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compreffion, parce que la preffion a lieu tout autour de l'étui médullaire.
On a cependant apperçu quelquefois un petit
nombre de fibres dans la Moelle de fureau ; ce qui
avoir déterminé quelques auteurs à conclure
qu'après le développement de la Moelle, il s'y
formoit des fibres qui rempliffoient infenfiblement
le canal médullaire. Mais une longue fuite d’obfer-
vations a prouvé à M. Fcburierqu'il n'y.avoit pas
de produdiion de fibres dans la Moelle, & que le
petit nombre de celles qu'on y avoir trouvées,
n'étoient que des fibres détachées des étuis qui enveloppent
les filets médullaires qui forment la
Moelle des pétioles. Ces étuis , dans le fureau ,
parodient quelquefois en dedans du canal médullaire,
où ils font faillie.
L'auteur penfe qu'on peut tirer de tous les faits
qu'il a détaillés, S t des explications qui les fui-
vent, les concltifions fuivantes : la Moelle eft fuf-
ceptible d'une dilatation plus ou moins grande,
fuivant les circonftances ; la polîtion des feuilles
détermine fa forme : lorfqu'elle a acquis tout
fon développement, fa force de. dilatation a un
peu modifié cette forme par fa preffion inégale
contre les parois intérieures de l'étui médullaire ,
& par la réfiftance plus ou moins grande des di-
verfes parties de cet étui. La formation des couches
ligneufes ajoute encore à cette modification,
en comprimant plus particuliérement les parties
les plus faillantes de l'étui médullaire; enfin , cette
compreffion réduit infenfiblement le diamètre de
la Moelle, jufqu'à ce que l'étui médullaire , dont
les parties fe font refferrées & confolidées, oppofe
une réfiftance égale à la force de compreffion.
On voit, par ce réfumé du Mémoire de M. Fe-
burier , qui fervira de complément à celui de Senne
bier , dans le D i c t io n n a ir e d e P h y jio lo g ie v é g é t
a l e , que la Moelle n’a pas toujours les mêmes
formes ni les mêmes dimenfions. Ainfi, la Moelle
du fureau a, dans le principe , quatre angles. Ces
angles deviennent plus obtus quand la Moelle
augmente fon diamètre, parce que les quatre lignes
qui formoient le quadrilatère de la coupe de
la Moelle deviennent des arcs dont le côté convexe
eft du côté de l'écorce. La compreffion des fibres
ligneufes fur ces angles finit par les faire difparoî-
tre, & la coupe de la Moelle eft alors à peu près
circulaire. Cet effet eft relatif à la dilatation de la
Moelle & à l'épaiffeur de la couche ligneufe , la ■
première année; car les branches dont la végétation
a été foible, & dont la couche ligneufe eft
très-mince, ont, l'année fuivante, une Moelle
anguleufe &non circulaire.
Je pourrois m’étendre davantage fur les conlî-
.dérations phyfiologiques que préfente la Moelle;
mais ce feroit répéter ce qui a été dit dans l’article
précité du D i c t io n n a ir e d e P h y jio lo g ie v é g é ta le .
La Moelle de fureau fert à quelques petits objets
d'économiej S t on,fait, avec celle du jonc
M O I
1 aggloméré , d'excellentes mèches de lanm.t
( B OSC.) ' r-S.
MOENCHIE. M a t i r c a t a .
Oh a donné ce nom à un genre fait aux dépe»
des M y a g r è s y & ayant pour type la Camelinb
V o y e [ ce mot. '■
, ° n fa auffi appliqué à un genre de la tétrandrie
tetragyme, voifin des S a p i n s , & qui ne renferme
qu une efpèce, qui croît naturellement en Angle,
terre. Ceft une plante annuelle que je ne crois pas
qu'on trouve dans les jardins des environs de h.
ris , & fur la culture de laquelle je n'ai aucun reii-
feignement. ( B a s e . )
MOETTE. C'eft, dans quelques cantons, une
tenaille de bois avec laquelle on échardonne. Fov
C h a r d o n . ' '
MOFETTE : gaz acide méphitique qui fe développe
dans les mines , dans les folies d'aifan- ce, &c.
MOGORI. M o g o r iu m .
