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fe réfigne aux pertes quelle fait éprouver, quelque
contidérables qu'elles foient. Je rappelle que
ni elle ni les charançons ne nuifent au Maïs-non
égrainé , dont les grains ne préfentent qu'une
furface extrêmement dure, & par conféquent hors,
de leurs atteintes.
Les grains de Mais ne paffent ordinairement
qu'une fois fous la meule ; mais lesViches, après
en avoir féparé le fon & la fine farine, qui eft dépourvue
de faveur, font moudre une fécondé fois
l ’efpèce de gruau qui refte, pour avoir une farine
plus atténuée , & par conféquent plus propre a
faire de la bonne bouillie, ou à prendre, les affai-
fonnemens qu'on lui deftine. Cette farine ne fe
conferve guère plus d’un mois pourvue de toute
fa faveur 5.. au fil les riches des pays où on en fait
ufage, ne la font-ils fabriquer qu'au moment du
befoin 5 cependant, en la mettant dans des facs
ifolés & expofés à des courans d’air, on peut,
encore la trouver bonne au bout d'un an. 11 eft
avantageux de confacrer des moulins exclufive-
ment à-faire la mouture du Maïs, parce qu'elle
eft différente de celle du b lé , & qu’elle dèmande
de la pratique pour être bien faite.
Ainfi que je l'ai déjà obfervé, la matière g lutin
eu fe manque complètement dans 1a farine du
Maïs ; auffi ne peut-on en faire du véritable pain , I
qu’ en-la mélangeant au plus par moitié avec celle !
de froment. Le pain qui provient de ce mélange j
eft fort agréable au g oû t; mais comme il exige des j»
foins de fabrication fort multipliés , on en fait !•
rarement ufage.
En Europe on ne mange guère le Maïs qu’en, j
bouillie au lait ou au beurre, bouillie qu'on ap- !
pelle polenta en Italie , gaude dans la ci-devant j
Bourgogne, & millajfe dans les Cévennes. Mife
fous la .tourtière , avec des oeufs, du lait, du fu- j
cre 6c de la fleur d'orange , on en compofe un mets
d’ excellent goût-, analogue à celui qu'on appelle !
tôt fa i t , lorfqu'on emploie la farine, de froment, j
En Caroline > où le Mais tient lieu de pain,, on
fait cuire fa farine ou dans un vafe avec beaucoup !
d'eau & un peu de fel^oi* fur une planche avec }
peu d’eau & un peu de fel. Dans toutes.ces manières
il forme un aliment fort nourriffant, qui > |
quoique compade en apparence, fe digère facile- i
snent, ainfi que le conftate l’expérience de trois
füècles , & ainfi que je l'ai éprouvé bien des fois.
Tous les animaux domeftiques aiment le grain de i
Maïs avec paillon..C'eftla nourriture habituelle des j
chevaux en Caroline ; mais fon ufage a l’ inconvé- j
nient d’ufer plus tôt leurs dents & de. leur donner j
moins de courage qu.e l’av.oinet II engraiffe les j
boeufs, les cochons & les volailles avec la plus
grande rapidité. On reconnoit, à la première vue,
te lard des cochons qui en ont fait exclufivemenc j
ufage. Les poulardes de Brefle & du Mans lui j
doivent leur célébrité; il n’y a pas jufqu'aux carpes |
dont il améliore la chair.
Lés axes dés.épis du Maïs fervent à faire du feu.. ;
M. Buniva, à qui'on doit une fort bonne inf.
trudion furla culture de cette plante en Piémont
inlérée dans lés Mémoires de C Académie de Turin ’
les a fait moudre.& en a tiré une farine, m,/
mêlée avec celle de froment, lui a donné un pain
qui n'a pas été trouvé mauvais. Tous les animaux
ont mangé cette farine avec plaifir. Je n'indique
pas cette farine comme une reffource 5 mais elle
prouve qu'on peut tirer un parti utile de tou:e$
les parties de cette plante. -
J'ai annoncé plus haut que le Maïs éroit fujet à
plu{kurs efpèces de charbons : ils ont été obfervés
par un grand nombre d’agriculteurs , entr’autres
par MM; Tillet & Jenhoff, & furtout par M. Bu-
niva j ce dernier les a figurés dans l’ouvrage déjà
cité. J'en ai obfervé trois : le premier, fort fem-
blable à celui du froment , attaque le grain par
fon intérieur & réduit fa fubftance en pouffièrè
noire ; le fécond agit fur les fleurs mâles , dont il
transforme le pollen en pouflïère noire , & qu’il
empêche par conféquent de féconder les flmrs femelle?
