planté au ptintems, parce qu’ il eft nécefiaire qu’il
pouffe plus rapidement dans ces derniers cas. Il
eft même desefpèces d’arbres , comme les réfineux,
qui ne fouffrent la mutilation, ni dans leurs branches,
ni dans leurs racines. Voyer Pin & Sapin
dans le Diélionnaire des Arbres & Arbuftes.
Comme cette impoffibilité d’habiller le Plant
des arbres, réfineux n’eft pas accompagnée de
l’abftraétion des inconvémèhs de les planter fans
i’êcre, les pépiniériftes font obligés, pour affurer
leur reprifo, de. les repiquer à l’âge de deux ans
dans de.petits pots qu’ils enterrent totalement,
pots dont les racines fortent, après les avoir remplis,
pour les envelopper, & aller chercher la
nourriture par-de flous, de forte que quand-on
lève le$ arbres, deux bu trois ans après, il y a
toujours quelques racines entourées de terre qui
fuffifent pour réparer la perte de celles qui ont
été frappées du H a le (voye% ce mot). C ’eft
encore dans le même but que ces arbres, lorfque
l’on ne les tient pas en pot ou en Mannequin
( voyeç ce mot ) , font changés de plèbe tous les
ans, puifqu’alors ils fe garnirent, au lieu de quelques
groffes racines qu'ils euffe-nt pouffées fi on
ne les avoit pas tourmentés, d’ uneimmenfe quantité
de -fibrilles, entre lefquélles il fe conferve
néceffairement de la terre, pour peu qu’elle-né
foit pas fabloneufe.
Le commerce du Plant eft important pour
quelques cantons qui s’y livrent exclufivement ;
mais pour être fructueux, il faut que la main-
d’oeuvre & le loyer des terres foient à bas prix ,
& les graines communes. Ainfi, aux environs de
jCaen, celui des arbres fruitiers, 8e aux environs
d’Orléans , celui des arbres foreftiers,, revient
moins cher qu’aux environs de Paris? auffi les pépiniériftes
de cette dernière ville en tirent-ils
beaucoup de ces villes , quoiqu’ il s’en cultive
auffi dans les villages voifins de la capitale.
La plantation du Plant des arbres foreftiers &
fruitiers fe fait généralement en hiver, plus tô t
dans les fols légers, plus tard dans les fols tenaces ?
celui des plantes annuelles, au contraire, n’a lieu
qu’au -primeras 8c en ét-é: elle demande en confé-
quence d’être fuivie de quelques foins particuliers,
tels que I’Ombrement Sdf A r ro sem en t. Voye^
ces mots & le mot Pl a n t a t io n . ( Bosc. )
PLANTAIN. P l jntago .
Genre de plante de la tétrandrie monogynie 8c
de la famille des Plantaginécs, qui réunit plus de
foixante efpèces, dont plufieurs font très-communes
dans nos campagnes, & dont beaucoup fe
cultivent dans nos écoles de botanique. Il eft
. figuré pl. 8. y des liluft rat ions des genres de Lamatck»