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de jardin , o ù , après l’avoir éclaircie, on l’abandonne
prefque complètement à elle-même julqu’à
ce qu’on en ait betoin, c’eft à-dire , pendant trois
ans j elle n’aime point à être transplantée : lui
donner un labour pendant l’ hiver , & deux ou
trois binages pendant l’é té , feroit cependant fort
avantageux à Ion accroillcment. Elle n’eft pas allez,
dénuee de beauté lorsqu'elle eft en fleurs, à rai- :
fon de fa g-an leur & de la largeur de fes feuilles ,
pour qu’on ne puiife pas l’introduire dans la décoration
des jardins payfagers.
La couleur des feuilles de l’Ofeillè fanguine la
rend extrêmement propre à ce dernier ob jet,
& il y a lieu de fe plaindre de ce qu’on ne l’utiiife
pas allez fous ce rapport. C ’ eft fur le bord des
allées , au pied des fabriques, qu’ il convient de la
placer. Ain fl que la précédente , elle ne demande,
pour ainfi dire , que des foins de propreté.
Les Ofeilles fri fé e , britannique, des marais,
maritime & lïntieé, font encore dans le même
cas , mais elles ne fe voient guère que dans les
jardins de botanique} celle dès marais fe rapproche
beaucoup , & fe confond avec celle dont
il va être queftion 5 elle partage toutes fes propriétés
: on mange dans quelques lieux fes feuilles
iouslenom de garelle. Les chevaux l’aiment- avec
paflion, mais les vaches n’y touchent pas.
L’Ofeille fauvage, ou patience fauvage, eft très-
commune , & forme de fort greffes touffes dans ~
les terreins gras & frais, principalement dans les
prés, auxquels elle nuit fouvent beaucoup , les
beftiaux la repouffant fraîche & fèchej toujours
elle elt l’indice d’ une mauvaife culture des prés,
parce qu’ il eft facile de la détruire par des labours,
ou même Amplement en la coupant, au
printems , entre deux terres, au moyen d’ irne
pioche à fer étroit. Ses tiges & fes feuilles, apportées
fur le fumier, en augmentent utilement la
malle.
. Ce lies appelées bouviette, véficuleufe & rofe,
étant annuelles & des climats chauds, exigent
d’être traitées comme l’épineufe, dont il a été
queftion plus haut.
Les Ofeilles d’Abyflînie & à feuilles en croif-
fa'nt fe cultivent dans des pots pour pouvoir les
rentrer dans l'orangerie pendant l’hiver, attendu
qu’elles font fenfibles aux gelées de cette faifon.
On les multiplie facilement de boutures faites au
printems, dans des pots, fur couche, fous châflis,
& quelquefois de graines.
L’Ofeille à feuilles rondes eft fort commune
fur les montagnes pelées du midi de la France ,
où elle forme des touffes fouvent de plufieurs
pieds de diamètre 3 & d’un afpecfc fort agréable j
elle eft très-propre à entrer dans la compofition
des jardins payfagers , où elle fe place fur les
rochers , les murs & autres lieux fecs & chauds.
Quoique pourvue d’ un arrière-goût particulier ,
elle fe mange fréquemment crue ou cuite, fous
o s M
le nom $ O fe Me franche, & fe cultive même dans
quelques jardins pour l’ iifage de la cuifine. Les
moutons en mangent les feuilles , mais les recherchent
peu. Comme elle fubiifte un grand nombre
d’années, fes tiges deviennent ligneufes. Le
meilleur parti qu’on puiffe en tirer dans les lieux
où elle croît abondamment, c’ eft de la couper
pour l’appotter fur le fumier, dont elle augmentera
la maffe encore plus utilement que les patiences.!
Il eft beaucoup de perfonnes qui font cuire de
l ’Ofeille en automne pour la conferver dans des
pots de moyenne ou de petite capacité, après
l’avoir recouverte avec du beurre ou du fain-
doux. Le procédé indiqué par M. Appert, ‘dans
fon excellent ouvrage fur la confervation des
fubftances alimentaires , eft plus certain j il con-
fifte à mettre l’Ofeille cuite, dans des b o u teilles
à large goulot, & , après les avoir bouchées, à lui
faire éprouver pendant un quart d’heure la chaleur
de l ’eau bouillante. (Bosc.)
O s e i l l e d e G u i n é e . On donne ce nom, dans
nos colonies, à la K e t m i e a c i d e , qui fe mange
comme notre O feilie, & qui eft originaire d’Afrw
- que.
O s e i l l e d e s b û c h e r o n s , C ’eft I’O xalidh
O s e i l l e .
OSERAIE : lieu planté en Osier.
OSERDO. Les cultivateurs des environs de
; Perpignan appellent ainfi la Luzerne. Vcyt\ q
mot.
OSIER. On donne ce nom à plufieurs efpèces
du genre Saule , dont les jeunes pouffes font tellement
flexibles , qu’on les emploie généralement
à faire des liens. Je traiterai de leur culture dans le
Dictionnaire des Arbres & Arbuftes. ( B osc.)
O s i e r f L e ü r i . C ’eft un des n om s vulgaires des
É p i l o b e s . Voye% c e m o t,
OSMITE. OsMlTES.
Genre de plante de la fyngénéfie polygamie
fruftranée & de la famille des Corymbi/ères, quj
raffemble cinq efpèces, dont aucune n’eft cultivé^
dans nos jardins. Toutes exhalent une forte odeuj
de camphre. Voyez les llluftraùons des genres d|
Lamarck, où il eft figuré pl. 704.
