en deux parties, entre Perinaldo & Ponte-Ber-
nardo. Ce'rocher eft très-fortifié & très-important
par fa pofition & par la difficulté qu’ il préfente
dans ce paffage, où l’on eft obligé de franchir
cinq ponts dans un quart de lieue pour profiter
du peu de terrain qùe.laiffe la rivière. Cette forme
de vallée m’ a paru très-propre- à faire connoitre
la marche des eaux dans l’efcarpement des deux
croupes. Toutes ces formes de terrain peuvent
s’obfërver dans cette vallée.
BÀRJAC , ville du départemenrdu Gard , ar-
rondiffement d’Alais. On y trouve une pierre
blanche d’une efpèce particulière. Tendre lorf-
qu’on la tire de la carrière, la fcie peut la partager
alors avec facilité, quoique fon grain foit cependant
fort ferré. Quand elle fècne, elle devient
fonore, parce qu’elle durcit à un certain point à
« l'air. La fineffa de fon grain la rend en cet état
très-propre pour la fculpture.
BARJOLS, ville du département du V a r , ar-
rondiffement de Brignoles. Dans la montagtte de
Barjols, on voit le long de la route une fontaine
dont les eaux font chargées de fel. Dans la chapelle
fouterraine d’une facriftie du ci-devant couvent
des Carmes de cette ville , les congélations
offrent "différentes figures, où l ’on croit recon-
noître des animaux & des fruits. Outre céla, beaucoup
d’autres galeries méritent d’être vifitées par
les curieux des belles f ta la& ite s& de toutes les
circonftances qui contribuent à leur formation.
On tire d’ ailleurs de ces fouterrains, du fable propre
aux verreries. Enfin , à quelque diftance de
Barjols il y a une mine d’argent qu’ on exploitera
peut-être avec avantage quelque jour.
BARNEVELT ( Iles de ) Ces deux petites îles
font plates & très-voifines l’ une de l’autre j elles
font cependant environnées en partie de rochers ,
qui s’élèvent à différentes hauteurs au dtffus de la
furface de la mer. Leur giffement eft à vingt-quatre
lieues du détroit de le Maire. Enfin, ces deux îles
font fituées à l’qpeft de la Terre-de-Feu, fur la
côte de T Amérique méridionale. ( Voye[ C o o k ,
troifième voyage. )
BARNUKOWA ( Grotte de ). C ’eft^ dans la
partie folide du îocher de Bamukowa qu’exifte la
grotte que nous allons décrire. Elle a été formée,
inconteftabltment par la chute des gros fragmens
du rocher que l’ eau des fources intérieures de la
montagne a fous-miné. L’entrée de la grotte eft
au bas du mur que forme le rocher > elle a plus
de deux toifes de largeur. Une grande crevaffe
s’étend.en montant depuis cette entrée jufque dans
le coeur de la montagne. La galerie qui conduit à
la grande grotte préfenre les ouvertures de divers
petits rameaux très-étroits, mais qui pénètrent a
plufieurs toife* dans l'intérieur de la maffe. On
entend deffous les fragmens du rocher qui couvre
le terrain fur lequel on marche, le murmure
d’une eau courante. Cette galerie principale a plus
de trente-cinq archines ( environ foixante & dix-
fept pieds) ds longueur, & .fraie un chemin facile
dans la vafte grotte qui occupe Tinté*ieur de la
mo.ntagne. Elle s’étend en travers, fous une forme
obïongue : fa plus giande largeur ne paffe pas les
quarante archines (quatre-vingt-huit pieds) , mais
fa longueur s’étend à plus de cent ( deux cent
vingt-un pieds )> fa hauteur eft de fept archines
& au-delà ( quinze à feize pieds). Les parois de
cette grotte font d’ un gypfe compare, que fa
nature félénitique rend très-luifant, à l’exception
d'un lit d’ une efpèce différente > favoir : d’ une
pierre de corne g r ife , qui règne dans tout fon
pourtour, & qui peut avoir environ un empan
d’e'paifleur.
