
3 2 4 M E T
tems , fur des pots remplis de terre de bruyère ,
pots qu'on place fur couche & fous chaflàs, & dans
lefquels on entretient une humidité confiante. Je
dis fur des pots, parce que, fi elles étoient recouvertes
feulement d’une ligne d’épaiffeur de terre,
elles ne lèveroient pas. On rentre ces pots dans 1 orangerie aux approches de l'hiver. Le printems
fuivant, on fépare le plant qu’elles ont fourni, &
on le met feul à feul dans d’autres pots, qu’on
place encore, pendant quelques mois, fur couche
& fous chaflis, après quoi on le traite comme les
vieux pieds.
Les marcottes des Métrofideros fe font, chez
les amateurs, eh toutes faifons ; mais mieux au
printems, dans de petits pots & en l'air. On recouvre
ces pots de moufle, & on les arrofe dès
que leur terre commence à fe deflecher, c’eft-à-
dire, très-frequemment. Les cultivateurs qui fpé-
culent fur la vente inclinent au printems, fous un
chaflis garni de terre de bruyère, un ou plufieurs
pieds, en les laiflant dans leur pot & en couchant
en terre toutes les extrémités des rameaux, de
manière qu ils ont ,’en automne, une grande quantité
de pieds qu’ils féparent de leur mère, laquelle
eft relevée, rentrée dans l'orangerie, où elle
pouffe, l’année fuivante, de nouvelles branches,
qui feront également marcottées lorfqu elles auront
acquis la longueur convenable. Les jeunes
marcottes font enfuite mifes feule à feule dans des
pots, & placées fur une couche à chaflis, où elles
reftent jufqu à ce qu’elles foient bien reprifes ,
puis on les rentre dans l’orangerie.
On fait les boutures des Métrofideros dans des
pots, fur couche & fous chaflis. La plupart réuf-
ffijëlÿÇl lorfqu on choifit le moment convenable,
c eft-à-dire, celui où ils entrent en végétation, &
qu’on les recouvre d’un entonnoir de verre qui concentre
ure chaleur humide & permanente autour
d’elles. On en met un certain nombre dans Je même
pot, qu on rentre dans l’orangerie aux approches
des gelées. Au printems de l’année fuivante, on les
ifole dans d’autres pots, qu’on remet encore quelque
tems fur la couche à chaflis pour les faire reprendre,
& on les réunit enfuite aux vieux pieds.
« Tous les Métrofideros de plus d’ un an font chaque
printems placés dans un lieu abrité des vents
froids & de la trop grande chaleur du foleil. On
les arrofe fréquemment pendant l’été, mais peu
pendant l’hiver. Comme ia plupart des arbres de
leur pays natal, ils s’élancent généralement plus
qu il ne feroit a defirer 5 de forte que, quand ils
font arrivés à une certaine hauteur., ils perdent
une partie de leurs agrémens, & on ne fait plus où
les placer. Le tranchant de la ferpette ne les touche
prefque jamais fans inconvénient j aufli faut-il
les ménager fous ce rapport. Vers le milieu de
reté, Iorfque leurs fleurs font paffées, on les: met
dans un plus grand pot, & on leur donne de la
nouvelle terre 5 car ils font très voraces. Enfin,
Iorfque les gelées font arrivées, on les rentre dans
M E T
\ l’orangerie. Là, on veille à ce qu’ils ne foient n
i arrofes fans néceflité abfolue, & à ce qUe L,
j feuilles ne chanciflent pas. C’eft pour éviter
j dernier inconvénient que j’ai dit que la ferre tem
| peree leur valoit mieux que l’orangerie. ( B o s c !
METTRE A FRUIT. La plupart des arbres
. comme les animaux , arrivent plus ou m0in<
| promptement à la puberté, c’ell-à-dire à i-l
! poque où leurs organes .font allez développés
donner leurs fruits. r '
j Ceux qu’on appelle fpécialement f r u it ie r s en
Europe, c’eft-a-dire, les poiriers, les pommiers
| les cerifiers, les pruniers, & c ., ne parvienneni
a ce point qu au bout d’un affez grand nombre
, d années, douze ou quinze au moins pour les
J premiers lorfqu’ils font abandonnés à la nature
j & l’homme eft impatient de jouir 3 il a donc dû
| chercher les moyens d’avancer cette époque. &
I il les a trouvés.
j Ainfi, il a remarqué qu’un arbre planté dan»
j un mauvais terrein, un arbre qui a fouffert dans
! *es Prei™ères années, un arbre dont on enlève les j feuilles, dont on gêne la végétation par la cour-
j bure , la demi-caffure, la ligature, l’incifion annulaire
de fes branches,. fe mec plus prompte-
| ment a fruit que les autres.
