
BORMF-S, ville du département du V a r , ar-
rondiflement de Toulon , à quatre lieues à l’ eft
d’Hières. On a trouvé de l’aimant dans le cap de
Benac, près de cette villé , fur le rivage de la
Mediterranée, à côté du château de Braganfon.
BORN ACQ ( Forêt de ) , département du Cher,
arrondiffement de Saint-Amand , & à deux lieues
fud-fud-eft de cette ville. Elle a trois mille fix
cents toiles de lo n g , fur feize cents toifes de
large. '
BORN. C ’eft une petite contrée dans le ci-
devant Languedoc, fur les confins d,es diocèfes de
V iv ie rs , de Mende 5c d’Ufez. Les principales
communes qu’ il renfermoit, font ;,Parentis, Bifca-
Tùffe y Sûnguinet, Gafies > Porens. Saint-P aul-de-
Born y Memifans , B las y Mefos 3 Saint-Julien 4 le
Vignac & Contis. Les dénominations de toutes ces
communes font allez liriguHères, & annoncent l’é-
tabiifiemenc d’une colonie particulière dans cette
contrée, dont on a perdu le fouvenir. Le pays
de Born fait aujourd’hui partie du département
des Landes.
BORNE (la ) , rivière du département de l’Ar-
dêche, arrondiffement de l’Argentière, canton de
Saint-Etienne-de-Lucdarès. Sa fource, qui prend
naiffance dans la forêt de Boizon, verfe fes eaux
au fud, puis au fud-oueft , retourne au. fud , en-
fuite à l’eft-fud-eft, reçoit le Granfon, & , remontant
au nord-eft, prend le nom de Chajfefac j &
fe rend dans l’Ardèche à deux lieues fud-eft de
Joyeufe. Le cours des rivières, dans ces contrées,
doit intéreffer tous ceux qui les confîdè-
rent comme renfermant la plupart les dépôts précieux
de l’ or.
Bo r n e ( Forêt de ) , du département de Ja
Côte-d’O r , arrondiffement de Baune, & à une
lieue & demie de cette ville. Elle a trois mille
trois cents toifes de long, fur dix-huit cents toifes
de large.
BO RN ÉO , île d’A fie , dans les Indes, l ’une des
trois grandes îles de la Sonde, qui font Sumatra,
Java &r Bornéo. Celle-ci eft fous la ligne qui la
coupe en deux parties ; car elle s’étend à 4 degrés
& demi au fud , & à 8 degrés au nord de l’équateur
y ce qui fait 12 degrés & demi en latitude,
qu trois cent vingt-cinq lieues j enfin, on lui
donne.mille fix cent cinquante milles d’Italie de
tour. Tout ce pays, fi fertile, eft abondant en
caffe, en c ir e , en mufcades camphre, poivre,
benjpin, plantes aromatiques, clous de girofle,
bois réfineux & odoriférans.
Le riz y eft le meilleur de toute l’ Afîe. On y
ramaffe de l ’or en grande quantité, foit en poudre,
foit en lingots. On y trouve aufli des diamans,
furtout dans la province de Succadana j des perles,
fur la côte feptentrionale j enfin, du fer, du cuivre
& de Tétain. Les grandes forêts qui régnent dans
différentes parties de rîle font remplies d’animaux.
Le plus extraordinaire eft celui que l’on appelle
Y homme fauvage. Il s’en trouve, à ce qu’on rapporte,
de la hauteur des plus grands hommes j il
a la tête ronde comme la nôtre j des y eu x , une
bouche, un menton un peu différens des nôtres,,
prefque point de n e z , & le corps entièrement
couvert d’affez longs poils. Ces animaux courent
plus vîte que des cerfs $ ils rompent, dans les
b o is , des branches d’arbres, avec le (quelles ils
affomment les paffans, dont enfuite ils fucent le
fang. Ces particularités font rapportées dans une
lettre inférée aux Mémoires de Trévoux en 1701.
Ces bêtes, qu’on trouve au premier coup-d’oeil
reffembler fi fort à l’homme, & q ui, examinées
en détail, en diffèrent prefque dans tous les traits,
rie font que des finges de l’efpëce de ceux qu’on
nomme ourangs-outangs, dont quelques voyageurs,
amis du merveilleux -3 ont exagéré un peu la taille,
r^gilité à la courfe, & beaucoup la conformité
avec l’efpèce humaine.
i On y voit aufli des finges rouges, noirs ou
blancs , qui fôurniffent de très-beaux bézoards.
