
ne le favent pas affez généralement. Je ne puis
que les engager à changer toujours le plus "tôt
poflible d’habits lorfque les leurs auront été trempés
par elles.
Les'eaux de Pluie font regardées comme les
plus pures, & en effet elles ne contiennent, outre
l’ air, qu’ une infiniment petite quantité d’acide
carbonique, d elcêtrieité & de Tels terreux ; aufli
font-ce les meilleures pour boire & pour arrofer.
On les Té unit dans des Etangs , dans des Mar es ,
dans des C iternes pour l’ufage des hommes, des
animaux , & pour les irrigations.
Mettre à l’abri de la Pluie le produit des récoltes
eft d’une fi indifpenfable néceflité, qu’on les y
met partout plus ou moins; mais on ne fait pas
affez généralement de quelle importance il eft d’y
mettre également les Instrdmens d’agriculture
dans le cas d’être pourris ou rouilles par l’eau; ç’eft
pourquoi je renvoie à l’article qui les concerne
pour apprendre quels font les avantages économiques
de cette mefure.
Je dois dire un mot de ces Pluies de foufre,
defang, .de fable, de crapauds, de limaces, que
l'ignorance & lafuperftition ont préfentées comme
lignes de la colère celefte. La première eft due
à la pouflière fécondante des pins, pouffée au loin
par les vents ; la fécondé, le réfultat de l’évacuation
que tous les papillons qui viennent d’éclore
& qui fe pofent fur les murs, contre le tronc des
arbres, & c ., rendent par l’anus , la troifïème, du
fable enlevé par un vent d’orage > la quatrième &
la cinquième, des crapauds & des limaces nés dans
l’année, & il en naît jrnmenfément, parce qu’ il en
échappe peu aux cire on flanc es atmosphériques &
à leurs ennemis, qu’une Pluie douce détermine à
fortir de leurs retraites & à venir chercher pendant
le jour, & non pendant la nuit, comme à l’ordinaire,
la nourriture qui leur eft néceffaire. v.-
Je finis en r en vo yan t au m o t M É t e r é o l i t e
p ou r les Pluies de p ie r r e s , dont l’ e x if ten c e v ien t
d ’ ê tr e p ro u v é e d’ une m anière in d u b ita b le . (B o s c .)
PLUKENÉTIE. P luken etia.
Genre de plante de la pentandrie monogynie &
de la famille des Thytimaloïdes, qui renferme trois
efpèces, dont aucune- n’ eft cultivée dans nos jardins.
Voyez les ïllufirations des genres de Lamarck,
pî. 788 , ou il eft figuré.
i Efpèces.
1 . La P l u k e n e t i e gr imp an te.
P luk ene tia v o lu b ilis . Linn. "5 Dès Indes.
2. Là P l u k e n é t î e ver ru qu éu fe .
Plukenetia verrücofa. Smith. D : Cayenne.
3. La P l u k e n e t i e c om icu lé e .
Plukenetia corniculàta. Smith. T) De l’ îîed’Am-
La première efpèce fe cultive dans. l’ Inde, au-
: tour des maifons, à raifon de l’emploi qu’ on y fait
i de fes feuilles, qui font odorantes, pour l'affai-
fonnement des alimens. ( B o sc . )
PLUME : vêtement donné aux oifèaux, par la
nature, pour les garantir du froid & leur fournir
les moyens de s'élever dans lés airs & de-s’y diriger
à volonté. Les grandes Plumes des ailes s’appellent
proprement pennes•,• mais ce dernier mot
eft peu employé hors des livres qui traitent de la
fcience ornithologique.
Toutes les Plumes font fufceptibles de fe détacher
naturellement, & cela arrive ordinairement,
chaque année, au commencement de l’été; c ’eft ce
qu'on appelle la Mue. Voy'e1 ce mot & le mot
O iseau .
A quelqu’époque de l’ année qu’on arrache une
Plume à un oifeau, foit petite, foit grande , elle
repouffe de fuite, & d’ autant plus promptement
qu’ il fait plus froid.