j ie troifième conlîfte en des fon goûtés irrégulières
, plus ou moins groffes , qui naifient fur
la tige, 6c q u i, après avoir àtiforbe affez, de fève,
pour empêcher la formation des épis ou les arrêter
dans Î.UF croiffance, finit par fe réfoudre auffi en
pouffièrè noire. Je crois-, ainfi que je l’ai annoncé
plus haut, que le C haulagf. {voyc^ce mot') peut
empêcher ces trois efpèces de charbon de naître;
mais lorfqu’on n’a pas employé cet excellent procédé
, il n’y a plus d’ autre reffource que de couper
ou arracher les pieds de Maïs qui offrent du charbon
d’ une de ces trois efpèces , avant qu’il fe foie
réduit en poudre noire , afin d’empêcher fa reproduction
l’année fui vante. Ces pieds, quoiqu’at-
teints du charbon.., ne font pas moins bons pour
la nourriture des befthux.
J’ai auffi remarqué des pieds de Maïs très-
chargés de rouille, plante de la même famille que
celle du charbon , & qui fans doute leur caufe le
même dommage que la rouille du blé en caufe
à cette plante. Voye[ Rouille & Ur ed o.
Il m’eût été poflîble de beau cou p alonger cet article
, en entrant dans tous les détails qu’il comporte
j mais ce que j’aurois, dit de plus fe trouve
dans les articles généraux de théorie , articles
auxquels je renvoie le ledeur. {R o se .)
MAISON DE CAMPAGNE. Les propriétaires
ailes, qui habitent les villes pendant une partie
de l’année, donnent ce nom aux habitations d’été
qu’iis poffèdent autour de ces villes, ou fur'leurs
propriétés rurales.
Comme il eft à defirer, pour l'avantage de l'agriculture
, que les propriétaires féjournent le
plus long-tems.poffible fur leurs terres, & qu’on
ne fe plaît que là où on eft bien, il eft bon que
les Maifons de Campagne foient faines, commodes
& agréables.
Pour être faine, une Mai fon de Campagne doit
être placée au levant oa.au midi, dans un li^
M A K
M.-yé & battu par les vents, fuffifamment éloignée
lL"s eaux ftaenances, afin de n'en pas recevoir les
■ Émanations- délétères.
K p o u r être commode, fes abords doivent etre.
■ faciles, fes difin but ions intérieures bien, enten-
Idues, fes accompagnemens convenables.
I , Pour être agréable , elle doit .être en. belle v u e ,
Bécorée avec g oû t, accompagnée.de jardins bien
■ plantés-, d’eaux vives abondantes,, &c.
K Lorfqu'on fait bâtir une Maifon de Campagne,
l]a première attention à avoir, c ’tft d'en, piopordonner
la grandeur au revenu de la terre fur îa-
IflueUe elle fe trouve ; ca r , comme la dépenfe de
ion entretien doit fe prendre fur ce revenu, lï
■ elle eft plus forte que la partie disponible de ce
.■ revenu, les befoins de première neceffité de la famille
prélevés, ne le comporte, elle devient à
■ charge, & on la laiffe tomber en ruine. D'ailleurs,
■ elle n’entre prefque pour rien , qutlqu’argent
■ qu’elle ait coûté,.dans l’évaluation du prix de la
terre, lorfqu’on eft dans la neceffité de la mettre
■ en vente. Ce n'eft qu’auprès des grandes "villes,
où la demande des Maifons de Campagne fans
■ revenu fe renouvelle tous les ans, qu'on peut agir
■ autrement,
I Ge n'eft qu'après s'être bien rendu compte de
Ifapofition, qu'un propriétaire fage fe refout à bâtir
line Maifon de Campagne j c a r , quelle que lbic
ll’exa&itude de fes calculs, il eft prefque toujours
■ dans le cas de dépenfer plus qu'il n'avoit compté ,
Boit qu'il en confie la conllrudion'à la furveillance
d’un architecte, foit qu'il-dirige lui même fes maçons,
fes charpentiers , fes couvreurs, fes ferru-
Iriars, fes m^nuifiers, fes vitriers, & c . , parce
■ qu’il a autant à craindre l'immoralité que l’inhabileté
de ces ouvriers.
