
l ’Yonne, canton de Quarré-Iès-Tombes, près de
la Cure. Ce village occupe une contrée du Morvan,
remplie de bois & de beaux pâturages ; ce
Qui la rend intéreflante fous tous les rapports de
la culture.
CHATELUS - LE - MARCHA IS , bourg du
département de la C reufe, canton de Bénévent,
lur le Thaurion, & à trois lieues de cette ville.
, C e bourg eft fitué dans un pays fertile en grains
& en exceliens pâturages. O11 y élève une grande
quantité de beltiaux, dont on fait un bon commerce.
CHA T IL LO N , village du département de l'A ilier
» canton de Montet-aux-Moines, fur la Queune.
Au lieu dit Fins eft une miné de charbon de terre
qui a quatre ponts, & qui fournit Paris depuis
plus d'un fiècle. Dans la forêt de Meffage, qui en
eft voifine, on tire un grès blanc d'un grain très-
fin , dont on fait des chambranles de cheminées, !
& que j'ai propofé aux fondeurs des monnoies j
pour recevoir les flans.
Ç h a t il lo n , ville du département du Rhône,
ariondiffement de Villefranche, fur la côte près
de l’Azergue. Il y a dans le territoire de Châùllon
une efpèce d'ocre qui renferme une mine de fer
en grains. On pourrait faire un grand ufage de
cette mine.
Ç h a t il lo n , village du département de la
Seine, arrondiffement de Sceaux » à une lieue trois
quarts fud-oueft de Paris, & à deux tiers de lieue
lud-eft de Meudon. .C eft à Châùllon que fe trouvent
les anciens dépôts de la Seine. C'eft dans une
des. belles maifons qu'il renferme, que M. Tru-
daine père, d après les excellens principes qu'il
s’étoit formés fur l'adminiftration des ponts &
chauffées & des manufactures , en dirigeoit les
travaux.
C ha til lon -sur-Seine , ville du département
de la Cote-Dor, fur la Seine; Cette petite ville
eft le centre d un pays de moyennes montagnes :
le fol en eft peu fertile 5 les bois & les bruyères
en couvrent au moins la moitié j mais la néceflîté
rend les habitans induftrieux : un commerce affez
confidérable s’eft établi dans ces montagnes, &
leur fournit des reffonrces précieufes. Plus de
trente tifines, répandues fur une furface de quatre-
vingts à cent lieues, occupent une grande quantité
de bras à l'exploitation des b ois , à l'extradtion
des mines, à la fabrication des fe rs , des tôles
des clous de toutes fortes, des réchauds & tuyaux
de poêles pour une partie de la France. On y
fabrique tous les ans environ quatre mille cordes
de bots de moule pour l'approvifionnement de la
capitale : on y prépare auffi des planches de tout
échantillon. * des cercles, de* tonneaux, & du
merrain ou bois propre à faire des tonneaux pour
les départemens limitrophes. On y élève une
grande quantité de moutons, dont les laines font
enlevées pour les fabriques de Rheims, d'Amiens,
de Tro y e s , ikc. Les beltiaux qu'on y élève éga-
1 Isn'ént s-engraiflènt pour être vendus à Paris. 11 y
a aux environs de Châùllon des carrières de marbre;
Enfin, les vins forment une des branches les plus
importantes de fon commerce. Je terminerai cette
notice par une remarque qui me par oit d'un cer-
: tain intérêt} c’eft qu'on trouve dans les collines
voifines de cette v ille, des couches de pierres
plates qyi on: fourni les premiers matériaux des
giêves que charrie, le long de fon cours & de fa
v allée, la rivière de Seine, & qui forment des
dépôts confîdérables.
Une choie dont on eft frappé en remontant la
vallee de la Seine dans les environs de Châùllon.
eit de voir cette vallée s'élargir d’une manière
très-fenfible, & offrir une plaine qui paroît à perte
de vue. Les coteaux qui la bordent, s’écarrent l'un
de 1 autre a une lieue & demie à peu près avant
d'arriver à Châùllon. On laiffe fur la droite du
chemin, c t f t - à - d i r e , fur la rive gauche de la
Seine, une butte ifolée, dont le foromet eft de
niveau avec ie couronnement des coteaux qui
bordent la vallée. Cette butte frappe par la manière
dont elle eft détachée de tous les coteaux
v ojfins j en conféqusnce la plaine femble partagée
en deux par cette butte..Sur la gauche du chemin
on apperçoit, aulli à la hauteur de Châùllon à peu
près, deux autres buttes aulli parfaitement ifolées.
