
la France. L à on devra les planter en quinconce
ou en lignes parallèles, dans la direction du levant
au c ou ch a nt , à la diftance de trois ou quatre pieds.
C e s pieds ayant leurs feuilles difpofées en éventail
, il fera bon de les planter de manière q u'ils
préfentent tous leur face au fo le il, afin q u'ils
s ’ombragent réciproquement ; car il paroît qu’ils
aiment l’ombre & la fraîcheur. De s arrofemens
leur fe ro n t , fans doute, que que fois avantageux »
mais s ’ils font dans un bon rcrrein, il eft probable
qu’ils ne feront jamais nécefiaires.
Comme on ne peut guère compter fur une récolte
de plus de quatre feuilles de Phormion par
a n , par chaque p ie d , il faudra d ’abord une culture
fort étendue pour p ouvoir établir une fabrique
; mais bientôt chaque propriétaire en plantera
quelques pieds dans fes terreins perdus , & en vendra
les feuilles aux fabricans. So us ce rapport de
l’emploi des terreins perdus, cette plante peut devenir
un moyen incalculable de richeffe pour les
pays de petite culture.
D e u x ou trois binages pendant l’été & un labour
d’hiver feront , fans doute , toute la culture
que demandera le terrein. A u bout de trois ou
quatre ans on donnera des engrais , & au bout de
dix à douze on détruira la plantation pour la p o r ter
ailleurs. Voyei Assolement.
Les naturels de la Nouvelle-Zélande emploient
un moyen très-lent & fort fatigant pour ifoler les
fibres des feuilles du Phormion 5 ils raclent les
feuilles des deux côtés avec une coq u ille , de manière
à enlever leur épiderme & une partie de
leur tiflfu cellulaire 5 enfuite ils la divifent en lanières
q u'ils tordent & battent dans l’eau pendant
long-tems pour enlever le refte du tiflu cellulaire.
C e s procédés feroient trop coûteux en Europe
pour y être mis en ufage $ auffi M . Faujas de Saint-
Fon d , à qui on doit la première bonne figure de
c^tte plante & un très-bon M ém o ire fur fon hif-
toire , fa culture & fes ufages, M ém o ire imprimé
dans les Annales du Muféum, a-t-il cherché à les
fuppléer par une opération chimique, & il a réuffi
au premier effai.
c< L e décrufage de la foie , d i t - i l , dont le but
& fixés, au moyen d’un corps p efa nt , au fond
d’une chaudière oblongue q u'on remplit d’eau,
dans laquelle on fait diftoudre trois livres de favori
eft de débarraffer ce tiflj précieux d’une fubftance
gommo-réfineufe, qui voile fon éclat & ternit fa
blancheur, m’a fuggéré l’idée très-fimple & tres-
naturelle d’appliquer la même opération au Phor- j
mion. '
93 V o ic i comme j’ai agi:
» J’ai recueilli, à la fin du mois de feptembre ,
vingt-cinq livres de feuilles, que j’ài l’ai fié fe faner
pendant dix à douze jours à l'ombre , j’ai
enfuite divifé chaque feuille en quatre lanières,
à l’aide de la pointe d’un couteau , & j’ai difpofé
ces lanières en faifcéaux, chacun d’une quarantaine
, difpofés dans leur fens naturel, c’èft-à-dire,
les pointes tournées du même c ô t é , afin de pouv
o ir les lier fortement par ces pointes avec de la
ficelle. T o u s ces faifcéaux font difpofés en ordre
: on fait bouillir l'eau pendant cinq heures.
Ap rès que l’eau eft allez refroidie pour y tenir la
main , on enlève fucceffivement les faifcéaux, on
en exprime le parenchyme d if io u s , en les faifant
paffer, la pointe en h a u t , dans la main fortement
fermée j puis on les lave en èau courante , en faifant
attention de ne pas mêler les fibres.
