
métaux, qu’on trouve fi fréquemment, dans les
filons, des fragmens de troncs d'arbres pétrifiés,
de toutes les grandeurs, qui femblent autant die
quartiers de bois amenés, 8c jetés, pêle-mêle par
un courant d’e a u , 8c qui font répandus partout
dans le grès avec le minéral. La pierre dont ils ont
pris la nature eft fonore, & donne du feu lorf-
qu’on la frappe avec un briquet. On reconnoît
Jouvent, vers leur fuperficie, des veftiges très-
diftinéts d’un commencement de carie ou pourriture
antérieur à leur pétrification. La plupart de
ces bois ont confervé la couleur jaunâtre, & la
texture des fibres qui font naturelles aux tilleuls
&■ à d’autres bois connus, lis fe fendent facilement
félon le fil de ces mêmes fibres, & quoique rudes
au toucher, comme toutes les pierres fabloneufes,
ils ne laiffent pas d’être fufceptibles d’un certain
poli. On trouve aufiî, parmi ces bûches, des parties
de troncs dont la fra&ure fuit manifeftement
les finuofités des veines. Tout ce bois pétrifié eft
minéralifé, à l’extérieur, d'un cuivre vert ou bleu,
qui pénètre même dans les fentes. Cependant il
ne contient pas la plus petite quantité de métal,
au lieu que 1 écorce, qu'on diftingue encore dans
plufieu rs de et s pièces de bois, eft ordinairement
transformée en chryfocolie ou vert de montagne
très-riche.
Autant ces fortes de bois pétrifiés, fi dignes de
la curiofité des naturaliftes, font rares dans les
autres contrées, autant ils font abondans dans
prefque toutes les minières ouvertes jufqu’à prêtent
le long de la partie méridionale du mont
Ural. Toutes les mines qui font en exploitation
entre le Haut & le Bas-Jaik, fur les deux rives de
ce fleuve , la R.ufle 8c la Ktrgifienne, en remontant
le long des petites rivières & des ruiffeaux
qui fe jettent dans la Samara, tels que la Salmifch,
le Jaugis & la Kargara, font plus ou moins rem- ;
plies de ces morceaux de bois pétrifiés, ou des
débris de troncs enfumés qui reffemblent à du
charbon. On y trouve même quelquefois de très-
gros troncs , dans lefquels on diftingue encore les
origines des branchs 8c des racines. On rencontre
déjà près du W o lga , 8c même vers les bords de la -
Mofena, des pièces de bois pétrifiés, très-caraélé-
rifées, répandues çà & là dans des couches de
marnes 8c d’argile entre-mêlées de toutes fortes
de coquillages marins. On y o’oferve pareillement
de ce bois pétrifié, dont une partie renferme des
criftallifations quartzeufes , tandis qu'une autre
partie eft pénétrée de cuivre : dans les minières
de ce métal, découvertes au fein de la montagne I
de Kraffno-Jagora, ainfi. que dans les filons des
mines de cuivre de Tv e rd ifch e f, près du village
Baskire, de Jakabault ( i) . ~ _
( \) L e s m iné s des p a y s h é ré d ita ire s de l’A u tric h e .four-
Jiiü en t auïïï des éch a n tillo n s rem arq u ab les de bois pénétres
d e diverfes fùbftances m éta lliq u e s. P rè s des v ille s royales
d es naines de B re fih itz fie d ’A ltü tc e l eu B o h êm e , fe rem ar-
| BOISSE TTE , village du département de Seine
& Marne , fur le bord de la Seine, & à une lieue
I de Melun. Il a été établi dans ce village une manufacture
de porcelaine dont la blancheur eft fort
belle outre cela, elle a l’avantage d’aller au feu.
BOISSEZON-D’AUMONTEL , bourg du département
du T a rn , arrondiffement de Cadres,
canton de Mézamet, fur la Durinque, à deux
lieues un quart nord de Mézamet. On y fabrique
toutes les efpèces de petites étoffes de laine &
couvertures.
BOISSIÈRE ( la ) , rivière du département de
la Haute-Loire, arrondiffement de Brioude , canton
de la Chaife-Dieu. Elle prend fa fource à trois
lieues oueft de la Chaife-Dieu, verfe Tes eaux au
fud-oueft, puis à l’oueft, lefquelles vont fe rendre
dans la Ternivelle, à deux lieues fud de leur
fource.
