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doit pas fe difpenfer d’en introduire quelques pieds
dans les jardins, pieds qui fe reproduifent enïuite
d ’eux-mêmes parla diffémination de leurs graines.
L e M u flier des jardins croît naturellement dans
une grande partie de l’Europe , dans les terreins
fecs & incultes j parmi les ro ch e r s , fur les murs,
&c. , & fleurit pendant prefque tout l’été. C ’eft
une tort belle plante} auffi la cultive-t-on de
toute ancienneté dans les jardins. Ses fleurs y ont
varié en couleur de chair & en b la n c , s’y font panachées
8c doublées ; fes feuilles y font devenues
rondes & s’y font panachées. I I m ’a toujours paru
que le type étoit préférable aux variétés. O n le place
dans les plate-bandes des parterres, le long des
allées , au milieu des gazons , autour & fur les fabriques
y les rochers des jardins payfagers ; partout
il fe fait remarquer. O n le multiplie par grain
es , par déchirement des vieux pieds & par boutures.
Sa culture fe borne à des farclages , à la
fuppreflîon, avant la chute de la dernière fleur,
des tiges qui en ont porté , afin qu’il en pouffe de
nouvelles en automne, & à le changer de place
tous les cinq à fîx a n s , foit pour lui donner de la
nouvelle terre, foit pour l’empêcher de faire de
trop groffes touffes.
L e M u flier tortueux, que j’ai le premier décrit
dans les A fies de la Société d’Uiftoire naturelle de
Paris y peut être fubftitué au précédent dans tous
les cas où il y a moyen de lui donner un arbufte
pour tuteur. Sa culture eft la même, excepté
peut-être qu’il craint les grands froids de l’hiver.
L e M u flier à feuilles de pâquerette eft auffi une
très-jolie plante, qui fupporte fort bien, en pleine
te rre , les hivers ordinaires du climat de Paris ,
ainfi que je m’en fuis affuré en femant, dans la forêt
de M o n tm o re n c i, les graines que j’avois apportées
de la fonderie du Creuzot. E lle demande
la terre de bruyère & une expofition chaude. O n
la multiplie auffi par l’enlèvement de fes rejetons,
dont elle donne plufieurs toutes les années.
T o u s les autres M ufliers vivaces que nous pof-
fédon$ dans les écoles de botanique , fa vo ir , les
16 '., 17e., 22e. , 32e., 4 8 e. , y2e. , 82e. , 83 e., exigent
l’orangerie pendant l’hiver. O n fème leurs
graines dans des p ots, fur couche & fous châffis ,
& le plant qu’elles donnent fe repique feul à feul
dans d’autres pots qu’on place à une expofition
chaude jufqu’aux approches des gelées. L orfq u ’on
veut en faire des boutures, c’eft également dans
des p o t s , fur couche & fous châffis.
Quant aux annuels, il n’en eft point qui ne
foient fufeeptibies de terminer leur évolution en
pleine terre; en conféquence on fe contente de
femer leurs graines en place , & d éclaircir & fard
e r au befoin le plant qui en provient. Les principales
de ces efpèces , qui fe voient dans nos jard
in s , font 'le s 3e., 8e. , 13e. , 14e., 19*., 21e. ,
40'., 4 5e., 4 9 e. , 51 e., j z e. , 61e. , 65e., 68e. Üc
79e-
M U G
En général, on ne cultive pas a fiez les
flîers dans les jardins d’agrément. (B o s c .)
M U G E T D E S B O IS . C’eft I’A spérule odo-
rante. Voye£ ce mot.
M U G H O : nom fpécifique d’un Pin.
M U G U E T . CO N V A L L A R IA .
Genre de plante de l’hexandrie monogynie &
de la famille des Liliacées, dans lequel on comprend
quinze efpèces, dont la plupart fe trouvent
dans nos bois, 8c fe cultivent dans nos jardins.il
eft figuré pl. 248 des Uluftrations des genres de La-
marc k.
Obfervations.
