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inférée dans les Mémoires de la Société patriotique
de Milan.
On peut suffi faire pâturer le Lupin fur pied
par les beftiaux , & fur tout par les moutons , qui
î'aiment beaucoup. Une autre méthode encore plus
avantageufe de l’utilifer de cette manière, c’eft
de femer avec lui des vefces, des geffes ou des
pois gris , plantes dont l'ombrage favorife fa
végétation, & q u i , s’attachant à les tiges, montent
plus haut & fe ramifient davantage que lorsqu'elles
font feules. Voye\ les articles qui les concernent.
Les fumiers font généralement plus rares dans
les pays chauds, les feuls où , comme je l’ai déjà
obfervé, il puilTe véritablement être profitable
de cultiver en grand le Lupin 5 & cette plante
étant fufceptible de fe contenter des terres les
plus léchés & les plus maigres, elle devient, pour
ces fortes de pays & ces fortes de terres, une
reffource précieufe, puifqu’elle peut y remplir
les mêmes fondions que le S a r r a s i n , les F è v e s
de marais, la V e s c e , les Pois g r i s , les R a v e s
rempliffent au nord & dans lès terres humides,
c’eft-à-dire , y porter un principe nouveau de fécondité.
Voyelles mots ci-delïus & celui R é c o l t
e s ENTERRÉES EN V E R T .
A cet effet donc on fème les Lupins plus épais
que Iorfqu’on les cultive pour la graine , fur
un feul labour & après une récolte de printems 5
& lorsqu'ils font en pleine fleur, on les enterre
avec la charue & on met à leur place du blé
ou toute autre plante. Les 'feuilles & les tiges
des Lupins pourriffent & produifent deux effets
également avantageux ; elles entretiennent dans la
terre un degré d’humidité qui n’y exifterbit pas,
& y portent un humus nourricier qui y manquoit.
On elfime que l’engrais produit par les Lupins
eft plus durable que celui fourni par les plantes
citées plus haut, parce que fes tiges fe décompo-
fent plus lentement. Il n’eft néceffaire, pour entretenir
la terre dans le même état de fertilité,
que de répéter cette opération tous les trois ans,
en fuppcfant qu’on la cultive d’après les principes
■ d’un bon fyftème d’affolement, c ’e f t - à - d i r e ,
qu’on n’y mette que de loin en loin des plantes
à graines , furtout des céréales. ( Bosc. )
LUPINELLE : nom de pays, du Trèfle incarnat.
LUPULINE.
Efpèce de luzerne, plus petite que la commune,
mais qui n’en forme pas moins un excellent
fouragé. f^oye^ Luzerne.
LU5URIAGUE. L usurîaga.
Plante du Pérou, qui forjiie un genre dans
Phexandrie monogynie ÔT dans la famille des
Liliacées.
Cette plante n’étant pas encore introduite dans
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nos jardins, n’eft pas dans le cas d’un article de
plus d’étendue. ( Bosc. )
LUXATION : fortie de la tête d’ un os, delà
cavité avec laquelle elle s’articule, caufée par
coup, une chute,' un effort violent, &c.
Les animaux domefliques , furtout le cheval
font fort fujets aux Luxations, & fouvent ils en
relient eftropiés : il y en a de deux fortes, les
complètes plus rares, & les incomplètes très-
communes.
Une Luxation eft complète lorfque les deux os
font totalement féparés j elle eft incomplète
lorfqu’ il y a feulement écartement & fortie de la
cavité de celui qui s’emboîte dans l’autre.
La douleur vive , accompagnée d’enflure & de
difficulté de mouvoir la partie, font les fymptô-
mes d’après lefquels on reconnoît l’ exiftence des
Luxations, & leur diftin&ion fe fait au moyen du
toucher.
La réduction d’ une Luxation complète a lieu an
moyen de l’extenfion, de la contre-extenfion &
de la conduite de l’os à fa place. Il Suffit fouvent
du repos pour rétablir les chofes en état dans
unè Luxation incomplète. Dans l’un & l’autre cas,
on applique fur les parties;un appareil de bandages
propre à les tenir en place, & on les humefte
avec de l’ eau-de-vie camphrée, du vin aromatifé,
de la lie de vin, des décoctions de vulnéraires, &c.
Quelquefois les Luxations font accompagnées
de fraétures, & alors on les traite féparément.
Voye^ Fracture.
Souvent les fuites des Luxations font longues;
auffi faut-il., je le répète, ménager les animaux
qui en on t, fi on ne veut pas les voir eftropiés.
[Bosc.)
LUZERNA. C ’eft le fainfoin dans le département
de la Haute-Garonne. -
LUZERNE. M edicago.
Genre de plante de la diadelphie décandrie &
de la famille des Légumineufes, dans lequel fe trouvent
raffenîblees une quarantaine d’efpèces, toutes
fufceptibles de fervir à la nourriture des beftiaux,
& dont une eft l’objet d’ une culture extrêmement
importante, foit fous ce rapport, foit fous celui :
des affolemens, qu’elle favorife beaucoup. Voytx
pl. 611 des lllujlrations des genres de Lamarck, ou
elle eft figurée.
Efpéees.
1. La Luzerne en arbre.
Medicago arbor’ea. Linn. Du midi de l’Europe*
2. La Luzerne rayonnée.
Medicago radiata. Linn. 0 Du midi de 1 Eu*
rope.