» La belle fil alfa que j’ai obtenue par ce moyen
a été féchée à l'om b re , & employée à faire des
cordes qui paroilïent excellentes, & que j’ai ex-
pofées dans une des galeries du Muféum d’hiftoire
naturelle. »
Je ne puis que remercier , au nom des amis de
la profpérité nationale, M . Faujas de Saint-Fond,
des efforts qu’il fait pour achever de naturaliser
en France cette plante qui peut un jour tant influer
fur notre induftrie- Peut-être les toiles qu’on
en fera feront-elles inférieures en fineffe à celles de
chanvre , & encore pliîs à celles de lin , mais elles
feront moins coûteufes & plus durables. Certainement
les cordages pour la m a rin e fa b r iq u é s avec
ces fibres, feront plus fo rt s , plus durables & à
meilleur marché que ceux de chanvre, avantages
immenfes, & dont on ne peut calculer les réful-
n t s pour la diminution des naufrages, & par con-
féquent pour la confervation de la vie des marins &
des richeffes territoriales & induftrielles. {Bose.)
P H O S P H O R E : fubftance analogue au S o u p r e ,
mais qui s’enflamme fans le contact d’un corps em-
brâfé, & qui forme,avec l’oxigène, un acide différent
du fulfurique.
O n retire l’acide phofphorique des os des animaux
5 les plantes en contiennent auffi.
L e s cultivateurs ne font pas dans le cas de faire
ufage du Phofphore. Par fon moyen cependant on
peut, en l’enfermant dans un flacon , mettre le feu
aux allumettes : de là le briquet dit phofphorique, qui
a été à la mode pendant quelques années, mais
que fon haut prix & fes inconvéniens ont fait abandonner.
( B a s e .)
P H R É N É S 1E D E S A N IM A U X . Voy. R a g e .
P H R Y M A . P h r ym a .
Plante vivace de l’Amérique feptentrionale,
q ui feule forme un genre dans la didynamie an-
giofpermie & dans la famille des Perfannées,
genre qui eft figuré pl. y 16 des llluftrations des
genres de L ama rck , mais que^ nous ne poffédons
pas dans nos jardins , quoique j’en ai apporté beaucoup
de graines..
Je ne parlerois pas davantage de cette plante
fi elle n’o ffroit un phénomène phyfioîogique remarquable
, que j’ai obferyé le premier , & <lu8
je crois bon de rapporter ici. ^
Lorfque le Phryma- eft en vie , fa tige offre, un
peu au-deffus de chaque paire de feuilles, un
flement o b lo n g , o ù la tige eft fufceptîble de fe
plier prefqu'à angle droit fans aucun inconvénient}
elle fe relève enfuite toute feule, mais avec une
telle lenteur, qu’il lui faut une heure pour redevenir
parfaitement droite. Après la defliccation,
la place de ces renflemetis eft indiquée par une
plus grande diminution de fon diamètre que celle
de celui de la tige.
Je n’ai pu reconnoître , ni fur le vivant ni fur le
fec, quelle étoit la caufe de ce phénomène.
( Bosc. )
P H R Y N E . P h r y n ium .
Plante de l’In d e , qui feule forme, dans la mo-
nandrie monogynie, un genre voifin des Ponte-
deres , avec lefqusls elle a été ci-devant placée.
C'eft le Phyllodes de Loureiro. Ses feuilles font
acides & fe mangent. N o u s ne poffédonspas cette
plante en Europe. ( B o s c .)
P H T H I S IE P U L M O N A I R E : maladie du poumon,
à la fuite de laquelle le plus fouvent il fe
détruit en plus ou moins grande partie par la fup-
puration, ou plus rarement il diminue (le volume
par le deffév.hement.
