
pendant les premiers mois de leur vie , attendu
ue ces volailles font moins coureufes, & font plus
ans le cas de fauver les pertes que peuvent caufer
les accidens & les animaux carnafliers, la pintade
femelle, comme je viens de l'obferver, ne finif-'
£ant fa ponte qu'au mois d'août, & cette.époque;
étant trop retardée , dans nos climats, pour l'éducation
des petits. La durée de l’incubation eit
de vingt-huit jours, terme moyen.
. Quelque dure que Toit la coquille de l'oe uf de la
Pintade, le petit la perce aifément, 8c il eft rare
qu'on foit obligé de fe mêler de cette opération ,
comme chez les poules. Voyez In cu b a t io n .
Tout porte à croire que * dans les pays intertropicaux
, les petits des Pintades vivent exclulive-
ment de. larves ou de vers pendant les premiers
mois de leur vie ; ce qui indique que de la viande
hachée, mêlée avec du pain ou des racines cuites,
eft ce qui leur convient alors le mieux dans nos
climats j des vers de terre, des larves d'infe&es
aquatiques, li abondantes dans les eaux ftagnantes,
des larves de mouches, prifes dans des charognes
( voyez Y erm in iÈr e ) , des fourmis, des oeufs de
fourmis , fuppléent avantageufement à ces mélanges
} cependant, le plus fouvent c'eft une nourriture
complètement végétale, c'eft-à-dire, de la
mie de pain mêlée avec du periil haché, du che-
nevis , du millet écrafé, qu'on leur donne. Les cul- j
tivateurs foigneux ajoutent cependant quelquefois !
des oeufs cuits durs & écrafés à ces compofitions.
Un tems humide & froid eft fort dangereux
pour les pintadeaux qui viennent de naître> aufli
doit-on , dans ce cas, les renfermer da.;S un endroit
fec & chaud, & leur donner , avec la nourriture
ci-deffus, un peu de vin chaque jour pour
les fortifier.
Un mois après leur naiffance on peut, petit à
petit, mettre les jeunes Pintades au régime des autres
volailles, cependant elles demandent encore
des foins particuliers lors de leur mue, qui eft
un moment de crife fort dangereux pour elles,
furtout s’ il fait humide & froid. Alors on doit les
renfermer de nouveau , & les traiter comme dans
leur premier âge.
On peut, en enfermant & ifolant les Pintades
dans un lieu chaud, & en leur donnant de la nourriture
à difcrétion, les engraiffer très-aifément à
trois ou quatre mois (yoyeç En gr a is DES VOLAILLES
) ; rarement on les chaponne (voyez ce
mot ). Toutes celles qui ne font pas réfervées pour
les reproductions de l’année fuivante doivent être
mangées dans les iïx mois qui fuivent leur naiffance
, parce que leur chair devient dure.
C 'e ft, pour la plupart des agriculteurs, encore
une queftion de favoir s’il convient mieux de garder
les vieux mâles & les vieilles femelles des oi-
feaux domeftiques, que les jeunes ; mais ce n'en
eft pas une relativement aux Pintades , leurs vieux
mâles & leurs vieilles femelles étant fi méchans,
qu'ils tourmenteut les pigeons, les poules , les canards,
les oies 8c même les dindes, au point de les
empêcher de remplir l'objet ou les objets pour lesquels
on les élève. On doit donc tuer les vieilles
auflitôt que leurs petits peuvent fe paffer d'elles.
( Bosc. )
PINTADE. On a donné ce nom à la Fretil-
l a ir e .
PIOCHE. On appelle ainfi un inftrumenc de
fe r , à lame tranchante, plus ou moins large,
fixée à l'extrémité d'un bâton plus ou moins long,
qui fert à ouvrir la terre en frappant, & dont l'emploi
eft très-étendu dans l'agriculture.
Le labour à la Pioche eft préférable à celui à
la charrue 8c à celui à la bêcne, parce qu'il di-
vife 8c difperfe davantage la terre. C ’ eft furtout
dans les terreins rocailleux ou dans ceux qui (ont
en même tems argileux & fecs, qu’ il produit les
meilleurs effets : tout défoncement, dans ces
deux fortes de terreins, ne doit jamais être fait
que par Ion moyen, fi on veut4qu'il foit bon.
