
on doit regarder l’ animal comme mort. Il eft cependant
arrivé que, lorfqu’on avoit perdu toute
efpérance, la maladie a celle comme par enchantement.
Si le Mal de cerf a pour caufe une bleffure, il
faut porter fon attention fur elle , l’élargir fi
c’eft une aponévrofe ou un tendon qui a été entamé
, couper le nerf s’ il a. été déchiré. Un
(impie cultivateur ne pe«t fe permettre ces opérations,
qui demandent beaucoup de connoiffan-
ces en théorie & en pratique ; en conséquence ,
je renvoie aux Dictionnaires de Médecine ' 5c de
Chirurgie.
Les chevaux d’un naturel ardent & dans la
force de l’âge font les plus fujets à cette maladie,
qui eft principalement fort commune aux armées
aétives. ( Bose. )
Mal de feu ou d’E spagne. Les cultivateurs
donnent ce nom aux premiers fymptômes des maladies
inflammatoires des beftiaux, principalement
de la Pleurésie & de la Peripneumo.nie, lorf-
que ces maladies s’arrêtent avant de prendre les
caraêtères graves qui leur font propres. Voye^
ces mots.
C ’eft parla diète & des boiflons rafraîchi (Tantes
& émollientes qu’on arrête les progrès du Mal de
feu. (B o sc .) *
Mal de feu des brebis. Voye^ Brûlure.
Mal de foie. Voye^ Pourriture des moutons.
Mal de garrot. Le frottement de la Celle
fur le garrot du cheval caufe cette maladie, qui
devient quelquefois fiftuleufe , ulcéreufe , c’ eft-
à-dire, fort difficile à guérir, & qui, en fe gangrenant
ou en donnant lieu à la carie de l’o s ,
peut occafionner la mort de l'animal.
En général, c’eft prefque toujours la mauvaife
conftruétion de la Selle qui caufe ce mal; & comme
la plupart des races de chevaux , Souvent des
chevaux de la même race , offrent des variations
dans la conformation du dos, Soit relativement
à fa courbure, Soit relativement à la faillie des
apophyfes de fon épine, il eft néce(faire de la
faire fabriquer pour tel cheval, & ne pas l’employer
fur les autres. Cependant les chevaux qui
travaillent beaucoup-, & qui font expofés à changer
Souvent de fe lle , comme les bidets de pofte,
s’endurciIfenc la peau & font moins fujets au
Mal de garrot que les chevaux fins.
Lorfque la bleffure au garrot eft peu confidé-
rable, il Suffit Souvent de quelques jours^de repos
pour la guérir ; mais auffi quelquefois elle
refte long-tems fans fe fermer, & alors il faut
employer les emplâtres déterfifs & autres. Voye%
au mot Plaie.
Si la néceffité de faire ufage d’un cheval atteint
d’ un Mal de garrot ne permet pas de le laiffer en
repos , on difpofera, autour de la bleffure, des
couffinets, pour l’empêcher d’être tonchée par
la Selle , ou on lui fera faire une felle proprei
remplir cet objet.
II eft prefque toujours dangereux d’empl0ye
des emplâtres répercutifs pour accélérer la g^.
rifon du Mal de garrot, à raifon des accidens q»!
en peuvent être la fuite.
Lorfque le Mal de garrot s’eft changé en
ou en ulcère, ou qu’ il eft devenu gangreneux, on
le traite en conséquence ( vayeç Fistule , Ul-
ce RE & Gan gr ène) : il en eft de même lorfque
fa Suite a été la carie .des os. Voye^ Carie
(B o s c .)
Mal de rognon : bleffure faite à la croupe
du cheval par le derrière de la felle ou un porte-
manteau.
Comme cette maladie ne diffère du Mal de
garrot que par fa pofîtion , & qu’elle fe traite de
même, je ne lui confacrerai pas un article parti-
culier ; je dirai feulement qu’elle eft plus rarement
dans le cas de devenir grave, à raifon de fa
pofîtion & du plus de facilité d’empêcher la permanence
de fa caufe. (B o s e .y .
