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rapport, à raifon des nombreux avantages qui en font la fuite. Voyez Récoltes enterrées.
Beaucoup d’oifeaux, furtout ceux du genre
linotte, font très-friands des graines de Navette,
& il eft des cantons où ils n’en laifferoient pas un
grain, fi on ne s’oppofoit à leurs dévaluations par
une garde févère & quelques coups de fufil journaliers
pendant la quinzaine qui précède fà matu-
rité : les épouvantails qu’ on emploie fi fouvent j
ne produifent d’effet que pendant quelques heures, i
Le moment de la récolte des deux Navettes eft
indiqué par la couleur blanche des filiques & la
chute des feuilles inférieures. Il feroit bon de la
faire au dernier degré de maturité de toutes les
filiques > mais comme cette maturité eft fucceffive
dans celles de chaque pied, & qu'on perd toujours
à attendre , on l’exécute avant celle des filiques
qui font le plus en retard.
Tantôt on coupe la Navette avec la faucille,
tantôt op l’arrache à la main : la première méthode
eft plus expéditive ; la fécondé eft plus favorable
à l’achèvement de la maturité des graines
, à raifon de ce qu’ elle n’eft pas fui vie de déperdition
de fève.
Pour que cette maturité s’achève, on réunit les
tiges des Navettes , la tête en haut, en meules de
fix à huit pieds de diamètre , & on les recouvre de
paille dans une allez grande épaiffeur pour empêcher
les oifeaux d’en manger la graine. Elle refte
dans cet état plus ou moins de tems, félon qu’il
fait plus fec ou plus chaud, que la graine étoit plus
mûre, &c. î huit jours ne font jamais de trop.
Arrivées au point de maturité convenable, les
Navettes font ou tranfportées à la maifon dans des
charettes garnies de toiles , ou battues, dans le
champ même, fur de grands draps , avec des baguettes
: rarement on emploie le fléau, qui écrafe
la graine.
La graine battue & vanée s ’étend fur le plancher,
& fe remue de deux jours l’un, pour lui
donner la facilité de fe deffécher complètement.
Au bout de quinze jours on peut la mettre dans
des facs ou dans des tonneaux , jufqu’ à l’époque
de fon tranfport au moulin ou de fa vente.
Si on portoit trop tôt au moulin la graine de
Nave tte, on obtiendroit moins d’huile, & de
l’huile plus fufceptibîe d'altération (voyez au mot
Huile ) j fi on la portoit trop tard, l'huile quelle
fourniroit, auroit le goût de rance , & feroit par
conféquent moins propre à l’affaifonnement des
mets. Un mois & demi eft le terme moyen qu’ on
peut confeiller. On a calculé qu’un fac de graine
devoit fournir quarante livres d’huile.
Le commerce de l’huile de Navette eft confi-
dérable, & pourroit l’être encore plus, fi on la
fabriquoit mieux. Elle entre dans la préparation
des alimens des habitans de la campagne. On
l ’emploie à brûler, à préparer les cuirs , à faire j
du fa y on noir. La mâuvaife odeur qu’on lui trouve I
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fi fouvent provient preque toujours du peu J
foin qu’on apporte à fa fabrication.
Comme la graine doit être extrêmement nette!
pour être portée au moulin , il en refte beaucoup!
de bonne dans les vanures & les criblures. Ces!
réfidus font propres à la nourriture de la volaille-
ils conviennent principalement aux poulets & au*
pigeons j les cochons s’en accommodent auffi foJ
bien.
Les réfidus d elà fabrication de l’huile de Navette,
qu’ on appelle Pain de Navette, T our,
teau (voye% ces mots ) , font également très-fort
du goût de tous les beftiaux &c des volailles
qu’ils engraiffent promptement.
Les tiges de ia Navette fervent à chauffer ou à
augmenter !a malle des fumiers.
