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périence faîte à Saint-Cloud, le 20 avril 1807, fur
des Maïs envoyés de New Yorck:
Maïs à poulet j rccolté le 20 juin , a donné une
fécondé récolté le 1 et. octobre ;
Mais dur ou pierre à fufil jaune, le 15 août ;
Mais dur ou pierre à fufil blanc, lé i cr. fèp-
tembre ;
Maïs blanc, le 10 oélobre ;
Maïs fleur de farine, 15 oftobre ;
Mais- à dix rangs, 20 oétobre 5
Mais à douze rangs, i ct. novembre.
Cette expérience prouve que les variétés les
plus produétives font suffi les plus tardives, &
que, comme je l’ai déjà obfervé, elles ne peuvent
.être cultivées avec profit dans le nord du climat
de Lyon.
J'ai vu planter le Maïs, en Caroline, dans des
fables prefque purs 5 fur les bords de la' Saône-,
dans des argiles très*compactes ; aux enviro'nsde la
Corogne , dans des détritus dé granits 8edefcbif-
xes, ce partout il donnoit de copieufes récoltes :
c’eft que partout il eft poffible à l'arc de difpôfer
les terreins de manière à les rendre' propres à fa
culture. En général, il ne convient pas plus, quoiqu’on
l ’ait é c r it, d’exagérer les engrais pour le
Mais que pour le froment, parce qu’ainfj que lui
-il pouffe, dans ce cas, exclufivement en feuiilès ,
comme le prouve celui qu’on place dans certaines
terres vierges de l’Amérique feptentrionaîe 5 terres
où il s’élève jufqu’à dix-huit pieds de haut, mais
où il ne fournit pas d’épis.
Plus une plante donne de graines , & plus
.promptement elle épuife le 'tcrrein auffi les retours
du Maïs dans le même champ doivent-ils :
être retardés autant que poffible. (Voye^ A s s o lement
6? S u c c e s s i o n d e c u l t u r e . ) On calcule
que quatre , cinq & fîx ans, félon fa bonté,
ne font pas de trop pour donner à la terre qui en
a porté, le rems de reprendre fes principes ferti-
lifans ; cependant il eit beaucoup de cantons où
on en met tous les deux- ou-trois ans dans le même !
lieu. Sans douter un bon fond & des engrais abon-
dans peuvent permettre une telle pratique; mais :
elle n’en eft pas moins dans le cas d’être profcrite
de toute bonne culture. Voye% A ssolement.
Les*agriculteurs ne. font point fixés fur le meilleur
mode d’emploi du Mais dans la rotation des
affolemens. Le principe eft que , faifant partie de
la famille des Graminées, il.ne doit pas fuccéder
au forgho., au millet, au froment, & ç . , & cependant
cela arrive très-fouvent. 11 femble que
c ’eft après une culture de prairies artificielles,
de plantes tinctoriales ou de plantes q u i, comme
les feves, les haricots, les pois , les pommes'de
terre, & c . , demandent des binages d’é té , qu’il
doit être le. plus, avantageux de le placer. En Caroline,
il alterne prefque .toujours avec Tes patates
ou le coton, & eft fuivi où précédé d’une
jachère. Je. fais des voeux pour que quelque cultivateur
du midi faffe une fuite- fuffifânt'e d’expé-
M A I
; rîencc-s pour nous fournir des données pofitivc-s j
cec égard5 c a r , ou 11e peut trop le répéter, ii^,
fuite de grands-avantages d’une bonne facccffioii
de culture.
L'qfage général eft de donner deux ou trois la.
bours à la charrie aux terres deftinées à recevoir
: du Mais, c’eft-à-d ire , un ou deux avant & peu.
dant l’hiver , & un au pirateras. C ’ eft immédiate,
ment avant ce dernier qu’on répand le fumier qui.
cette plante ne reftant qu’environ quatre mois en
terre, doit être auffi confommé que poffible. 11 eft
cependant des cas, dans les terres fortes, pat
exemple, où il eft mieux de'préférer du fumier
non confommé ; - mais alors il faut l’enterrer par
le premier ou le fécond & L labour. V'oye^ F umier a b o u r .
Il eft quelques parties de l ’Amérique feptentrio-
nale 8c de l'Italie, où on ne laboure pas la totalité
des champs deitinés au Maïs. Là , on Eit Lule-
ment deux traits de charue par chaque trois pieds,
traits qu’on coupe à angles .uoits-par deux-autres
traits femblables. C ’eft dans le point de joiiftion
de ces traits, qu’on creufe, à la bêche, un trou
d’un demi-pied :carré., dans lequel on met une
poignée de fumier & deux grains de Maïs. Cette
pratique eft dans le cas d'être confeiliée partout
comme très-économique; mais remplit-elle parfaitement
fon objet ? Il eft permis d’en douter.
