
P lante s m a r in e s . Quoique ce nom fe donne
vulgairement aux Plantes qui croifient dans les fols
Talés des bords de la mer, ainfi qu'à celles qui vivent
dans la mer même, on doit | à raifon de la grande'-
d fference d'organifation qui exifte entr’ elles , «
l'appliquer exclufîvement à ces dernières, & ré-
ferver i’appellàtion*. peu employée-, de Plantes
■ maritimes pour les premières.
Les genres qui conftituent les véritables Plantes
marines fe réduifeni aux V arec s ( ou fucus) * aux
U lves & aux Go n fer v e s . Voyeç ces mots.
La réunion des nombreufes efpèces de ces genres
porte, chez les cultivateurs des bords de la
mer, qui les emploient, foie à fumer leurs terres,
foit à en retirer de la foude, les noms d’ALGUE ,
-Va r e c , G oémon. Voyez ces mots. ( Bosc. j
PLANTEUR. Dans nos colonies, ce nom s'applique
aux propriétaires cultivateurs. En France,
il indique, ou celui qui plante au moment même,
ou celui qui a le goût des plantations} ainfi on dit:
voilà un Planteur qui procède félon les règles}
M. un tel eft un grand Planteur.
PLANTOIR : morceau de bois rond, d’environ
un pouce de diamètre, & de moins d’un pied de
long, dont une des extrémités eft pointue, &
dont l’autre eft ordinairement recourbée, lequel
fert à faire dans la terre des trous propres à recevoir
le jeune plant des a rb r e sd e s plantes potagères
& des fleurs qu'on veut cranfplanter.
Le bois le plus dur doit être préféré pour un
Plantoir, parce qu’il s'émoufle & fe dépolit moins:
c eft ordinairement de poirier ou de pommier
.qu'ils foht faits} le chêne & le frêne y font également
propres. Sa groffeur varie félon la force du
plant qu’on fe difpofe à planter} fa pointe eft
quelquefois revêtue de fer ou de cuivre. La courbure
dé fa partie fupérieure doit être telle que la
main l'embraflant, puiffe exaélement s’appliquer
deffus. Cette difpofîtion fe trouve a fiez fouvent
dans les embranchemens des vieux arbres fruitiers ,
il n és 'agit que de lareconnoître. Lorfqu'elle manque,
lePlantoir eft tout droit avec une tête arrondie,
mais:alors fon ufagé eft plus lent &: plus fatigant.
Après avoir fait un trou avec le Plantoir, on y
met le plant, puis on enfonce de nouveau -, mais
-légèrement, fa pointe à côté de ce trou, & en la
rapprochant du plant, on ramène la «terre fur fes
racines, & la plantation eft.terminée.
: On ne peut nier que , par le moyen du Plantoir,
on expédie beaucoup les plantations} mais ces
plantations font-elles aufii bonnes que celles faites
.au moyen d elà pioche? La théorie dit que non,
& elle doit être crue. En effet, en enfonçant le
Plantoir, on tafle néceffairement la terre autour de
lu i ; or , toute terre taffee donne"plus difficilement
pafiage aux racines du jeune plant, aux eaux des
pluies ou des arrofemens , même aux gaz atmof-
phériques, & il en doit néceffairement réfulter
une moindre aétion végétative dans le plant. A
ces inçonvéniens il faut, a j o u t e r i ° . que le trou
ayant la" forme d’ un cône renverfé, les racines
inférieures du plant font toujours repliées, contournées
( voyez Pl a n ta t io n & Ra c in e s )}
i q. que>très- fou vê-nt le fond du trou forme par
le Plantoir n’eft pas rempli de terre par l'opération
qui fuit la mi fe en terre du plant, & que les
racines de ce plant trouvant un vide-, fe deflèchent
& périflent. Toutes ces confédérations font, d’autant
plus importantes, que la terre eft plus forte
ou moins labourée.
L’emploi du Plantoir eft, par fuite des progrès
des lumières, bien moins fréquent aujourd hui
qu’autrefois : on n’en voit plus dans les pépinières
bien montées, où toutes les plantations, même
celles des boutures, fe font à la pioche,, avec
prefqu'autant,de rapidité & plus de certitude, de
réuffîte. • " , - ;
Lorfqu’on veut planter des plançons de faille
ou autres, on a.des Plantoirs de la groffeur du
bras, & longs de trois pieds, quelquefois même
de fe r , qu’on enfonce avec un mailler. Gomme
on les emploie prefque toujours dans les terres
non labourées, leurs effets nuifibles font bien plus
marqués} auffi une grande partie des plançons
qu’on met en terre tous lès ans manquent-ils.