Les côtes de l’ île font habitées par des mores
appelés Malais, nation belliqueufe & méchante,
qui , après plulïeurs années de poffeffion, s’ eft
donné, des rois au nombre de fix ou fep t, qu’on
défigne par les noms des différentes places dont
ils ont fait leur capitale : tels font Baujar-MaJJin,
Succadana , Landa-Sambas , Hermata & Bornéo
Celui dé Baujar-Maflin paffe pour le plus puiffant
de tous. Les Malais, outre les armes blanches,
connoiffent l’ufage des armes à feu.
L’intérieur des terres, rempli de montagnes &
de forêts inaccefiîbles, eft habité par des idolâtres
nommés Beajous. Ces peuples, qui n’ont point de
rois, mais des chefs, font grands , robuftes, ba-
fanés, bien faits & fort fuperftitieux. lis n’épou-
fent qu’ une feule femme, puniflent de mort l’ adultère,
& vivent entr’éux dans une grande union.
Mais les Malais les oppriment le plus qu’ ils peuvent.
Les Beajous n’ont pour armes que des couteaux
& des farbacanes avec lefquelles ils fouf-
flent de petites flèches qui la plupart du tems'font
empoifonnées, & avec lefquelles ils atteignent de
fort loin.
Il y a divers ports dans l’île. Le plus fréquenté
eft celui de Baujar-Maflin pour le commerce des
drogues, furtout par les habitans de Macao. On
y trouve beaucoup de pico ou nids d’oifeaux que
les Chinois voluptueux achètent fi cher pour le
luxe de leurs tables, & auxquels ils attribuent tant
de propriétés :• ils paient jufqu'à trois cents pièces
de huit un de ces pico. Ces efpèces d’oifeaux font
leurs nids dans les fentes des rochers, & ces nids
font compofés d’une pâte très-fine, dont on ne
çonnoît point la matière première. Cette île fur--
paffe tous les autres pays par la prodigieufe diver-
fité des oifeaux.
Le
Le camphre de Bornéo paffe pour être le plus parfait
de tous les autres pays : les Japonois donnent
cinq à fix quintaux du leur pour une livre de c e lui
là. Les Chinois, qui le confièrent comme le
premier des remèdes, le paient jufqu’à huit cents
livres la livre.
Les Portugais & les Anglais ont tenté vainement
de former des établiffemens dans cette île î
ils ont été maffacrés. Les Hollandais, qui n’ avoient
pas été mieux traités, reparurent en 1748 avec '
une efcadre affez foible pourtant, mais qui en im-
pofa au prince de Baujar-Maflin, qui poffèdë feul
le poivre, & qui fe détermina à leur en accorder
le commerce exclufif : feulement il lui fut permis
d’en livrer cinq cent mille livres aux Chinois,
qui de tout tems fréquentoient fes ports. Les Hollandais
envoient à Baujar-Maflin, du r iz , de l’opium,
du fel & de groffes toiles ; ils en retirent !
quelques diamans, & environ fix cent mille livres 1
de poivre, à trente-une livres le c en t,c e qui leur
fait un immenfe profit.
B o r n é o , ville d’A fie , capitale du royaume de
Bornéo} dans l’ ïle du même nom. Cette ville eft
grande, commerçante & bien peuplée j elle eft
bâtie dans un marais , fur pilotis, comme Venife:
fon port eft grand & beau. Le roi de Bornéo n’eft
que le premier fujet de fa femme, à qui le peuple
& les grands défèrent toute l’autorité. La raifon
en eft qu’ ils font extrêmement jaloux d’être gouvernés
par un légitime héritier du trône, & qu’ une
femme eft certaine que les enfans font à elle j ce
qu’ un mari n’ofe affurer. La fituation de cette ville
eft fur la côte feptentrionale.
BORNHEM, village du département des Deux-
Nèthes, arrondiffement de Malines, à deux lieues
nord-oueft de Bonn. Il y a une fabrique de poter
ie , une autre d’huile de colfat, & trois fabriques
de vinaigre de bière.
