
& qu*en effet on tranfporte à la tête delà planche,
avec une brouette ou autrement.
Plus la Jauge eft large & plus les labours font
bons, parce que fa largeur fait fuppofer que la
terre a été jetée plus loin, 8c que par conféquent
elle doit s’être mieux divifée.
C ’eft furtout dans les- Defoncemens ( voye[
ce mot) , qu'il faut exiger que la Jauge foit large
Sc profonde.
Par fuite on dit mettre en Jauge, c*eft-à-dire,
■ dans une. foffe, i° . les graines qui perdent facilement
leur faculté végétative, & qu’on ne veut
pasfemer immédiatement après leur récolte, principalement
les amandes, les noix, les châtaignes,
les glands , i° . le plant des arbres 8c aibuftes, trop
petit pour être planté en quinconce; 30, les arbres
qu’on vient de lever 8c qui ne peuvent pas
être plantés de fuite. . _ .
Les graines fe difpofent en lits alternatifs dans
la Jauge , avec de la terre ou du fable, 8c elles
fe recouvrent d'une épaiffeur de terre fuAllante
pour qu’elles ne reffentent les atteintes ni du
-froid, ni du chaud, ni de l’humidité , c'eft-à-dire,
qu’elles ne-piiiffent ni geler, ni'germer, ni pourrir.
Pour empêcher que les rats & les oifeaux ne mangent
ces graines, on les met quelquefois, difpofées
comme je viens de le dire, dans des caiffes ou
dans des pots qu’ on rentre dans une c a v e , un
cellier ou autre lieu analogue ; alors on entretient
la terre de ces pots dans une légère humidité.
■' Il eft des cas où on place ainli les graines poulies
faire germer ; mais alors on les rapproche de :
la furface 8c on les humeéle davantage.
G é r&oîR. ' ;__ ' 1
Souvent le plant provenu du femis eft trop petit
pour être planté en quinconce , fans une perte de
terrein confidérable pendant une ou deux années ;
fouvent on manque de terrein pour le placer, ou
on n’a pas le tems de le planter. Alors on le met
en Jauge, ou mieux en Rigole, c’ eft-a-çiire;
qu’on le place près à près ( deux à trois pouces)
dans de petits foffés écartés d’ un pied. L à , on
le v cultive jufqu’ à ce qu’ il foit devenu affez forr,
après quoi on le plante en quinconce.
J'entrerai dans de plus grands détails relativement
à cette opération, au mot Rigole.
Lorfqu’on ne peut pas planter des arbres 8c
des arbuftes le jour même où on les lè ve , 8c cela
arrive très-fouvent, on met leurs racines dans
ame -falïe i en inclinant plus ou moins leurs t ig e s ,
& on remplit la folle. Ces arbres peuvent relier
ainfi tout l’hiver fans graves inconvéniens; cependant
il eft mieux de les y laiiïer le moins poffible.-
Certains arbres demandent à être mis en Jauge
immédiaterhent après qu’ ils lo’nc le v é s , parce
que de haie Frappé leurs' racines plus facilement
que celles des autres. Les arbres ,réiin.eux font
principalement dans ce Cas : certains autres ont des
racines fi fufceptiblés des atteintes de la gelée, que
ia plus pêtite'les fait périr dans là Jauge, 8c qui par
conféquent demandent à être plus profondément
enterres que les autres : l’orme eft principalement
dans ce cas. \ ;
Comme les racines ne tiennent pas à la terre
qui les recouvre dans la Jauge, on peut en arracher
lés arbres par le feul effort de la main : c eft ce
qui rend principalement cette opération très-commune
dans celles où on vend beaucoup d’arbres , 8c où
on ne les livre que lorfqu’ il y en a affez. de levés
pour former une voiture ou compléter une demande.
dans les grandes pépinières, c'eft-a-dire,
On donne auffi ce nom à une mefure linéaire
qui fert à juger de la capacité d’un tonneau ou
d’un autre valé'dèftiné à contenir un liquide : on
jauge les pièces de vin pour faire payer les diroits
d’o ttro i, 8cc. (B osc.)
JAUME. J A V ME A.
Genre de plante établi par Juffieu pour placer
une elpèce du genre des Klénies, qui offre quelques
caractères différens des autres.
Cette plante n’eft pas cultivée dans nos jardins.