V oyez Pl an ço n . • .
Des voyageurs ont rapporté qu’ on piantoit le
blé dans quelques; parties de la Chine, & quelques
agriculteurs français & anglais ont effayé de
le faire. A cet effet, ils ont inventé un Plantoir
compofé, c’eft-à-dire ,qu'à une ou deux traverfés
fixées au bout d’ un manche de trois pieds de long,
ils ont mis jufqu’ à douze chevilles de deux pouces
de long, & écartées.d’autant., de forte qu’en
appuyant ces chevilles fur une terre labourée, on
fait douze trous à la fois. C e Plantoir ne s’emploie
plus. ( B ose. )
PLANT ENRACINÉ. Ce mot n’ a réellement
pas d’-autre -lignification que Plant, p.uif-
que tout Plant doit avoir des racines} cependant
on l’emploie affez fouvent dans .les pépinières ,
| fans que j’aie pu me former une opinion fur la
| véritable.acception qu’on lui donne. Vqyez Plant
& B o u t u r e . .
P LAN TULE . On donne ce nom à la partie de
la femence pour laquelle il y a lieu de croire;que
les autres exiftent, c’eft-à-dire , à celle qui, doit
devenir la racine & la tige lorfque la chaleur &
l'humidité auront mis en a&ion fa force végétative
} elle eft ordinairement placée à la bafe de cotylédons}
fa forme varie, beaucoup. Lorfqu’ elle
s’eft développée, la partie qui doit devenir racine
s'appelle la R adicule , & celle qui doit devenir
,1a tige fe nomme la Plumule. Vo y ez ces d ux
mots dans les Dictionnaires de Botanique -& de
Phyfio logie végetrale.
Les cultivateurs font rarement dans le cas de
confidérer ifolément la Plantule, attendu que
tous les phénomènes qu’ elle préfente, entrent dans
J’aéïe de la G e rm in a t io n . .Voy, ce mot. (.Bosc,)
PLAQUEMIN1EK.
PLAQUEMINIER. D i o s p y r o s ,
, Genre de plante qui renferme une trentaine
d’efpèces d’arbres, dont un eft indigène au midi
de la France, & un autre fe cultive en pleine
terre dans le nord. J’en parlerai en détail dans le
Dictionnaire des Arbres & Arbufies. (B o s e .)
PLATANE. P latanus.
< Genre de plante de la monoécie & de la famille
des Amentacées, qui renferme deux arbres de première
grandeur, qui fe cultivent en pleine terre
dans nos climats. Il en fera queftion dans le Dictionnaire
des Arbres & Arbufies. [B a s e .)
PLATE-BANDE. On donne ce nom à des pièces
de terre labourées, réparées les unes des autres
par des allées, & dans lefqudles on cultive des
Jégumes, des fleurs, des arbufies, & c . Voye?
P lan ch e , Jardin 6* Pa r t e r r e .
Le plus fouvent les Plates-bandes font bombées
dans leur milieu, & , pour empêcher la chute des
terres à la fuite des greffes pluies, bordées de plantes
annuelles, ou de plantes vivaces, où de plantes
ligneufes, ou de planches, ou de pierres, ou de
briqties.
Dans les jardins légumiers, les Plates-bandes en-
toqrent les carrés, longent les miws & font plantées
d'arbres fruitiers en coratr’efpaliers, en pyramides,
en quenouilles} rarement on y met des
légumes} on les borde de préférence avecl’ofeille,
le perfîl, le cerfeuil, la rocambolle, la chicorée
fauvage, la pimprenelle.
Dans les parterres on fubftitue à ces plantes
le buis, le gazon * les petits oeillets, la violette,
les pieds d’alouettes, la giroflée de Mahon, les
ftiticés, la camomille, l’hyffope, la lavande, & c .
Là , les Plates-bandes font plus bombées , & garnies,
dans leur milieu, d’arbuftes à fleurs & de grandes
plantes vivaces, & fur leurs bords , de petites
plantes annuelles, qu'on renouvelle félon les faisons.
