
arrondiflement de Lons-le-Saunier, à quatre lieues
& demie fud-oueft de cette ville. II fe fait, dans cette
v ille , des envois confidé râbles de volailles dans
les départemens voifïns j ce qui prouve qu'on y en
élève beaucoup. D'ailleurs, on tire des environs
du marbre grifatre, bariolé de taches rondes &
rougeâtres, dans un tiflu de différentes lignes.
COU SANCES, village du département de la
Meufe, canton d’Àncerville. II y a un fourneau
de fonderie où fe fabriquent des boulets, des
obus, & une aciérie.
COU SSAC-BONNEVAL , village du département
de la Haute-Vienne , arrondiflemenr & canton
de Saint-Yrieix, à deux lieues un quart de
cette ville. Il y a des mines de fer & une forge
dans le territoire de ce village.
COUSIN (R iv iè re d u ) , département de la
C ote-Dor, arrondiflement de Sémur, canton de
Saulieu. Cette rivière prend fa fource à une demi-
lieue oueft de Saulieu , verfe fes eaux au nord,
enfuite à 1 oueft , pafle à A vallon, dans l'ancienne
terre du Morvan, & fe jette dans la C u re , fous
le nom de Voifin , à deux lieues un quart nord-
eft d'AvalIon.
C O U T A N C E S , ville du département de la
Manche, chef-lieu de canton, fur une hauteur près
de la mer. Il n’exifteà Coutances d'autres antiquités
remarquables qu'un aqueduc conftruit dans les'
prairies arrofées par le ruifleau Bulfard, & l'on
croit que c’eft l'ouvrage des Romains. Son con-
merce confifte en grains, chanvre, beurre , volailles
& beftiaux , à quoi il faut ajouter le paftel,
la garance, les laines, le parchemin & les dentelles.
IJ y a une fous-préfefture & un troifième
arrondiflement maritime.
COUTURE-D'ARGENSON ( l a ) , village du
département des Deux-Sèvres, arrondiflement de
M elle, canton de Chef-Boutone. Il y a , dans ce
village, un haras de baudets dont ou fait commerce
dans tout le département.
COU V IN , bourg du département des Ardennes,
arrondiflement de Roc ro y , fur la rivière d’Eau-
Noire. Il y a quatre forges & cinq fourneaux où
fe fabrique du fer pour l'artillerie.
C O U Z E , village & rivière du département de
la Dordogne, canton de la Linde. Il y a beaucoup
de papeteries fur la rivière & aux environs du village
5 enfuite la rivière fe jette dans la Dordogne.
C O U Z O N , v i l l a g e d u d é p a r t e m e n t d e l a H a u t e -
M a r n e , c a n t o n d e N e u v i l l e , a u b o r d d e l a S a ô n e .
D a n s l e s c a r r i è r e s a b o n d a n t e s d e Coupon, d e s S o u r c
e s p e u a b o n d a n t e s 8 c l a p i d i f i q u e s f o r m e n t d e s
colonnes irrégulièrement cylindriques de trois à
quatre pouces de diamètre, d’ un blanc-jaunâtre,
tel que celui des pierres de Coupon , qui ne font
propres qu’à bâtir. O n ‘trouve dans ces carrières
des< pierres très-dures, creufées & criftallifées
comme de prétendus melons du Mont-Carmel, &
des pierres plates appelées graptoluhes, représentant
des ramifications réparées.
COUZERANS ( le ) , petit pays dans la ci-
devant Gafcogne, borné à l’orient parle comté
de F oix , au feptentrion & à l’occident par le
pays de Comminges, & au midfpar la Catalogne.
Son nom lui vient des anciens Conforanii peuples
d'Aquitaine. Ce pays eft dans les Pyrénées. 11 eft
rempli de montagnes de difficile accès, qui le réparent
de la Catalogne , & il fait aujourd’hui
partie du département de l’Arriège. On peut le
regarder comme le centré1 de differentes contrées
qui ont été poffédées par plufieurs peuples 8c fei-
gneurs qui leur ont donné des noms particuliers,
que nous avons indiqués dans fes limites.