Je n’ai point parlé de la culture de la Navette
comme fouragej cependant on la fème quelquefois
dans cette intention, foie pour la faire paître fur
; place par les moutons, foit pour la couper &lai
donner à l’ écurie aux vaches, aux cochons, &c.;
dans ce dernier cas, elle peut donner deux coupes,
plus un fôible pâturage.
1 Les Navettes , comme toutes les plantes oléifères
, épuifent le ter rein , & en cohféquence
ne doivent être remifes dans le même champ
jqu’ au bout de plufieurs années.
Voyez, pour Te furplus, au mot C olza.(B osc.)
Navette (Groffe). Ôn appelle ainfi le C olza
dans quelques lieux.
NEBLE : forte de brouillard qui, dans la ci-
devant Provence, pafle pour être fort nuîfible aux
blés au commencement de l’été. Voyez Brouill
a r d .
NECKERIE : nom d’un genre de plante qui
fera mentionné au mot Polliche. Voyez ce
mot.
NECTANDRE. Genre de plante dont les ef-
pècés ont été réunies aux Struthioles. Voyt{
ce mot.
NECROSE. On a appelé ainfi une maladie
des plantes , à la fuite de laquelle elles deviennent
noires : c’eft une forte de gangrène
lè che, dont .la nature n’eft pas encore bien connue
5 elle fe rapproche beaucoup de certaines
Brûlures. Voyez ce mot. (B o s c.)
NECTAIRE. Linnæus avoit. donné ce nom à
toutes les parties de l’intérieur des fleurs qui n’é-
toient ni étamines ni piftils. Depuis lui on l’a
reftreint aux petites foffetees qui fe remarquent
quelquefois fur les côtés de l’ovaire, & qui fe,
rempliffent de miel à l’époque de la fécondation.
Les Ne&aires font très-grands, & par confé-
quent très-vifibles dans l’impériale, la ferophu-
laire, &c.
C ’eft dans les Neéhires que les abeilles font
leur plus abondante récolte de miel, & ils ne
font dans le cas d’être confidérés que fous ce apport
par les agriculteurs. Voyez Abeille & Miel*
C omme organes particuliers , les Ns&iires
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l . eRt ^re l’ objet de l’étude des phyfiologiftes
t des botaniftes. Voyez ce mot dans les Diction-
■ ts phyfiologiqoe ô* botanique. (Bo sc.)
NECTRIS. Nectius. Nom donné par Schre-
L au genre appelé Cabomba par Aublet. Voyez
ce dernier mot.
NÉE. Néea,
1 Genrè de plante de l’o&andrie monogynie & de
L famille des NyCtaginées, qui renferme deux ar-
L f l e a u x non encore cultivés dans nos jardins.
EJpeces.
i. La Née verticillée.
Neea verticillata. Ruiz & Pav. f? Du Pérou.
2. La Née à feuilles oppofées.
Neea oppofitifoLia. Ruiz & Pav. f> Du Pérou.
(Bo sc.)
NEFLIER. Mespilus.
| Genre d’arbre qui renferme plufieurs efpèces
dont il fera queftion dans le Dictionnaire des Arbres
& Arbuftes. Il a fouvent été confondu avec
les Aubépines , les Alisiers & les Sorbiers.
Voyez ces mots.
NEGA. On appelle ainfi le- C erisier r a -
goumier dans le Canada.
NEGRETIE. Negretia.
Genre établi pour placer quelques efpèces de
Jolies, dont les caractères diffèrent un peu de
ceux des autres. Le Dolic a poils cuisans peut
en être regardé comme le type j il n’a pas été
adopté par la majorité des botaniftes. Je le mentionnerai
cependant fous le nom deSTicoLOBiON
Ku’il porte auffi. (Bosc.)
I NEGRET : efpèce d’ altife qui mange les feuilles
du Pastel. Voyez ce mot.
I NEGUNDO : efpèce d’ÉRABLE & de Ga t i -
■ libr. Voyez ces deux mots.
■ NEIGE. Lorfqu’un nuage rencontre une feuille
■ d’herbe, une branche d’arbre dont la température
eft plus froide que la fienne , fes molécules
âqueufes s’y fixent & forment ce qu’on appelle
C e l l e blanche & Givre. Voyez ces mots.