L ’économie domeftique tire un parti avantageux
des Plumes dés oileaux , principalement de
celles des oies & des canards ^ elles font même
l’objet d’un commerce affez important. C ’eft donc
être blâmable que d’imiter ces ménagères qui ne
confervent pas convenablement les Plumes de leurs
volailles, encore plus celles^qui les jettent au vent.
Il n’eft point de petite perte pour qui fa^t calculer,
& la dépouille d’une poule, quelque peu importante
qu’elle foit, prife ifolémtnt, augmente né-
ce flair ement le capital de fon propriétaire.
Les Plumes des jeunes volailles, celles des volailles
qui font mortes de leur mort naturelle, même
celles qui n’ont été enlevées de deffus leur corps
que long-tems après qu’elles ontété tuées, ne font
pas propres à former des lits de Plumes , des
traverfins, & c. On doit les mettre à part pour être
employées à l'engrais des terfês , 1 leur nature ne
différant pas de celle de la C orne. Voye^ ce mot
& les mots Poil 6? En g r a is .
Dès qu’ t lies ont été détachées de la volaille, les
Plumes doivent être mifes dans des paniers & ex-
pofees dans un grenier au grand air, pour qu’elles
fe deflèchent complètement,, après quoi on les
réunit daps un tonneau défoncéÔ’ un bouc, mais
exactement couvert d'une toile "à claire voie,
pour empêcher les infeétès deftruêteurs de les dévorer.
Aux approches de l’hiver, on les introduit
pendant une heure ou deux dans un four encore
chaud à 15 ou 20 degrés, pour achever leur def-
ficcation & faire périr les 'larves des in fe êtes qui
pourroient s’y trouver. Alors elles font propres à
être employées.
. Les Plumes font de différentes valeurs, félon
les oifèaux dont elles proviennent, & félon les
ufag.es auxquels elles font propres..
Les cygnes & les oies font les plus avantageux
à élever fous ce rapport. Leur corps fournit les
meilleures Plumes pour faire des lits & des traverfins,
& leurs ailes, les Plumes les plus recherchées
pour écrire ; celles du corps des canards viennent
enfuite pour le premier de ces ufages ; enfin, celles
de la poule. Le coq & le chapon présentent les Plumes
de leur queue pour faire des houfioirs , &
celles de leur croupion s’emploient à garnir les
pompons des militaires. Ces deux articles -ne laif-
fent pas que d’avoir que 1 qu’importance dans certains
lieux & dans certains cas.
Les Pi urnes ont fou vent une odeur qui leur eft
propre, &. qui déplaît fouverainemer.t à ceux qui
n'y font pas accoutumés. On la fait difparoître par
une deflîccation plus complète , & par une expo-
fition plus prolongée au grand air. S i, malgré
cela, elle fe conferve , on n’a plus que la ref-
• fource de faire tremper les Plumes dans une légère
eau de favon, pour enfuite les laver à grande eau
'& les faire fécher. C ’eft par le même moyen
qu’on rétoie celles qui font devenues trop fales
par l’ ufagei
Il n’eft pas inutile d’apprendre aux cultivateurs
que, pour rendre propres à écrire les Plumes des
ailes des cygnes & des oies, même celles des
dindons, qui les fuppléent quelquefois dans les
campagnes, il faut les tremper dans une forte lef-
five & les frotter avec un linge rude jufqu’à ce que
toutes les membranes qui les recouvrent, foient
enlevées. On appelle ce procédé les Ho l l an d e r ,
parce que c’eft de Hollande qu'il nous eft venu.
Voye^, pour le furplus, le Dictionnaire des Arts
& Métiers de mon ami Roland de la Plâtière, au
mot Plu mas s ie r . ( B o s c .)