Genre de plante de la diandrie monogynie 8t
de. la famille des J a fm in é e s , établi pour placer
quelques efpèces de Jasmins & de Nyctak-
tes , qui diffèrent un peu des autres par leurs ca-
raécères. Comme ce genre n’a pas été adopté par
tous les bocaniftes, j’ai trairé de ces efpèces à
ceux donc elles font partie. ( B o s c . )
MOHRIA. M o u RI A .
Efpèce de F o u g è r e qu’on a fucceffiveinent placée
parmi les P o ly p o d e s , fous le nom de P . d es Caffres;
les O fm o n d e s , fous le nom d’O. th u r i f è r e , margin
a le } les A d ia n t.e s , fous le nom d 'A . d es Caffres,
& dont on a fait enfin un genre particulier.
Cette plante , n’étant pas cultivée dans nos jardins,
n eft pas dans 'le cas d'un plus long article.
( B o s e . )
MOIGNON. Ce mot eft fynonyme de Chicot
( v o y e i ce mot) } mais il s’applique plus particuliérement
aux groflès branches.
| Ce n’eft pas une chofe agréable à la vue, mais
c’eft une chofe toujours utile à l’arbre, que de lui laitier des Moignons lorfqu’on l’élague, parce que,
par leur moyen , on-évite la formation des Chancres,
des G o ü t ie r e s ( v o y e ç ces mots),qui font
la fuite des grandes plaies faites à fon tronc. ( B o s c . )
MOINEAU : l’oifeau d’Europe le plus multiplié
dans les villes & autour des villages, celui
qui nuit le plus aux récoltes des céréales, à raifon
de ce qu’il en mange la graine fur pied , dans les
granges, dans les greniers, dans les ferais, jufque
dans les marchés.
Il eft fort difficile d’empêcher les ravages des
Moineaux. Ils s’accoutument en peu de teins auï
épouyantajls qu’on leur préfente, & û les cris
des
m o i
i enfans qui gardent les chenevières les font le-
[ er dans un bout, c’eft pour aller fe çofer dans
I l’autre. Il n’y a que les coups de fufil répétés, &
| Ja vue de la mort de plufieurs d’entr'eux, qui puif-
I fent les forcer à quitter prife.
I Duhamel a obfervé que les Moineaux faifoient
I moins de dégâts dans les feigles & dans les fro-
[ mens barbus, que dans les fromens fans barbe. En
I effet il doit leur être plus difficile de prendre le
( grain dans les premiers.
[ 6 On calcule généralement que chaque Moineau
I peut manger dix livres de bîé ou un demi-boif-
leaupar an, quoiqu’il paroifte confiant, par des
obfervations pofitives , qu’il en peut confommer
quatre fois plus. Rougier-Labergerie établit qu’il
I en mange un boifleau, & qu’il y en a dix millions
dans l’ancienne France. J’ai tout lieu de croire
que ce dernier nombre eft aujourd’hui dix fois I trop foible, à raifon de leur multiplication , qui a été la fuite de la loi du port d’armes & de la
cherté de la poudre à tirer > qu’ainfi il faut dire
que la France eft privée, chaque année, de cent
millions de revenu par leur feul fait.
Comment diminuer cette énorme perte ? En
mettant, comme en Angleterre & dans quelques
I contrées de l’Allemagne , la tête des Moineaux à
j prix. Quelque confidérable que foit la dépenfe de
[ cette mefure, elle fera toujours fort économique.
D’ailleurs, il eft à croire que, dans le moment
aftuel, par exemple ( 1812) , où elle eft plus que
| jamais commandée par les circonftances, on en
apporteroit immenfément pour un (ou la pièce, &
| que le double ou au plus le triple de cette
fomme fuffiroic par la fuite.
Les Moineaux vivant continuellement au milieu
des hommes, font hardis & rufés;iisont peu d’ennemis
à craindre parmi les animaux , & les moyens
de les détruire, autres que le fufil, ne font pas
nombreux. Je vais les pafler en revue.
Hors le tems de leurs amours, les Moineaux
vivent en bandes "plus ou moins nombre ufes ,
quelquefois de plufieurs centaines , qui femblent
être conduites par une volonté commune. Si ces
bandes fe divifent, furtouc en hiver, ce n’eft que
pour quelques heures. Cette difpolition favorife
le chaffeur.
