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dans nos bois , furtout dans ceux des montagnes> \
ainfi que l’Oxalide corniculée & l'Oxalide d’Amé-
lique,fe' contentent ce la pleine terre, pourvu ,
h première furtout, qu'elles foient tenues à l'ombre.
Elles ne demandent aucun foin particulier :
toutes les autres exigent" l'orangerie , la terre de s
bruyère & des arrcfèmens fréqusns pendant qu’elles
font en végétation. Parmi elles, la plus cultivée e(l
l'Oxalide veificolore, dont la fleur, d'un blanc pur,
bordé dé rouge-vif, eft fi éclatante. Les Oxalides
pourpre, à quatre folioles & à grandes fleurs,
loin auflrfort remarquables. On les multiplie par le
(omis de leurs graines dans des pots fur couche'&
fous châfiis, & par déchirement des vieux pieds
pendant qu’elles font en repos. Comme beaucoup
ont les racines tubéreufes , cette opération devient
très - facile, furtout lorfqu’on ne la fait, & on le
doit toutes les fois qu'il n’y a pas urgence, que
tous les. deux & même tous lés trois ans. Il fuftk de
changer leur terre tous les deux ans, car elles l’é-
puifent peu. La plupart fleuriffent à la fin de l'hiver,
c'elt-à-dire, en février, & demandent alors d'être
placées près des jours pour s’épanouir, ce qu'elles
ne font que lorfque le foleil brille, elles gagnent
même à être placées fous un châfiis plus élevé.
Les tubercules de l'Oxalide tubéreufe fe mangent
au Chili, & font exceliens cuits, au rap-
>ort de Molina. J'ai trouvé paffables ceux de
'Oxalide violette , que j'ai goûtés pendant mon
fejour en Caroline. Il eil probable que ceux de
beaucoup d'autres du Cap de Bonne-Elpérance
font également fufceptibles d’ être employés à la
nourriture de l'homme.
L'Oxalide ofeille fe mange conæne l ’ofeille
dans les montagnes de l'eft de la France , où elle
elt connue fous le nom d ’ofeille de bûcheron. J'en
ai fouvent fait fervir fur ma table, mêlée avec
moitié de bette-poirée ou de belle-dame, car fon
acidité eft très-forte ; ainfi adoucie , elle eft plus
agréable au goût que l ’ofeille des jardins. On la
fubftitue avec avantage à cette dernière dans les
maladies putrides , & lorfqu'il s'agit de rafraîchir !
le fan g. C'eft d’elle qu'on r. tire, en Allemagne & !
en Suiffe, le fel d'ofeille d'ufage en médecine, ;
& fi employé dans l'art du dégrai fleur pour en- ■
lever les taches d-encre & de rouille.
Pour fair* le fel d’ofeille, on coupe les feuilles
de l’Oxalide ofeille au moment où fes fleurs s'épanoui
fient ; plus tôt ou plus tard , elles donnent
moins de lel. Ces feuilles , apportées à lamaifon,
font de fuite pilées dans un mortier de b o is , &
leur jus exprimé, mis dans un baquet également
de bois, où , au bout de deux à trois jours, plus
ou moins, félon la chaleur de la faifon , le fel fe
çrifiallife.. Lorfqu'il ne fe forme plus de crifhux,
on met dans la liqueur un peu de potafie purifiée,
ë: il s'en précipite de nouveaux. On compte ordinairement
fur cinq livres de fel par chaque cent
livres de feuilles.
Il eft à defirer que les habiwns des montagnes
o |
de l'eft Si du centre de la France , où cette plante I
eft fi abondante, fe livrent à la fabrication dufe[ I
qu'elle fo m it , & qu'ils enlèvenc aux é tr a n g e r s I
les bénéfices du petit commerce auquel il donne
-lieu.
Je ne doute pas que l'Oxalide corniculée, qu'il I
eft fi facile de cultiver partout, & qui ne craint
pas le foleil, ne puiffe être avantageulernent fubû
tituée à la précédente pour cette fabrication. Les |
terres les plus labloneules font celles où elle prospère
le mieux. ( B o sc .)
OXIDES : combinaifon de l'oxigène avec les !
métaux & quelques autres corps.; Voye\ le Die. !
tionnaire de Chimie.
