
L Y C
Il eft fréquent de voir des tas d’écume fur les LUZIOLE. L uziqla.
«iges de la Luzerne ; ils font dus à la larve de
la T ettigone écumeufe ( cicada Linn. ) , qui vit
aux dépens de cette plante , en fuçant fa fève.
Une Luzerne qui ne feroit pas fauchee deux années
de fuite, feroit rendue d'un produit nul par
la multiplication de cet infe&e, principalement
dans les terreins fecs.
Les qualités alimentaires de la Luzerne pour
les beftiaux ne font conteftées par perfonnej mais
il eft des cultivateurs qui penfent qu'elle convient
mieux aux boeufs & aux vaches qu’aux chevaux
& aux brebis : verte & en petite quantité, elle
les purge tous & les affaiblit; verte & en grande
quantité, principalement quand elle eft chargée
de rofée, elle leur donne des indigeftions , accompagnées
de m é t éo risa tion (v o y e 1 ce mot) ,
qui les conduifent fouvent à la mort, principalement
les bêtes à cornes- & les bêtes à laine.
C e n'eft donc qu’avec unè extrême prudence
q u ’il faut lailTer les animaux paître en liberté dans
une Luzerne, furtout au printems, où les nourritures
fraîches leur font le plus agréables &
le plus dangereuses. Sous un autre rapport, celui
de la confervation de la plante , il eft encore de
l ’intérêt des propriétaires de ne pas les mettre
dans les Luzernes; car rien ne les ruine plus
promptement que le piétinement des chevaux, des
boeufs & des vaches, ainfi que le broutement
des moutons & des cochons. Je ne profcrirai cependant
pas ce moyen fi économique, fi commode
& fi généralement ufité de nourrir les beftiaux
: il me fuffit d’avoir mis les cultivateurs en
garde contre fes inconvéniens , qui s'affoiblifient
beaucoup en été & en automne, comme je l’ai
déjà obfervé.
La Luzerne, ainfi que le trèfle & le fainfoin,
fourniflent, à raifon de leur abondance , de même
que les autres plantes , le moyen de fiourrir au
vert les animaux domeftiques à l ’écurie; méthode
très-préconifée en ce moment, mais que je n’approuve
pas fous les rapports de la fan té des animaux
& de la bonté de leur chair ou de leur lait :
dans ce c a s , il eft toujours prudent de ne la leur
donner qu’après qu’elle aura eu le te ms de perdre
fa furabondance d’eau de végétation , c’eft-à-
dire , après vingt-quatre heures de coupe : la
ftratifier avec de la paille eft encore un excellent
moyen de diminuer fes dangers, comme je l'ai
déjà fait remarquer.
La Luzerne fèehe fe garde environ deux ans
bonne, lorfqu’elle eft bien abritée de la pluie &
pas trop fouvent piétinée ; mais, paffé cette épo-
qué, elle perd fes feuilles, ainfi que fa faveur, &
n'efl plus propre qu'à faire de la litière. Les agriculteurs.
entendus doivent donc s'arranger de manière
à la faire confommer dans la première
année, & même mieux dans l'hiver qui fuit fa récolte
, réfervant le foin des prés naturels pour
l'été. ( B o se.)
Plante du Pérou, qui feule forme un genre (L
la monoécie polyandrie & dans la famille d-î
Graminées.
Cette plante n’eft pas dans le cas de donner IL
ici à un plus long article, puifqu'elle n’eft pis
cultivée dans nos jardins. ( B ose.)
LUZULE. L uzula.
Genre de plante établi pour placer les efpèces
de Joncs, dont les feuilles font plates ; il eD
contient une douzaine, dont font partie le jonc
velu , le jonc des champs , le jonc de montagne
le jonc à fleurs blanches, & c. Voye[ Jo n c . a
LYCHNIDE. L y c h n i s .