Voyei ICl e n i e . ("Bosc. )
JAUNISSE, maladie des beftiaux, qui eft produite
par la bile, 8c qui eft indiquée par la couleur
jaune de la conjonctive & de toutes les parties
minces 8c nues de la peau : on l’appelle auffi lettre.
Dans la Jauniffe, la bile, au lieu de couler du
foie dans les intellins , s’épanche dans lés tégu-
mens 8c fe mêle avec le ùng. Il en ré fuite une altération
dans les phénomènes généraux de la nutrition
cara&érifée par divers fymptômes. Voye{
Obstruction.
• On diftingue trois fortes de Jauniffe.
i° . La Jauniffe avec chaleur. On lui donne pour
caufe les coups de foleil, le paffage fubit du chaud
au froid, l’ufage des mauvais foins 8c des mauvai-
fes eaux. Le boeuf 8c le mouton y font plus fujets
que le cheval 8c l’ âne ; la chèvre 8c le cochon y
échappent rarement lorfqu’ ils font vieux 8c [bibles.
Elle fe manifeite d'abord par la trifteffe des
animaux , leur foibleffe, leur répugnance à agir;
! enfuite par la chaleur, la fièvre, l’envie de boire
: frais ; puis parla perte de l’appétit, la difficulté de
la refpiradon „ la coloration des urines 8c.desexcré*
mens , ainfi que la nature trouble des premières,
8c dure clés féconds ;le hériffement des poils & le
refroidiffe.ment des oreilles^
On indique la faignée dans cette maladie ; mais
comme cette opération développe quelquefois la
Jauniffe dans les animaux qui n’en offrent aucune
apparence, il eft probable qu’elle eft plus fouvent
nuifible qu’utile. Il'eft donc préférable d’employer
d’autres remèdes. Ainfi dès l ’apparition des premiers
fymptô.nes, on mettra üanimal dans un lieu
fec 8c aéré , on lui donnera pour nourriture dufbn
humeélé avec de l’eau nitrée pour le cheval, falee
pour le mouron ; pour boifion, du petit-lait ou uns
infufion d’aigremoine aiguifée de vinaigre : on lui
adrainifireri
adminiflrera des lavemens d’une d-écoélion nitrée
d’orge. Ordinairement la maladie cède à ce traitement;
mais fi la couleur des yeux ne difparoit
j pas, fi l'appétit ne revient pas, & c. on fera uiagc,
pendant huit ou dix jours, avec les remèdes ci-
deffus, d’un mélange de fuc de chélidoine , de
miei, de favon , d’extrait de genièvre délayé dans
une décoétioa de pariétaire., de garance ou d’af-
perge. v , i . . .
20. Jauniffe froide : elle a les mêmes caufes que
la précédente, 8c elle offre.d’abord les plus graves
de fes fymptomes. On la traite immédiatement
avec les médicornens indiqués en dernier lieu. On
n’eft pas auffi affuré de la guérir.
3°. Jaudffe par les vers. Les vers produifent
fouvent l’effet des o b f r r u é t i o m du foie. Cette forte
de Jaunifle doit être traitéepar les vermifuges;
mais les vermifuges agiffent d i f f i c i l e m e n t 8c lentement
f u r l e s vers qui vivent fur le foie. Il faut
d o n c avoir de la patience. V^oye^au mot V e r s ;
Jaunisse. Lorfque les.vers a foie font prêts à
mer ; c ’eft-à-dire , vers la fin du cinquième âge ,
iis s’enflent qu-1 que fois, prennent une couleur
[ jaune &■ meurent. M. Nyften, auquel on doit des
recherches importantes fu r le s vers à foie,.attribue
cette maladie, qu’on appelle Jaunijfe, à l’infiltration
d.e ia matière de là foie dans le tiffu cel-
| lulaire dé jà peau. On ne lui connoît pas de re^ I niède.T o y e £ V er a sqie. ( B o s c . )
: Jaunisse. Ori donne encore ce nomàune majadie
des plantes, qui eft caraélérifée par la couleur
jaune de leurs feuilles, 8c qui eft principak-
i ment due à ia diminution de leurs moyens de nutrition.
- '
Ainfi un arbre, planté dans un fol aride , 8c que
p i n’^rofe pas, eft fujet d’abord à jaunir pen-
dantrété, enfuite-à perdre fes feuilles; enfin , à
: périr».■ ‘t „ ; l . . - r . 11 - <
Airfi un arbre,planté dans une argile dépourvue
d'humus, jaunit , parce qu'il n’y trouve pas
| k quantité de nourriture néceffaire à fa crôiffance.