I r ^ ais c0e font fes variétés naturellement plus
f roi blés, & greffées fur des variétés ou des efpèces
. egalement foibles, fur lefquelles on compte le plus
pour avoir promptement des fruits. Ainfi, lepoi-
j rier venu de pépin de poire fauvage ne donne
j du fruit qu’au bout de vingt ans 5 le poirier provenant
de pépin de poire améliorée en donne,,
comme ;e l’ai déjà indiqué , après quinze ans j ce
dernier, greffe fur lui-même,après dix ans* greffé
fur le coignaflier, à cinq ans, & quelques variétés,,
comme la bergamotte de Pâques, le doyenné, Je
beurré, la fécondé année de la greffe. Souvent
ceruines variétés de pommes, comme la creflane,
greffees fur paradis, donnent du fruit l’année
j même de leur greffe, tandis qu’elles n’en eulfent
f donne que dix ans plus tard fi elles avoient été
| greffées fur franc.
| Mais ces arbres, qui donnent du fruit fi hâti-
I vement, vivent peu long-tems, parce que la>
| force de végétation, qui devoit d’abord étendre
j les racines & les branches, fe perd à les reproduire,
& ce n’ell qu’artificiellement qu’on les con*
ferve au delà de huit à dix ans.
Cette circonfiance doit donc, faire defirer que
leur multiplication ne foit pas trop confidérablej
car, quel que foit leur mérite fous le& rapports
de 1 intérêt général, ils cèdent néceffairementà
ces arbres féculaires qui produifent tous les ans,
ou tous les deux ans, des charretées de fruits.
Les arbres fe m e tte n t à f r u i t Iorfque l’art n'a pas
agi 5 ils font mis à fruit quand on les force d'en
produire plus tôt.
Je donnerai,. à chaque article des arbres fini-
M E U
I . jes indications néceffaires pour les faire met-
■ lie a fruit- ( B o s c .)
M É T ü R E , Toÿfï Mix tü r e .
meUBLE. Une terre meuble elt celle dont
les molécules font naturellement peu liées en-
tr'elles, ou qu’on a très-divifëe par les labours.
. Voyji Labou r .
Cette forte de terre elt avantageufe, en ce
quelle permet aux racines de pénétrer plus facilement}
elle eft défavantageufe, en ce qu’elle laifle
paffer ou évaporer trop rapidement l’eau des
^Lorfqu’on peut arrofer à volonté, une terre ne
peut donc jamais être trop meuble.
Y 11 eft, au refte, des plantes qui demandent une
terre plus meuble que les autres.
C’eft parce qu'elle eft extrêmement meuble r
que la terre de bruyère eft fi précieufe pour élever
quantité d’arbuftes à racines menues. V o y e [
\ Tbrre. ( BosCu ) MEULE. Ce font des tas de gerbes de céréales
, de foin ou de paille, qu’on établit dans
la campagne, ou mieux autour de fon habitation,
faute de greniers ou de granges d’une capacité
fuffifante pour pouvoir les ferrer.
Il y a aufli des Meules de foin qui ne font que
temporaires, c’eft-à-dire, qu’on élève le foir,.
lorfqu'on craint la pluie pendant fa defliccation
& qu’on détruit le lendemain matin,.Iorfque cette
crainte eft paflee.
Les Meules de céréales, qu’on appelle aufli Gerbiers , fe conftruifent de différentes manières
plus avantageufes les unes que les autres,
& dont je dois parler avec quelques détails.
