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modes, 81 qui aujourd'hui font à trois ou quatre j
mille partiela mer. ’ ’
' Ce n’ eft pas feulement fur les côtes de la Suède j
qu’on a obfervé cette diminution de la mer : j
M. Mafch avance que la même chofe a lieu dans
le Mecklenbourg , & que les côtes de la Poméranie
fe deffèchent de jour en jour * c’eft ce qu’at-
tefte M. Bruggemann dans fa defcription topographique
de ce duché..
Dans le pays XULunden, on appelle aujourd’hui
île- le territoire fitué entre Friedland & Trep-
ton en Newbrandebourg 3 & l’on croit que les plaines
qui font entre Demin Si Anclam , etoient autrefois
couvertes d’eau. On prétend même que le
Laufnet[ , qui aujourd’hui eft très-éloigné de la mer
Baltique 3 appartenoit autrefois à fon lit 5 qu’ un
golfe de cette mer entroit très-profondément
dans la Marche moyenne , près Ruderfdorf, 6c
s’ étendoit au loin dans le Laujhet1 inférieur. On
foupçonne même qu’ une partie de la Pologne étoit
autrefois couverte des eaux de la Baltique. Les
fables qu’on rencontre dans la Livonie, prouvent
que la mer s’étendoit aufli jufque-là.
MM. Pijanti & Fuchs font l’énumération de,
'plufieurs corps pétrifiés, dont on trouve les originaux
dans la Baltique.
En Pruffe, la même chofe doit avoir lieu : Va-
renius l’attefte. Une tradition très-ancienne veut
que toute la Pruffe ait été couverte des eaux de
cette mer. Ce qui eft certain, c’eft qu’on trouve
partout de l ’ambre & des corps marins pétrifiés.
Hartknoch raconte qu’ il étoit connu que de fon
tems la mer venoit jufqu’à Kulm , & que petit a
petit elle s’eft retiréëjufqu'àDd/zr^'c^. Les endroits
bas près de cette ville & près de Marienbourg en
font des preuves. Ce font des îles & des pénin-
fules. Dans tous ces bas lieux on ne rencontroit,
il y a deux cents ans, aucune maifon. On fe rappelle
que les Mennonites ont delféché plufieurs
les racines font plus élevées d’ une aune, que la
furface de la mer. Si donc cette mer, félon lés
calculs fufmentionnés, avoit baiffé en trois cents
ans de plus de fix aunes, ces arbres devroient être
à fept aunes au deffus de la mer.
Nousajouterons ici que, dans ce que nous dirons
terrains dans ces parties. Il y a quelques centaines
d’années que la ville de Dant^ick^ étoit fituée fi
près de la mer, qu’elle étoit continuellement fu-.
jète à des inondations s 8cc.
Quelque pofitives que paroiffent ces preuves,
elles n’ont pas laiffé d’ êrre contredites par des per-
fonnes très-éclairées. L’ évêque Browalliàs, Klein
& Rumberg]es ont réfutées pouf la Suède j Muf-
chenbrock 6cRafp fefont pareillement décidés pour
la négative. Ils ont penfé qu’on s’étoit trop tqt
décidé à conclure avant d’avoir obfervé toutes les
circonftances des chofes. Si l’ on pouvoit généra-
lifer les conclufions.prifes à cet égard, les côtes
de Gibraltar, de l’É gyp te ,d e la Grèce & de l’Italie
devroient avoir beaucoup changé* cependant
on fait qu’elles font toujours les mêmes.
Ces fa vans doutent fi les Cartes des Vénitiens
foht exaéles. Ils penfentque ce font les navires des
villes anféatiques qui ont fait le commerce. D’ail-
- leurs, on trouve en Suède des forêts entières
dont les arbres ont plus de trois cents ans, & dont
des baffins rerreftres 6c maritimes de la Baltique
, on trouvera quelques monumens qui peuvent
fûrement appuyer la vérité de ces anecdotes,
ou jeter des doutes fur la première partie des affermons
qu’on y hafarde. Au refte , dans ce que
nous difons fur les réfultats de nos obfervations,
nous avons réduit les faits à leur jufte valeur.^
Si l’on s’en rapporte aux obfervations qu’on a
faites fur les côtes de la Suède & de la Finlande,
on peut croire que les eaux de la Baltique font
un peu baillées. Mais d’ ailleurs il y a lieu de fe
perfuader que les bords méridionaux de la même
i mer éprouvent différens tranfports vers le fud,
beaucoup plus fenfîbles qu’auparavant. Ainfi la
Vineta, fituée autrefois fur ces côtes , n’exifte
plus j les golfes nommés Curifch-Haf 6c Frifch-
ti'afne doivent-ils pas leur origine aux eaux de la
Baltique? D’où il réfulte inconteftablemenr que fi,
du côté du nord , l’eau abandonne les côtes^ 6c
baiffe, elle fe porte au fud & s’élève confidéra-
blement.
