
•par rabforptiûn des feuilles ne pouvant plus défen
dre aux racines pour les nourrir.
Les Mères d'arbuftes délicats , qu'on ne peut pas
.arrofer journellement pendant les féchereffes,
.doivent être entourées de moufle , ou de paille
Lâchée, ou de feuilles fèches, afin de retarder
l'évaporation de l'humidité , qui eft fi né ce flaire.,
.comme je l’ai déjà obfervé , à l'enracinement
de leurs pouffes marcottées.
On donne , chaque hiver , un labour profond
aux Mères., immédiatement après avoir fevré leurs
marcottes & coupé leur vieux bois, & un ou
deux biqages en été..
.Une bonne manière de diriger les Mères, fe-
joit de couper toutes, leurs pouffes, jeunes &
•vieilles , en enlevant leurs marcottes , & de les
iaifier un an en repos 3 mais on agit rarement
ainfî.
Dans les pépinières bien montées, les Mères
•font dans des endroits réparés des autres plants.
Il y a auffi des Mères de racines, i f eft-à dire ,
.des arbres .dont on arrache tous les ans ou tous
les deux ans une partie des racines.pour en obtenir
de nouveaux pieds; 1’Atlante ,1e Suma'c,
le Gymnôclade ( voye% ces motO f°nt principalement
dans ce cas. (B a s e .)
Mère. Les vignerons donnent ce nom, dans
quelques cantons , à la plus groffe racine de la
vigne , & les jardiniers aux deux principales branches
des efpaliers , à ce qu’en nommé des Bra s
à Montreuil. ( B . o s c ■ )
MÉRENDjERE. M e r e eder a .
•Genre de plante qui ne contient qu'une .efpèce
long-tems confondue avec le bulbocode, mais
•que Ramond a fa en diftmguer. Cette efpèce,
dont j'ai vu d’immenfes quantités en Efpagne, a
.toute l'apparence d’un.colchique,fleuriflant comme
lui en automne, & ne poufiant tes feuilles qu'au
.printems. On l'a cultivée dans quelques jardins ;
mais elle ne s'y eft pas confervée. Une terre légère
& fèche eft celle qu’elle demande. Sa multiplication
a lieu par les caïeux que fournit fon oignon
, oignon qu'on doit relever tous les ans ou
jous les deux ans : elle craint l’humidité & les
gelées du climat de Paris; ainfi y'c’eft en pot qu'il
.faut la tenir pour pouvoir la rentrer dans l'orangerie
aux approches de l’hiver, comme beaucoup
de plantes des Alpes. ( B o s p . )
MERGER. On donne ce nom, dans plufîeurs
departemens , aux tas de pierres qui proviennent
de l’épierrement des champs & des vignes, tas
.qui font le plus fou vent longitudinaux & qu'on
n'u.tilife prefque jamais , quoiqu'il fut poflible d’y
planter des épines-vinettes, des prunelliers, des
grofeilliers & autres arbuftes ; d'y faire courir des
riges de courges, de haricots , de pois, &c.
J’ai vu des arbres plantés au centre des Mergers,
& y profpérer ; de forte que leur furfacfi
écoit uciliiée d’une manière permanente : poilr
cela, il ne s’agit que d'enlever les pierres de 5
centre dans un efpace de deux pieds carrés.
En général, les Mergers font mal difpofés &
terre-occupent in beaucoup trop de place; mais comme le eft le plus .fouvent de peu de valeur les lieux ou on les établit, on ne met pas d’im.dans
portance à en perdre. Les faire fervir à la dorure
des champs ou des vignes, feroit très - facile 8t
très-droits économique , & il eft cependant peu d’enoù
cela ait fieu.
Le terrein recouvert d'un Merger ne donnant
naiffance à aucune production, eft le plus fouvent
très-fertile, & donne, lorsqu'on en enlève les
pierres, des productions abondantes. (Bo.sc.)
MERIANELLE. M e r ian e z z a .
Nom donné à un genre de plante féparé des A n t h o l y z e s , & qui a enfuite été nommé W at* s o n ie . F 'd y e i ces deux mots.
MÉR1.NG.ÈNE.: efpèce de M o r e l l e . Voy^
ce mot.
MERINGîNE. M ozhringia .