Le froid qu’ éprouve dans cette grotte un cor^
un peu échauffé, eft prefqu’ infoutenable. La liqueur
du thermomètre é to it, le 27 août 1768, fur
la montagne à l’ombre, au 1 14e. degré} au bord
de l'enfoncement, à 123 d e g .} à l’entrée de la
grotte, à 127 * deg. j dans la galerie, environ à
quatre toifes üe l’entrée , elle étoit déjà tombée
à 138 d e g .} & dans la grande grotte, elle étoit
defçéndue jufqu’à 140 & même à 141 deg. dans
les endroits les plus enfoncés. Cependant la liqueur
remonta jufqu’à 136 deg. lorfqu’ on mit le
thermomètre dans l’eau dont les cavités ,de la
grotte font remplies, & ce phénomène fe répéta
conftamment avec différens thermomètres qui furent
apportés à fec dans cette grotte : d’où il
réfulte clairement que ce froid qu’on éprouve
dans les grottes d'albâtre, eft produit par des vale
u r s , acides peut-être, qu’on remarque généralement
dans toutes les grottes de cette efpèce.
L’eau fuinte de tous l.s côtés du plafond & des
parois de cette grotte , & produit, en tombant
goutte à goutte, un bruit fonore qui eft tout différent
lorfqu’elle tombe dans l’eau ou lorfqu’elle
tombe fur la pierre. Le 16 août elle filtreit très-
modérément, mais le 27 au matin les gouttes
tomboient en abondance } ce qui prouvoit que la
pluie du 25 ne faifoit que d’achever de pénétrer à
travers les fentes de la montagne. Malgré le froid
qui règne dans ces cavités, tout y eft rempli de
chauves fouris, qui volent même pendant le jour
dars ce grand efpace réhébreux, & prennent, de
nuit leur eflor par la galerie principale. Elles font
de l’efpèce que M. de Buffon nomme lapipiftrelle.
BARONDE (L acs d e ) , au département des
Hautes-Pyrénées, canton de V ie lle , près le pic
du même nom. Il y en a deux, dont le plus grand
a de longueur, du nord au fud, deux cent cinquante
toifes, fur cent cinquante toifes de large ,
& le plus petit deux cents toifes de longueur, fur
cent de largeur : ils ont leurs baflins dans la vallée
de la rivière de Saure. Il eft aifé de voir que leurs digues
digues font tion de leurds e bbaefaliuncso, ufpu ivpaonftté rlaie uthreéso rài el aq fuoer mj’aai
expofée à l’article Lac.
BARO US SÉ , pays & vallée de la ci-devant
Gafcogne.C’eft une de celles connues fous le nom
de Pays des quatre vallées. Celle-ci eft fituée au
levant de la vallée d’Aure. C ’eft une contrée
froide: la terre y eft fertile, furtout en pâturages.
Il y a de belles forê ts , d’où Ton tire des bois de
charpente & de conftruéfion pour la marine. Ce
pays fait maintenant partie du département des
Hautes-Pyrénées.
BARRE. Ce mot a plufieurs acceptions différentes
, que nous devons faire connoître.
i ° . On nomme ainfi le. flot de la marée montante
dans la Seine : ce flot peut avoir environ
deux pieds de hauteur, & frappe avec tant d’im-
pétuofité les bateaux qui font fur cette rivière ,
qu’il peut être dangereux pour ceux qui ne font
pas fermés. La barre n’eft fenfible que jufqu’ au
Pont-de-l’A rch e , parce que la marée ne s’étend
pas au-delà.
_ — „ } wli ji çii iuus ie
nom de pororoca, au lieu qu’on l ’appelle barre à
Cayenne , ou 1 on eft inftruit de fon impétuofiré :
aufii les habitans ont-ils foin d’en garantir leurs
barques en^mouillant dans des endroits où il y a
beaucoup d eau, & où cette barre eft moins fenfible.
2°. On appelle aufli barre les dépôts de fable
qui s accumulent a l’embouchure de certaines rivières,
précifétnent à l’extrémité de la force vive
des eaux courantes de ces rivières, & qui en
genent la navigation : telle eft la barre deTAdour.