Dans plufieurs cantons de l’ Europe, 8c dans line
grande partie de l’Afie , de l’Afrique.^ de l’Amer
tique, on laboure les terres-à Maïs avec la houe.
Il n’ y a pas de doute que le labour à la houe eft
beaucoup meilleur que celui à la; chàruê; mais la
plus grande dèpenfe doit empêcher de le préférer
partout où on peut employer ce dernier. C’eft
par ignorance de leurs véritables intérêts, que les
cultivateurs des pays intertropicaux prétendent le
contraire , ainfi que j’en ai acquis la preuve pendant
mon fëjoiir en Caroline.
L’époque du femis du Maïs varie félon les pays,
les expo lirions. & l’année. En général, il faut le
mettre en terre le plus tôt poffible ; mais, comme
le jeune plant eft fenfible aux plus petites gelées,
*on doit le retarder jufqu’à ce qu elles ne foient
plus à craindre. Dans la zone la plus feptentrionaîe
de fa culture, fur les bords dé la Saône., par exemple
, on hafardc prefque toujours le femis de quel*
ques pièces de terre, à rai fon dés avantages de
l’anticipation, au rifque de perdre la femence-&'
les frais du ferais. En général, il eft bon de faire
les femis en trois tems, ç’ eft-à-dire, à huit jours
de diftance les uns des autres, afin principalement
de fé mettre’en inefure contre les circonftances défavorables
au moment de la floraifon, circon fiances
qui ne durent ordinairement que peu de jours«
t ï- F é c o n d â t .i o n .
Lé Maïs qu’on îème fort tard eft fujet a manquer
par fuite des féchéreffes-; de l’é té , & à «e
pas.donner de bonnes récoltés par l’ effét dès gc'
lêes hâtives de F automne, Malgré ces motifs, ilw
MAT
fi avanutgetix certaines années, qu’on ne doit.pas
hëfïcer à en faire toutes fis fois qu’on le peut. On
Pappelle regain dans ia «ci-devant B relie.
Beaucoup de cultivateurs rve donnent aucune
importance au choix de la femence , quoiqu'il foiit
prouvé ,-par desjmiflier* de-faits, -que la plus belle
donne les meilleurs produits. Il faut donc ,- après
la récolte, 'choifit les-épis les plusg-ros lik les plus
fàirvs j & iesoortfei ver dans un endroit fée & aéré }
pourles-empl'eye'rexclu fivement à 13r e pr-odu'éfen.
On ne les égrainera que 'peu de jouir s .avant leur
mife en terre, de an rebutera les grains des deux
extrémités comme-mai ns Bons. La graine de deux ,
& à plus forte -ra'ifon de trois ans, étant de beaucoup
inférieure -à la nouvelle , elle ne fera employée
qu’à défaut-de celle-ci.
Plufieurs fortes de chaînons -affeétant le Maïs,
fur pied , il ferort ‘bon de4e chauler avant de le
ferner 5 mais je-n’ai vu nulle-part employer ce pré-
fervatif fi 'fimple & ■ fi efficace. Voy.. C h aulage. I
La nature cornée de :la graine -du Maïs rend fa
germination fort longue dans les années & les terres
fèches ; ce qu-i -engage fou-vent de le -mettre,
au préalable tremper plufieurs jours dans l’eau. Je
ne puis qu’approuver cette-pratique,.puifqu’-en accélérant
la -levée -du plant, elle rapproche 1 époque
de la récolte, •& empêche les quadrupèdes
& les ©ifeaux de manger autant «de -graine.
Des expériences pofitives ontprouvé que la profondeur
à laquelle-o-n devott enterrer la graine de
coûreux que le précédent , 8c a.l'in.catw.énient du
rap,piocher pl-nlïeiirs?p<-.èds. qui fe .nuifenr récipro-
quciraenr. Cependant il.eft-préféréidans beaucoup
ne cantons, parce qu’il rend.plus faciles les opéra-
rions ftihféqu.entes de la.culture. En le pratiquant,
©n .met cinq i :fix graines dans chaque auger , fau.1,
fi elles lèvent toutes , à arracher les pieds tïiper-
flus; car , outre ks-manvaifes graines , il faut toujours
Maïs étoit moindre que celle à laquelle «on Ten-
terre ordinairement ; c’eft un pouce-dans lesterres
fortes-, & un pouce & demi dans les terre«: légères.
