
T ombre, les mouches y dépofent leurs oeufs , &
les larves qui en naiffent, vivant à fes dépens &
introduifant en lui une humeur yifqueufe, lui nui-
lent fous le rapport de fa quantité & fous-celui de
fa qualité. On garantit l ’indigo de ce dernier inconvénient
en le renfermant dans un lieu obfcur ,
■ où les mouches craignent d’entrer, ou en faifant
des fumigations qui les éloignent.
On diftingne. dans le commerce plufieurs fortes
d’ indigo, qui offrent en effet des caractères fort
différens, & qui paroiffent cependant, comme je
l’ai obfervé, provenir tous de la même plante.
Celui de Guatimala paffe pour le meilleur, enfuite
celui de Saint-Domingue. Il m’a femblé oue celui
de la Caroline, autrefois fort eftime, devoir le
difcrédit dans lequel il eft tombé, à ce qu on ne
laiffoit pas arriver la plante à un auez grand degre
de maturité, par fuite de l ’infériorité de la chaleur
de fon climat, & du defir d’en faire un plus
grand nombre de coupes que cette chaleur ne
comporte. Il en eft de même des indigos qu on a
fabriqués en Efpagne, en Italie , & meme dans le
midi de la France. ' | .
Dans quelques parties de 1 Inde on fepare les
feuilles des tiges, & ce font les premières feules
qu’on met dans le trempoir. On prétend que, par
cette méthode , on. obtient une plus belle fecule.
Cela eft poflible ; cependant, comme elle occa-
fionne une plus grande dépenfe de tems & de
main-d'oeuvre j & qu’elle fait perdre de la fecule3
car il eft certain que l’écorce des tiges en contient
comme les feuilles, elle ne paroit pas-dans le cas
d’ être adoptée, , , ,
Les Chinois font entrer la chaux dans le trempoir,
comme nos teinturiers dans leur cuve , &
fans doute par la même raifonj mais il eft touj'ours
poflible de s’en difpenfer lorfqu on fait conduire
convenablement la fermentation & 1 arrêter a
^ Sut la côte occidentale d’Afrique on fait 1 indigo
comme nous faifons ici le pallel, c eft-a-dire
qu’on pile les feuilles & les tiges de i indigo, &
qu'on en forme des boules qui font deffechees a
l’ombre. C ’eft ainfi qu’on traite, ou mieux qu on
irai toit le Pastel en Ffance. Voye[ ce mot.
- .11 ne me relie plus qu'à parler de la pratique des
Égyptiens pour retirer la fécule de 1 mdij>o; pratique
peu connue, mais qui n’en eft pas moins,la
plus Ample, la plus fûre & la plus économique
peut-être, & qui vient d'avoir dernièrement la
fanftion des chimiftes'français, qui ont propofé
de l’appliquer au pallel. . ,
En Egypte donc on ne coupe chaque jour de
tiges d'indigo que^ce que peuvent en employer
quatre ou cinq hommes. On jette ces tiges ( &
fes feuilles) dans de grandes chaudières remplies
d’eau, qu'on fait bouillir,pendant trois heures,
après quoi l'eau, chargée de fecule , eft conduite
dans d’autres vaiffeaux, où on la bat avec de larges
pelles, jufqu’ à ce que la fécule fe foit précipitée,;
puis on décante l’eau, on fait fécher la p âte, St c.
Qui ne voit que l’ébullition .fait ic ien a
res, & fans aucun inconvénient, le même qm-c
que la fermentatiojn, <c’eft-à-dire qu elle déforga?
nife le parenchyme des feuilles & de l'écorce , &
permet aux molécules1 féculentes de s en féparer ?