Genre de plante de la décandrie pentagynie &
de la famille des Carioghy liées, qui contient une
douzaine d’efpèces, dont plufieurs font cultivées
comme ornement, dans nos jardins, & d'autres
font a fiez communes dans nos campagnes pour
mériter l'attention des agriculteurs. 11 eft figuré
pl. 39* des lllufirations des genres de Lamarck,
Observations.
Quelques botaniftes ont réuni les Gïthagesi
ce genre ; mais je ne fuis pas de leur avis : encori-
féquence, elles feront mentionnées à leur article,
Vbyei aufli le mot C ucubale.
Efpèces.
1. La L y c h n i d e de Chalcédoine, vulgairement
croix de Jérufalem.
Lychnis chalcedonica. Linn. ^ De l’Afie fépten-
trionale.
2. La Lychnide laciniée, vulgairementyéronqÿ
des jardiniers.
Lychnis flofcuculi. Linn. Indigène.
3. La Lychnide vifqueufe, vulgairement^'
bonnaife dts jardiniers.
Lychnis v if caria. Linn. 2(. Indigène.
4. La Lychnide des Alpes.
Lychnis alpina. Linn. if. Des Alpes.
j . La Lychnide mageflanique.
Lychnis magellanica. Lam. ^ Du détroit'^
Magellan. 6. Lychnide dioïque', vulgairement robintt;
jacée des jardiniers.
Lychnis dioica. Linn. Indigène.
7. La Lychnide à petites corolles.
Lychnis apetala. Linn. % De la Sibérie. 8. La L y c h n i d e à grandes fleurs.
lychnis grandiflora. Jacq. % Du Japon.
a, U
p, La L y c h n i d e de Sibérie.
r chnis ftbirica. Linn. M De là Sibérie.
I 10. La Lychnide à quatre dents.
I fcyclinis quadridentata. Lirin. 0 Du midi de
■ 'Europe.
■ 11. La L y c h n i d e de Portugal.
I Lychnis l&tx. Ait. O Du Portugal.
Culture.
K La Lychnide de Chalcédoine eft, depuis le
■ tems des croi fades, cultivée dans nos jardins,
■ dont elle fait l’ornement en juin & en juillet: L a
■ vive couleur de fes fleurs &c leur difpofition peu
■ commune font qu'elle produit beaucoup d'effet,
■ jurtout lorfqu'on la fait habilement contraller avec |
■ d’autres plantes. Elle, fournit un grand nombre :
■ de variétés, toutes, à mon avis, inférieures au type
Kel'efpèce; parmi elles, on recherche principalement
celle à fleurs blanches, à fleurs carnées, à i
fleurs fafranées & à fleurs doubles. C ’tft' dans les .
Kjarterres, fur le bord des corbeilles des jardins :
K>ayf?.gers, qu'elle fe place le plus communément. :
SElle demande une bonne terre fraîche & une ex- j
Ipofition chaude, pour développer tous fes avan- j
Sages. : les gelées du climat de Paris lui font parement
nuifibles.
■ On multiplie la Lychnide de Chalcédoine par le
■ émis de fes graines en pleine t e r r e ô u mieux 1
Pans un pot fur couche nue, par boutures qti'on
Jplace également en pleine terre , ou dans un pot -,
Sur couche & fous châllis ; enfin-,, par le déchire- ;
ment des vieux pieds. Gett-e dernière nVa'niére eft j
la plus employée , parce que c ’eft celle qui eft la j
■ lus expéditive, & dont les réfultats dorineht les :
iouiflances les plus promptes : on la pratique à la j
fin de l'hiver-.
■ En général, il eft bon de changer de place tous
les trois o\i quiarte ans , & en même tems de ré-
|luire la gfoft’eur des touffes de la Lychnidè de
Chalcédoine, parce qu’épuifant la terre & périf-
Tant par le-centré,' elles diminuent de beauté lorf-
pu'on ne le fait pa-s-. Ce font toujours les bourgeons
de l'extérieur qu’il faut replanter de pré-
|Férence, comme les mieux pourvus de principe de
ne.