La manière la plus fimple & la plus générale de
conflruire les Meules de céréales, furtout les
Meules à blé, qui font les plus importantes, eft
d’applanir un efpace circulaire dans le voifinagede
la maifon, de l’entourer d’un fofle d’un pied de profondeur,
à parois perpendiculaires qui empêchent
les eaux pluviales de fe porter vers la M e u l e &
dans lequel tombent les rats, les fouris, les campagnols
, les mulots & les infeéles qui tentent d’en
approcher} d’en bien battre le fol3 de le couvrir
d’un lit de fagots ,. furmonté d’un lit de paille ,
fur lequel on difpofe circulairement les gerbes,
les épis en dedans, en éloignant chaque tour du
centre jufqu’à ce qu’on foit arrivé à environ fix
preds de haut, & enfuite en les rapprochant juf-
^u?.c® fl110 les gerbes oppofées fe recouvrent à
moitié. Le milieu eft également rempli de gerbes
difpofées de même. Il en réfulce deux cônes tronqués,
oppofés par la bafe, dont l’inférieur eft plus
court que le fupérieûr. Ce dernier fe recouvre
enfuite de paille , pofitivement comme une mai-
len,. & par-là fon intérieur, ainfi que celui de
1 autre, eft mis à l’abri de la pluie.
Les dimenfions des gerbiers varient beaucoup}
c èit pourquoi je ne les indique pas j cependant je
irai quon fabrique, dans quelques cantons, de
M E U
petites Meules provifoires, deftinées à donner
moyen, au bié de fe deflecher lentement, & que:
ces Meules s’appellent Moy a tt es .
Elever une Meule à blé, folide & régulière r
n’efl pas une chofe facile j ce n’eft que par l’habitude
qu’on y parvient conftamment 3 aufli, en
tout pays où ôn en voit, fe confacre-t-rl à leur
conflruétion des hommes qui fe font payer aflez
cher , & malgré cela il n’y en a pas moitié fur
lefquelles il n’y ait rien à redire au moment où on
les démonte.
Mais les rats, les fouris , les campagnols , les
mulots entrent facilement dans l ’intérieur de ces-
fortes de Meules, & y caufent des ravages extrêmement
grands 3 mais l’humidité de la terre entre
également dans fes couches inférieures 5 mais celle
qui exifloit dans les gerbes au moment de leur
entaffemenc ne peut fe difliperj mais l’eau des
pluies peut y pénétrer à travers leur couverture
foit parce qu elle a été mal faite, foit parce qu’elle
a été dérangée par Tes vents.
Pour affaiblir ces inconvéniens, on a imaginé-
plufieurs moyens : comme d’établir la Meule fur
des madriers élevés d’un pied au-deffus de la* fur-
face de la terre, fur un maflif de maçonnerie dont
les bords fupérieurs faillirent de quelques pouces j.
comme de conferver au centre de la Meule un
courant d’air au moyen de fagots fuperpofés les
uns aux autres dans leur longueur, ou de perches-
formant un cercle 3- comme en les couvrant d’un-
toit de toile, de planches , de tuiles, &rc.
C ’eft dans le nord de l'Allemagne, en Hollande
& en Angleterre, qu’il faut fe tranfporter pour
voir des Meules conftruites d’après ces principes f
; car elles ne fe voient en France que chez quelque^
cultivateurs riches & inftruits. Il faudra bien cependant
que tous en viennent là 3 car la construction
des granges eft extrêmement coûteufe aujourd’hui
, par fuite de la rareté des bois.
? Les fagots , pour entrer dans la eompofition;
d’une Meule à courant d'air, doivent être fort fecs
& formés d’épines ou autres efpèces dont les branches
laiflent beaucoup d'intervalle entr elles.-
Les perches qu*on leur fubftitue ne peuvent"
être en moindre nombre que celui de trois, & doivent
être bornées à celui de fix. On les lie de dif-
tanceeudiftance les unes avêc les autres, au moyen1
de traverfes ou de cercles fixés paj de l’ofier.
Les toits doivent être portés fur trois, quatre
ou cinq mohtans, & de deux à trois pieds au
moins plus larges que la Meule. Quelquefois on
les rend mobiles * pour pouvoir les abaiflfer à me-
fure que la Meule fe démolit, & alors il faut qu’ilt-
foient fort légers.
Il eft à defirer que ces Meules à toit mobile t Ék
en ufage en Hollande, foient introduites en France
de préférence aux autres 3 car leur fupériorité eft.
indubitable.
Lorfque l’on donne un toit aux Mèulè», au liet*
de la forme de deux cônes tronqués oppofés par