C O Y E , village du département de l’O ife , arrondiflement
de Senlis & à deux lieues Sc demie
de cette ville. La plupart des habitans font bûcherons
ou cordiers, furtout en cordes à puits ,
tifîues avec des écorces de tilleuls.
C O Z E S , bourg du département de la Charente-
Inférieure, à trois lieues 8c demie eft de Royarî.
11 s’y fait commerce de grains, de fruits 8c de
vins. Cette commune eft dans le fyndicat de i'inf-
cription maritime du quartier de Royan, troi-
lîème arrondiflement.
. CRABE (Pic d é ) , montagne du département
des Hautes-Pyrénées, arrondiflement de Bagnè-
res , à trois lieues trois quarts fud d’Arreau.
CRABERE ( l a ) , montagne du département
de l’Arriège , canton de Caftillon, 8c à quatre
lieues un. quart fud-oueft de cette ville. Elle a de
l'eft à l’oueft une demi-lieue de longueur, où l’on
peut voir fa ftruéture intéreflante.
C R A Ç A T O A (Ile d e ) . Cette île eft la plus
méridionale du groupe fitué à l’entrée du détroit
de la Sonde. On v o it , à l'extrémité fud, une
haute colline à pic ,q u i git par 6 degrés 9 min.
de latitude fud , & io r degrés 15 min. de longitude
orientale (méridien de Greenwich). L ’jle
entière n'a pas plus de trois lieues de circonférence.
Il y a en travers, de l’extrémité nord-eft,
une autre petite terre qui forme la rade. En dedans
d’un récif qui fe prolonge fur l’extrémité
méridionale de la petite île , on trouve un bon abri
contre tous les vents du nord, par dix-huit brafles
près du récif. On y eft également à l’abri, fur vingt-
fept braffes, au milieu du canal. Le nord-oue^t
offre aux canots un paffage étroit entre lès deux
lies.
La côte qui forme la bande oueft de la rade a
fa direction au nord-oueft, & on y voit un banc
de corail qui fe prolonge en mer à environ un tiers
d'encablure 5 ce qui rend le débarquement des
canots difficile'lorfqu’on n'ëft pas au tems de la
mer haute j mais le mouillage eft très-bon, & on
n’y trouve point de rochers. On remplit les futailles
des vaifleaux à un ruifleau fîtue par le travers
de l’extrémité méridionale de la petite î l e ,
& à peu de diftance des bords de la mer. On rencontre,
un peu au fud, une fource chaude où fe
baignent les infulaires.
L’île de Cracatoa eft réputée fort faîne en com-
paraifon de celles des environs : elle offre des
terrains qui , de tous les côtés, s’élèvent peu
à peu depuis les bords de la mer ; elle eft couverte
d’arbres, excepté en quelques endroits que
les infulaires ont défrichés, & où ils cultivent du
riz. La population eft peu_ confidérable. Le chef
eft fournis au roi de Bantam, ainfi que ceux des
autres îles du détroit. On trouve fur le récif d e
corail une grande quantité de petites tortues 5 mais
les autres rafraîchiflemèns y font fort rares 8c d'un
prix énorme.
La mer eft haute à fept heures du matin dans
les pleines & les nouvelles lunes, 8c elle s'élève
de trois pieds deux pouces.
C R A CO V IE . C ’eft aux environs de cette ville
que font fituées les fameufes mines de Wiliska ,
que le hafard fit découvrir en creufant un puits
vers le milieu du treizième fiècle, 8c qui fournif-
fent du fel à. toute la Pologne. On y defcend par
huit ouvertures, dont fix donnent dans la campagne,
& deux dans la ville même. Ces dernières
fervent pour y faire pafler les ouvriers & pour
enlever le fel j les autres pour y jeter les provi-
lions. Ces ouvertures font carrées 8c larges de
quatre pieds, & au deflus eft établie une grande
roue qu'un cheval fait tourner , 8c au moyen
d’une corde on y defcend les curieux qui veulent
vifiter la mine. Voici comment s’exécute cette
defcente :
■ Un des ouvriers s’attache avec une petite corde
à la grande , 8c, portant le curieux dans fes bras,
il dônne le lignai pour faire tourner la roue. Comme
on y va le plus fouvent plufieurs enfembîe, l'ufage
eft qu’un fécond ouvrier attaché de même à une j
corde , fe charge d'un autre curieux, & ainfi de ■
fuite tant qu’ il y en a : il n'eft pas rare d'en voir
jufqu’ à quarante fufpendus au même cable. On arrive
ainfi jufqu'à la profondeur de fix cents pieds,
que la frayeur & l’ennui de la marche font parôître
bien plus confidérable.
