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«qu il confacre Tes bénéfices, car nous venons de
üous affurer de leur mauvais état.
.. L.e vrai mode de culture des Métairies, comme
je viens de l’obferver, eft celui qui fe fart par le
propriétaire & fa famille, ou par un maître-valet,
qui reçoit & -fait exécuter fes ordres , parce qu'il
n'y a alors de pertes que celles qui font la fuite
de 1 ignorance ou du défaut de furveillance, &
qu un propriétaire eft toujours détérminé, par fon
propre intérêt, à mettre en amélioration une par-
tae de fes bénéfices, même toute la partie de fes
bénéfices qui n'eft pas nécefîaire a la fubfiftance &
a l'entretien de fa famille. 11 eft vrai de dire que
les deux caufes de non-valeur que je viens d'indiquer
, agiffent fouvent ifolément & fimultané-
ment ; mais cela tient à des caufes totalement
étrangères a 1 objet qui m'occupe, principalement
au mode de l'éducation des hommes de là clafie
moyenne dans les départemens. Je n'cn fais pas
moins des voeux pour que toutes les Métairies
foient, ou louees en argent, on exploitées par le
proprietaire, pour l'avantage de tons.
Les batimens d'une Métairie peuvent avec
avantage recevoir la même difpofition que ceux
d une Ferme ( v o y e f ce mot ); mais, devant être
proportionnés à l'étendue des terres, ils feront
moins grands ou moins nombreux. Ainfi, au fond
de la cour, trois pièces, par bas, feront fuffifan-
tes pour je logement du métayer & de là famille ;
deux pièces au premier, dont une pour le propriétaire
q.uand i! viendra, & l'autre pour ferrer
les grains & autres articles. Il faudra des écuries,
des étables 8c des bergeries d’un côté de la cours !
une grange, un poulailler , un toit à porc de l’autre
; un trou à fumier & une mare aux deux côtés
de la porte,
, ,.Ç ^ans Métairies qu’on fe livre le plus à 1 élève des boeufs. Le plus fouvent les beftiaux y
font cheptel, & plus nombreux qu’il n’eft néeef-
Çire à l’exploitation des terres. II faut donc que,
dans ces deux cas, les batimens deftinés à les loger
foient plus vâftes.
Gomme, ainfi que je l'ai déjà dit plufieuis fois,
les Métairies rapportent peu à leur propriétaire*
« n'y dépetife en réparations que le moins poflî-
ble} auffi eft-il partout commun d'en voir les bâ-
timens en ruines, quel que foit le bon iparchédes
matériaux & de la main-d'oeuvre. J’ai prefque
toujours pu juger , dans mes voyages , à leur feul
afpeâ:, fi elles étoient louées en argent, exploitées
à partage des fruits, ou habitées par le propriétaire.
y^oye^j pour le furplus , au mot Agriculture.
<B o s c .)
MÉTEIL î mélange de feigle & de froment fe-
més & récoltés enfemble dans le même champ.
L’ufage de femer du Méteil plutôt que du fei-
g-le & du froment purs prédomine dans une par- I
tie de la France, quoiqu'il foit d'obfervation que I
premier ds ces grains, n’exigeant pas une terre |
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auffi fertile, & revendant moins cher, diminuM
: valeur de la récolte, & que, mûriffant au gS9
quinze jours avant l'autre, il eft dans le cas H
s'égrainer Iorfque le fécond eft arrivé au p0jn!
d’être coupé. Joignez à ces deux graves incon
vemens , qu’il ne fe comporte pas de même aû
moulin , & que par conféquent la mouture de leur
mélange né peut jamais être parfaite.
Le feul motif qu'on puiffe faire valoir en faven,
de ce mélange, c'eft que, fi là faifon eft défayo,,.
ble à l'un des grains, elle fera,favorable à l‘au.
trej mais il eft évident qu'il eft captieux, puifmj
les mêmes effets auront lieu fur un feigle pur ^
fur un froment pur, qui auroient été femés fépa-
rément dans les deux moitiés du même champ.
Au relie, je puis annoncer que l'ufage de fetier
du Méteil eft bien moins général qu'auttefoisi ce
qui prouve que les lumières pénètrent dans les
campagnes.
On donne le nom de g ro s M é t e i l à celui où le
froment domine, & celui de p e t i t M é t e i l î, celui
ou c'eft le feigle qui furabonde.
