
alaisdu lama Ghaffatou eft fîtué fur une petite col-
ne, à un mille au fud du palais du Deb Raja.
C ’eft d'après les habitans deTaflifudon que l'on
peut donner une defcription générale des Bouta-
niens proprement dits. Les hommes font droits,
bien proportionnés, & ont l'air extrêmement vigoureux
i ils ont tous les cheveux noirs, & leur
coutume eft de les couper très-courts. Leurs yeux
font petits, noirs, & ont les angles des paupières
longs, pointus, & comme fi on leur avoir donné
une extenfion artificielle. Leurs cils font fi fins,
qu'à peine les apperçoit-on, & leurs fourciis font
peu fournis. Ils ont la partie du vifage qui eft au
deffus des yeux, plate, & elle fe rétrécit en def-
cendant vers le menton :leur peau eft très-unie. La
plupart d’entr'eux atteignent un âge très-avancé
avant d’avoir la moindre apparence de barbe-} ils
portent des mouftaches, mais elles n’ont jamais
que quelques petits poils. Les Boutaniens font
grands : plufieurs d’entr'eux ont plus de fix pieds
de haut, & en général ils ont le teint plus blanc
que les Portugais de Lisbonne ; ils font généralement
mal-propres, & les prêtres feuts, lamas &
gylongs, font de fréquentes ablutions que leur
commande leur religion : aufli font-ils remarquables
par leur fanté& parla beauté de leurs traits.
La plupart des Boutaniens font exempts d'infirmités
} cependant ceux qui habitent les contrées
baffes & marécageufes, notamment le Couch-Ba-
har, font fujets au crétinifme & àl'idiotifme, qui
en eft la fuite ordinaire.
. La faifon pluvieufe fe fait peu fentir dans les
montagnes du Boutan : il y tombe de fréquentes
ondées, mais non pas de ces torrens de pluie qui,
dans le Bengale, accompagnent toujours la mouflon
du fud.
Ouandipore, fîtué à l'eft-nord de Taffifudon,
& Panoukka, au nord-eft de cette v ille , font deux
des principales réfidences du Boutan : la dernière
eft la demeure d'hiver du Deb-Raja. Les environs
d'Ouandipore font affez peuplés, & leur climat
eft très-doux : ce village ou fortereffe eft fitué à
l'embouchure du Matchieu-Patchieu , dans le Ta-
hantchieu, où ces deux rivières réunies commencent
à porter le nom de Chaantchieu ( i ) , & qui fe
jettent dans le Burhampouter, ai nu ^ue le Téhint-
chieu, après avoir arrofé le diftriét de Bijni, fîtué
fur les limites du Boutan 3 à l'eft.
Les montagnes qui font au nord d'Ouandipore
ont leur fommet couvert de neige jufqu’au commencement
de juillet ; mais les environs de cette
fortereffe font très-abrités, & à la même époque
préfentent des orangers, des citroniers, dés grenadiers,
des pêchers, des mangliers en pleine végétation.
Les montagnes de Ghaffa, que l’on apperçoit
au nord en fe rendant d’Ouandipore à Panoukka,
font éternellement couvertes de neige à leur fommet,
Sc ônt une fource chaude à leur bafe : c e ’
jfont peut-être les plus hautes de tout lè Boutan.-
La ville de Ghalfa eft la capitale d'un dittriét du
Boutan.
Panoukka eft fîtué à l'extrémité d'une pénin-
'fuie, dont un côté eft baigne par les eaux du Pat-
.chicu , & l'autre par celtes du Matchieu , qui en-
fuite fe réunifient pour former lë Patehieù-Mant-
chieu , dans la vallée duquel eft bâti ^Ouandipore.'