Mal rouge : maladie des moutons, ainfi appelée
du Sang qu’ils rendent : on la nomme auüî
maladie d’été ; parce que c’ëft pendant cette faifon
qu elle fe manifefte, & maladie de Sologne, parce'
que c ’eft lè canton ou elle fe reproduit le plusI
louvent & le plus généralement.
Les moutons attaqués de cette maladie fe re-
connoiffent à leur air trifte , à leur marche lente,
à leur défaut d’appétit. Quand elle eft dans fa
force , ils portent la tête entre les jambes , reftent
immobiles, Soit debout, Soit couchés, refpirent
avec peine, laiffent couler de leur bouche une
bave écumeufe, de leurs nafeaux un mucus fan-
guinoîent, rendent des excrémens & des urines
teints de fang. Quelques individus boivent abondamment.
■
Cette maladie duré ordinairement fix, huit,
dix.& douze jours , quelquefois plus, mais rarement
moins. Si ces animaux ne meurent pas, leur
convalefcence eft fort longue.
Teffier, auquel on doit un excellent Mémoire
fur cette maladie, qu’il a obfervée en Sologne,
affure qu’elle n’eft pas contagieufe ;. qu’il faut en
attribuer la caufe à la trop foible nourriture des
bêtes à daine pendant l’hiver, & fa gravité auxl
pâturages ou à la faifon trop humide après le
dégel.
Comme dit Teffier, la principale fource du
mal eft dans la manière dont on foigne les brebis
pleines & les agneaux. Les bergeries feront pb*
cées dans les lieux les plus élevés : on leur donnera
plus d’étencjue, on en renouvellera plus fou*,
vent la litière; on les y nourrira pendant la failo|'j
rigoureufe, & on ne les enverra que rarement &j
peu de tems dans les pâturages, tant qu’ ils confen
veront une furabondance d’humidité.
Vers l’époque où la maladie fe déclare ordinairement
^ on,fera des feux de flamme dans Les berge*
M A L
lie s , plufieurs jours de fuite, matin & fo ir , pour IL chalfer le mauvais air , & on afpergera d’eau fa-
■ |,e]e fourage qu’on donnera aux animaux.
■ Les moyens employés pour guérir la maladie
Irouge font les apéritifs, les diurétiques & les to-
■ niques. Ainfi, d’abord on donnera chaque jour, aux
animaux malades, plufieurs verres d’une décoc-
ftion d’écorce de futeau ou de baies d’alkekenge,
[enfuite de la décpêlion de fauge , d’hyffope , de
Ipouliot ou de toute autre plante aromatique, en. y
loignant un gros de fel de nitre & deux gros de fei
inaiin par pinte d’eau. La nourriture fera en outre
[dufeigle ou du genêt, ou du foin. Gn aura foin
|de garantir les bêtes du froid & de la pluie.
I Celles de ces bêtes qui font arrivées au fécond
letat de la maladie, ne peuvent plus donner d’ef-
[pérance, & il fera néceffaire de les tuer. I II faudra féparer les bêtes malades de celles qui
■ font faines, & même ne mettre qu'un petit nom-
Ibre des premières e ifemble. ( Bosc. ) I Mal rouge : fynonyme de claveau dans certains
lieux.
K Mal de taupe : tumeur molle , de figure irré-
Igulière, plus ou moins groffe, qui fe développe
Ifur le fommet de l ’encolure du cheval , même fur
lie fommet de fa tête, laquelle tumeur contient
lun pus épais, qui devient quelquefois âcre au
Ipoint de percer la peau & de carier le crâne. K Tantôt le Mal de taupe eft enkifté, tantôt il re
ll'eft pas : on juge qu'il l’eft lorfque la peau, quand
Ion la comprime, gliffe ou roule de (Tus.
