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jardin où on a femé des graines d’ une groflèur
égalé ou fupérieure aux pois ; lorfqu’on met.un
arbre en terre, & c . (voye% Pié tinem ent) avec
Je dos d’ une herfe ; avec un rouleau plus ou moins
pelant par le pafTige rapide d’un troupeau de
moutons dans les champs enfemencés en blé ou
en graines. Voyt[ Rou lag e.
Certaines- graines demandent un Plombage plus
appuyé que certaines autres,, la Raiponce , par
exemple. ( V uy^-CAMPANULE. ) En général, plus
le terrein eftfec & iéger, & plus cette opératipn
eft néce flaire.
Les fortes pluies, vulgairement appelées plaies
battantes, plombent les terres , & les terres mar-
neufes furtout, quelquefois- de manière à ne plus
offrir qu’une croûte imperméable aux pluies fubfé-
quentés, & que les plantes germantes ne peuvent
percer. On n a d autre reflource, lorfqu’on veut
ne pas perdre un femis fait dans une telle terre
ainfi plombée, que de la herfer avec une h«-rfe à
dents de fer rapprochées, pour en déchirer la fur-
face. Lorfqu’elle n’ eft pas femée, on doit la
labourer de nouveau, foit avec une charrue légère,
foit, & ce moyen eft plus expéditif, avec
une houe à cheval à plufieurs focs.
Une partie des terres de la ci-devant Champagne
fe trouvent dans le cas précédent plufieurs
fois dans le courant de l’année, & cela, ainfi que
j ai cru m'en aflurer, ne contribue pas peu à leur
infertilité, n y ayant point d’autre moyen de les
rendre propres à abforber l’eau, lorfque les céréales
font montées en épis, que de les cultiver en ran-
gees 8c de les biner avec la houe à cheval, moyen
<fui eft1 inconnu dans cette contrée. G ’eft là que
M. Hayot rendroit de grands fervices aux cultiva-
tèurs. Voy. Semoir & Houe a c h e v a l . (Bose.)
PLOTIE. P LOTI.4.
Genre de plante établi par Adanfon dans ladjoé-
cje pentandrie;, mais fur lequel nous n’avons pas
acquis, depuis lu i, d’idées précifes.
Je ne le connois pas, & j’ignore d’où vient la
feule efpèce qu’il contient, & fi elle eft cultivée.
( DOS c.)
. PLQUTER ' forte de herfage qui s ’exécute
avec une herfe a dents de fer,-très-lourde ou
chargée de pierres ; elle a le plus fouvent pour objet
de brifer les mottes, & quelquefois de donner une
forte de Labour aux terres qui ont été Plom bées
par les Pluies. Voyeç ces mots.
Le roulage avec un Rouleau à dents de fer
produit mieux ,.8c plus promptement, le premier
de ces refuJtats, & la H oue à cheval, à cinq ou
fix focs, le fécond j ainfi je confeillede les préférer.
Voyei R ouleau & Houe. ( B osc.
PLUIE. Soit comme utile, foit comme nuifible,
ûaps le cas d’être fouvent prife en con-
J iaération par les cultivateurs, mais ils ne peuvent
que faiblement l:a fuppléer ou s’oppofer à fes ef-
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Dans les Di&iortnaires de Chimie de Phÿftque,
l’eau a été confédérée fous les rapports de fa com-
pofition & des phénomènes qu’elle préfente,
phénomènes parmi lefquels.l’évaporation, la formation
des nuages & la chute de la Pluie ne font
pas lesmoins remarquables 8c les moins importans.
Je n’entrerai donc pas ici dans le développement
des caufes de cette dernière, & je ne parlerai que
de. ceux de fés effets qui ont une influence dire&e
ou indirecte fur l’agriculture.
Il eft cependant nécefîaire que je rappelle quelques
principes.
• On reconnoît, deux origines à la Pluie : la première,
l'abandon que fait l’air, lorfque fa température
diminué, de l’eau qu’ il tenoit en diffolution >
cette origine n’eft conteftée de perfonne 5 la fécondé
, par l’aétion chimique de l’éleélrieité, qui
change fubitement l'air en eau. Tout le monde
n’elt pas d’accord fur cet effet.
L’eau eft difioute en d’autant plus grande abondance
dans l’air, que la température de ce dernier
eft plus élevée, fa denfité plus confidérable, fon
mouvement plus rapide5 voilà pourquoi il pleut
quand les nuages montent 8c que le vent diminue.