Cette maladie affeéte tous les animaux do-
mefiiques, même les volailles } elle reconnoît un
grand nombre de caufes, dont la plus commune
eft l’inflammation du poumon. Il p a ro ît , par quelques
obfervations faites fur les vaches, chez qui
elle eft très-commune , & chez qui on l’appelle
P o m m e -l i e r b ( voye£ ce m o t ) , q uelle eft
parmi eux , comme parmi les hommes , quelquefois
héréditaire ; elle s’annonce par la maigreur ,
la trifteffe , le d égoût, une toux fèche , un affoi-
bliffement toujours croiflant.
U n air p u r , une nourriture adouciflante , des
travaux modérés , l’emploi des fudorifiques &
des narcotiques , peuvent prolonger la vie d’un
animal attaqué de Phthifie pulmonaire} mais il
n’y a pas moyen delà guérir radicalement. E n con-
féquence il vaut m ie u x , dès qu’on a reconnu la
maladie dans un boe u f , dans une vache, dans un :
mouton-, dans une volaille , tuer l’animal &r en .
manger la chair, qui n’eft nullement mal-faifante, ;
que de chercher à le conferver par un traitement
luivi. V o y e pour le fu rp lu s , au mot P o m m e -
l ie r e . ( Bo s c . )
P H Y L Â . P h y z a .
Plante annuelle, originaire de la- Cochinchine
qui feule forme , dans la tétrandrie monogynie ,
Un genre fort voifin des Protees & des Allion
s . Voye% ces mots.
. Comme elle ne fe cultive pas dans nos jard ins,
je n’ai rien à en dire de plus. ( B o s c . )
P H Y L ID R E . P k y l id r u m .
Plante vivace qui c roit à la C o c h in ch in e & qui
feule conftitue un genre dans la monandrie monogynie.
.On ne la cultive pas dans nos jardins} ainfî je
ne puis rien en dire de plus. ( B o s c . )
P H Y L IQ U E . P h y l i c a .
Genre de plante de la pentandrie monogynie Sc
de la famille des Rhamnoides , dans lequel fe placent
vingt-huit efpècés, dont plufieurs font d’un
afpeél fort agréable & fe cultivent dans nos orangeries.
II eft figuré pl. 11 7 des Llluftrations des
genres de Lamarck.
Pfpèces.
1. L a Phylique à feuiiles de bruyère, vulgairement
bruyère du Cap.
Phylica ericoides. Linn. D u C ap de Bonne-
Efpérance.
2. La Phylîqüe à petites fleurs.
Phylica parvifiora. Linn. D u C ap de Bonne»
Efpérance.
3. La Phylique brunioïJe.
Phylica brunioides. Lam. I? D u C ap de Bonne-
Efpérance*
4. L a Phylique ftipulaire.
Phylica ftipularis. L inn. f) D u C ap de B onne-
Efpérance.
5. La Phylique axillaire.
Phylica axillaris. Lam. f) D u Gap de Bonne-
Efpérance.
6. L a Phylique à feuilles de romarin. "
Phylica rofmarinifolia. Lam. f) D u C a p de
Bonne-Efpérance.
7. La Phylique bicolore.
Phylica bicolor. L in n. D u C ap de B o n n e -E f pérance.
8. La Phylique âpre.
Phylica fr igo fa . Berg, D u C ap de Bonne-
Efpérance.
9. La Phylique plumeufe.
, Phylica plumofa. Linn. T? D u C ap de B onne-
Efpérance.
10. .La Phylique pubefeente.
Phylica pubefeens. Lam. T? D u C ap de Bonne-
Efpérance.
' 11. La Phylique luifante.
Phylica nidda. Lam. f) D u C ap de B on n e-
Efpérance.
12. La Phylique calleufe. '
Phylica fquarrofa. A it. T? D u Cap de Bonne-
Efpérance.
13. L a Phylique à feuilles de buis.
Phyli&a buxifolia. Air. D u C a p de Bonne-
Efpérance.
14. La Phylique en coeur.
Phylica cordata. L inn. D u Cap de Bonnes
Efpérance *