Les plus employés de ces ar-btiftes & de ces
plantes font, dans le rang du milieu, les rofiers,
les althéas ,<les jafminsi le$ lilas, les obiers flériles,
les ifs , les aftères, les .verges-d'or, les aconits, les
alcées, les pivoines, les ifis , les matricâires , les
impériales, les lis, les hémérocales, les afphodèles,
les ornithogales, &cc. , & dans les rangs latéraux ,
lesancolies, les tagets, les zinnia, les pieds-d’a-
louettes,les marguerites, les oeillets, les alyffbns,
les pavots, & c. (voyez ces mots)} tantôt il y a
trois, tantôt cinq rangs de ces plantes. Les arbuftès
fe taillent en boule ou en buiffon , ordinairement
avec les cifeaux, mais beaucoup mieux avec la
ferpette. Les tiges des plantes vivaces fe coupent
dès qu’ elles ont fini leur floraifon, on n’y met en
place les plantes annuelles, qu’on élève à cet
effet dans un coin du jardin, que lorfqu’elles font
prêtes à fleurir.
Les Plates-bandes, foie des jardins légumiers,
foit des parterres, fe Jabourent-& fe fument tous
Agriculture. Tome V,
les hivers, & reçoivent au moins trois binages
pendant l’été ( dans les jardins très-foignés on leur
en donne jufqu’ à fix ).. Les plantes annuelles qui
s’y trouvent, font arrofées au be foin. On peut reprocher
à celles des jardins orné?, de n’être généralement
pas affez fumées pour la quantité de
plantes qu’on y place} ce qui fait que ces plantés
font maigres, jaunes, peu garnies de fleurs, &
ne remplirent pas par conféquent auffï bien leur
objet qu’ il feroic à defîrer. On peut auffi leur
reprocher la trop grande quantité de ces plantes,
qui fe nuifent réciproquement par leurs racines &
par leur ombre, & qui n’ offrent pas cette harmonie
de fituation & de rapport qui plaît tant au
coup d’oeil.
Comme les amateurs de fleurs veulent jouir &
faire jouir de l’enfemble de leurs cultures, & que
leurs jardins font le plus fouvent d’une petite
étendue, ils font leurs Plates-bandes parallèles
entr’elles -, & les féparent feulement par un petit
fentier-} ils préfèrent les border en pierres, en
briques, en planches, parce qu’ils ont remarqué
que les plantes donnent retraite à des efeargots,
des limaces & des infeéles qui nuifent beaucoup à.
leurs femis & même à leurs plantations. (Bose. )
Pl a t e s -bandes de terre de bruyère.
Depuis une cinquantaine d’années qu’on connoîc
les avantages de la culture des arbriffeaux, des ar-
buftes & dés plantes qui ne peuvent profpérer
que dans la terre de bruyère, on'établit beaucoup
de Plates-bandes de cette terre dans les jardins
payfagers, dans les’ pépinières marchandes &
dans les écoles de botanique. Voyej T erre de
bru yèr e , Ja r d in & Pépinière.
C ’eft généralement au nord d’un mur peu élevé
qu’on place les Plates bandes de terre de bruyère}
cependant on en voit auffi au levant, au couchant
& tnême au midi. Ces dernières, en les ombrant
avec des claies ou des toiles, péndant les jours
où Je foléil eft trop v if ,'fo n t très-favorables au
femis des arbres des pays chauds, du tulipier, par
exemple.
Lorfqu’ on n’a pas affez de longueur de mur pour
l’étendue de la culture qu’on fe propofe, on élève
des abris en foféaux, en paille , en claies ; on
plante des lignes des efpèces d’arbres, qui fe gar-
niflènt du bas, dans la direction du levant au couchant,
& on fème, ou on plante, dans l ’intervalle
de ces abris ou de ces lignes'. Les claies & les arbres
ont l’avantage de donner pafiage à J’air & à quelques
rayons de foleil : ces derniers nuifent aux
cultures par leurs racines. L’arbre qu’on préfère eft
le peuplier d'Italie, à raifon de la rapidité de fa
croiflance & de la facilité de le renouveler tous les
cinq à fix ans} mais la charmille, le thuya de la
Chine & le genévrier de Virginie, quoique privés
de ce dernier avantage , me paroiffent préférables.
Ces arbres fe taillent très-court, pour empêcher
le développement de leurs racines.
Voici comme on-s’y prend pour conftrüiré une
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