Pour tomber en Pluie, l’eau difioute pafle par un
état intermédiaire : ce font de petites véficules
creufes, plus légères que l’air, & qui conftituent
les Nuages & les Br o u il l a r d s . Voy. ces mors.
Les hautes montagnes, en attirant les nuages, en
les forçant de s’élever au-defîus de leur fommet,
donnent lieu à là chute de la Pluie ; voilà pourquoi
il pleut prefque continuellement fur les Cor-
dillières du Pérou ; qu’ il pleut fi fouvent fur les
Alpes, les Pyrénées, les pics de l’Auvergne.
Lorfque ces trois.dernières chaînes de montagnes,
ainfi que celles clés Vofges-, de la Bourgogne,
des Ardennes, & c . , étoient fix fois.(fuppo-
fition peut-être foible ) plus hautes qu’aujourd’hui,
il tomboit douze fois plus d’eau fur le fol de la
France qu’aujourd’hui, & la largeur du lit ancien
des rivières le prouve d’une manière indubitable.
F o y e ^ M on tagn e.
Déterminant la chuté des Pluies, les montagnes
font donc eau fe qu’il pleut par tel vent dans tel
pays, 8c par tel autre dans tel autre ;. ainfi le vent
du fud-oueft eft lé vent pluvieux aux environs de
Paris, parce que les Alpes font aunord-eft de cette
ville j ainfi il eft des lieux tellement placés, relativement
aux montagnes, qu’il n’y pleut prefqus
jamais, témoins le bas Pérou, la haute Egypte.
L à , les rofées fuppléent aux Pluies.
Comme les forêts augmentent la hauteur des
montagnes & attirent aufli les nuages par le mouvement
de leurs feuilles, il pleut plus fouvent au
pied des hautes montagnes boifecs, qu’au pied
de celles qui font nues.
Ce.ne font point les vents, du moins le plus,
fouvent, qui déterminent la chute de la Pluie,
comme on le dit généralement, & comme je le dis
moi-même pour me conformer à l’ufage, mais la.
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chute de la Pluie qui occafionne les vents, lef-
quels ne font que l’ air qui vient remplir le vide
lai lié par les N uages. Voye\ ce mot.
Puifque les montagnes font le plus fouvent la
caufe de la chute de la Pluie, & qu’elles ne
changent pas déplacé, il doit donc réîulter qu’il
doit, en chaque lieu, tomber toutes les années à
peu près la même quantité de Pluie ; ainfi on
s’eft alluré, parl’obfervation, qu’il tomboit par an,
terme moyen, à Paris, une épaifleur de dix-neuf
poucesd’eau; à Londres, de trente-fept; à Pife,
de trente-quatre & demi ; à Padoue, de trente-fept
& demi j à Leycje, de vingt-neuf & demi,; à Zurich,
de trente-deux; à Lyon , de trente-fept.
La connoiflance dé la quantité d’eau qui tombe
annuellement dans un lieu eft importante pourdé-
termiher le genre de culture qu'il convient d’y
introduire.
L'influence indire&e de la Pluie fur le produit
des récoltes s’exerce,-ou avant, ou après fa chute;
ainfi les N uages , les B rou il la rd s ., les Br u mes
, portent de I’Qmbre & de I’Humidite tur
les plantes, abforbent leur C h a l eu r , diminuent
leur T r an s p ir a t io n , 8cç. ; ainfi TEau qui en
réfulte, accélère leur croiflance lorfqu’elle eft
unie à la chaleur, 8c la diminue quand le Fr o id
l'accompagne. Voye% ces mots 3c -ceux Év a p o -,
r a t io n , Rosé e , A i r , V ent, Or a g e , T o n -,
n erre , G rêle , Neige & Giv r e .
La N eige n'eft que delà -Pluie congelée avant
fa chute, & la G r e l e , de la Pluie congelée pendant
fa chute. Voy^ -ces mots.