On y trouve une température égale-à celecTOuân-
dipore & de Taflifudon, & à celle de la plupart
des fonds :de vallées du Boutan 3 qui font des abris
remarquables par la douceur de leur climat 3 quoiqu'ils
foient tonnés par des montagnes très-élev
é e s , & dont les Commets font, la plus grande
partie de l’année, couverts de neige. Les mêmes
fruits d’Ouandipore fie trouvent aufli à Panoukka ;
mais on doit remarquer que les végétaux qui viennent
d’Angleterre n’y réunifient pas bien : les
laitues y deviennent petites & anières ; les choux
y font dégénérés, & les pommes de terre qui y.
ont été introduites en 1776 par M. Bogie, pas
plus grofles que les billes de marbre qui fervent
de jouets aux enfans. Cependant on doit attribuer
cette degénération plutôt au manque de foin de la
part des Boutaniens, qui font fort igriorans dans
le jardinage, qu’au défaut de fertilité 'du fol. Les
navets du Boutan font remarquables par leur gro.fi-
feur, parleur goût exquis & par l’abfence de ces
fibres qui rendent les nôtres filandreux.
Si le jardinage n’eft pas un objet des occupations
des habitans du Boutan, la culture des terres mérite
d’être remarquée par les foins qu’ils y apportent.
Les femmes font chargées de la culture des
champs} elles fèment, elles fardent, & , la plupart
du tems, ce font encore elles qui manient la
faucille & le fléau.
Sur les frontières du T h ib e t, la place la plus
forte eft celle de Paro. La vallée du Patchieu , au
milieu de laquelle cette fortereffe-eft fîtuée, eft
plus large que celle de Taflîfudon. La nature a
fortement defliné ces frontières, & le Globe n’offre
peut-être pas un autre exemple d’un contrafte
aufli frappant. Des hauteurs qui forment ces limites
on découvre, au midi, les montagnes du Boutan,
couvertes, pour la plupart, d’arbres & de verdure
jufqu’ au fommet. Le gazon croît encore fous
les pieds de l'obfervateur j mais au nord, c ’eft-à-
dire, le Thib e t, l’oeil fe promène au loin fur une
vafte étendue de montagnes & de vallées} mais
pas un arbre, pas une plante, ne s’offrent à la vue ;
à peine s’arrête-t-elle fur quelques traces de gazon.
Dans l ’efpace de moins d’ un demi-millei on quitte
le fol le plus fertile, couvert d’une verdure éternelle,
pour entrer dans.une contrée où la terre &
Je climat femblent être oppofés à toute efpèce de
végétation.
( 1 ) L e Chaantchieu eft p arallèle au Tefyintchieu,
BOUTERESSE ( l a) , village du département
de la Lo ire , à trois lieue s de Montbriion. 11 y a
dans
dans ce village de l’argile propre à la poterie, à la
tuilerie & à la briqueterie} aufli l'emploie-t-on
avec fuccès pour les uftenfiles de ces différons
ufages.
BOUTIERS, petite contrée du ci-devant Viva-
rais. Ce pays tft rempli de montagnes prefqu'en-
tiérement ftéulès } le refte donne des chanvres &
des châtaignès.
BOUTILL1ÈRES ( les ) , village du département
de Seine & Marne, arrondiffement de Cou-
lonmiiers, canton de Rofoy, commune de Neut-
moutiers, à une lieue & demie de Tournans.
BOUTONNE (la) , rivière du département des
Deux-Sèvres, arrondiffement de Melle, canton de
Chef boutonne, près duquel elle prend fa fource.
Elle verfe d’abord les eaux au nord-eft, redefeend
enfuite au fud-oueft, pâlie à Chizé , de là au fud
de Saint-Jean-d’Angelyj & fe rend dans la Charente
après avoir parcouru & arrofé une contrée
intëreffante.
BOUVANTES-EN-ROYANS, village du département
de la Diôme, arrondiffement de Valence
, canton de Saint-Jean - en-Royans, fur la
Lionne. A quelques lieues de cette commune on
exploire, pour le fourneau de Saint-Laurent, plufieurs
filons de belle mine de fer fpathique demi-
tranfparente, une terre ocreufe jaune & abondante,
& une mine en roche quartzeufe très-dure.
Ces mines ne font employées à la fonte du fourneau
qu’avec celle d’Allevar, département du
Mont-Blanc. Il y a d’ailleurs dans ce village des
moulins à feier des planches.
