pêchent le retour des Poireaux dans le voifinage ,
retour qui a très-fréquemment lieu fans cela.
A la fuite des eaux aux jambes des chevaux ,
il naît Couvent une grande quantité de Poireaux
qui font fort rebelles, & que le feu feul, joint
au traitement de la maladie principale , peut
guérir.
Un ulcère eft quelquefois la fuite de l’extirpation
ou de la cautérifation d’ un Poireau ; alors
on doit croire qu'il y a une caufe générale , telle
qu’une gourme, une gale , un farcin rentré , & c . ,
caufe qu'il faut chercher pour y appliquer les remèdes
convenables. Voye[ les mots U lcère &
FlC. ( Bors c .)
POIREE : efpèce du genre Bette > dont on
mange les côtes. Voyei Be t t e .
POIRÉTIE. P o ir e t ia .
Arbuftede la Nouvelle-Hollande, qui feul forme
un genre dans la pentandrie monogynie & dans
la famille des Ericoïdes.
Il n’eft pas cultivé dans nos jardins. (B o s e .)
POIRIER. P t r u s .
Genre de plante de l’ icofandrie pentandrie &
de la famille des Rofzcées, qui réunit une douzaine
d’efpèces, toutes fufceptibles d'être cultivées en
pleine terre dans le climat de Paris. Il en fera
queftion dans le Difiionnaire des Arbres & Ar-
bu(les. (Bose.)
POIS. PlSUM.
Genre de plante de la diadelphie décandrie &
de la famille des Légumineufes, dans lequel fe rangent
cinq efpèces, dont une eft l’objet d’une importante
culture dans toute l’Europe tempérée,
foit dans les champs, foit dans les jardins. P'oye^
pl. 633 des llluftrations des genres de Lamarck,
où il eft figuré.
Efpeces*
i . Le P o is des champs, vulgairement bi^ailleA
pois gris.
Pifum arvenfe. Decand. O Indigène.
2. Le P o is commun.
Pifum fativum. Linn. © De ......
3. Le P o is maritime.
Pifum mariiimum. Linn. © Des bords de la
mer du Nord.
4. Le Pois ailé.
Pifum eckrus. Linn. © Du midi de laFrance.
5. Le P o is de Jomard.
Pifum Jo/nardi. Schr. © De l'Egypte.
Culture.
Le Pois des champs fe trouve fauvage dans |
plufieurs parties de la France, mais le Pois cultivé
n’y a jamais été rencontré 5 ce qui fait croire,
ou qu’ il en eft une v ariété, ainfi que la plupart
des botaniftes le croient, ou qu’ il nous eft venu,
avec une grande partie de nos légumes, des contrées
de la haute Afie , que tous les documens
femblent devoir faire regarder comme le berceau
du genre humain.
Je parlerai d’abord de la culture en grand des
Pois gris : i° . pour fourage j z°. pour être enterré
en fleurs 3 30. pour fa grajne, tous objets auxquels
on pourroit préférer quelques-unes des variétés
du Pois commun, à raifon de la grandeur plus
confidérable , de la faveur plus agréable de leurs
tiges & de leurs feuilles, ainfi qu’à raifon de leurs
graines, plus nombreufes, plus groffes, plus tendres
, plus agréables au g o û t, fi elles n’étoient
pas beaucoup plus délicates, & par conféquent
plus fujètes à manquer par fuite des intempéries
de l’atmofphère.
La culture des Pois gris offre le moyen d’alonger
la férié des affolemens, & fous ce feul rapport
elle doit être introduite dans toutes les exploitations
3 elle réuflît fort bien après les céréales , &
encore mieux après les pommes de terre, les betteraves
& autres récoltes de plantes non légumineufes
qui demandent des binages d'été : leurs
longues tiges entrelacées & traînantes entretiennent
fur le fol une humidité confiante qui favo-
rife la décompofition de l’humus non foluble, &
font périr, par défaut de lumière & d’air, les mau-
vaifes herbes à mefure qu’elles fe montrent. On
ne fait pas affez apprécier en France les avantages
dont elle eft fous ces deux rapports.