Ce genre, à raifon de la difparité de la forme
de la corolle de fes efpèces, a été divifé en quatre
autres par quelques botaniftes ; mais je fuivrai ici
l ’opinion du plus grand nombre. Ces genres font:
Convallaria , polygonatum , fmilacina 8>C majan-
thenum , &c.
Efpèces,
1. Le Muguet des bois.
Convallaria majalis, Linn. 7f Indigène.
2. Le Muguet du Japon.
Convallaria japonica. Thunb. Du Japon.
3. Le Muguet en épi.
Convallaria fpicata. Thunb. Du Japon.
4. Le Muguet verticiilé.
Convallaria verticiilata, Linn. 7f Indigène.
5. Le Muguet de Sibérie.
Convallaria fibirica. Decand. “2f De la Sibérie. 6. Le Muguet anguleux, vulgairement fceau-àe-
Salomon.
Convallaria polygonatum. Linn. Of Indigène.
7. Le Muguet multiflore.
Convallaria multifiora. Lin ni' Indigène.
8. Le Muguet hériffé.
Convallaria hi/ta. Bofc. "2L De l’Amérique fep-
tentrionale.
9. Le Muguet à larges feuilles.
Convallaria latifolia. Jacq. if De l’Autriche.
10. Le Muguet en ombelle.
Convallaria umbellulata. Miçh. ^ De l’Amérique
feptentrionale.
11. Le Muguet à grappes.
Convallaria racemofa. Linn. ^ De l’Amérique
feptentrionale.
12. Le Muguet étoilé.
Convallariaftellata. Linn. ^ De l’Amérique £?*
te n tri on a le.
13. Le Muguet à trois feuilles.
Convallaria trifolia. Linn. ^ Le Jâ Sibérie.
14. Le Muguet quadrifidé.
Convallaria bifolia, Linn. De la Sibérie.
M U G
15, Le Mugdet du Canada.
I Coni‘ ^arm ^‘ n‘“ ienfa - Decan^- 9--Du Canada.
Culture.
I on trouve te Muguet des bois I ou firnplemrnt
[ dans tous les bois dont le fol eft léger
K peu frais. Quoique p etit, I en fait 1 orne- lent pendant tout le mois de mai, époque de fa
C i lo n , par la difpofnion élégante, la belle cou-
r biaiîcne , & furtout l'odeur extrêmement
|H d e fes fleurs ; auffi eft-il recherché par toutes
les daffes de la fociété. I ■ I L e sbefliaux ne fe foucient pas de fes feuilles;
cependant, excepté les vaches, ils les mangent.
| On tranfporte l'odeur des fleurs de Muguet
dans l'huile par le moyen de l'infufion, & on en fait
L jffez fréquent ufage en médecine pour les maladiesdés
nerfs. ,
f Les racines du Muguet font traçantes , & pe-
IriiTent d’un côté à mefure qu’elles pouffent de 1 au-
ftre 5 à l’effet de quoi les fleurs (orient, chaque
année , de terre à une autre place que l’année pré-
Icédente : cette circonftance feroit luffifante pour
mettre obftacle à la culture de cette plante dans les
parterres ; & il en eft encore une autre de pareille
[valeur qui s’y oppofe également, c eft le befoin
[qu’elle a d’ombre & de fraîcheur. Ce n'eft donc
que dans les jardins payfagers , fous les maffifs qui
[ne font pas trop touffus, dans les plates-bandes de
I terre de bruyère, quelle peut être cultivée avec
Ifuccès, 8c il y a lieu de s'étonner quelle ne s’y
Louve pas plus fouvent, à raifon de fes agrémens
& de la facilité de fa multiplication. En e ffet, il
fuffit, lorfque le terrein lui convient, d'en planter
en automne quelques pieds arrachés dans les bois,
■ pour en avoir bientôt en quantité. Rarement elle
donne des graines, & plus rarement encore ces I graines arrivent à maturité; c’ eft pourquoi la na-
[ture lui a donné tant dè propenfion à pouffer des
racines ; ou mieux des tiges fouterraines, car on
[doit les confidérer comme telles. Chaque portion
[de ces racines ou tiges, telle petite qu elle (o it,
| fuffit pour reproduire un pied.