BOUVELINGHEN, village du département
du Pas-de-Calais, arrondifièment de Saint-Omer,
canton de Lumbres, entçe le bois du Petit-Quer-
camps & le bois d eTe rva t, à trois lieues & demie
de Saint-Omer.
EOUVIGNES, ville du département de Sambre
& Meufe, arrondiffement & canton de Dinant,
fur la rive gauche de la Meufe, à un quart de lieue
nord-oueft de Dinant. Elle a dans les environs plufieurs
forges de fer & de cuivre, avec des papeteries.
BOUVILLERS, village du département d’O ife,
canton de Froiffy, à une lieue un quart de Bré-
teuil. 11 y a des fabrique^ particulières de toiles de
chanvre.
BOUVRESSE , village du département de
l 'O ife , canton de Formerie, & à une demi-lieue
de ce bourg. Il s'y trouve des bétoires.
B ou v r e s s e ( Forêt de) , département de l’Oife,
Géographie-Phyjique. Tome l l l .
canton de Lafligny, & c . Elle a, du fud-oueft au
nord-eft, trois mille huit cent quatre-vingt-quinze
toifes de long, fur environ mille toifes de large.
BOUXIÈRES-AUX-DAMES, village du département
de la Meurthe, arrondiffement & canton
eft de Nancy, fur la Meurthe. C e village renferme
, dans fon territoire, plufieurs foffiles, parmi
lêfquels on trouve des peignes & des poullettes
criftallifiées.
ROUXWEILLER, ville du département du Bas-
Rhin, arrondiffement de Saverne & chef-lieu de
canton, dans un terrain très-fertile, entre trois
montagnes. Cette petite ville eft dans la partie-
baffe de l’Alface. Son commerce fuit les progrès
de fes manufactures ou ateliers. On y voit une
blanchifferie de toiles , un atelier d’armes, un ate—
lier de chaudronnerie, des fabriques dé broffes en
crin, une de chanvre, une de potaffe & falin ,
deux tuileries & briqueteries. L’argile à potier eft
excellente dans le territoire de Bouxweiller.
BOUZIN : c’eft une partie des bancs pierreux
calcaires, qui eft mollafle & friable, & qui n’a pas
la eonfiftance folide du refte du banc, tel qu’il eft
dans le milieu. Ce boudin occupe ordinairement la
face inférieure du banc} il s'y trouve fouvent une
partie de l ’intervalle terreux du banc compofé
d’argile ou de marne, qui eft prefque toujours
dans un certain état d’humidité. C'eft par l'enlèvement
du boudin qu'on commence l’appareil des
pierres de taille} c’eft aufli par la même opération
qu’on pique le moëlon. ( Voye^ M o e l o n . )
BOUZONVILLE , bourg du département de
laM o fe lle , arrondiffement de Thionville, fur la
pente d'une colline, près de N ied , à trois lieues
nord de Boulay. Bou^onville fe nomme, en allemand,
Bufendorjfi car on n’y parle que cette langue.
Ce bourg a une fabrique de cuirs de veau
pour empeignes, & une chamoiferie.
BO UZY , village du département de la Marne ,
arrondiffement de Rheims, canton d'Ay. On fait
à Bou\y récolte & commerce de bon vin rouge}
aufli c’ ett le même fol qu’à A y , fond de craie.
BOYARD (Banc de fable d e ) , du département
de la Charente-Inférieure, arrondifièment de Ma-
rennes , au nord-eft de l 'île d’Oiéron, en face du
chenal de la Pérotine, à un quart de lieue nord-
eft de la côte. 11 a du nord- oueft au fud-eft deux
tiers de lieue de longueur.
BOY A V A L , village à quatre lieues de la ville
d’Aire en Artois, remarquable par un.puits d’environ
vingt-deux braffes de profondeur. L’eau n’y
monte ordinairement qu’à onze braffes 5 mais quelquefois
elle le remplit entièrement, &r coule même