BOISSY-MAUVOISIN j village du département
de Seine & O ife, arrondiffement de Mantes ,
cantbn de Bonnières, à deux lieues 8t demie de
Mantes. 11 y a des preffoirs pour les vins & cidres
de bonne qualité, qu’on récolte dans les environs.
BO IT SFO R T , village du département de la
D y le , arrondiffement de Bruxelles, canton d’U-
c è le , à une lieue à l’eft de cette v ille, 8c à pareille
diftance de Bruxelles. Son territoire eft prefqu’en
entier enclavé dans la forêt de Soigne. Ses productions
confident principalement en grains : il s’y
fait d'ailleurs un commerce de bois confidérable.
BOIZON ( Forêt de ) , du département de l’Ardèche
, arrondiffement de l’ Argentière, canton de
Saint-Étienne-de-Lucdarès, à une lieue un tiers
eft de Saint-Étienne. Elle eft-formée, partie en
fapins, partie en autres efpèces de bois. Elle a du
nord au fud quatre mille* deux cents toifes , & de
l’eft à l’oueft douze à quinze cents toifes.
BOLABOLA ( I le ) . Cette île eft fîtuée dans le
grand Océan, & eft au nombre de celles de la
Société.
Bolabola n’a que huit lieues de tour, & lorf-
qu’on fonge à ce peu d’étendue , on eft étonné
que fes habitans aient entrepris & achevé la conquête
d’ CJliétéa & d Otoba j car la grandeur de la
q uenc des am as n om breu x de bois c o n v e rtis en p ierre m a rtia
le . T e s bois d ’Id rie ^ p én étrés de m ercu re fie de c in ab re :
c elu i de la S a fs k a , clans le b a n n a t de T é m e fw a r, q u i ren ferm e
d u c u iv re n a t i f , d é c rits l’üri Sc l’a u tre p a r M . de B o n i j
d a n s fon Index fôjjilium ; e n f in , ce tro n c o ù l’arg e n t n a tif
perce e n tre les in terv alles de fes co u ch es de cru es an n u e lle s,
ôc d o n t M . P e ith n c r fa it m e n tio n d an s fes Elément de m inéralogie,
page 2 9 , diffère des précédens en ce q u e le bois
co n fe rv e fon é ta t n a tu r e l, Ôc q u e , fan s ê tre p é trifié , il fe rt
de m a tric e à ces m é ta u x v ie rg e s. ( D e B o rn , p . 3 3 p , 3 3 5 .) ;
première
première de ces deux îles eft au moins double de deffus des autres jufqu’aux Alpes de l’évêchs de
la tienne. Trente.
La montagne élevée & à double pic qu’on voit j En vifitant cette contrée, je l’ai trouvée cou-
au milieu de l’île paroît ftérile du côté oriental 5 1 verte dé productions volcaniques. La lave de ces
mais au côté occidental elle offre des arbres 8c des volcans diffère de celle dont les monts Euganiens
arbriffeauX même dans les endroits les plus efcar- font compofés. ( Voye[ cet a rticle E u g a n i e n s . )
pés. Les terrains bas qui l’environnent près de la ‘ La lave du Vicentin & du Véronois eft noire 8c
mer font couverts de cocotiers 8c d’arbres à-pain,N d'un grain ferré, comme celle des bafaîtes ordi-
ainfi que les autres îles de cet Océan, 8c les nom- , naires. Elle eft prefque homogène , excepté cer-
breux îlots qui la bordent en dedans du réc if , tains petits fragmens de fchorl qu’elle contient
ajoutent à fes productions végétales & à fa popu- ; quelquefois. Elle reffemble donc parfaitement aux
lation. i- bafaîtes du comté d'Antrim . d'Auvergne 8c du
Les reffources qu’y trouvent les navigateurs
font nombreufes 8c abondantes, 8c l’approvifion-
nement qui leur eft néceffaire s’y fait avec une
extrême facilité. Lorfque les quadrupèdes 8c les
volailles qu’y dépofa le capitaine Cook fe feront
multipliés, aucune autre partie du Monde n’offrira
aux équipages qui aborderont fur les belles îles
de la Société , des raffraîchiffemens plus variés 8c
plus abondans, 8c même dans leur état aCtuel il
n’ eft point de relâche meilleure. Ori y rencontre
une quantité confidérable des diverfes productions
du fo l, 8c en particulier beaucoup de cochons.