& détachées de tous les coteaux voifins. Ce phénomène
eft très-peu commun dans les pays de
tradhis calcaire, l'eau courante n'ayant pas eu
occafion de faire ces féparations.
En avançant dans la plaine dont j’ai parlé, &
en laiffant derrière foi les buttes ifolées, on s élève
infenfiblement par une pente douce. Cette plaine
paroît grade & fertile : le fond cependant en eft
toujours femé des débris des mêmes pierres calcaires.
Enfin , on découvre Châùllon-far-Seine, &
1 on reconnoïc que cette plaine qu'on vient de
traverfer, y eft coupée â revers par le vallon de
la Seine. L'arrangement régulier des bancs de
pierres calcaires paroît merveilleusement dans l’efi
carpement qui entoure le bailin de la, Seine : on
•diroit, dans quelques endroits, voir les marches
d'un efcalier couvertes d'herbes & de moufles.
Plusieurs de ces bancs de pierres, furtout les..in-
ferieurs, parodient d'une tiès-grande épaiffeur &
dureté.
En examinant les pierres dont on bâtit la ville
de Châùllon, j'y ai remarqué une très-grande variété.
En général cependant, ce que j’appelle le
cos dur & la pierre de lave qui lert à couvrir L s
toits, y dominent. Il y a de très-groffes pierres de
ce cos dur. Ces pierres font p ri les dans les bancs
des coteaux voifins. J’ai remarqué plufieurs variétés
de pierres, foit pour la couleur, foie poui
le grain, & dont aucune ne fe trouve en place
de ces bancs des coteaux 5 elles font répandues au
pied de ces coteaux : ce font vifiblement des débris
des-couches fupérieures décompofées par les
eaux.
. Le pavé du choeur de l'églife du château eft
blanc & bleu. Les carreaux bleus font fort grands,
& faits de marbre bleuâtre , veiné d'un brun-
obfcur, & plein d’allez grandes coquilles dont les
volutes ont une partie de leur intérieur rempli de
marbre blanc. Ce marbre paroît affez beau. On le
tire de Marfangis, fui la droite de la vallée de la
Seine. Ce lieu eft fur le couronnement d'un coteau
qui bo'rde la plaine fertile entre Mufti & Châùllon.
Ce marbre fe trouve donc fur le Commet d une
plaine dont toutes les couches inférieures ne font
que des pierres calcaires blanches & communes.
J'ai conjecturé qu’il eft placé comme les plaques
de marbre coquiliier de Denainvilliers ; ce qui eft
une polit ion bien différente de celle que j’ai vue
au marbre blanc de la vallée de- Châlonne en
Anjou, & au marbre giis de Bretteviile-fur-i'Aife
en Normandie 5 ce qui prouve de plus que le
marbre fe trouve, non-feulement dans l'ancienne
terre, mais auflî dans la nouvelle jufqu'ici d’une
manière bien différente, & à beaucoup plus petites
maffes. Ce marbre annonce au fiî,d e même
que celui que j'ai trouvé fur les coteaux de
Bar-fur Seine, la diftinétion des couches fupérieures.
En examinant les carrières depuis Châùllon, &
en fuivant le lit de la Seine jufqu'à Saint-Mard,
j’ai remarqué qu’un des bancs durs paroiffoit renfermer
plufieurs empreintes de coquilles entières.
J’ai aufii remarqué que plufieurs pierres analogues
d’ailleurs aux cos étoient moins homogènes, &
quelquefois par Cernées de petits trous comme des
têtes d’épingles. Da- s un autre endroit, à une
defeente affez iroide une lieue avant Saint-Mard,
on obferve une efpèce de poudingue compofé de
petits éclats de cos réunis par une matière calcaire
qui n’en rempli {Toit pas les intérftices, &
qui feulement ;.attachoit ces petits éclats l’ un à
l ’autre. Vers le même lieu, & en s’approchant un
peu plus dé Saint-Mard, j’ai vu un lit de glai'è
affez épais, qui étoit furmonté d’une maffe de bancs
calcaires. Le niveau en étoit indiqué par une très-
grande quantité de fou rets qui fortoient du rocher,
& fe répandoient fur toute la furface du
coteau.