Les terres franches & un peu humides font
celles où fe plaifent le mieux les Pois gris 3 ils ne
profitent bien dans les autres, que dans les années
pluvieufes.
En Angleterre on fième quelquefois les Pois gris
en rayons, pour pouvoir les biner avec la charrue,
ce qui augmente beaucoup leur production en
graines. Lorfqu’ on les coupe en v e r t , on les fait
pâturer fur place. Ils épuifent peu la terre, parce
que c’ eft la formation de la graine qui produit principalement
cet effet. Dans ce dernier cas, on peut
fe difpenfer de fumer la terré 5 mais lorfqu’on veut
tirer parti de leurs graines pour la nourriture, &
même pour l ’engrais des boeufs & des cochons ,
ainfi que des volailles, il eft néceffaire de le faire
fi on defîre obtenir une récolte abondante de la
plante qu’on eft dans l’ intention de mettre à fa
place l’année fuivante.
C ’eft fur deux bons labours, lorfque les gelées
ne font plus à craindre, que fe fèment les Pois
gris , à la volée & un peu clair. On herfe enfui te ,
& on fait la garde pendant quelques jours pour
garantir le femis des ravages des corbeaux & autres
oifeaux : choifir un teins pluvieux, ou faire
tremper pendant vingtiquatre heures les Pois dans
l ’éau, font des précautions fort bonnes à prendre.
Il eft-fort avantageux de femer avec eux des fèves
de marais, du feigle ou du froment, pour que
leurs tiges puiffent monter fur celles de ces dernières
plantes, & profiter de toute l’ influence de
la lumière & de l’air. Quelquefois encore, lorfqu’on
eft dans l’ intention de faire couper en v ert,
ou pâturer fur place le produit, on augmente
beaucoup la proportion de la graine, ou on y joint
de la vefee, de la geffe, des lentilles , & c . & c .
f^oyei Mélange & Pr a ir ie s t em po r a ir e s .
Il femble que le plâtre en poudre , répandu fur
les feuilles des Pois gris, devroit être d’ un grand
effet 3 cependant je ne connois pas de cultivateur
qui en faffe ulage. J’appelle l’attention des amis
de la profpérité agricole de la France fur cet objet.
Comme toute végétation luxuriante nuit à la
production de la graine, il n’y a pas de doute c e pendant
que l’emploi du même amendement fur les
Pois des jardins 3 principalement fur les Pois de
primeur , ne fût plus nuifible qu’utile. Voyez
Pl â t r e .
Confidérés comme produifant une récolte propre
a\être enterrée comme engrais, les Pois gris
présentent des avantages très-importans , en ce
qu’ ils croiffent rapidement & fourniffent beaucoup
de fanes 3 aufli, quoiqu’on les utilife très-fréquemment
fous ce rapport, ne le fait-on pas encore
affez pour la profpérité agricole delà France.
Des expériences pofitives ont appris que leur en-
fouiffement, en fleurs, équivaloit aune demi-fumure.
Voye[ Récoltes enterrées.
Lorfqu’on coupe de bonne heure les Pois gris,
pour les donner en vert aux beftiaux à l’écurie,
& qu’on le fait à fix ou huit pouces de terre, ils
repouffènt s’ il fürvient des pluies, & on peut les
faire pâturer trois femaines après par les moutons,
ou les enterrer pour engrais. J’ai même vu de ces
Pois fauchés donner une récolte paffable de graines,
petites il eft vrai, mais" par-là plus convenables
pour la nourriture des pigeons.