B La culture de la Lychnide de Chalcédoine, outre,
qui Vient d'etre indiqué fe réduit à des far-
çlagès & des binages dé propreté, & à coupet fes
iiges après qtie'leufs Biirs font pafiées.
B La Lychnide' laciniée , quoique moins brillante
fous tous.les rapports que la précédente , fe voit
cependant avec plaifir, même «1 côté d'elle, comme
puis élégante : elle offre une variété à fleurs doubles
pus agréable & plus durable que le type, mais
quiale graveinconvénient d’exiger fouveht d’être
à-tHitenue par un tuteur ; elle offre auffi une variété
a Heurs blanches, inférieure à celle-ci fous tous
Iles rapports. Oh la placé, comme la précédente,
| Agriculture. Tohte V .
dans les plates-bandes des parterres 81 dans les
corbeilles des jardins pay-fagers ; elle produit de
très-bons effets, far le bord des. pièces d’eau, des
ruifleauit & fontainés; enfin, dans tous les fretnc
humides, qui font ceux ôù.elle fe plaît le mieux :
on la multiplie par tous les moyens que j’ai annoncés
plus haut.
Cette plante eft quelquefois fi abondante dans
les^ prés bas, qu’elle nuit à la qualité du foin
qu'on y récolte ; car les beftiaux fe refufenù à la
manger, & il n'y a d’autres moyens à employer*
pour s'en débarrafler, que de labourer le terrein
& de le cultiver, pendant quelques années, en
céréales & en plantes qui demandent des binages
d'été , tels que des fèves de marais, des pommes
de terre, &c. •
La Lychnide vifqueufe eft plus belle que la précédente
, de laquelle elle fe rapproche au refte
beaucoup. Tout ce que j ’ai dit d’elle lui convient
parfaitement ; ainfi je ne m’étends pas davantage
far ce qui la concerne. On l’appelle quelquefois
attrape-mouches , .parce que les mouches 8e-autres
petits diptères s'engluent fouvent dans la vifeofité
du fommet de fes tiges & y péri fient,
La Lychnide dioïque croît dans les prés* les
champs abandonnés, le long des chemins, fouvent
en très-grande abondance. Tous les beftiaux là
recherchent; on la-oultive d»«;5 les jardins,.où elle
a Varié ;en blanc, Se où elle -eft devenue double
dans les deux ' couleurs. La nature» du terrein lui
eft parfaitement indifférente, venant également
bien dans ceux qui font maigres.& fecs & dans
ceux qui font gras & humides : fa( culture'eft en-*
core la même que celle énoncée plus haut.
La Lychhidë à grandes fleurs, demandant beaucoup
de chaleur, doit être femée,fur .couche &
placée à une benne'expoîirion, dans1 une terre
confiftanté. C ’eft une frès-bëlie efpèce encore rare
dâns nos jardins,- & qui craint prodigieufemen-t
rhmtiidité de l’hiver. On la multiplie du refte
comme, lés autres, par bouturés & par déchirement
dès vieux pieds, ou mieux par éclats ; caf
il faut éviter l’emploi du fer dans cette opération.
Les âutrès efpèces ne fe voient que dafts les
jardins de botanique. Les vivaces fe cultivant
comme les précédentes & les annuelles, le fèment
fur couche nue , 8c fe repiquent lorfqu’elles ont
acquis un à deiix pouces de haut. (B o j c .)
L Y C O P jE . L ÿcopüs .
Genre de plante de la diandrie monogynie & dè
la famille des Labiées, dans lequel fe trouvent
quatre efpècës, dont une eft fort commune fur lé
bord des eaux, & , ainfi que deux des autres, fe
cultive dans les jardins de botanique, & même
dans ceux de quelques amateurs. Voyc^ les Illuf-
irations d'es genres de Latnairck, pl.872.