Efpèces.
1. L’Osmite tomenteufe.
Ofmites beilidiaftrum. Linn. T? De l’Afrique.
2. L'Osmite calicinale.
Ofmites calycina. Linn. "5 De l'Afrique.
3. L’Qsmite camphrée.
Ofmites camphorina. Linn. J7 De l'Afrique*
. 4. L’Osmite à fleurs d’after.
Ofmites aftericoides. Linn. T? De l ’Afrique. I
y. L’Osmite dentée.
Ofmites dentata, Thunb. T? De l'Afrique.J
w (Bosc.n
O S M
OSMONDE, Osm u n d a .
Genre de plantes cryptogames de la famille des
{fougères3 qui renferme trente-deux efpèces, dont
deux ou trois font communes en Europe, lef*
quelles, ainfi que quelques-unes exotiques, fe cultivent
dans nos écoles de botanique. Il eft figuré
pl. des Illuft ratio ns des genres de Lamarck.
Obfervations•
Ce genre a été divifé en quatre , dont trois
[fontappelés T o d é e , A némié & Bo t r y ch iq n ,
Comme il n’a pas été queftion de ces deux derniers,
j’en indiquerai plus bas les efpèces. Plufieurs
[autres Olmondes ont été de plus réunies aux
AcROSTIQUES. Voyez ce mot.
E fpèces.
Ofmondes proprement dites.
1. L’Osmonde commune.
Ofmunda regalis. Linn. if Indigène.
2. L’O smonde agréable.
Ofmunda fpeftabilis. "Willd. if De l’Amérique
feptentrionale.
3. L ’Osmonde claytonienne.
Ofmunda claytoniana. Linn. if De l’Amérique
Septentrionale.
4. L’Osmonde laineufe.
Ofmunda cinamomea. Linn. if De l’Amérique -
èptentrionale.
y. L ’O smonde du Japon.
Ofmunda japonica. Thunb. 2f Du Japon.
6. L ’O smônde en lancé.
Ofmunda lancea. Thunb. ^ Du Japon.
Ofmondes formant aujourd'hui le genre A n émie .
7. L’Osmonde phyllitide.
Ofmunda phyllitidis. Linn. if De la Jamaïque.
8. L’Osmonde hériffée.
Ofmunda hirta. Linn. if De la Jamaïque.
I 9- L’Osmonde à feuilles oblongues.
Ofmunda oblongifolia. Pav. if De Panama.
10. L’Osmonde naine.
Ofmunda kumilis. Cav. if De Tabago.
11. L’Ôsmonde filiforme.
Ofmunda filiformis. Lam. if De l’Amérique
méridionale.
12. L’Osmonde grêle.
Ofmunda tenella. Cavan. if De l’Amérique mé-
iidionale.
13. L’Osmonde poilue.
Ofmunda hirfuta. Linn. if De la Jamaïque.
14. L’Osmonde hériffée.
I Ofmunda hirta. Linn. if De la Martinique.
iy. L’Osmonde velue.
\^t\Un^a ’ftfjjp a Wilid. if De l’Amérique mé-
O S M
16. L’Osmonde tomenteufe-.
Ofmunda tomentofa. Lam. if De l’Amérique
méridionale.
17. L’O smonde pubefeente.
Ofmunda pubefeens. Lam. if De Saint-Domingue.
18. L’Osmonde fauve.
Ofmunda fulva. Cavan. if De l ’Amérique méridionale.
15?. L’O smonde à feuilles d’adiante.
Ofmunda adiantifoüa. Linn. 7f De l’Amérique
méridionale. •
20. L’Osmonde bipinnée.
Ofmunda bipinnata. Linn. if De Saint-Domingue.
21. L’Osmonde à oreille.
Ofmunda aurita. Swartz. if De la Jamaïque.
22. L’Osmonde verticillée.
Çfmunda verticillata. Linn. if De la Jamaïque.
23. L’Osmonde filicule.
Ofmunda filiculifolia. Linn. if De la Jamaïque,
Ofmondes faifant aujourd'hui le genre B o t eych ion »
24. L’Osmonde lunaire.
Ofmunda lunaria. Linn. if Indigène.
2j . L’Osmonde à feuilles de rue.
Ofmunda rut&a. Swartz. if Du nord de l’Europe
.1
6. L’Osmonde à feuilles de matricaire.
Ofmunda matricarioides. Schranck. if De l’Allemagne.
27. L’Osmonde à feuilles fubdivifées.
Ofmunda dijfecta. Willd. if De f Amérique feptentrionale.
28. L’Osmonde ternée.
Ofmunda temata. Thunb. if Du Japon.
29. L’Osmonde biternée.
Ofmunda biternata. Lam. if De l’Amérique
feptentrionale.
30. L’Osmonde de Virginie.
Ofmunda virginica. Linn. if De l’ Amérique
feptentrionale.
31. L’Osmonde à feuilles de ciguë.
Ofmunda cicutaria. Linn. if De Saint-Domingue.
32. L’Osmonde de Ceylan.
Ofmunda zeylanica. Linn. if De Ceylan.
Culture.
La première efpèce eft la feule dont on puiffe
tirer quelque parti fous les rapports utiles ou
agréables. Son abondance dans les lieux qui lui
conviennent, c'eft-à-dire, dans les lieux rendus
marécageux par des eaux de fource d'un écoulement
lent, permet de l’employer comme les autres
fougères pour chauffer le four, fabriquer de Ja
pocaffe, faire de la litière, augmenter la maffe des
fumiers. La grandeur & le beau vert de fes touffes