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des mares plus ou moins étendues , qui' s’oppo-:!
feroient a la Culture fi les habitans-de ce- pays
n avoient pas trouvé Je moyen de s'en débarrafiér-
en formant ce qu'ils appellent des bétoires, par où
les eaux s’ infiltrent allez promptement.
Pour former un bétoire, un homme robu'fte prend
une barre de fer plus ou moins longue1, d’ tïn pôuçe
& demi en carre. Il la foulève’i 8c la laiffe-retomber
toujours dans le : même endroit de la rriare.!
Par ce moyen il parvient# brifer les cailloux qu’onj
y a mis, à déranger lês graviers, & à ouvrir ksi
amas argileux qui les enveloppent & qui tiennent;’
• les eaux. 11 tait ainfi à cè-ÿ èâux une iftue p a r t i t
elles s’écoulent en fe perdant dans les fables, dont:
elles traverfent toute T’épaiffeur inférieure aux;
amas argileux, pour aller ferepofer en nappe fur'
les bancs-calcaires qui (ont défions à une certaine,
profondeur ; & , comme là, des couches ealfcairési
a diverfeS inclinâifons vers les ■ vallons 'eifcotiP
crivant les hautes plaines, ces eaux font détèfrni-l
nées à fùivre ces pentes, gagnent les: bords dès
vallons, 8c forment des fourcés plus ou moins
abondantes, fnivant l'étendue de Ta furface fupé-
rieure de la maffe calcaire fouterraine qui recueille
& verfe ces eaux.
Ces ÆérWrer s’agrandiffent infenfibîement, parte
que l’eau, entraînant avec elle lés parties les plus
défiées de la terre, mêlées au fable , & déplaçant
aufli les fables du fon d , fe creufe une route plus
évafée au centre du bétoire ; ce; qui produit des
éboulemens le long des bords fupérieurs de l’entonnoir.
On voit que, par ce travail de l’ eau , ces
bétoires factices deviennent des goufres propres1 à
abforber une grande quantité d’eau, laquelle ;fé
fait jour par le pied des collines environnantes- 'Il
y a de ces bétoires dont l’ouverture a plus de cinquante
pieds de diamètre, fur une profondeur telle
que le comportent &r que prennent d'eux-mêmes
les fables argilo-graveleux par l’effet de l’affluence
des eaux qui S’engoufrent dans le centre..
La perméabilité du fable graveleux qui recouvre
les bancs de pierres calcaires, & la gra-nde épaiR
feur de ces amas, font que les eaux pluviales fe cia-=
ri fient en les traverfant pour arriver à la fu; face de
cesbancs : c’ eft par-là qu’on explique pourquoi» les
eaux forrent très-limpides des lourcés qui fe montrent
fur les flancs des collines qui environ ne n.t
les hantes plaines de ces cantons de la Normandie
& de la Picardie, quelqu’abondantes qu’aient été
les pluies. On conçoit aufli, d’aprèstees détails du 1
mécanifme qui procure l’ecoulement fouterrain de
ces eaux , pourquoi ces fources ne tari-flent pas •
communément, parce que le rems néctflaire pour
leur fibration à travers l'epaifleur dessables graveleux,
& pour faire le trajet fur les pentes-deis
bancs calcaires qui les raffembk nt depuis les bé- j
toires jufqu’aux vallons , eft moins, grfefld que celui :
qu’il faudroit pour épuifer l'eau que les pluies ver- .|
fent de te ms en tçms lur ces plaines hautes qui \
foiic ordinairement, abondantes^ / - - 1
B .E V
r: Toutës ces-'circénflànces jettent un grand jour
fur la grande quefticn qui a partagé- les phyficiens
du fiecle pafle. ("Plus les phyficiens deviendront
naturaliftès, plus ils-rafiemblëront de preiïvés du
mécanifme. Ample que la nature met en oeuvue
pour alimenter 8c entretenir les fources; ( Voyer Sources. ) <0
Des^puits & de la nappe1 d'eau fédentaire dans le
plateau de Fornïerie. i
Entre les bétoires qui fe-forment au milieu de
-certaines contrées du plateau de Formerie, & qui
s’entretiennent, par des moyens fort variés ', d’ un
canton à l ’autre-, il y a des puits à cote dés habitations,
lefquels, fuivànt leur difpofition , donnent
connoiflance de la nappe d’eail qui fe prolonge
«. depuis les grands bétoires intérieurs y &
pour ainfidire centraux , jufqu’aux débouchés des
fources;
(jfi Ces:'détails m’ont paru très-beaux à- fùivre &
à déterminer, tant par la vifite des puits, que par
la iecbnnoiffance dés différtns niveaux dé fta g nation
de leurs eaux.