Les cultivateurs peu foigneux font expofés i
avoir du Méteil fans le vouloir, parce qu ils n’ont,
pas pris allez de foin de cribler leur femence pont’
en réparer les grains de feigle qpi s'y crouvoient.
Comme cetft opération ne laiife pas que d'être
longue & difficile, ceux qui font defireux d'avoir
des fromens bien purs font arracher à la main,
[rendant la moiffon, les tiges de feigle qui fe trou-
vent dans les fromens qu'ils deftinent à leurs fe-'
mis. ( B o s c . )
MÉTÉORES : effets phyfiques ou chimiques,
foie fimples, foit combinés, des divers élémens
de l’atmofphère.
Il exifte des Météores aériens, les V ents ; des
aqueux, les Nuages, les Brouillards, les
Bruines , {’Humidité, la Pluie , la Rosée, la
Neige, la Grêle, le Giv r e ; des ignés, les
Feux-follets , les Globes, enflammés, les
| Pierres météoriques, les Éclairs , le Ton-
i nerre, la Foudre; des lumineux, 1’Arc-en-
cie l , les Parélies , les Aurores boréales
, &Ci
La plupart de ces Météores influent, foit directement,
foit indirectement, fur les animaux &
fur les végétaux. Il eft donc de l'intérêt de l’agri- i
culture d’en étudier les effets. V o y e ^ Météorologie.
Comme je fuis entré, à chacun des articles qui
les concernent, dans des détails fuffifans pour j j
agriculteurs, je renvoie ceux qui voudroient approfondir
leur théorie aux articles correfpondaiis
du D i c t io n n a i r e d e P h y fiq u e . ( B o s c . )
MÉTÉORISATION, MÉTÉORISME,TYM-
PANITE. On donne ce nom à l’enflure du ventre ,
des animaux domeftiques , produite par un dégagement
intérieur d’air ou de gaz.
î Outre le gonflement du ventre, IaMétéorifa*
tion offre pour caractères une grande difficulté de
refpirer
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I f Jrer & une grande agitation dans les mufcles
jfL « animaux ruminans font les feuls dans lef-
I els la Météorifation fe montre avec évidence.
irLes caufes de la Météorifation varient} mais la
lias commune d’entr’elles , c’eft une nourriture
Eès-abondante , très-aqueufe & très-froide en
Inême tems. Ainfi, quand les boeufs, les vaches,
lies moutons, les brebis, les chèvres paillent ,
Rendant la rofée , dans les trèfles, les luzernes,
B$ fainfoins, qu'ils mangent en furabondance des
lommes, des courges, & c ., ils font expofés à cet
Rccident, qui les fait périr en peu d'heures fi on
le leur donne pas de prompts fecours.
I Beaucoup de remèdes ont été indiqués comme
Spécifiques contre la Météorifation , & la plupart
Int produit de bons effets, parce que la nature
Seule guérit fouvent, & que plufieurs d’entr'eux
Sident à fon aCtion. Ainfi, donner des breuvages ,
Sels que de l’eau-de-vie, du vin mêlé avec de ?£X-
Irait de genièvre, de l'eau à la glace & des la*
Kemens purgatifs, joints, li c'eft un boeuf ou une
Sache, a l'enlèvement, avec la main, des matières
fécales qui fe trouvent dans les gros inteftins,
Sont arriver au but ; mais fouvent^uffi leur aCtion,
gui eft néce flair ement lente, n’a pas le tems de
•Te compléter, & l'animal, malgré leur emploi,
fcérit par fuite de l'impoffibilité où il fe trouve
Kde refpirer.