En Égypte on ne »perd donc jamais le produit de
la récolte, comme cela arrive fi Couvent en Amérique
> Scquel immenfe avantage aux yeux de ceux
qui ont fabriqué ou vu fabriquer dans ce dernier
pays ! Je n’ai iüivi qu’ une fois, ep Caroline , les
opérations de la fermentation, &> fur trois appareils
appartenant au même propriétaire, deux
manquèrent le point convenable, & ne, purent
faire de l'indigo marchand. J’ai entendujJire a des
colons de Saint-Domingue , qu il y avoit des habitations
où on ne compcoit que fur la moitié des
produits qu’on devoit attendre, tant les chances
de non-fuccès étoient nombreufes. J invite donc
les cultivateurs d’indigo àfuivre à l’avenir 1 exemple
des Égyptiens. _ : fwi*
A l ’article du Past e l je reviendrai fur l’exr
traétion des fécules colorantes par la décoétion,
les expériences qui fe font en ce moment en Europe
devant jeter un nouveau jour fur cet objet.
Il réfulte d'expériences poficives faites par Ar-
thur-Young, & confignées dans fes Annales, que
la fécule de l'indigo e ft, après le fumier, un des
plus puiffans engrais connus. Je ne fais pas cette
obfervation pour engager d’acheter de l’ indigo
pour le répandre fur les terres arables, mais pour
indiquer la polïibjlité de tirer parti, fous çe rapp
ort, des feuilles fraîches de paftel, qui, conte-
; nant beaucoup de fécule, auroient peut-être la
même propriété. Il fe pourroit cependant que la
préparation influât beaucoup fur cette propriété.
(B o s c .)
INFERTILITÉ ^qualité contraire à Fertilité
( voye[ ce mot) , & qui, comme e lle , eft
; le plus fouvent relative, puifqu’ il eft beaucoup
de terreins à : qui on la donne, qui produifent cependant
quelque chofe. Les terreins véritablement
infertiles fe réduifefit aux plages du bord ée la
mer, à quelques portions de fable ou d'argile
placées au milieu des continens, à quelques rochers
privés de terre, &c.
Tout terrein infertile , à quelque degré que ce
fo it, peut être rendu fertile par fuite des travaux
de l’homme ; mais comme, en agriculture, toute
mife de fonds doit rentrer avec un bénéfice, il en
eft beaucoup qu’il eft de l’intérêt des cultivateurs
d’abandonner a la Nature.
Il eft des terreins qui font tantôt fertiles, tantôt
infertiles, félon que des circonftances atmof-
phériques ou autres ont agi de telle ou celle manière
5 ainfi les terreins fabloneux font fertiles
dans les années pluvieufes, &: infertiles dans les
années fèchesj ainfi les plaines de l’Egypte font
fertiles lorfque l’inondation du Nil a été complète,
& infertiles dans le cas contraire.
L ’excès
I N O
INOCARPE.L ’excès de la fertilité amène l’Infertilité, comme ’ I xocablpus.
le prouvent les engrais q u i, mis en maffe dans un
endroit, font périr toutes les pjantes qui s’y trouvent,
& empêchent qu'il n’en pouffe de nouvelles,
jufqu’à ce que leur aélion fe foit affoiblie. Voyei
Engrais.
En général, l’excès en moins ou en plus diminue
la fertilité, & ce dans tous les agens qui concourent
à l’aétion de la végétation. ( B o s c .)
INFLAMMATION , enflure plus ou moins
étendue, plus ou moins faisante, plus ou moins
douloureufe, plus ou moins accompagnée de tendon
» de rougeur, d’Inflammatipn, de chaleur,
qui naît fur toutes les parties molles, externes &
internes du corps des animaux, & qui fe termine,
foit par. réfolution, foit par fuppuration, foit par
induration, foit par gangrène.
Les caufes de l'Inflammation font nombreufes,
fouvent très-difficiles à reconnoître.
La plupart tiennent à des maladies très-compliquées
5. quelques-runes à des accidens, comme des
coups, des morfures, des brûlures, des ruptures
de membres, &c.
Si je voulois entrer dans toutes les confidéra-
tions qu’amène, fous le rapport de la guérifon des
animaux domeftiques, le fujet que je traite, j ’em-
plofrois un volume ; car les deux tiers des mala^-
dies s y rattachent ou peuvent s’y rattacher. En
conféquence,:je préfère renvoyer au Diftionnaire
de Médecine y>om les principes généraux, fie aux
différens articles de médecine vétérinaire pour les !
applications particulières. (B o s c . )
INFUSION, diffolution dans l’eau froide ou
chaude des parties médicamenteufes des plantes.