J On connoît deux variétés du Muguet des bois,
I celle dont les fleurs font limplement doubles, &
|| celle dont les fleurs font doubles 8c rougeâtres :
| toutes deux font plus fortes dans toutes leurs parties,
& durent plus long-tems en fleurs que le type;
I mais il m’a paru que-leurs fleurs étoient conliam- I ment moins odorantes. Jeconfeille cependant d en
I avoir toujours quelques pieds dans les plate-ban-
| des de terre de bruyère, pieds qu’on indiquera
| pat de petits bâtons, afin qu’on rie les retourne
I pas par les labours d’hiver.
I Le Muguet du Japon fe cultive dans les écoles
■ de botanique .& dans les grandes collections de
I plantes. Comme il ne craint que les fortes gelées,
I on peut le mettre én pleine terre, en en réler-
I vant cependant quelques pieds pour les rentrer
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dans l’o rargerie aux approches de l’hiver. 11 n’eft
pourvu d’aucun agrément. Rarement il donne de
bonnes graines dans le climat de Paris ; mais la
facilité de fa multiplication par le déchirement
des vieux pieds n’en fait jamais fentir le befoin.
Les touffes qu’il forme font fort denfes & peuvent
remplacer celles du ftatité gazon d’olympe, auxquelles
elles reffemblent un peu avant la floraifon ,
pour la bordure des plate-bandes, attendu que,
comme elles , elles fe confervent vertes toute
l’année.
L e M u g u e t verticiilé ne fe cultive également
que dans lés écoles de botanique & les jardins des
amateurs, quoiqu’il foit d’un port affez agréable
pour concourir à l'ornement. O n le met dans une
terre de bruyère & au nord lorfqu’on veut être
lûr de le conierver. Sa multiplication a lieu par le
déchirement des' vieux pieds ou par graines fe-
mées en p la ce, quand on peut s ’en procurer. 11
elt rare. - - . '
Les: M u gue t s anguleux & multiflore ont été
fouvent c o n (on d u s e nferr.b l e. O n les trouve tous les
deux dans les b o i s , principalement dans ceux q u i
font expofés au n ord , pourvu que leur fol ne foit
pas trop argileux ou trop aquatique. C e font , fur-
tout la fécondé, des plantes d’un afpeét fort élégant,
& qui doivent être in t ro d u ite s ,p o u ri’avan-
• rage des promeneurs, dans les bofquets des jardins
payfagers, par le moyen de leurs graines,
qui font abondantes dans les b o i s , ou par la tranf-
plantation de leurs racines prifes dans les mêmes
lièux ; comme celles du M u g u e t , elles tracent,
mais moins rapidement. D an s quelques pay s, les
jeunes pouffesfe mangent en guifed’afperges. T o u s
les beitiaux, & principalement les chevaux, en
aiment les feuilles. L e s cochons préfèrent fes racines
à la plupart de celles qu’ils trouvent avec
elles. O n les emploie en médecine comme vulnéraires
& aftringentes. Iis offrent une variété à fleurs
d ou b le s , peu digne de confidération à mon avis.
Les M u g u e t s hériffé & à la rges feuilles diffèrent
fort peu l’un de l’autre, & fe rapprochent des deux
précédentes. O n les cultive 8c on les multiplie
de mêm e.1
L a culture des M u gue t s à grappes & étoilé eft
la même que celle du Muguet verticiilé. Ils font
également rares dans nos jardins.
Le M u g u e t quadrifidé s’y vo it plus fréquemment,
parce qu’il eft commun dans certains bois,
& qu’il fouffre mieux que les autres l’afpeét du
foleil. O n le multiplie, comme eux, de graines 8c
de racines. L e s mêmes foins lui font néceffaires.
Sa préfence dans les bofquets des jardins payfagers
ne peut auffi que contribuer à leurs agrémens. ( B o s c . )■ . , , ,
M uguet des agneaux : efpece de chancre
qui fe forme dans la bouche des agneaux , les
empêche de teter, & les fait quelquefois périr.
D e s boutons fans nombre en font le fymptôme.
Baffiner l’intérieur de la bouche avec du vinaigre