: 11 meurt quand il a épuifé toute celle qui s’y trou-
WÊm , n -
Ainfi un arbre, planté dans un terrein marécageux
, jaunit, parce que fes racines pourrïffeht. Il
périt lorfque la plus grande partie de fes racines
tout pourries. ' r ' ')■ *’* ' " “ ’ ï
_ Ainfi un arbre dont la plantation a été trop-tardive
du mal faite, dont le? racines,.ont été rongées
par les fourmis, par la larve du hanneton , :don,ti’ê-
corçea enlevée en partie où çn .totalité'dônt
le bois eft ulcéré, &c. jaunit, parce qu’il ne peut
plus fou tirer affez de fève de U terre’ou la repartir
; egalement dans toutes fés parties.
Le frpid fait jaunir les feuilles des arbres par ÎPï affoiIblifTerraënx de leur force affimilatrice
p de celle des racines. .Ce, phénomène fe montre
tous les ans çn automne.
. ’• °us !« aîbrês ne font pas également fujets à
. iajauiiiflej '1^ poirier j’eft plus que le pommier,
•Agriculture. ‘Tome V .
l’acacia plus que le platane. 11 en eft qui offrent
cette maladie tous les ans, pendant une longue
férié d années , fans périr ; mais ceux qui font dans
ce cas ne parviennent pas, dans le même tems, a la
même groffeur que les autres., ;
1 affez facile de faire difparoître 1a Jauniffe
d un arbre qui doit cette maladie au manque d’eau
ou d engrais,, puifqu’il ne s’agit que d’arrofer ÔC
de fumer fes racines.
Si la Jauniffe eft due au défaut de proportion
des branches d'un arbre avec la quantité de fève
que peuvent lui fournir fes racines, rapprocher fes
branches eft un moyen affuré de le guérir. .Couper
l arbre rez terre produit encore plus fûre me ht le
■ même effet.
Pour empêcher les effets des eaux ftagnantes
fur les arbres, i! faut leur donner de l’écoulement
.par le moyen de tranchées, de foffés, ôzc.
La deÜruétion des Fourmis , des larves de
Hanneton (voye^ ces mots), eft le véritable
moyen de s’oppofer à ce que les arbres qu’ils attaquent,
jauniffent.
y P l l p à.ü-,:||!rd|h|&i: à rechercher la caufe de la
Jauniffe des plantes & des arbres, & à y apporter
les remèdes convenables. Il feroit fuperflu d’en
parler plus longuement, puifque ces caufes varient
fans ceffe, félon les climats , les terreins, les ef-
pèces, & que lès remèdes doivent varier de même.
i ( B o x e .) . . T - •
Jaunisse. : un des noms de la Pourriture
des Moutons. V'ôye^ ces deux mots.
■ J A V fR T , , tumeur dans le centre de laquelle
eft une cavité, d’où fort une fanie liquide ou un
peu folide, qui fe forme à la partie inférieure
des pieds du cheval, qui le fait boiter , qui fe
termine fouvent en gangrène, 8c peut par confé-
qüent caufer fa mort.
Beaucoup de caufes, telles’ que des coups, des
boues 8c des fumiers de mauvaife nature, l’acrimonie
des humeurs, &c. déterminent la formation
dés Javarts.
Dn diftingue plufieurs fortes de Javaits, le fim-
ple, le nerveux 8c. l'encorné.
Le Javart fimple eft rarement accompagné de
dangers ; il attaque feulement la peau 8c une partie
du tiffu cellulaire du paturon , principaiemeut
des pieds de derrière. Pour le guérir, on.fait une
inu.fion, on détache le bourbillon, & on favorife
la fuppuration par des cataplafme's émolliens , tels
que là mie de pain 8c le lait i l'onguent baifilicum.
. j&c, & ç . .
. Le Jàvart nerveux naît fur la gaîne du tendon
du paturon, & pénètre julqu a fa gaine. Il eft
beaucoup plus dangereux que i’autre. Pour le guérir,
il faut introduire dans la plaie la fonde cannelée
, & fendre le tendon jufqu’àu fond du foyer du
mal, en prenant garde d’offenfer les parties tendi-
j neufes, 8c mettre dans la plaie des.pluma|leaux
chargés de digeftif (impie ,\8c, fi tès parties tendi-
netifes font a ffilé e s ,; p .un. digeftif animé avec de