L ’hiver , & je comprends fous ce nom., non-
feulement ce qu'on appelle ainfi fur le Calendrier,
mais de plus, la moitié de l’automne & la moitié
du printems,, eft la faifon des Pluies. C ’eft alors
»que la terre s’abreuve d’eau pour entretenir les
fontaines, ,8c lâtisfaire aux befoins des animaux
8c des végétaux pendant to,ure l’année*
La continuité des Pluies eft aufli nuifible aux récoltes
que leur extrême rareté ; c'eft toujours un
terme moyen qui eft à defirer ; mais ce terme ne
peut être fixé d’ une manière abfolue, car il dé- •
pend de la nature du fol & de l’objet de la culture
: ainfi un terrein fibloneux 8c profond demande
des Pluies fréquentes 8c abondantes j ainfi un
terrein peu profond s’accommode mieux de celles
qui font fréquentes & peu abondantes ; ainfi il. en
faut, ou de fréquentes & peu abondantes , ou de
rares & d’abondantes ,aux terreins argileux ; ainfi
les femis de chanvre, de raves, de colza, veulent
plus d’eau]que ceux defeigie, d’orge, 8cc.
Lorfque les Piuies manquent au printems , les
'graines-ne lèvent point, les plantes vivaces pouf-
Cent foiblement, des arbres mêmes fouffrent, les
labours ne peuvent fe faire dans !les terres fortes,
les foins font maigres •& même de nul rapport;
les céréales principalement ne prennent pas tout
leur accroiflement.; .leurs graines n’anrwent pas à
.toutedçpr grofleur; .il en de même .desplantes |.
vivaces & des arbres. Quelquefois ces derniers
périlfent lorfqu’ils font ifoies & dans une terre
légère. Les hommes 6e les befiiaux fouffrent dans
les lieux peu abondans en eaux courantes ou fta-
gnantes.
Pendant la première moitié de l'automne , les
inconvéniens de l ’été fe continuent, & pendant Ig
fécondé, ceux du printems fe renouvellent lo r s qu'il
ne.pleut pas.
Pleut-il avec excès au printems, les femailles
font retardées, les graines pourrilfent, les tiges
s’alongent, les fleurs ne fe développent pas ou
coulent, les labours ne peuvent s'exécuter dans
les terres fortes.
En é té , dans le même cas, les plantes annuelles
n’amènent point leurs graines à maturité ou germent
dans leurs enveloppes , & les fruits pulpeux
& autres font fans faveur & ne fe gardent point;
la récolte des grains fe fait mal ou point du tout;
des maladies fe développent chez les hommes 6c
les animaux domeftiques.
Dans la première moitié de l’automne, fi les inconvéniens
ci-defius continuent d’avoir lieu , les1
vendanges fe font mal ou point du tout; & dans la
fécondé, ceux du printems reviennent.
Généralement les années pluvieules font mauvaises
ou donnent des récoltes de médiocre qualité
& de peu de garde. C e font -celles , je le répété,
où les Pluies font fréquentes & de peu de
durée, qui comblent le mieux l’efpérance du cultivateur;
mais comme il eft des terreins qui en
demandent beaucoup plus que d’autres , il y a toujours
quelques cantons qui profpèrent, foit qu’ il
en tombe peu , foit qü’41 en tombe beaucoup.
Dans les jardins, on peut empêcher les Pluies
de mouiller des efpaces circonfcrits, au moyen de
châflis, de paillaflons, de toiles, dcc., mais dans
les champs il faut fouffrir tous leurs réfultats. i
On fupplée à la Pluie dans les jardins par des
A r ro sem en s , & dans certaines portions de
champs, furtout dans les pays chauds, par des
Ir rig a t io n s .. V o y e i~ c e s mots.
Certaines Pluies font chaudes, 8c elles accélèrent
prodigieufement la végétation ; ce font celles
qui tombent par le vent du midi -ou ceux qui s’en
rapprodhinc; d’autres font froides, 8e elles re-
tardent'beaucoup la croiflance des plantes ; ce ions
celles qui accompagnent les vents du nord, ou
ceux qui en font voifins. P ’oyei V ent.
Les Pluies d’orage font ordinairement chaudes
lorfqu’fcliès ne font pas accompagnées de G rêle
( yoye\ ce mot) , mais elles ont le grave inconvénient
de plomber les terres en plaine, d'entraîner
les terres en pente, de décha.ufler les jeunes
plants, de mutiler les fleurs & meme les feuilles
nai'ÏÏantes. Les Pluies, qui purifient "Pair d'une manière
fi marquée pour ceux qui n’en ont pas été
mouillés, font dangereufes à recevoir fur le corps
•dans les jours chauds.de l'été, & les cultivateurs
R r r r i j