Je ne dois parler ici des Oxides que parce que,
i ° . le fe r , le cuivre & le plomb , dont on fait fi
généralement ufage dans l'économie agricole,
s'oxident par le feul concaét de l’air, aidé de l’humidité
, & qu'il eft fouvent néceflaire & toujours
avantageux de les en garantir j i ° . parce que ceux
des deux derniers de ces métaux font de violens
poifons, contre l'effet defquels il faut fe tenir
conftamment en garde. Voye^ Fe r , Plomb,
C u iv r e , R o u i l l e ù V ert-de-g r is .^
Les matières greffes, qui elles-mêmes s’oxident
& deviennent rances, favorifent beaucoup 1 oxi-
datiôn du cuivre & du plomb; ainfi il ne faut pas
en laifft r féjourner dans des vafes de ces deux
métaux ; il ne faut pas davantage lè faire dans les
; vafes de terre groftîère, verniilés, ce vernis étant
l-s verre de l’Oxide de plomb , & étant difiolubie
j par eux. if
Pour garantir le fer des inftrumens aratoires de
la rouille, il faut le peindre à l'huile ou le gou-
droner.
Pour garantir les vafes de cuivre du vert-de-gris,
on les couvre à l’ interieur d’ une couche d'étain j
c'eft ce qu’on appelle les étamer.
Souvent on peint les boiferies, les treillages,
les inftrumens d’agriculture en bois , en gris, en
jaune, en rouge & en vert. Dans la première de ces
couleurs il entre fouvent de l'Oxide de plomb}
dans les deux fuivantes , toujours , .& dans la dernière
, toujours de l’Oxide de cuivre. Je dois
prévenir les cultivateurs que s’ils font chauffer
leur four avec des bois ainfi peints, ils doivent
être alfurés que le pain qui en fortira fera em-
poifonné. ( Bosc. )
OXYBAPHE. Ox y b a p h a .
’ Genre de plante établi par L h é r i t i e r& (1,J*
renferme une demi-douzaine de plantes qui fe i'aP'
prochent infiniment des Nic t a g e s , avec lefqueis
il a même été réuni. On l’ a auflâ appelé CalY-.
ménie.
Efpeces.
i . L ’O x y b a t h e v ifq u e u fe .
Oxybapha vifeofa. Lhéritier. 2f Du Pérou.
J J J 2 , l ’O x y b a ph *
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2. L’Oxybaphe à feuilles ovales.^
Oxybapha ovata. Ruiz & P a v . 2(. Du Pérou.
2. L’Oxybaphe à rameaux écartés.
Oxybapha expanfa. Ruiz & Pav. 2f. Du Pérou.
4. L’Oxybaphe à tige couchée.
Oxybapha proftrata. Ruiz & P a v . "if Du Pérou,
c. L’Oxybaphe à fleurs en corymbe.
Oxybapha corymbofa. Cava.n. 2f De la Nouvelle-
Efpagne.
6. L’Oxybaphe à fleurs ramnffées.
Oxybapha aggregata. Cavan. if De la Noiivelle-
Efpagne.
Culture.
La première & les deux dernières fe cultivent
dans les écoles de botanique. On les fème dans
des pots remplis de terre à demi confiftante, pots
qu’on enfonce jufqu'à leur bord dans une couche
nue, lorfque les gelées ne font plus à craindre,
c’eft-à-dire, à la fin d’avril. Quand le plant qui
eft provenu de ces graines a acquis deux d trois
pouces de haut, on le repique feul à fé a l, en
partie en pleine terre , à une expofîtion chaude,
en partie dans d’ autres pots qu’on place à la même
expofition. Les pieds en pleine terre gèlent après
avoir donné de bonnes graines ; les autres fe rentrent
dans l ’orangerie aux approches des froids ,
& fleuriffent de nouveau l’année fuivante.
Ces plantes demandent peu d'arrofemens , du
refte fe conduifent comme les N ic t a g e s . Voye^
ce mot.
OXYCARPE. Ox y ca r pus .
Grand arbre de la Cochinchine , qui , félon
Loureiro, forme feul un genre dans la polygamie
monoéçie. Ses fruits font gros comme une pomme,
& fe mangent.