' Quelques favans doutent, que la Baltique foit
plus élevée que le Categat, 6c que le golfe de
Bothnie occupe un niveau fupérieur aux archipels
des environs de Stockholm. Cependant ces
doutes difparoiffent aux yeux de ceux qui obfer-
vent l’écoulement des eaux des golfes dans le
Categat.
Le golfe de Bothnie, dont la furface a huic
cent cinquante-quatre lieues fuédoifes carrées,
reçoit un plus grand nombre de rivières & de tor-
rens que les autres côtes, qui n’e:n reçoivent que
deux cent onze. Il n’eft pas facile d’en déterminer
au jufte la différence. Si l’on compare les rivières
plus ou moins confidérables, on ne peut
pas en faire un compte exaél.
Ladiftancela plus courte de Stockholm àPéterf-
bourg eft de foixante-quatre lieues fuédoifes. Entre
Tornéa & Wollin la diftance eft de cent trente-
quatre lieues françaifes. Les torrens qui fe précipitent
dans la Baltique ne font pas auffi confidérables
, ni pour la grandeur , ni pour lé nombre ,
que ceux du golfe de Bothnie. On peut en juger
par la fécondé partie de la Carte d’Europe de
Danville. L’évaporation d’une furface fi vafte doit
néceffairement être bien grande : on pourroit
penfer d’ailleurs qu’ il y auroit des courans plus
rapides entre Tornéa .& l’îlé d’Aland. Au refte, il
n’y a rien de prouvé à, ce fujet par des obfervations
fuivies & conftatéés.
Je renvoie à ce que j’ai dit plus en détail fur la
prétendue communication de la mer Baltique avec
la Mer-Blanche. D’ailleurs , je m’attacherai à
• prouver 9 à l ’article de U Me r -Blanche , que
les rapports de fes baffins maritimes 6c terreftres
fe trouvent différer de beaucoup de ceux de la
Baltique, & jettent un grand jour fur l’ influence
des baffins terreftres, relativement à la formation
des baffins maritimes. 11 fuffira, pour le prouver,
de renvoyer les géographes à l’infpeéiion de la
fécondé partie de la Carte de l’Europe par Danville
: on verra quelle difproportion il y a entre la
fuperficie du baffm terreftre qui fournit l’eau de
plufieurs grandes rivières, à un golfe d’ une médiocre
étendue.
B A L Z A C , petit bourg dans le département de
Ja Charente, a une lieue un tiers d’Angoulême.
La culture du fafran y eft très-animée, & les produits
en font confidérables. On l’exporte à Lyon,
en Allemagne 6c en Hollande.
BANCAUX - R A Y S , arrondiffement de Pont-
l’Evêque , dans l’embouchure de la Seine , à une
demi-lieue nord d’Honfleur. Il a , de l’eft à l’oueft,
deux tiers de lieue de longueur, & une demi-
lieue de largeur.
B A N CH E , pierre blanche molle, mais dure,
comparée à l'argile. M. de Réaumur prétend que
ce n’eft autre chofe que de la glaife durcie * ce
qu’ il appuie fur la difpofition de fes feuillets 6c
fur fa couleur. Au refte, la b anche, vers fa furface
fupérieure, eft affez dure, & n’eft molle qu’à une
certaine profondeur. En général, plus on la prend
bas, moins elle a de folidité, & moins elle diffère
de'la glaife." En s’approchant du lit de glaife pure,
la hanche paroît aufli s’approcher de la nature de
cette terre, & cela par des degrés fi peu fenfîbles
, qu’il n’eft pas poflible de déterminer pré-
cifément la ligne où la banche finit, & où la glaife
commence. La banche, de grife qu’elle eft lorf-
qu’on la prend en place, acquiert de la blancheur
& de la durèté lorfqu’elle n’ eft plus humeétée par
l’eau. ( Mém. de /’Acad. , année 1712., page 128.)