, ; C ’eft à Formerie qùe j’ai obfervé & reconnu
ces premiers faits iritéreffans , & les moyens qü’bn
peut prendre pour comparer les- niveaux JdîeT?éa.u
des puits, que je confidète comme des--regards
ouverts en divers points de la furface du plateau,
& par le moyen defquels On peut s’ inflruire de ce
qui- fe paffe dans les bouchés fupeificielles de la
contrée, j ^Ces puits font plus ou moins profondément revêtus
de murs ; & moins ils le font, plus on y
accumule de pierrailles; ce qui les conftitue plus
ou moins bétoires
Il n’eft donc pas étonnant que.îes puits1 oui ont
ifuccédé aux puits' primitifs, qui font les vrais bét
o i r e s participent de leur-état, & fervent, par
les mêmes moyens, aux béfoins des habitans. Tout
dépend, dans l’un & l’autre cas, ée l’état où fe
trouve -le maflif fùper-ficiel qui recouvre le plateau,
& qui reçoit des pluies, origine vifible.&
inconteftable des eaux dont nous examinons la
marche & la circulation intérieures, & enfin k s
débouchés par les fources..
Tl fuit dé là qu’on ne fauroit-trop envîfager les
inconvéniens des terrains plats où les eaux féjoür-
neilt fans écoulement, 8c quels avantages k s habitations
des hommes & des animaux tirent des
pentes qui facilirent la libre circulation des eaux •>
[ enfin, quels bénéfices il réfulte de l’approfondif-
! fement des vallées à la furface de la terre. Le plateau
de Formerie nous apprend tous ces détails de
! vérités intéreflantes pour la Géographie-P hyfique ,
,& à quelles’ circonltances on doit ambitionner
1. habitation, des plaines..
BÉVXEUX (Salines de)„ Ou rencontre ces fa-
iijjés en allant de Veva$ an Valais* Ce font
IOO
•feules qui foient exploitées çn Suifle ; elles appartiennent
au canton de Berne. Les fources falées
font a une lieue de Bévleux y elles ne font pas
.abondantes,, pu j (qu’elles ne; produifent' pas, neuf
mille quintaux, chaque .gnnée. Elles ont même diminué
depuis les fouilles qu’on a faites dans l ’ef-
pérane c de trouver l’amas ou le dépôt de Tel qu’on
,a'CM.ppolé y exiiter. Les travaux qu’ on a faits font
immenfes. II. faut lire tout cela dans les ouvrages ■
de M. de Haller,;qui a été. directeur de ces la-
-lines.
Nous obferverons' que ces fources falées font
dans des maffifs de gypl'e, ainfi que toutes celles:
quiTont connues.,En entrant dans les galeries, on
remarque des veines-.confidérab,!es qui coupent, en
divers fens, les bancs du roc d’un fpath ceffulaire f
jauni par le fer dont les eaux ., qui Cuintent dès-
rochers, font prefque partout chargées. Entre le s :
Petits filets d’ea\i faline qui fuintent des bancs
d ’une pierre niarrieufe, & qui ont formé un dépôt
de fel marin en cubes, on trouve trois fources
fortant des mêmes bancs , dont une feule eft
faline & fou.frée. Des deux autres, l’une eft martiale:
& dépofe beaucoup d’ ocre de fer, & l’autre
tient en diffolurion un vrai; foie de foufre , qui fe
dépofe contre le rocher en forme de filets jaunâtres.
• Le cylindre qui fe trouve enveloppé dans le roc
gris marneux , & dont M. de Haller a donné la
defeription, eft formé de couches d’une forte de
bol d ’un gris-rougtât.re>& recouvert, en plufieurs
endroits, de petits criftaux féléniteux, femblables
à des amas de cheveux blancs & imprégnés de fel.
Malgré les travaux qu’on a faits depuis M. de Hal-
1er, on ne connoî-t guère la forme de ce cylindre.