■ Ce mal n’eft dangereux que lorlqu’ il fe trouve
.placé fur les futures du crâne, lurtout quand il
p l adhérent, c ’eft-à-dire , non enkifté , parce
]ou’alors il peut avoir communication avec la dure-
père & mettre la vie de l’animal en danger.
I Une nourriture fèche, un exercice modéré, dès
tufanes fudorifiques & toniques, enfuite des .pur-
Igatiis répétés, font les moyens, préparatoires à la
Iguérifon du Mal de taupe.
K Si la tumeur eft nouvelle1, elle peut fe réfoudre,
Kurtout à l'aide, ou de l’onguent de vigo , ou de
Ifonguent de ftyrax , mêlé avec de la fleur de foul
a i ou avec l'éthiops'minéral.
I Si elle ne fe réfout pas-, il faut en faciliter la
fuppuration par des cataplafmes émolliens, tels que
I onguent bafilicum, & enfuite ouvrir l’abcès &
lie panfer, ou avec l’onguent égyptiac , ou avec
»alun calciné, ou avec le précipité1 rouge, le
(beurre d’antimoine , la pierre infernale, ou en
(opérer l’extirpation.
I Pour exécuter cette opération , on ouvre la
(Peau & on enlève la tumeur ou j e kifte, s’ il y en
a un, par le moyen de la diffeêtion ; après quoi
Ion pan fe d'abord a(vec les cauftiques, comme il a
[etedit plus haut, & enfuite avec les fuppuratifs.
[{Bosc.)
. MALACHRE. M alachra.
Genre de plante de la monadelphie .polyandrie
M A L . a4r
& de la famille des Malvactes, dans lequel fe
trouvent réunies fept efpèces, dont trois fe cultivent
dans les jardins de botanique. V'oyë^ les Illustrations
des genres de Lamarck , pl. 580,
Efpécesu
1. La Malachre capitée-
Malackra capitata. Lmn. Q Des Antilles.
1. La Malachre rayonnée.
Malackra, radiata. Cavan. O He Saint-Domingue.
. 3. La Malachre à bra&ées.
Malackra brafteata. Cavan. O De l’Amérique.
4. La Malachre à feuilles d’alcée.
Malachra alceAfolia. Jacq. 0 De Caracas,
y. La Malachre rayée.
Malackra fefeiata. Jacq. G De Caracas.
6. La Malachre plumeufe.
Malachra plumofa. Lam. Du Bréfil.
- 7. La Malachre à trois lobes.
Malachra triloba. Desf. 0 De.....
Culture.
Les. trois efpèces qui fe trouvent dans nos jardins
font : la première , la quatrième & la fep-
tième. Leurculrure eft extrêmement fimple, puif-
qu’elle ne confifte qu’à ferner leurs graines, an
printems, dans des p o t s , & à les placer fur une
couche nue, à éclaircir le plant quren provient ,
& lorfque les chaleurs font arrivées à_tune fuffi-
fants intenfité , c'eft-à-dire , en juin , de placer les
pots contre un-mur expofé au midi. En tout tems
on leur donne des arroiemens lorfqu’ils en ont be-
foin. Aux approches des gelées, on rentre les
pots dans l’ orangerie pour donner , aux pieds
qu'ils contiennent , le moyen de mûrir leurs
graines.
Les Malaçhres font des plantés de péu.d’agré-
ménç. ( Bosc. )■
- MALACODRE S tuartia ou S t ew ARTIA.
Genre de plante de la monadelphie polyandrie
8c de la famille des Malvacées, qui réunit deux
efpèces cultivées dans nos jardins, & qui méritent
d’être plus multipliées qu’elles ne le font, à
raifon dé leur beauté. Voye£ les Illufirations des
genres de Lamarck, pl. ƒ93.
Efpecesi ' :
1. Le Malacodre à un ftyle.
Stuartia malaôodendron. Lirn. J) De la Caroline,
2. Le Malacodre à. cinq ftyles.
Stuartia pentagynia. Lhérit.J) De la Virginie.