Lorfque toutfe la compagnie a gagné le fond de
la mine, on allume une lampe avec laquelle, par
des chemins étroits & tortueux , on la mène toujours
à une plus grande profondeur* Le froid, les
vapeurs, l’obfcurité, font de petits inconvéniens
en comparaifon du fpeétacle admirable qu'offrent
ces fouterrains. C'eft là qu’on eft frappé du plus
fingulier étonnement : on y voit des rues , des
places , des chemins voûtés, des mai fions, des v o itures,
des hommes} en un m o t, une ville fouter-
raine 8c tous fes mouvemens, creufée dans une
mafle de fel brillant comme du criftal. Les voûtes
font portées par des colonnes du même minéral
, qui fournit auffi la matière des plafonds
8c des planchers ; de forte qu'on croit entrer dans
un édificé du verre 1© plus pur ; & comme on y
emploie, pour les travaux, des lumières perpétuelles,
leur réfledHon fur la mine y forme l’éclat
le plus v if 8c le coup-d’oeil le plus éblouiflant}
quelquefois le fel eft coloré de jaune, de v e r t,
de rouge, de bleu ,8c toutes ces teintes produi-
fent les plus beaux effets.
C'eft en diffërens lieux de cette vafte plaine,
que l’on voit les huttes des mineurs & de leur'
famille : quelques-unes font éparfes, & d ’autres
font raflemblées comme des efpèces de villages.
Ces ouvriers ont fort peu de communication avec
le monde qui eft au deflus d'eux. Plufieurs naif-
fent & paflent leur vie dans cette demeure pro-
: fonde, fans fe foucier de voir la lumière du jour.
\ Aumilieudecesfouterrainsonapperçoitde grands
! chemins qui conduifent à l'ouverture principale
! de la mine, & où l’on voit rouler un grand nom-
; bre de voitures chargées de mafles de fel que l'on
| mène dans l'endroit où le cable fe charge & enlève
ce qu’on y attache. On confaçre à ces transports
beaucoup de chevaux , qui une fois entres
dans ces fouterrains n’en Sortent jamais : ils deviennent
communément aveugles quand ils y ont
demeuré quelque tems j mais ils n'en font pas
moins utiles, 8c fervent également.
Les inftrumens dont fe fervent les ouvriers font
des pioches, de marteaux, des cifeaux , avec lesquels
ils coupent le fel en forme de larges cylindres
du poids d'environ deux ou trois cents livres.
On le réduit enfuite en plus petits volumes
que l’on envoie aux moulins, 8c des morceaux
les plus fins & les plus tranfparens on fait de petits
bijoux.
j On appelle chambres les endroits d’ où l’on a
tiré le fe l, & il y en a d’aflez vaftes pour former
une églife} d'autres fervent de mngafins à foin ,
& d'autres d'écuries pour les chevaux. On compte
dans ces fouterrains jufqu’ à fix cents ouvrièrs qui
creufent ,8c extraient fix cent mille quintaux tous
les ans. Ces mines prôduifent à peu près fix cent
mille écus de revenu.
Cette mine eft fi vafte, qu'on emploie beaucoup
de tems à la parcourir. Une circonftance heureufe
8c admirable, c'eft qu’il coule au travers des endroits
fouillés 8c habités une fource d’eau douce,
| fuffifante pour fournir aux befoins de'ceux qui y
j demeurent. On y trouve auffi des eaux falées qü’ on
[ fait évaporer pour en tirer du fel ; mais ce fel