Cqmnra ce banc de fable eft déterminé par le
Point ou ïe ralentiffement du courant de la rivière
jaifle précipiter les matières qu’il charrie, il s’en-
luit que, fi ce courant eft d’une certaine énergie,
ja barre fe forme à un plus grand éloignement de
la cote , & dès-lors elle gêne beaucoup moins la
navigation qui fe fait à l’embouchure des rivières.
C elt pour cette raifon que la barre de l’Adour eft
beaucoup diminuée, & par conféquent moins dan-
gereufe pour les vaiffeaux depuis que les levées
commutes fur fes deux bords, ayant reflferré &
contenu fes eaux dans un lit plus étroit, leurcon-
ervent, furtout dans les crues, la force néceffaire
pour porter plus loin dans la mer les fables, & les
1 per er de maniéré qu’ils n’obftruent plus également
fon embouchure, & n’oppofent plus d’obf-
Splfeiinn»e mme»rn aoVu1 Bre:,mteournst elro refn1 ur'iivlsi èvreeu. lent gagner la
s I B B prolongé les levées encore plus loin
du coté de la mer, on feroit peut-être parvenu à
détruire la barre entièrement. V
j J M I “ e iû,Ze r eilJe (ar. ,a côte de Coro-
raanaelJ & au il faut franchir pour arriver à
Géographit-Pkyjigue. Tome III.
Pondichéry. Sans doute que celle-là & beaucoup
d ’autres doivent leur formation aux mêmes circonftances
que nous venons d’ expofer, & nous en
parlerons à leurs articles. ( Voyc[ Pororoca.)
J’ajoute, au fujet des barres, que ce font des
amas de fables ou de vafes qui fe forment à l’entrée
de certaines rivières ou de certains golfes où
ces rivières viennent fe décharger, & qui les bouchent
quelquefois de telle forte qu’on n’y peut
arriver que de haute m e r , à moins qu’ il ne fe
trouve, dans le prolongement de ces barres, des
ouvertures qui forment des patfes pour les bâti-
mens, & qui font connues fous le nom de chenaux.
Ces fortes de golfes ou de rivières fe nomment
Havre de barre ou Rivière de barre. ( Voye[ l'article Havre. )
Barre de la Seine. C ’ eft un grand événement
pour les habitans des villages riverains de la Seine,
& furtout pour ceux qui font à une certaine diftance
de la mer. Cet événement fe décide par
l’aétion & la force des premiers flots de la marée.,
qui s'étendent, d’une manière très-fenfible, jufqu’à
une certaine hauteur, dans le canal de la
rivière. C ’eft dans ce trajet que le flot s’épanche
& fe répand fur les prairies baffes : auflî crie-t-oit
la barre y annonce-t-on la barre, pour prévenir ceux
qui pourroient fouffrir de l’inondation. Avant que
ce flot monte, il s’annonce par les tournoiemens
de l’eau , qui s’élève plus ou moins rapidement.
Tout ceci fe paffe au deffous de Rouen : au port
de cette ville & au deffus, jufqu’au Pont-de-l’Arch
e , il n’eft queftion que d’ un flot ou petit maf-
care t, formant un bourrelet qui traverfe la ri^-
v ière, & q u i vient mourir toujours à peu près au
même point du courant de la Seine.
parBcaer qruee dleus Sléamnéegs adlu (dleah)o resf ty foonrtt duanneg egrreaunfdee, alecst icvoitnét,r e&-b aqluaen cleesr .eaux de l’intérieur ne peuvent
Barre de Semilly (la ) , village du départe*
ment de la Manche, canton de Saint-Lo, & à une
lieue de cette ville. Dans le territoire de la Barre,
il y a deux carrières d’ardoife en exploitation
Cette ardoife a ordinairement un côté plus uni
que l’autre i outre cela, fa couleur eft moins foncée
que celle de Tardoife d’Angers ; enfin, fon
épaiffeur eft un peu plus forte , mais fon principal
défaut eft d’être traverlée par des veinules qui en
diminuent la folidité.
B ARREME , bourg du département des Baffes-
Alpes , arrondiffement de Dign e , fur la rivière
d’A ffe , à un tiers de lieue de Senez. Près de cette
commune, on extrait de la terre le foufre fur les
pyrites qui fe décompofent.
B ARRETONS (V allé e des ) , département des
H