Petice plante vivace qui croît naturellement fur
les montagnes des parties méridionales de l’Europe,
& qui feul^ forme un genre dans l'oftan-
drie dig-ynie & dans la famille des -Caryopkyliées,
V o y e^ les I l lu j t r a t io n s d e s g en r e s de Lamarck,
pl-Ud-
Cette plante, appelée MÉRin g in e touffue,
M oe h r in g ia m u fe o fa , Linpæus, fe cultive dans les
écoles de botanique. On la fème en place, & on ne
lui donne d'autres foins que ceux propres à tous les
jardins foignés. Il eft bon cependant de la garantir
du foleil pendant les chaleurs de l’été,
furtout fi le fol eft naturellement fec. ( B o s c )
MERINOS : nom des moutons d’Efpagne à
laine fine. Ils forment une race à part, qui a des
caractères propres, & qui a des qualités qui la
rendent fupérieure aux autres. V o y e i Betes A
l a in e , Br e b is & M o u t o n ..
On s'eft beaucoup occupé, en France, de cette
race depuis plus de trente ans:. Il a paru différera '
écrits où il en eft fpécialement queftiôn , favoir,
une petite brochure publiée par la Gommiffion.
d’agriculture, réimprimée &r rédigée par Gilbert;
des notes de M. Huzard, dans les deux dernières
éditions de Y In s tru c tio n de D a u b e n io n p o u r les oer-
g e r s & l e s p r o p r ié ta i r e s d e t r o u p ea u x ; deux éditions d'un volume ,’ intitulé In f t r u c lio n f u r le s Bêtes*
l a i n e , & p a r tic u lié r em en t f u r le s M é r in o s , que b
Gouvernement a defiré que je compofàffe. Les
A n n a le s d e V A g r ic u ltu r e f r a n ç a i f e contiennent des
Mémoires 3c des Obfervations fur cet important
■ bîet.Enfin, quelques hommes éclairés & amis
I de l’économie rurale ont fait connoître , pour
Irutilité de l’améliorationleurs expériences &
■ leurs découvertes, foie dans les papiers publics,
Ifoit dans des feuilles à part. . . .
I On eft perfuadé que les Mérinos font originaires
I d’Afrique, fans qu’on puiflTe en avoir ni en donner
I de preuve. Ce qu’il y a de.certain , c’eft que les
■ •nations de l’Europe qui en poffèdent, les ont
I toutes tirés d’Efpagne, ou dire élément ou in-
Idireélement : il elt inutile de chercher autre
■ chofe.;:' . . . . I Le Mérinos eft une race particulière, comme,
I dans le genre des chiens, celle du barbet, du bi-
ïchon, du danois, du levrier, &c.;' ainfi. que
■ dans ce genre, les croifemens peuvent produire I des individus plus ou moins approchans de l’ef- I pèce, mais jamais l’efpèce même.
I Sa taille n’eft pas des plus élevées; elle n’eft
I pas non plus des plus petites, comparativement
làquelques autres races. De l’extrémité d’un pied
B de devant au garrot, elle a , terme moyen, de
l.jj à 68 centimètres ^20 à 25 pouces).; & dans
■ la plus grande grolîeur, un mètre & quelques
E centimètres ( 3 pieds & quelques pouces ) ; du
! fommet de la tête à la naiftance de la queue, en-
I viron un mètre (3 pieds); en forte que fa grolîeur
■ eft à'peu près égale à fa longueur. Le Mérinos vi-
j.vant eft du poids de 30 à 40 kilogr. ( 60 à 80
■ livres); à volume égal, il pèfe plus que beau-
I coup de bêtes de races communes, parce que.fa
I chair eft plus compacte. Les béliers font plus gros
■ que les brebis. Toutes ces dimenfions fe font aug-
I mentées en France , en raifon' des foins 3c de la
■ nourriture.
I La forme du Mérinos eft plus arrondie que
I plate & longue; fa face eft large ; fon dos n’eft
; pas cambré ; fon corps a de l’ampiitude ; fes jambes
■ font courtes. Excepté aux aiffelles, au plat des cuif-
Ifes & à une partie de la face,.il a de la laine partout :
I on voit des individus dont les joues , le delîous de
I.la ganache , le front & les jambes, jufqu’au fabot
^eme?.en font entièrement couverts. Dans les an-
ïthenois & les agneaux, par exemple, la laine
Iflefeend quelquefois fur les yeux; il s’en trouve
| auffi qui ont des plis_aux épaules, aux felTes & au
I cou, & des fanons comme la gorge du cerf.