BORNHOLM, île de la mer Baltique , appartenant
au royaume de Danemarck j elle a fix
milles de longueur fur trois de largeur. Le terrain,
quoique pierreux, eft fertile, furtout en
avoine : on y trouve d’excellens pâturages & beaucoup
de bétail.- La pêche du faumon y eft d’un
grand produit. Les côtes font d’un accès difficile,
à caufe des bancs de fable qui s’accumulent fur
les rivages. Ronne en eft la capitale : c’ eft une petite
ville, dont le port eft fortifié. On y compte
quatre autres petites villes , dont trois ont des
ports. A deux milles de l’île , dans la mer, vers
l ’orient, eft la fortereffe de Chriftianfoe.
BORNIV AL , village du département de la
D y le , arrondiffement & canton de Nivelles, à
trois quarts de lieue de cette ville. Son territoire
eft abondant en grains de toute efpèce, avec des
prairies & des pâturages.
Géograpkie-P hy/ique, Tome HJ,
BORNO ou BO U RN O U , ville & royaume,
d’Afrique dans la partie orientale de la N igritie,
avec un lac & un defert du même nom. On croit
que c’ eft le pays des anciens Garaman tes. Les.
femmes y font communes, & les particuliers h y
reconnoiffent pour leurs enfans que ceux qui leur
reffemblent. .
Ce pays abonde en troupeaux, en millet & en
coton j il eft lîtué entre le 52e. & le 4 1 e. degré
de longitude, & entre le 10e. & le 20e. degré de.
latitude. Le lac d e Borna eft remarquable, parce
que le Niger s’y jette. Ce fleuve, apres avoir dif-
paru fous terre , au pied d’une chaîne de montagnes,
reparoît de l’autre côte. Il n y a qu une
feule ville dans ce royaume : c’eft Borno. On y
compte quelques villages, & le refte de la population
campe fous des tentes.
BORROMÉES (Iles ). C e font deux îles dans
la partie méridionale du lac Majeur. De ces deux
île s , l ’une fe nomme Ifola-Bella, & l’autre Ifola-
Madre ; elles font à une lieue de diftance l’une de
l’autre, & doivent aux foins, au goû t, à la munificence
des comtes René & Vitalien Borromee.
le nombre & la diverfité des beautés quelles pré-
fencent. Voici l’idée qu’en donne M. de Lalande
dans fon Voyage d'Italie.
« C e qu’il y a de plus beau dans ce canton de
» la Lombardie, ce -qu’ il y a de plus fingulier par
» la fituation, le coup-d’oe il, la grandeur, les or-
M nemen>, ce font les îles Bonomées. Situées dans
n le lac Majeur, à quinze lieues de Milan, les def-'
» criptions romantiques des îles d’Àrmide, de
» Calypfo ou des Fées les plus célèbres femblent
s» avoir été faites pour le délicieux féjour de 1T-
I fola-BelIa & de l’Ifola-Madre, mais furtout de
,, la première, & c’ eft une des chofes uniques
„ dans leur genre, pour lefquelles un curieux peut
n faire le voyage d’ Italie. Les te r ra ffe s le s grot- 03 ces, les jardins, les fontaines, les berceaux de
3, limoniers & de cèdres , la vue admirable du lac
» & des montagnes, tout y enchante, & l’on eft
33 bien dédommagé de la peine que donne ce
>3 voyage. » . _ . ,
J'ajoute qu apres avoir parcouru & contemple
à loifir toutes ces beautés de l’ art comme elles
font préfentées ci-dd fus, j ’ai fu en diftinguer les
réfuïtats des grandes opérations de la nature qu’on
peut obferver de ces trois îles : tel eft le golfe
qui fert de baffin à cette partie•'du-Iac, au milieu
de laquelle figurent ces îles ; golfe creufé & vidé
par la rivière d e T o ç a , que l’eau des vallées de
plufieurs montagnes alimente , & qui afflue dans
le lac. Je place au même rang h digue du lac &
fon émiffaire -, qui eft affez abondant pour donner
naiffance au Téfm. ( Voyei l'article La c .),
B O R T , ville du département de la C o rrèze,
arrondiflëment d’Uféz. Cette ville eft fituée fur
1 la rive droite de la Dordogne, & fur la gauche
A a