Le havre de Bolabola, lîtué au côté occidental
de l’î l e , eft un des plus étendus que l’ on puiflTe
rencontrer. Son entrée eft un fond de roche > mais
le dedans préfente un bon mouillage. La fonde y
rapporte vingt-trois 8c vingt-cinq braffes. Le canal
a un tiers de mille de large, 8c les vaiffeaux peuvent
y tourner.
Depuis la conquête d’Uliétéa 8c d ’O toha, les
Infulaires de Bolabola ont été regardés comme des
guerriers invincibles , 8c telle eft leur célébrité,
qu’ à O -Taïtiy^ île trop éloignée pour avoir à
craindre une invafîon, on parle de leur valeur,
finon avec effroi, du moins avec éloge. On dit
qu’ ils ne prennent jamais la fuite dans une bataille,
& qu’ à nombre égal ils triomphent toujours de
leurs ennemis.
BOLB E C , ville du département de la Seine-
Inférieure. Cette ville eft fituée fur la Brefle. Elle
eft intéreffante par fes fabriques* de cuirs, de toiles
de lin ^ de mouchoirs de fil de chanvre & de dentelles.
On y fabrique des coutêaux fort eftimés à
caufe de la bonté de la trempe. On y fait aufiî
commerce de chevaux. Elle eft environnée de la
belle culture 8c des pâturages excellens du pays
de Caux.
BOLCA (M o n te -). Ce plateau montueux eft
fur les frontières du Véronois, à la diftance d’environ
dix-fept lieues à l'oueft-nord-oueft des lagunes
de Venife , qui font la mer la plus voifine.
Sa hauteur, au deffus du niveau de la mer, eft
fort confidérable. Cette montagne forme un des
échelons ou montagnes fecondaires, q u i, à partir
de Vicence, s’élèvent graduellement les unes au
Géographie-P kyfique. 'Tome ///.
V é la y , qui font fi nombreux, & j’ ai reconnu que
le fommet de ce plateau étoit couronné par une
grande maffe de bafalte prifmatique très - bien
figuré.
La maffe entière du coteau, autant que j’ ai pu
l’obferver, paroît compofée de matières affez fem-
blables > mais il faut en excepter les mafles dans
lefquelles on trouve les poiflons foffiles 8c leurs
empreintes.
Celles-ci font calcaires, & éloignées du fommet
d’environ un demi-mille. Indépendamment de la
diffemblance de ces matières avec celles qui corn*
pofent le refte du plateau, il eft important de remarquer
qu’elles ne forment pas un ftratam ou banc
continu, mais qu’elles font difpofées en grandes
maffes tout-à-fait diftinéfces, 8c comme accidentellement
logées, dans la pente du coteau, parmi
des fragmens argileux 8c calcaires, le tout dans
un état de décompofition plus ou moins avancée.
La maffe qu’on a le plus travaillée eft vers la
pointe d’ une"3rête qui fépare deux ravines profondes
creufées par deux torrens. La hauteur de
cette arête peut être de cent quarante à cent cinquante
pieds ÿ mais comme on ne peut déterminer
combien elle s’enfonce dans le fo l, il n’eft pas aifé
de juger de fes dimenfions abfolues. La pierre eft
calcaire 8c feuilletée j les feuillets font tous parallèles
8c difpofés de la même manière j ils ne font
point horizontaux, 8c ont une autre inciinaifon
que celle de la montagne.
Je fis venir quelques-uns des ouvriers de la carrière
avec leurs outils pour les voir travailler,
pour les interroger, 8c dans i’ efpérance qu’ ils
trouveroient fous mes yeux quelques poiflons.
J’affiftai à ce travail, qui me procura quelques poil-
fons 8c des débris de plantes marines. Ces poiffons,
la plupart entiers, font de la plus belle con-
fervation.
On travaille ces pierres en détachant des blocs
culbutés des échantillons d ’une grandeur médiocre
, qu’on refend, avec des marteaux tran-
chans ou des coins de f e r , partout où l’on foup-
çonne qu’il fe trouvera entre les feuillets quelque
poiffon ou quelque corps organifé. On les obtient
rarement entiers j mais on en rétablit facilement
les différentes parties.
Ces poiflons ont été fubitement enfevelis dans
une grande quantité de matière calcaire fous la
Y