Pour tuer beaucoup de Moineaux à la fois, le
fufil étant chargé de cendrée de plomb , on choifit
i les momens où iis font très^-rapprochés fur les
buiffons, ou celui, où ils volent très-ferrés , & on
en abat des douzaines à la fois. On fait des traînées
avec des criblures de grains, à peu de diftance
d’une fenêtre., d’un mur, d’une haie, & , lorf-
Nu ils font occupés à manger , on les tire dans
la longueur de cette traînée. -
C’eft dans les haies que les Moineaux fe reti-
rent le plus volontiers, furtout dans les pays de
plaines. Lorfqu’on fait où la bande eft dans l’habitude
de fe placer , un homme, à trois ou quatre
heures de la nuit, fixe à l’extrémité de la haie,
Agriculture* T om e
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fous le vent, & perpendiculairement à la haie &
au fol, un large filet contre-mai lié, foutenu encre
deux bâtons, & fe tient derrière, à quelque diftance,
avec une chandelle à la main. Alors un ou
deux autres hommes partent de l’autre extrémité
de la haie, cheminant lentement, & frappant de
tems en tems quelques petits coups de bâtondeftus.
Les Moineaux réveillés fe portent de branche en
branche jufqu’à l’extrémité où eft.le fi.et, & les
branches leur manquant, ils fe jettent dedans. On
en prend ainfi la plus grande partie. Quelques
jours après on recommence. Les nuits froides &
obfcures de l’hiver font celles qu’on doit préférer.
Je parle ici d’après ma propre expérience,
ayant ainfi pris bien des centaines de ces oifeaux
dans ma jeuneflfe.
Les filets à alouettes, garnis d’une ou plufieurs
moquettes, font très-propres à détruire beaucoup
de Moineaux. Il n’eft pas rare , aux environs de
Paris, de voir des oifeleurs de profeffion en prendre
, par ce moyen , plufieurs douzaines par heure.
Toutes les fermes & les métairies devroient
difpofer deux des fenêtres de leur grenier à paille
de la manière fuivante : à l’une d’elles feroit un filet
contre-maillé ou à poche, à demeure, & au-def-
fus de l’autre une poulie de renvoi, munie d'une
corde qui, paflant dans deux anneaux attachés au
bord fupérieur des volets, les feroit fermer instantanément
lorfqu’on la tireroit de la cour > les
autres fenêtres étant fermées, on fermeroit celle-
ci chaque fois qu’on auroit la certitude qu’il y a
des Moineaux dans le grenier , & ces Moineaux
iroient fe prendre dans le filet. On peut ainfi, dans
un hiver, comme j'en ai encore l’expérience , détruire
la majeure partie des Moineaux d’un canton.
Les enfans des cultivateurs détt uifent partout
beaucoup de Moineaux en leur apprêtant un lieu
pour nicher (le plus communément un pot attaché
à une certaine hauteur de la muraille ) , ou en les
recherchant dans les trous qu’ils ont choifis ; ils en
détruifent encore avec les petits pièges qu’ils leur
tendent pendant l’hiver, comme trébuchats, quatre
de chiffre, &c.
La chair des Moineaux eft coriace, furtout
celle des vieux ; mais il ne faut pas la déprifer autant
qu’on le fait en certains lieux. ( B o s c . )
MOIS. On nomme ainfi chacune des douze di-
vifions qu’on fuppofe dans le cercle que parcourt
la terre autour du foleil.
Les Mois ne font pas égaux dans le calendrier
grégorien , parce qu’il a fallu répartir fur plufieurs
d'entr’eux les cinq ou fix jours que l’année a
au delà de trois cent foixante.
Je renvoie au D i c t io n n a i r e d ‘A f t r o n om ie . ceux
qui voudront avoir des notions détaillées fur les
Mois 5 mon objet ici a été feulement de dire que
j’ai indiqué à chacun d’eux la férié des travaux de
la grande & de la petite culture qui doivent fe
faire dans le climat de Paris pendant fa durée.
On réunit les Mois en quatre groupes, qui s’ap