K C’eft donc fur des moyens qui fe portent directement
fur le gaz qui fe forme dans l’eftomac &
les inteftins des animaux frappés de'Météorifa-
Btion-, qu'on doit chercher à agir. Or, il y en a
■ deux dont la théorie & l’expérience ont confacré
■ ’efficacité. Le premier, c’eft de donner iffue au
■ gazen faifant, avec un trois-quarts, une ouverture
dans la panfe. Cette opération , lorfqu'elle
feft bien faite ,-eft rarement fuivie de la mort ; mais
El faut avouer que fouvent l’animal ne s'en remet
■ jamais parfaitement, c'eft-à-dire, qu'il languit le
iefte de fa vie. Le fécond, c'eft de décompofer le
Igaz, qui contient conftamment beaucoup d'acide
■ prbonique, par le moyen des alcalis volatil ou
Ifixe. Ainfi, immédiatement après qu'on fe fera
lapperçu de l'invafion de la maladie, on mettra >
Ifi c'eft de l'ammoniaque, & il eft préférable comme
Iplusaétif, pour un boeuf ou une vache, de trente à
cinquante gouttes, plus ou moins y fui Van cia force
file la liqueur ; &c pour une brebis ou une chèvre ,' fi
le eft de la foude ou de la potaffe exempte de
Subftances étrangères, de dix à vingt gouttes dans
lia verre d’eau, & on le fera boire à l'animal.
||u défaut de ces ingrédièns ( tout cultivateur
fclevroit toujours en avoir en petite provifion), on
p suppléera par la cendre du foyer, dont on met-
fffic116*^ues P°*Snées dans une quantité d'eau
Kutfafante potir la tenir facilement en fufpenfion,
,°n ‘a Éera également boire à l'animal. Ces re-
Ijnèdes feront répétés à de courts intervalles, &
I Ulvls de quelques verres de vin pour donner du
Agriculture. T om e V .
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ton à l’eftomac; mais ce vin ne doit pas être acide,
fans quoi il contrarieroit les effets qu'on attend.
L’important, dans ces deux fortes de traite-
mens, c’eft de ne pas perdre un moment pour
agir ; car le mal arrivé à un certain degré ne fe
guérit plus.
La chair des animaux morts de la Météorifation
eft auffi bonne que celle de ceux tués à la
boucherie; auffi on ne doit fe faire aucun feru-
pule d’en manger.
A&uellement que j’ai indiqué les moyens de
prévenir les fuites des Météorifations, il convient
que j’indique ceux bien plus faciles à exécuter,
& bien plus certains de les prévenir. Ces derniers
confiftent à ne laiffèr jamais aller les beftiaux dans
les trèfles, les luzernes, les fainfoins & même
dans les prairies naturelles, Iorfque l'herbe en eft
nouvelle & abondante, lorfqu'il y a beaucoup de
rofée, furtoutde la gelée blanche; à ne leur donner
ce$ fourages à l’écurie qu'après les avoir laiffés
fe faner, & en petite quantité à la fois; de s'op-
pofer à ce qu’ils mangent en trop grande abondance
des pommes, des courges, des navets, des
carottes, &c.
Si les animaux fauvages ne font pas expofés aux
Météorifations, c'eft que, mangeant de l’herbe
fraîche à volonté, ils ne font jamais preffés,
comme les animaux domeftiques, de profiter de
l’occafion pour s’en furcharger l'eftomac.
Quant à la Météorifation qui eft la fuite d’une
inflammation, elle fe guérit par la diète, les ra-
fraîchiffans, &c. V o y e£ le mot Inflammation.
( B o s c . )
MÉTÉOROLOGIE. C’eft la fcience qui a pour
objet les météores & leurs aélions fur les animaux
& les végétaux.
L’influence des météorës ne peut être niée ;
car qui ne s’eft pas apperçu qu’une chaleur &
une numidité modérées accélèrent la végétation ,
qu’une grande chaleur 8e une grande humidité
lui font fouvent nutfibles?
Tous les phénomènes qui fe paffent dans l’atmofphère
font du reffort de la Météorologie;
mais je ne dois confidérer ici que ceux qui. inté-
reffent l’agriculteur.
Il n’eft point de cultivateur, quelque borné qu’il
foit d'ailleurs, qui né faffe journellement des ob-
fervations météorologiques; car les phénomènes
atmofphériques agiffent fur fon corps comme fur
celui des animaux domeftiques & des végé taux
qui font fa richeffe, 8c la plupart ont donné lieu,
à des proverbes ou des diétons populaires qu'il a
entendu citer depuis fa première enfance. J’ai
raflemblé au mot P r o n o s t ic les plus communs
de ces réfulcars de l'expérience des fiècles ,
& à ceux Orage , V ent , T onnerre , Élec-;
tricité , Grêle , Pluie , Brouillard , Humidité
, Ne ig e , Giv r e , Fr o id , Gelée,
Glace, Chaleur^Sécheresse, Air , Ga z ,& c.,
fis