Le diftriél des falines & la mine de fel qui l ’accompagne,
s’étendent depuis la pointe nord-oueft
de Panex, jufqu’au fud-eft de Çhamofaire, puis ,
paflant entre Panex & Ghamofaire, fe dirigent au
fud-eft. vers le Boiiillet, & tournent de là vers les
fondemens à l’eft. Comme la fource falée de Panex
fort de la montagne vers fa pointe la plus nord-
oueft, & que fon autre extrémité, vis-à-vis Cha-
mofaire, donne auiïi une autre fource Talée, il
paroît naturel de croire qu’ il eft poffibîe de découvrir
d’autres fources dans les hauteurs & dans
les gorges ou vallons qui les réparent,. & où coulent
des torrens qui vont fè jeter dans la grande
eau ou dans la Grionne, entre Panex, Chamofaire
& Grion^ fur une circonférence d’environ quatre
lieues.
Les couches de l’intérieur de ces montagnes ne
renferment du fel que dans, certains endroits , &
ces fels font des dépôts foufmarins faits au milieu
de ces couches : ils font diflous par des filets d’eau !
douce, qui s’en chargent en filtrant à travers ces
couches. Il y a grande apparence que les fources
talées que l’on voir fortir de ces couches , ont 1
parcouru un certain trajet avant de paroi.tre.au
dfeàûrsJb& que ce trajet eft dans une ligne* ou.
horizontale, ou de haut en b as , fans qu’on puiffe
admettre que ces eaux qui fe chargent des fels,
remontent de bas en haut, & à de grandes profondeurs.
BEÜRBÔUDOUZE ( Lac de ) , du département
du Puy-de-Dôme, arrondiflement d’iffoire , canton
de Belle , a une lieue fud de B« fle. Il eft à une
des fource.s de la Couze. II a deux cent cinquante
toiles de long, fur cent cinquante toifes de large.
Son baflin eft fur le fol intact, & fe trouve réfferré
par deux centres d’ éruption qui onr verlé chacun
leur courant de deux côtés oppofés du baflin au
deffus de rémiffaire.
BEURRE , village du départe ment du Doubs *
arrondiflement &, canton fud de Befançon , à trois
quarts de lieue de certe v ille , & fur les bords du
Doubs. Il y a un moulin à blé & un autre à huile ,
une ribe à préparer Je chanvre avant de le peigner
; enfin un martinet appelé gouille, employé
pour le fervice de la groffe artillerie.'On y fabrique
des lames pour les ateliers de Paris 8c de Relançon;
Toutes ces ufines font établies fur la rivière
du Doubs, à un quart de lieue de ce village.
BEUVRAY ( Le Mont ) , du département de I*
Nièvre , arrondiflement & canton de Château-
Chinon, Il offre à fon fommet, qui a trois quarts
de lieue de long, fur une demi-lieue de large, une
plaine fort appropriée à un champ de foire.
BEUVRY-LES-ORCHIES , village du département
du Nord , canton d’Orchies. Il y a cinq
; forges, où l’on fabrique les divers inftrumens de
Ta culture. C ’eft au centre d’un pays où l’agriculture
eft en honneur.
B E Y , village du département du Fînifterre,
arrondiflement & ‘canton de Quimperlé, à une
lieue de Quimperlé. Le territoire de Bey eft arrofé
d’ un grand nombre de ruilfeaux. La moitié de ce
pays eft cependant encore couverte de landes*
comme beaucoup d’autres contrées de ce département.
BEYRÈDE, village du département des Hautes^
Pyrénées, arrqpdjflëraénr de Bagnères-fur-la*Nefte.
11 y a quatre carrières dè marbre , qui ont été exploitées
pour le compte du Gouvernement. La
première confifte en une taillé ouverte de fit toifes
de profondeur, fur environ quatre toifes de hauteu
r , 8c qui pénètre dans îe rocher de l’eft-fud-eft
à l ’oueft-nord-oueft. Elle donne du marbre blanc
8c gris , veiné de rouge. La fécondé, plus étendue
que la précédente, eft taillée dans le rocher fur h
même direction. Elle a environ douze toifes de
profondeur horizontale,, fur fept toifes de hauteur.
Les veines rouges y font très-for tes. La fouille
de b troxfième a les mêmes dimenfions à peu près