Çoifqu’un nuage prêt à fe réfoudre en pluie
arrive dans une partie de l’atmofphère dont la
tem p ératu re eft au-de {fous de zéro du thermo-
ftrètre.de Réaumur , fes molécules aqueufes ( véfi-
j-ules de Sauffure )- fe glacent, fe réunifient &
forment, en tombant, les flocons de Neige j flo-
P°ns qui font d’autant plus gros que l’air eft moins
Ifroid.
1 Enfin, lorfqu’ un nuage fe réfout en eau au-
jdeffusd’un courant d'air, à la température de la
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glace, les gouttes d’ eau fe congèlent en le tra-
-verfant, & forment la GrÉle. Voyez ce mot.
Voyez auffi le Dictionnaire de Phyfique.
La Neige peut tomber par tous les vents î
mais dans Te climat de Paris, c’efl: principalement
ceux du nord & de l’eft qui l’amènent, foit directement,
foit indirectement > je dis indirectement,
parce qu’il arrive fouvent qu’après que ces vents ;
ont foufflépendant plufieurs jours de fuite, & qu’ils
ont refroidi l’atmofphère, elle tombe par-ceux
* du fud & de l’oueft.
Autrefois on fuppofoit que la Neige contenoit
des nitres, des huiles , & c . , parce qu’on avoit
remarqué que fon abondance & fa durée amenoient
des récoltes avantageufes : aujourd’hui on fait
qu’elle ne contient que de l ’eau.
La Neige eft utile à l’agriculture, i*. parce
qu’elle empêche l’évaporation des gaz qui fe for-
ment continuellement dans la terre & qui concourent
à fa fécondité (voyez Gaz ) j i°. parce
qu’elle arrête l’émiffion de la chaleur terreftre &
s’oppofe à I’aCtion nuifible de la gelée fur les
plantes (voyez C haleur & Gelée) } $°. parce
qu’elle défend les graines & les jeunes plantes des
quadrupèdes , des oifeaux, des infeCtes qui s’en
nourrifient, & diminue le nombre de ces ennemis
, qui alors meurent de faim.
On s’apperçoic peu dans nos plaines de la différence
de température entre les deux furfaces de
la couche de Neigé qui les recouvre ; mais dans
les montagnes, où cette couche a fouvent une
grande épaiffeur, elle eft fort remarquable : auffi
les torrens coulent-ils pendant l’hiver comme
pendant l’été .} auffi le lendemain du jour où la
Neige difparoît, le fol eft-il couvert de verdure ,
& même quelquefois de fleurs } auffi, lorfqu’elle
eft épaiffe dans les environs de Paris, difpenfe-t-
elle de couvrir les femis, ainfi que les jeunes plan- -
tes fenfîbles à la gelée. Voyez C ouverture.
Il eft très-fréquent dans les montagnes , &
cela arrive prefque tous les ans dans les Hautes-
Alpes , que la Neige s’oppofe, par fa permanence,
aux ferais du printems. La néceffité, mère d e l’in-
duftrie , a fait imaginer un moyen fort ingénieux ■
d’accélérer fa difparition de quinze jours, & même
plus. D’après le principe que les corps noirs abfor- •
benc la chaleur du foleil, ils parfèment la furfaeje
de celle qui couvre les champsqu’ils veulent labourer,
de terre noire ( c ’eft loiivent du Schiste,
voyez ce mot ) , & cette opération la fait fondre ,
c’ eft-à-dire, donne les résultats qu’on en attend., ,
Dans les montagnes moyennes , la permanence
de la Neige devient nuiftble fous d’autres rapports
: elle rend les communications difficiles
& même dangereufes ( voyez Avalanches ) ,
force de retenir très-long-tems les beftiaux à l’é table
& de confommer par conféquent plus de
fourage, retarde les travaux, caufe des maladies
d’ yeux , rend plus avides les loups & autres
' animaux cainivores.)
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