La banche eft le terrain qu’habitent ordinairement
les dails fur les côtes du Poitou 6c de l’Aunis. Il
paroît que la banche qui entoure une partie des
trous de dails 3 a pris la dureté de la pierre depuis
que ces animaux l’ont percée.
BANCS. On nomme ainfi des lits de pierres qui
font établis les uns fur les autres, tantôt horizontalement,
comme les lits de la nouvelle terre,
tantôt dans une fituation inclinée à l’horizon ,
comme font les lits de la moyenne terre ou des
traélus fchifteux. On ne peut pas fixer l’épaiffeur
ni les autres dimenfions des bancs3 foit fur la longueur
, foit fur la largeur : elles varient fuivant la
quantité des matières qui ont pu fervir à leur
compofition.
Je trouve trois fortes de bancs dans les environs
de Paris, qui fourniffent des pierres à bâtir : le
bon banc t le banc blanc, ô’c, \
1 On trouve aufli, dans plufieurs parages voifins
des côte s , des bancs de fable : ce font des amas de
fable qui fe montrent dans la mer à la furface des
eaux. Celui de Terre-Neuve eft le plus grand qu'on
connoiffe : il a environ cent cinquante lieues de
long, fur cinquante de large, & n’ a au deffus de lui
qu’environ vingt brades d’eau. Il y a aufli le Banc
des baleines , le Banc des perles, dont nous ferons
l’énumération à l'article Bancs maritimes.
Bancs considérables de coquilles-fossiles
: tels font celui de la Touraine, qui a environ
neuf lieues de longueur* ceux des environs
de Paris * celui de Courtagnon près de Rheims,
qui a plufieurs lieues de longueur, fur quatre de
largeur, lequel s’étend jufqu’à Damery près d’É-
pernay.’
Dans tous ces bancs de coquilles-fojjiles nommés
falunieres, les corps marins font blancs, friables
& crétacés, parce que, dans leur féjour au milieu
des terres, ils fe font décolorés. Lorfque ces
coquilles-foflîles, en partie pulvérifées, font mê-
lées d’une grande quantité de terre calcaire , elles
forment une fubftance friable appelée terre falu-
niere primitive. Aujourd’hui celle qu’on trouve
dans les montagnes calcaires, eft mêlée de fable,
& colorée par les terres martiales.
Cette terre calcaire, étant pénétrée pax l’eau
une fécondé fo is , forme un dépôt nommé tuf
calcaire. Il eft difpofé, par couches horizontales,
a une grande profondeur : aufli peut-on préfumer
T^il la bafe de toutes les montagnes calcaire?.
Ce depot ou tuf calcaire eft dur & compacte. Je le
confidère comme la bafe de la terre végétale dans
bien des occafions.
La craie eft une pierre calcaire qui forme des
couches difpofées fur celles du tuf calcaire :e lle
doit aufli fon origine aux corps marins pulvérifés
entièrement par le mouvement des eaux de la mer.
Dans la craie on trouve encore des coquilles entières,
des dents de poiffon, des bélemnites tranf-
parentes & colorées en jaune, beaucoup de pyrites
martiales éparfes 6c groupées de diverfes formes
* enfin, des filex de diverfes couleurs. On n’a
pas encore déterminé à quelle profondeur s’étendoit
le banc de craie qui fe trouve dans toute l’étendue
de la province de Champagne. Nous favons
cependant que, dans certaines plaines , il y a des
carrières de craie qui ont plus de deux cents pieds
de profondeur : cependant elles font environ quatre
cents pieds plus baffes que le fommet des montagnes
calcaires les plus voifines. La craie forme
des galets calcaires. Enfin, on a remarqué que les
ftalaétites & les ftalagmites opaques & poreufes
réfulr.oient des infiltrations de la craie coulante.
( Nous renvoyons à l’article Craie, où nous ex-
poferons.ces, details fur un plan plus raifonné.)
La formation des pierres calcaires eft due à
divers principes calcaires, furtout aux débris des
corps marins, & aux autres débris calcaires : elles