Les mâles ont. les tefticules gros & pendans,
! jeparés par un fillon longitudinal très-prononcé ;
ils ont des cornes épaiflfes, larges , contournées
I en fpirale, & d’une étendue qui quelquefois a
j Ji centimètres ( 20 pouces ). d’envergure. Çet
I ®r8aneJ qui contribue à: leur beauté fous plusieurs
rapports^, eft nuifible. Les béliers qui en
ont. pourvus ne peuvent enfoncer leurs têtes
ans les râteliers-, ils exigent plus d’emplacement
■ aR, es ^rgeries. Lorfque les béliers y entrent,-
ess avec les brebis pleines, ils les bleffent
L n'M '^Ue^°'s ^ ^es Lorit avorter ; & dans les ter-
[ es c°nabats qu’ils fe livrent.entr’éux, il en.
- réfultelamortdeplufieurs. Ces motifs ont engagé*
des propriétaires à les couper, au moins dans lés
béliers de monte ( v o y e ç , pour la manière , le mot
Bêtes a l a in e , page 210 du tome II ). Il s’en
trouve qui n’ont pas de cornes ; ce n’eft pas une
race à part. Des expériences que nous avons fait
faire à Rambouillet & dans la bergerie impériale
des Pyrénées-Orientales, nous ont appris que fi
_ les béliers fans cornes en produifent qui n’en ont
pas,, ils en produifént auffi qui eh ont ce qui
fembleroit devoir en faire regarder la privation
comme un jeu de la nature. Cependant M. Olivier,
régi fleur de la bergerie impériale des Pyrénées-
Orientales, prétend qu’on* parvient à n’avoir plus
que des béliers fans cornes , lorfque dans plufieurs
générations on allie cette forte de béliers avec des
brebis ifîues de mâles qui font dans le même cas.-
On m’a afluré que maintenant la majeure partie des-
béliers de cet établiflement étoient fans cornes.*
J’ai remarqué qu’à-chofes égales, ils ont plus de-
taille & de laine que les autres, peut-être parce
que l’abfence des-cornes permet à la matière nutritive
qui leur eft deftinée , de fe répandre
dans les autres parties du corps : certaines brebis
ont auffi des cornes, mais elles fonr courtes 3c
étroites.
Ce qui diftîngue le plus Ië Mérinos, c'eft fa
laine ; elle eft fuperfine, abondante, douce au
. toucher, pleine d'une matière grafle qu'on appelle*
f u i n t , taffée, un peu vrillée, élaftïque, moins longue
que celle des races communes, d’un blanc-fale
& rembruni, à caufe de la pouffière & des ordures
qui s'y attachent. Dans les individus bien portans,
1 la peau, fous la laine/eft couleur de rofe. Il ar—
’ rive fouvent que, dans les bêtes de nouvelle importation
, on découvre entre lès filamens de laine,
particuliérement aux joues, au toupet, aux fefles
& aux cuifîes, des poils brillans & gris-perlé,
auxquels on a donné le norn de ja r r e ou p o i l d e
c h ie n , qu’il ne faut* pas confondre avec cettô
efpèce de duvet qu’on voit fur beaucoup' d'agneaux
nouvellement nés, même dë la plus belle
race. Ce duvet, quand ils ont deux ou crois
mois , tombe & eft' remplacé par de la laine
fine ; ceux qui en offrent le plus deviennent ordinairement
très-beaux. Le jarre, en France,.difparoîc
' par l'attention qu’on a d'écarter des accouplé—
; mens les mâles & les femelles dans lefquels ors
le remarque.
D’après ces caraétèrès , on ne peut jamais confondre
le Mérinos avec la bête à laine commune :
mais il n’y a pas de moyen de le diftinguer d’un
métis à la quatrième , cinquième ou fixième géné-
ratipn. Il lui reffetnble à l’extérieur fi.parfaitement,
qu’il ne faut pas s’eri rapporter à la feule infpec*
tion, lorfqu’on a intérêt de s’affurer de; la^pu-
reté.
Les brebis Mérinos peuvent vivre jufqu'à vingt
I ans & même au delà. Cette longévité eft rare ;
I on en voit beaucoup qui atteignent quatorze 3c