PLUMULE. C ’eft la partie de la PlA ntule
(voye% ce mot) qui fort de terre dans l’aête de
la germination, & qui devient la tige. Les cultivateurs
font fréquemment dans le cas delaprendre
en confédération, à raifon de l’influence qu’ont
■ fur elles la féchereffe, le froid, la gelée, & c . , à
raifon de ce qu’elle eft fujète à être dévorée par
les animaux, écrafée par les accidens, &c. Voye1
Ge rm in a t io n . ( B o s c . ) *
PODAGRAIRE. Ægopodium.
Plante vivace, indigène, très-commune dans
les lieux argileux & humides, & qui feule forme
un genre dans la pentandrie digynie &c dans la
famille de$lOmbellifères.
La Podagraire a l’odeur de l’angélique : de là
le nom d’ angélique fauvage qu’ elle porte dans
beaucoup de lieux. Comme elle s’élève à près de
deux pieds dè hauteur, & que tous les beüiaux
la mangent (les boeufs, ainfi que les chevaux , la
préfèrent même à beaucoup d’autres plantes ) , on
ne peut pas la mettre au rang des plantes nui-
fibles , comme quelques écrivains l’ont fait. Son
peu d’agrément ne permet pas de l’introduire dans
les jardins payfagers , où elle fe trouve d’ailleurs
naturellement, fi le fol lui convient. Dans les
écoles de botanique on fe contente de femer fes
graines en place, d'éclaircir le plant qu’elles ont
fourni, & de l’ arrofer pendant la féchereffe.
elle fubfifte pendant cinq à fix ans dans la même
place. (B o s c .) . f
PODALYRE. P o d a l y r i a .
Genre de plante de la décandrie monogynie &
de là famille des Légumineufes 3 dans lequel fe trouvent
réunies quinze efpèces, dont la moitié fe cultive
dans nos écoles de botanique & dans les jardins
de quelques-uns de nos amateurs. Il eft figuré
pl. 327 des llluft rations des genres de Lamarck.
Obfervations.
Ce genre fe rapproche infiniment de celui des So-
PHOR-ES, & beaucoup des efpèces qu’ il renferme
ont été rapportées à ce dernier par divers auteurs.
V'oye^ aufli les mots V irgilie & C r o t a l a ir e .'
Efpèces< I
I. Le Po d a l y r e monofperme.
Podalyria monofperma. Lam. De là Jamaïque.
2. Le Po d a l y r e à coiffe.
Podalyria calyptrata. Willd. T) Du Cap de
Bonne- Efpérance.
3. Le Po d a l yr e hériffé.- ’
Podalyria hirfuta. Willd. D Du Cap de Bonne-
Efpé,rance. *,
4. Le P o d a l y r e à feuilles en coin.
Podalyria cuneifolia.Ve ne. f) Du Cap de Bonne-
Efpérance.
J . Le P o d a l y .re à deu-x fleurs.
Podalyria bifiora. Lam. Du Gap de Bonne-
Efpérance.
6. Le Po d a l yr e à feuilles de buis.
Podalyria buxifalia. Lam. Du Cap de Bonne-
Efpérance.
7 . . Le- P o d a l y r e à coeur renverfé.
Podalyria obeordata. Làm. D Du Sénégal.
8. Le Po d a l y r e à fleurs bl anches.
Podalyria alba. Willd. De l’Amérique fep-
tentrionale.
9. Le Po d a l y r e auftraî.
Podalyria düfiralis. Willd, ^ De l’Amérique
feptentrionale.
1 ï à . . . Le Po d a l yr e à feuilles de lupin.
Podalyrialupinoides. Willd. ^Du.Kamtzchatka,
i r / Lë Po d a l yr e des teinturiers.'
Podalyria tinftoria. Willd. y De l’Amérique
feptentrionale.
12. Le Po d a l y r e velu.
Podalyria villofa. Mich. y. De l’ Amérique
feptentrionale.
13. Le P o d a l y r e à feuilles molles.
Podalyria mollis-> M ic h . y D e l’Am é r iqu e
fep ten tr ion a le.
14. Le P o d a l y r e perfolré.
Podalyria perfoliaeà. Mich. y De l’Amérique
feptentrionale.