On trou-veroi't même de l ’avantagé, d’apiès les
expériences, à l’-emerrer raoins, -s’ il-nîétoit pas né-
ceflaire -qu’elle trouvât -tvn •certain degré d’bumï-
d:-té dans la -terre. Voye^ G e rm in a t io n .
Il eft plufieurs moyens de répandre ces graines,
qui tous ont des avantages :& des- inconvéniens.
i°;. A la volée : c e moyen .eft fort expéditif;
-mais les graines ne.font pas également efpacées &
fu fij-iâ naift e-nraen ter nées. ; cependantlorfque le la-
Four eft régulier, les filions,profonds & .la herfe di-
figée en ,fens: contraire de ces filions , fes réfiiltats,
comme jeu-ai fouvent acquis la preuve diffèrent
peu du fuivant : on a calculé qu'un boifleau de
.graine fuffifoit pour un arpent.
20. En frayons : e’e:ft :lè moyen le plus généralement
futvji ; ‘mais il eft lent Scicothesix. Je crois cependant
qu’il eft a préférer , lorfqu’-on met fuâS-
umment de diftance yentee les rayons (deux ou
•roB.pie&.fc .&«qu’on les idirige dii levant xiu cour
enant. Les grains , dans les rayons, .peuvent .êt.te
alors, félon le térrern.lk le-climat., rapprochés à
®uit j dix & douze pouces.
Une bonne méthode de femer en rayons eft celle
'employée dans les landes de Bordeaux, qui con-
I! e à faire des foliés d’un demi-pied de -profon-
*ur,.& à fémer ati fond de ees-foffés , pa-r-oe-que
Il A I
par-là oin donne un abri au jeune p l a n t8c que la
terre tirée .de ces folié s-fer t ,à bn.ter.
3°. En augets : i l eft encare pîus Lent &c jpfus-
faire 1a part des animaux deürufk-urs.
4 ° . An plantoir : cette méthode, qui conlifte à.
faire des tnous le Jo.ngd’un cordeau , 8c à mettre
une graine dans chacun dieux., n’eft pas ufité.e en
grand, & doit être .rejetée-même en petit, parce
qu’elle .eft Tort lente , enterre trop J,es graines , .&
talfant h. terre autour d’elles , rend .plus lent .le
développement des racines du plant qui en fort.
■ On fèm e d a n s .beaucoup de lieux , une plus
grande quantité de graines de Maïs que le terrera
le comporte, afin de pouvoir enlever fucceftiveinent
, jufqu’à l’époque de la floraifon , une,partie
des plants qui en pr.o.viennent pour la nourriture
des. beiliaux.» mais cette pratique doit être repbuf-
fé e , à raifon de l’effet nuifible que les plants trop
rapproches'exer.cent.les uns fur Les autres.
Le commencement d’avril, pour le midi de 'la-
France,. 8c .le commencement de mai, pour le
nord , font les époques .reconnues les plus fûtes-
pour commencer le femis du M is. Dans guëlqties-
.cantons de .l’Italie 8c#.entre les tropiques on Les
commence encore plus tôt.
..Quelquefois les graines de Maïs .relient quinze
jours en terre, c ’eft à-dire,, .Iqrfqii’.il fait ïec 8c
froid,; quelquefois elles .lèvent au,bout de quatre
ou .cinq jours, c’eft-à d ir e , .quand ïa terre eft humide,
que le fole.il eft .chaud.
On ne commence à s’occuper de la culture
des champs de .Maïs, que lorfque le plant a .acquis
trois à quatre pouces de haut. C ’eft alors-
qu'on donne iè premie r binage , pendant lequel on
arrache 'les pieds qui Te trouvent trop près desaut
r e s l é s plus foibles de préférence. C ’eft une
grande erre tir de croire que plus on con fer ve de
p i e d s & plus la •-récolte eft abondante. En effet,
tous ceux de ces pieds qui n’auront pas a'ffez d’eÈ
pace pour étendre leurs racines latérales au loin ,
'pour.que T air. ne circule pas librement autour d’e ux,
pour que les rayons du foleiJ ne les frappent pas di-
reéletnenr,. ne donneront qu’ un petit nombre d’é~
pfs>qued.e.petits épis, & même point d’épis. J’ai
vu cé refultat partout ou j ’ai fuivi la culture de
-cette p'ante-, -c’éft -à dire, -en France , en Amérique,
en-'FTpagne & en Italie. J’ ai de plu« remarqué
que les pieds ombragés par des arbrss, par des haies,,
•par des m u r s c e u x plantés dans un -terrera trop
gras 8c trop humide , étoient dans le même cas.
Cependant il faut de la me fur e dans l’écarta-
•msnt des pieds de Maïs, *à. raifon de la- nécelfiré