La forme & la grandeur de la Pioche varient
fans fin. Chaque pays a fon ufage à cet égard,
ufage qu’ il croit préférable à celui des pays voi-
fius. Tantôt l’extrémité de la lame eft pointue,
tantôt elle eft feulement plus étroite, , tantôt
I elle eft de même largeur, quelquefois même plus
large. Ses proportions 8c fon épaifTeur varient
également. Il en eft de même de l’angle qu’elle
forme avec le manche, du mode par lequel elle
eft attachée à ce manche, de la longueur & de
la groffeur de ce manche. Les détails dans lefquels
je pourrois. entrer à cet égard feroient fupcrfius
pour la plupart des lecteurs, puifqu’ ils n’en feroient
pas moins obligés de fe fervir delà Pioche en ufage
dans leur canton, & d’ailleurs, je ne fuis pas
en état de fournir fur toutes les fortes, des détails
propres à guider dans leur fabrication.
Il eft des Pioches qui n’ont qu’un fer j il en eft
qui font doubles. Ces dernières ont tantôt le fer
des deux côtés femblable, tantôt l'un eft aplati
8c coupant, & l’autre rond & pointu. Ces dernières
s’appellent aufli quelquefois du nom d^un
autre inftrumentdont le fer elt unique ou double,
8c toujours pointu. V o y e z P ic .
Une Pioche à défricher a le manche court, &
le côté oppofé à fon fer offre une hache propre
à couper les racines.
H eft des lieux où on n’appelle P i o c h e que ceux
de ces inftrumens dont le fer eft épais, 8c qu’il
faut une certaine force pour pouvoir manier}
ceux dont la lame eft mince s’appellent des Houes.
V o y e z ce mot,, où on trouvera tout ce qui peut
fervir de complément à cet article. (B o s c .)
PIONE : altération de Piv o in e .
PIONNIER : fynonyine de terraflier, c’eft-1*
dire, ouvrier.qui travaille à la terre avec une
pioche, foit à la journée, foit à la tâche, foit*
l'entreprife. . _
* P IOT. On appelle ainfi les jeunes dindons dans 1 le département de la Haute-Garonne.
r PIPARDEï
PIPARDE : efpèce de futaille, employée dans
le département de Lot 8c Garonne.
PIPARE. P i p a r e a .
Arbre de Cayenne, dont on ne connoît que les
fruits, mais qui paroît devoir conftituer un genre.
PIPE : grande futaille, qui contient un muid
& demi.
Dans quelques endroits, c’ eft une mefure de
capacité , contenant quarante boitfeaux ou fix
cents livres de blé.
PIQUERIE. PlQUERIA.
Plante vivace du Mexique, qui feule conftitue
un genre dans la fyngénéfîe polygamie égale.
PIQUET : pieu plus ou moins gros, plus ou
moins court, qu’on fiche en terre, foit pour y
attacher quelque chofe, foit pour prendre des
alignèmens.
Les meilleurs Piquets, lorfqu’ ils font-en bois,
car on en fabrique aufli en fe r , font faits avec du
coeur de chêne, du châtaignier, de l’acacia > mais
comme fouvent ils ne fervent que pour peu de
rems, on peut lés faire avec toutes fortes de bois.
V°yel Pieu. ( Bosc. )
Piq u e t . Les ceps courbés en arcs pour leur
faire porter plus de raifins s’ appellent ainfi à Ar-
genteuil. Voyez V igne.
Piquet : petite faux employée dans les dépàr-
temens du nord de la Franfce , pour couper les
céréales. Voyez Fa u x , Faucil le & Mo is so n .
PIQUE TTE , P e tit v in , Re v in , Bu v a n d e .
Après qu’on a exprimé, par le moyen du pref-
fôir, tout lé vin qui fe trouve dans le marc des
raifins, on émiette ce marc, on le remet dans
la*cuve, avec àffez d'eau pour qu'il en foit couvert
: la nouvelle fermentation qu'il y éprouve,
fait la. boiflon indiquée par les mots ci-deffus,
boiffon qui s’aigrit promptement, mais dont l'u-
fage n'eft pas moins général dans les pays de vignobles.