I Bâtir avec les meilleurs matériaux que produit
le pays eft toujours une économie à mes yeux;
par-les réparations font., proportions gardées,
■ beaucoup plus coûteufes que les conftrudions.
I Je n’entreprendrai ni de donner des préceptes
pur la manière de bâtir une Maifon de Campagne,
pi d’indiquer les diftributions qui lui conviennent
Ile mieux, parce que ces objets font du refforc du
WiHionnaire d‘Architecture , Dictionnaire auquel
ne renvoie le leCteur. {B o s c .) ; ;
I MAITRES : filions irréguliers, plus profonds
ïque les autres, qu'on dirige,, après le dernier
labour, vers la partie la plus baffe du champ,
j n de favori fer l'écoulement des eaux furabon-
laantes.
I La formation des Maîtres filions demande beau-'
leoup d intelligence ; auffi doivent-ils être creufés,
|u au moins tracés par le plus habile laboureur
I e 1 exploitation, trayez Égout des t e r r e s &
pAB.OUR, - ;
. MAKI.
Arbre du Japon , dont le bois fent mauvais
l°hqu.il eft plongé dans, l'eau chaude , mais qui
. M A L
j eft fort recherché pour faire, des" meubles : on
; ignore à quel genre il [appartient, & il n'eft pas-
cultivé, dans nos jardins ( A o s c )
. MALABATRUM. Ôn donne ce nom , dans les-
pharmaèies , à la feuille-de-Lâui^ieB. CA s si e..
■ ", MAL D'ANE : crevaffe autour de la couronné
: du fabot des chevaux, de laquelle fort une humeur
i âcre qui caufe une 6 grande démangeai fon à l ’animal- c le fait boiter. #
Cette maladie reconnoîc les mêmes, eau fes &
demande le même traitement que les Eaux aux
' JAMBES. Voyei ce mot, ( B o s c .)
! Ma l de brou ou Mal de lo is . Lorfqu’ au
printerhs on laiffe les animaux domeftiques paître
dans les bois , & qu’ils y mangent les jeunes
pouffes du chêne, ils font expofés, par l’effec
aftringenc de cette nourriture, à la ïùppreffioi*
de leurs évacuations, & par fuite à l'inflammation
des inteftins, à la gangrène | c à la morr.
Il n'eft pas difficile d'arrêter les fuites de ces
effets lorfqu’on s'y prend de bonne heure , puif-
qu’il fuffit de donner aux animaux qui en font
atteints , des boilfons rafraîchiflàntes & émollientes
, d'a-bondans lavemens, & de les tenir a
une diète févère. .
Quand la nvdadie eft arrivée à un certain degré
, c'eft-à-dire, quand elle dure depuis plufieurs
jours, & que la fièvre eft ardente, il n'y a plus'
d’efpoir. Il faut tuer l'animal & le manger, s'il
eft du nombre de-ceux qui font deftinés à la boucherie.
Sa viande n’eft nullement mal-faine.
Il dépend toujours des propriétaires d'éviter
des pertes de beftiaux par cette caufe, puifqu’if
fuffit qu'ils les empêchent d’aller dans les bois au
prmtems.
Je dois faire remarquer que ceux des beftiaux
qui font accoutumés à y aller toute l’année y
font moins fujets que ceux qui n’ y vont que par
circonftance.
Chabeit a publie un très-bon Mémoire fur cette
maladie, imparfaitement connue avant lui. {Bosc.)
Mal de cerf : tenfion fpafmodique qui, tantôt
générale , tantôt partielle-, fe développe dans, te
cheval,. & q,u’qn a comparée, avec quelque raifon ,
à celle qui précède la mort du cerf aux aboi?.
; C'eft furtout far les mufdes de la tête & du cou
que le Mal de cerf fe développe. Lorfqu'il fe
borne à ceux de la mâchoire inférieure, il fe nomme
le T ic de l ’ours lorfqu'il fe borne à ceux du
globe de l'oeil,,on l’appelieSt r am sü r e . Voyer
ces mots..
Une -bleffure , du. poifen , une tranfpirarion-
arrêtée, une afliontrop violente , peuvent caufer
le Mal de ce r f; fouvent on ne fait à quoi l'attribuer.
Les bains, les fomentations émollientes, les-
boi fions rafraîchi (Tantes, fudorifiques & diaphoré-
tiques, les faignées , les fridions répétées, font
les moyens à employer pour ramener les mufcles-
à leur état naturel. Lorfqu'îls ne réuffiffent pas,.