3'. La Luzerne pinnée.
Medicago circinata. Linn., O Du midi de l^
rope.
4. La Luzerne glutineufe.
Medicago glutinofa. Willd. De la Taufiée*
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y. La Luzerne frutefeente.
■ Medicagofujfruticofa. Decand. 7f Des Pyrénées.
6. La Luzerne lupuline.
■ Medicago lupulina. Linn. a* Indigène.
7. La Luzerne faucille.
I Medicago falcata . Linn. “i f Indigène.
8. La Luzerne cultivée. .
I Medicago fd t iy a . Linn. Du midi de l’Ëurope.
9. La LuzERNE-lenticulaire.
■ / Medicago obfcura. Retz. O Du midi de l’Eu-
lope.
10. La Luzerne couchée. I Medicago profirata. Linn. "if Du midi de l’Eu-
rope.
h . La Luzerne marine.
I Medicago marina. Linn. ^ Du midi de PEu-
lope.
12. La Luzerne ridée; . I Medicago rugofa. Lam. 0 De la Sicile.
13. La Luzerne orbiculaire. ■
I Medicago orbiculata. Linn. 0 Du midi de I’Eu-
irope.
14. La Luzerne écuffon.
I Medicago fcutellata. Linn. 0 Du midi de l’Eu-
lope.
iy. La Luzerne barillet.
I Medicago tornata. Linn. 0 Du midi de l’Eu-
rope.
ib. La L uzerne rigidule.
I Medicago rigidula. Linn. 0 Indigène.
17. La L u z e r n e couronnée.
I Medicago coronata. Linn. G Du midi de l’Eu-
lope.
18. La Luzerne muriquée.
I Medicago muricata. Linn. 0 Du midi de l’Eu-
lope.
I _ 19. La Luzerne tribuloïde.
I Medicago tribuloides. Linn. 0 Du midi de
l ’Europe.
S 20. La Luzerne laciniée. /
I Medicago laciniata. Linn. 0 Du midi de l’Eu-
frope.
1 11. La Luzerne en coeur.
I Medicago cordata. Linn. 0 Indigène.
I ,22* La Luzerne à petits fruits.
I Medicago minima. Lin h. 0 Indigène. a La Luzerne entre-mêlée.
I Medicago intertexta. Linn. 0 Du midi de l’Europe.
I Me'd
pope.
24. La Luzerne lappacéer
icago lappacea. Linn. 0 Du midi de l’Eu-
I m j' La Luzerne agglomérée.
Medicago glomerata. Decand. 0 Du midi de la
J-6, La Luzerne de la Carniole.
prance. *
Medicago fetofa. Jacq. © De l’Aile magné.
M -27- La Luzerne efeargot.
e icago hélix. Wilid. 0 Du midi de l’Europe,
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2.8. La Luzerne aiguillonnée.
Medicago aculeata. Willd. 0 De......
29. La Luzerne rocher.
Medicago murex. Willd. 0 Dé.....
'30. La Luzerne ciliée.
Medicago ciliaris. Linn. 0 Du midi de l ’Europe.
31. La Luzerne tentaculée.
Medicago tentaculata. Gærtn. 0 Du midi de
l’Europe.
32. La Luzerne apiculée.
Medicago apiculata. Willd. © Du midi de l’Europe.
33. La Luzerne denticulée.
Medicago denticulata. Willd.. 0 Du midi de
l’Europe.
34. La Luzerne de Gérard.
Medicago Gerardi. Waldft. O Du midi de l’Europe.
35. La Luzerne droite..
Medicago recia. Desf. 0 De la Barbarie.
36. La Luzerne tarrière.
Medicago terebrellum. Willd. 0 Du midi de
l ’Europe.
37. La Luzerne à hameçon.
Medicago uncinata. Wilid. 0 Du midi de l’Europe.
38. La Luzerne noire.
Medicago higra. Linn. 0 Du midi de l’Europe.
39. La Luzerne hérifton.
Medicago cchinus. Decand. G Du midi de
l'Europe.
C u ltu r e.
On voit plus de la moitié de ces efpèces dans
le Jardin du Muféum d’Hiftoire naturelle de
Paris.
La feule d entr’elles qui y demande l’orange-
r ie , eft la première3 mais du relie, elle eft auffi
robufte qu on doive lé defirer j car elle peut fe
placer en pleine terre dans les hivers feçs & doux ,
& toute terre lui eft bonne. Sa multiplication a lieu
parle femis de fes graines, dans des p ots , fur
couche nue, par le déchirement des vieux pieds
& par boutures. Quoique fes fleurs jaunes & fes
feuilles blanches la rendent affez agréable, on
la recherche peu dans nos jardins.
Cette efpèce , qui eft le véritable cytife des
Anciens, ne fe cultive nulle part en grand j mais
on connoit, dans tous les pays où elle croît naturellement,
1 excellence de la nourriture qu’elle
fournit aux beftiaux. Son bois, qui eft dur, d’une
belle couleur, & fufceptible de recevoir un brillant
poli, s’emploie àjfaire des manches de fabres ,
de couteaux & autres petits meubles. On doit à
M. Amoureux un Mémoire très-érudit & ttès-
étendu,qui l’a pour objet, Mémoire où il prouve,
par dés.fàits , de quélle importance il fer oit de
la cultiver en grand fur les bords de la Méditerranée.
E e ij