(Boise.)
PIQURE. Les animaux domeftiques font expe-
fés à être piqués par des infeCtes, par des épines,
par des inftrumeqs pointus, 8c parmi eux, les chevaux,
principalement par les clous avec lefquels on
fixe leurs fers à la foie de leurs pieds.
La Piqûre des abeilles, des guêpes & autres
itrfeiftes de cette claffe excite, lorfqu’elieeft ifolée,
line fimple enflure locale, qui difparoît ordinai- ;
rement au bout de vingt-quatre heures, plus ou
moins, félon le lieu où elle a été faite & la groffeur
de i’mfeéle/L'eau fraîche, l’huile, & encore mieux
les alcalisaffoibliffent la douleur, & ces derniers
empêchcnuT.ême l'enflure ; mais lorfqu'un cheval
ou une vache met le pied dans un nid de guêpe,
renverfe une ruche, les infe&es irrités fe jetant
par centaines, par milliers fur.eux, il peut en
réfulter des accidens graves, & même la mort de
Agriculture. Tome V .
! l'animal. Dans ce cas, les remèdes ci-deffus doivent
être également‘employés , enfuite la fai-
gnéè , la diète & tous les moyens débilitans
propres à diminuer la force mufculaire 8c par fuite
l'inflammation.
Il eft rare que les piqûres des infeCtes qui v ivent
du fang des animaux, tels q u e .T a o n s ,
A siles , 'Stom o x e s , C ousins , H y p po b o s -
ques , 8cc., pfoduifent d'autre mal que leur âflFoi-
bliffement,. réfui tant, foit de la perte de leur fang,
foie de l’inquiétude 8c dii manque de nourriture
& de fommeil, qui en font la fuite: les garantir
de ces Piqûres, foit par des toiles, des filets, foit
par des lotions de décoctions amères , 8cc., doit
être le but des foins des cultivateurs.
Quant a celle de'OEstres , voyez ce mot.
Les Piqûres que fe font les animaux domeftiques
dans les buiffons , contre les planches où fe trouvent
des clous, 8cc., font des plaies fimples, qui fe
guéri (font d’elles-mêmes ou qui n'ont befoin que
du traitement le moins comp’iqué. Voyez Pl a ie .'
Il n'en eft pas de même de celle que fait, à la
foie charnue, le maréchal ignorant ou mal-adroit *
en ferrant un cheval, un âne ou un boeuf. Ses
fuites font fouvent fort graves, puifqu’elles font
non-feulement dans le cas de faire boiter l'animal
pendant plufieurs jours, 8ç même plufieurs fe-
maines, mais encore d’obliger à le deffoler, & par
conféquent à le rendre impropre à tout travail
pendant plufieurs mois. Le cas le plus g !;avê eft
îorfque le clou fe caffe dans la chair cannelée.
J’ai indiqué aux mots Fe r r u r e , Sole , D es-
so lem ent, C h e v a l , les moyens à employer
dans ce dernier cas , & je renvoie le leCteür à cês
articles.
Quant a la Piqûre fimple, elle eft quelquefois
fans danger quand on ôte le clou fur-le-champ ,
même après qu'il eft refté en place pendant quelques
jours, mais fi la fuppuration fe développe, il
eft fouvent indifpenfable d'élargir le trou.de la
foie pour y introduire de la charpie & faciliter la
fortie du pus, quelquefois aufli de parer la fo ie ,
c’eft-à-dire, de l’amincir & même de l’enlever'
entièrement à l’endroit de la bleffur.e, & ce dans
un femblable but. ( Voyez Suppuration. ) Cette
dernière opération eft prefque toujours né ce flaire
Iorfque la pointe du clou eft reliée dans la chair.
( Bosc. )
PIRATINIER. P-I RA T IN ER A.
Arbre de la Guiane, encore imparfaitement ob-
ferve, & qui paroît devoir former un genre par-'
ticulier. Il eft connu dans le pays fous le nom de
boïs-de-lettre.
On ne le cultive pas en Europe. ( Bosc. )
PIRIGUARE. G u stavia,
Genre de plante de la monandrie & de la famille
des Malvacées, dans lequélTe rangent deux
N n n n