Cet arbre n’exifte dans aucun jardin d’Europe ,
& je ne puis en conféquence m’étendre plus longuement
fur ce qui le concerne. ( Bosc. )
OXYCÈRE. O xy c e ros .
Genre de plante établi par le même Loureiro,
dans la pentandrie monogynie, & qui paroît fe
rapprocher beaucoup des Psychotres & des
Rondelettes. ( Voyez ces deux mots.) Il renferme
deux efpèces, dont aucune n'eft cultivée
dans nos jardins. ( B osc. )
OXYCOQUE. O x r co cu s ►
Genre établi pour placer quelques efpèces d’Ai-
Rîlles à tiges rampantes Ôc à fleurs prefque po-
typétales. Voye^ ce mot.
OXYGENE : principe qui joue un grand rôle
dans la nature , mais qu’on ne peut connoître que
par fes propriétés, parce qu’à raifon de fa grande
Agriculturel Tome V.
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affinité avec les autres corps, on ne peut jamais
l'obtenir ifolé.
Sa combinaifon la plus (impie eft celle avec la
calorique , d’où réfulre le gaz Oxygène , qu’on
appel oit jadis air v ital, parce que lui feul entretient
la vie dans les animaux; air déphlogiftiqué „
parce que c’eft lui qui fait perdre leurs propriétés
aux métaux expofés au feu ou mis dans des acides,
& c . Il entre pour plus d'un quart
dans l'air atmofphérique, & pour plus- des trois
quarts dans l'eau ( o ,% ) : fans lui il ne. peut y
avoir de refpiration ni de combuîlion.
Comme le leéteur trouvera à l ’article O x y g
è n e du Dictionnaire de chimie, l'expofé de toutes
les connoiffances actuellement acquifes fur l’Oxygène
confidéré chimiquement, je dois me borner
ici à donner un apperçu du rôle qu’il joue dans
l’aéle de la vie animale & végétale.
C ’eft,comme j ç l ’ai annoncé ci-deffus, l ’Oxygène
contenu dans l'air qui entretient, au moyen
de la refpiradon, la vie dans les animaux. Par
cette dernière opération il paffe dans le fang &
lui donne cette chaleur vivifiante, fans laquelle
nous ne pourrions exifter.
Si l’homme & les animaux fouffrent d’abord ,
& enfin meurent dans un efpace refferré où l’air
ne peut fe Tenouveler , c'elt qu’ils confomment
l’Oxygène renfermé dans cet efpace ; ils meurent
par la même caufe , lorfqu’on les étrangle ou
qu'on les noie ; s'ils ne peuvent vivre dans les lieu*
remplis de gaz azote, de gaz acide carbonique,
c'eft parce qu’il n'y a pas d'Oxygène, ou qu'il
n’eft pas libre ; s’ils font expofés à plus de maladies
dans le voifinage des marais, des voiries,
dans les maifons-& les écuries mal-propres, Arc. ,
c'eft que l'air qu'ils refpirent en contient moins
qu’à l'ordinaire.
Il eft donc de première importance pour les
cultivateurs, lorfqu’ilsfont dans le cas de b âtir,
de choifîr un local en bon air, de donner une
grandeur raifonnable aux pièces 8 de leurs bâdmens, c de les entietenir dans un état confiant de proÉpreté.
Voye£ Marais, Habitation rurale, curie, Étable, Bergerie.
Mais fi les animaux en refpirant, fi les bois
en brûlant » fi les métaux en s’oxidant, 8fc. ,
confomment tant d'Oxygène , comment l’air en
contient-il toujours à peu près la même quantité?
D’où vient celui qui remplace la partie journellement
enlevée ? Des végétaux vivans ; & en effet
il a été reconnu que les feuilles des plantes l'exhalent
pendant le jour.
Voici comment on a été conduit à cette découverte.
Ingenhouze, phyficien allemand, ayant mis des
feuilles dans l ’eau , au fo le il, & les ayant recouvertes
d’une cloche , s'apperçut qu’ il en fortoic
beaucoup plus de gaz Oxygène qu'elles ne dévoient
contenir d’air atmofphériqu&î ce qui le con-
duifit, ainfi que Sennebier & autres, à faire de