Lorfqu’on les cultive pour fourage fe c , on
coupe les Pois gris à l’époque où la moitié à peu
près de leurs graines font arrivées à maturité. La
raifon de cette pratique, c’eft que les graines nour-
riffent plus que tes tiges & les feuilles, & que fi
on tardoit davantage, les tiges deviendroient trop
dures, & la plupart des graines fe perdroientj mais
quand on les cultive pour la graine, malgré ce dernier
inconvénient, il faut attendre que les trois
quarts de ces graines foient mûres. Dans ce dernier
cas, on ne les fauche que le matin, avant la difpa-
rition de la ro fé e , & on les charge de fuite dans
des charriots garnis de to ile , pour les apporter
dans la grange ou le grenier, où la defliccation dès
tiges & des feuilles s’opère, & la maturité des
graines fe complète. Soit que ce foit pour fou-
rage, foit que ce foit pour graines, on d oit, fi
on a de la paille en furabondance , ttratifier la récolte
de Pois gris avec e lle , cette opération favorifant
fa defliccation , & communiquant à la paille
l’odeur & la faveur des Pois, odeur & faveur qui la
font manger avec plus d'appétit par les beftiaux.
Les tiges des Pois gris étant très-dures, comme
je viens de l’obferver, les boeufs & les moutons
peuvent difficilement les manger lorfqu’elles font
fèches, parce qu’ ils D’ontpas de dents incifives. Il
feroit bon de ne les leur donner que mouillées de
la veille.
Les pigeons , les corbeaux, les geais, les moineaux
, ainfi que les campagnols, les mulots, les
fouris, font extrêmement friands des Pois gris ,
& caufent de grands dommages, à l’époque de
leur maturité, dans les champs qui en font femés.
Il faut renfermer les premiers, & faire une guerre
à outrance aux autres, depuis la formation des
premières graines jufqu’ à la récolte.
Après la récolte des Pois gris , un cultivateur
foigneux lâche fespigeons, & envoie fur le champ
qui les a portés , fes dindons, fes oies, lès canards,
enfuite fes cochons, pour les faire profiter
de toutes les graines qui fe font perdues.
Le battage des Pois gris s’exécute comme celui
du b lé , lorfqu'ils font complètement fe c s, au
moyen du fléau. On donne un demi-battage, ou
même feulement, & c’ eft mieux, un quart de battage
à ceux qui font deftinés à la nourriture des
beftiaux pendant l’hiver. On vanne comme à l’ordinaire.
Le premier produit du battage des Pois gris
doit être réfervé pour la Semence. Voyeç ce mor.
La confervation des Pois gris en graine a lieu
dans des facs ou dans des tonneaux 3 elle peut fé
prolonger un grand nombre d'années, fi les Br u ches
ne s’y oppofent pas 3 mais en générai on ne
doit pas chercher à les garder au-delà de deux
ou trois ans.
II n’eft point d’ animal pâturant qui n’aime les
Pois gris avec paflion , & qui ne foit engraiffé par
eux plus promptement peut-être qu'avec aucune
autre graine 3 ils en recherchent égalément
la fane verte ou fèche. Les vaches, les brebis
nourrices & les agneaux trouvent en eux une ref-
fource difficile à remplacer 3 de là le nom de Pois
a vache }P ois a brebis , Pois a agneaux , qu’ils portent.
Les cochons à l’engrais fe trouvent encore
mieux de leur ufage ; il en eft de même de toutes
les volailles. Que de motifs pour en étendre la
culture !
Lorfqu’ on fait tremper les Pois gris dans l’eau
pendant vingt-quatre heures avant de les donner
aux beftiaux, & encore mieux, lorfqu’on les fait
cuire , ils les engraiffent bien plus promptement.
Deux ou trois variétés de Pois gris font,indiquées
dans les ouvrages d’ agronomie 3 mais elles
diffèrent trop peu pour mériter d’être ici l’objet
d’un article particulier.
Je n’en dirai pas autant du Pois commun :, ou
du Pois des jardins dont je vais m’occuper 3 car
S s s s ij