Il m a paru néceffaire de donner cette définition,
parce qu’on donne fouvent des Infufions aux
animaux malades , & que beaucoup de cultivateurs
les confondent avec les Macérations & les
Décoctions, même avec les T eintures. Voy.
ces mots. . ; ! ’ ' J
Les plantes dont on veut obtenir une Infufion
reitent plus ou moins de tems dans l’eau , fuivanc
leur nature ou 1 objet qu’on fe propofe j cependant
il en rare qu elles ne doivent pas en être
otees avant les vingt-quatre heures révolues.
{B o s c .)
INGRAIN, fynonyme d’épautre dans le dépar-
; t&ment de 1 Indre & autres voifins.
INGR AT. Un terrein eft ingrat lorfqu’ il ne répond
pas, par la richeffe de fes produits, aux foins
qu on fe donne , & aux dépenfes qu’on fait pour
le cultiver. r
Les terreins infertiles font toujours ingrats &
es terreins fertiles le font fouvent lorsqu’on he
les cultive pas convenablement.
Par fuite, on dit qu’une culture eft ingrate lorfqu
elle ne produit pas au-delà du retnbourfement
de fes avances. (B o s c .)
Agriculture. Tome V".
Arbre de l’Inde & des îles de la mer du Sud ,
qui feul forme un genre dans la décandrie mono-
gynie.
C et arbre, qui eft figuré pl. 361 des Illufira-
tions des genres de Lamarck , a un fruit dont l’amande
fe mange comme la châtaigne, de laquelle
elle a un peu le goût. Je ne puis en dire davantage,
puifqu il n’ a pas encore été introduit dans nos jardins.
(B o s c .)
INONDATION. On appelle ainfi une maffe
d’eau, quelle que foit fa profondeur, qui, par fuite
d une circonftance quelconque, couvre un terrein
de quelqu étendue pendant un tems plus ou moins
long.
Ainfi lorfque les eaux des pluies fe font amaf-
fees dans des endroits creux,’ on dit qu’ils font
inondes, ainfi quand les rivières fe débordent,
elles inondent les terreins qui font plus bas que le
niveau de la furfàce de leurs eaux.
Les Inondations de la première forte font rare-*
ment très-nuifiblès j au plus font-elles pourrir les
blés, les navettes, &c. qu’elles recouvrent, car
elles ne font ordinairement à craindre que pendant
l’hiver. On peut d’ ailleurs a fiez facilement fe
garantir de leurs effets par des Rigoles , des
FosSes d’écoulement, des Pierrées \ des
Puisards , Scc.
Il n’en eft pas de même de celles de la fécondé
forte; elles privent non-feulement de la récolte
de l’année, mais quelquefois de celles de plufieut*
années,Joit en^fubfiftant trop long-tems , foit en
enlevant les terres, foit en.les couvrant de fables
ou de graviers infertiles. Cette fécondé forte d’ i nondations
fe fubdivife, en conféquence de ces
effets, en Inondations de Rivières & en Inondations
de T orrens. ( Voye% ces deux mots. V
On les appelle plus particuliérement D eborde-
mens. Voyeç ce mot.
Les ruiffeaux, les étangs, les la c s , donnent
aulli lieu a des Inondations des mêmes genres &
qui fe rangent-, félon les localités ou les circonftances
, dans un des deux.
La mer, dans les grandes marées des équinoxe*
ou lorfque des vents d’une exceffive violence la
pouffent fur fes bords , caufe auffi des Inondations.
Certaines localités, comme les côtes de la
Flandre & de la-Hollande, font furtout dans la
cas de les redouter.
Les Inondations des rivières, fi fouvent nu-fi-
bles, peuvent être utilifées lôrfqu’elles font dirigées
convenablement ; ai.nfi, parleurmoyen, i° . on.
arrofe par irrigation des terreins qui fans ce'la produiraient
moins ; i n. on améliore fans dépenfe
par le depot du limoii <)ue les eaux tiennent en
fulpenfion, des pays entiers, comme le Nil le fait
en Egypte ; q*. on élève les lieux bas par le tranf
port des terres & même des fables enlevés aux
montagnes. Koy. Irrigation , PRE & Acouli.
D