A me-fure que je m'éloignois de Châùllon & que
je m'approchois de Saint-Mard, le vallon alloit en
fe fétréciffant ; les coteaux s’efearpoient, & pa-
roiffoient femés à leur pied de rochers, & couronnés
en général de bois. Plufieurs vallons fort
étroits conduifoient de petits ruiffeaux au vallon
principal. A voir les pointes des coteaux qui fépa-
roient ces vallons s'élever prefqu'à p ic , hériffées
de rochers, on fe croiroit dans un pays de montagnes
fi le parallélifme des couches & la nature
des pierres n’avertiffoient qu’on n’a pas quitté la
nouvelle terre.
A Saint-Mard on quitte la vallée de la Seine,
& le chemin continue fur le dos de la plaine, qui
eft vafte & très-unie. Elle doit être au moins de
deux cents toifes au de (fus du niveau de la mer.
Cependant elle eft tellement jonchée , dans toute
fon étendue, de petits éclats de cos calcaire entremêlé
d'une terre franche rougeâtre , qu’on ne fau-
roit guère s'empêcher de penfer qu’au defl’us de
cette plaine il n'y ait eu autrefois des couches
épaiffes entraînées depuis par les eaux. Cette
plaine s’étendoit, à ce qu’on c ro it , dans une
grande partie de la Bourgogne, qui doit appartenir
par conféquent, pour cette partie,au tractus
calcaire.
Depuis Donnemarie jufqu’à la Perrière je n'ai
pas vu l'ombre d'un filex. Il y en a fur le grand
chemin près de Troyes. Il faut donc en conclure
que ceux qu'on voit près de Paris dans les anciens
dépôts de la rivière, ne viennent pas du voifinage
de fa fource , mais bien, comme je l'ai dit ci-
defius, les pierres plates qui fervent aux graviers
plats dépofés le long du lit de la'Seine. Quant aux
filex, ils ont été apportés par les rivières affluen-
tes, ou même ils ont été formés peu loin des lieux
où on les trouve aujourd’hui.
Je n'ai trouvé non plus aucun grès ni aucune
pierre qui paroiffe vitrefcible dans rouie cette
partie fupérieure du cours de la Seine.
En partant de la Perrière, on continue de fuivre
la plaine jufqu’à un vallon ou plutôt jufqu’à deux
vallons, dont les eaux courantes concourent à
former la Seine. Celui qui conduit les eaux de la
fource de cette rivière étoit encore à fec le 30
feptembre, & fe trouve en cet état la plus grande
partie de l’année. Ainfi c’eft affez improprement
qu’on *a donné le nom de Seine au ruiffesu qui
porte ce nom dans le pays ; il auroit plutôt fallu
donner ce nom à quelques-uns des ruiffeaux qui
fe jettent dans ce premier, & qui ont de l’eau
toute l’année. En perdant la Seine de vue , je ne
Iaifferai pas paffer l ’occafion de remarquer que
cette rivière prend fa fource, & continue à couler
jufqu'à fon embouchure inclufivement, dans des
terrains qui, malgré la grande variété qui les diftin-
gue , ont tous les caractères par lefquels M.R.oucJIe
défignoit la nouvelle terre. On y voit partout des
coquilles, des pierres calcaires, des couches horizontales,
& c . Quelques unes des rivières qu’elle
reçoit, coulent un peu dans l'ancienne terre : telles
font les rivières qui fe jettent dans l’Yonne. Outre
cela, j'ai vu du granit roulé par l’Aube à Bar-fur-
A u b e , & je ne fais d'où il peut venir.
En remontant on trouve la même plaine que le
vallon dont je viens de parler , avoir coupé. La
pierre dominante du pays, eft toujours celle dont
les bancs fe délitent & font remplis de gerçures,
en forte qu’on peut en couvrir les maifons. Elle
fe trouve, en plufieurs endroits, à la furface de