
coulée a l'apparence de celles qu’on remarque aux
environs du Cantal. Nous y reviendrons à l'article
S e r r e .
Près de Channonat le lit de la rivière paroît
creufé dans le brader ou pierre de fable.
CH AN T E CO Q (H au t & B a s ) , canton de
Nanterre, à une demi-lieue oueft de Neuilly, fur
la pente du beau plan incliné qui va du Mont-
Valérien à Afnière, & détermine la première branche
de la fécondé ofcillation de la Seine.
CHANTELOUBE , village du département de
la Haute-Vienne, canton de Be(fines. Il eft fitué
au milieu des montagnes granitiques fort élevées
qu'on franchit, fur la route de Paris à Touloufe,
avant d'arriver à Limoges. Ces granits renferment
plufîeurs fubftances quartzeufes très-remarquables.
C ’eft au milieu d’eux que M. Lelièvre a trouvé
des prifmes d’émeraude ou plutôt de béril,qui ont
plus d’un pied & demi de longueur, & huit à neuf
pouces de diamètre.
CHANTEMERLE (F o rê t d e ) , département
des Deux-Sèvres, canton dé Montcoutant. Elle a
deux mille-toifes de long, fur fept cents toifes de
large.
CH A N TU R G E , montagne fituée à une lieue
au nord de Clermont-Ferrand, département du
Puy-de-Dôme. Cette montagne, rangée fur le '
bord de la Limagne, re(Tenable beaucoup, pour la
forme, à la montagne de G ergovia, qui eft au midi
de Clermont, c’elt-à-dire que fes côtés font coupés
à p ic , & que fon fommet eft très-plat. Ce
fommet eft couvert d’une énorme quantité de dé>-
bris bafaltiques anguleux, au milieu defquels on
a trouvé, dans ces derniers tems , une fubftance
minérale & calcaire qui a reçu le nom àéarragonite
’violette. Les flancs de cette montagne ne préfen- i
t'ent que des argiles fabloneufes ou du brafier ou j
pierre de fable, & l’on retrouve, dans le petit
col qui la fépare des côtes de Clermont, autres
montagnes voifines & de même forme, des amas
de prétendues ftala&ites , qui ne font autre chofe
que des étuis formés, à la manière des fourreaux
de teigne ou de frigane, par des animaux aujourd'hui
inconnus, & qui les compofoient de petites
coquilles agglutinées.
Ces étuis, décrits pour la première fois par
M. Bofc fous le nom d‘indufîa tubulofa, fe retrouvent
aufli à Gergovia, au diffus de Romagnat, &
également fur une montagne des environs de
Moulins.
CHAN T IL LY (F orê t d e ) , département de
l’O ife, canton de C r e il , au fud de Chantilly t à
une lieue fud-oueft de Senlis. Elle a de l’eft à
J’oueft deux mille fix cents toifes de longueur, &
du nord au fud deux mille toifes de largeur.
Chantilly , bourg du département de l’Oife,
à une lieue trois quarts à l’oueft de Senlis. C ’étoit
un féjour enchanté, où l’art & la nature s’étoient
épuifés. Ce qui étoit le produit de l’ art a difparu
par l’effet de la révolution} mais la nature continue
à embellir ces lieux par des fontaines q u i,
comme difoit l’ infcription latine placée au bas de
la ftatue du Grand-Condé, Lstos dat in hortis ludere
fontes. La Nonette continue d’abreuver ces lieux
après avoir embelli Ermenonville par un des premiers
embranchemens, dont le cours eft aufli très-
varié & propre à toutes les décorations auxquelles
l’ art l’a fait fervir.' Quant à Chantilly , la nature a
confervé aufli fes bois & fes forêts.
CH A N T O N A Y , bourg du département de la
Vendée , arrondiffement de Fontenai-le-Peuple.
On trouve, dans les carrières des environs, des
pierres blanches fonores, & d’autres pierres propres
à faire des meules de moulin, dont on fait un
affez bon commerce. Il y a des mines de cuivre à
une demi-lieue au deffus de Chantonay, dans la
montagne appelée la Tabari'ere. On a trouvé , à
trois toifes de profondeur, une mine de charbon
de t^rre.
CHAOLOGIE. ( Hifloire ou defcription du
chaos. ) On dit qu’Orphée avoit fait une Chaologie
, dans laquelle il avoit marqué les différentes
formes par lefquelles la Terre avoit paffé avant de
devenir habitable j ce qui revient à ce que nous
avons appelé depuis cofmogonie. On peut dire que
le doéfeur Burnet nous a donné une' Chaologie dans
fa Théorie de la Terre ; mais je doute que. la moderne
vaille mieux que l’ancienne. Le doéleur
anglais repréfente d’ abord le chaos comme une
maffe de matière brute & informe. Il ne nous dit
pas quelle étoit cette matière ; il êffaie feulement
de nous montrer le chaos comme ayant été partagé
en fes diverfes régions refpeélives, & de
nous faire voir comment ce chaos a commèncé à
fe débrouiller par la féparation des matières homogènes
qui fe font raffemblées dans certains dépar-
temens ; enfin, il finit par nous rendre la Tèrre
habitable par des moyens que l’obfervation n’a-
voue guère.
M. de Buffon n’ a pas été jufqu’ au chaos dans la
formation de fon Monde, puifque le foleil & les
comètes exiftoient lors de la formation de notre
fyftème planétaire & de notre Terre en particulier.
En cela il a été plus fage qu’une infinité d’é crivains
, q u i, pour expliquer un petit phénomène
, nous ramènent -au chaos & n’ en fôrtent
guère.
CHAOS. Les anciens philofophes ont entendu,
par ce mot, un mélange confus de fubftances de
toute efpèce,fans forme ni diftribytion régulière,
& les philofophes modernes ne'nous ont rien’dit
de plus lumineux. Ils ont fuppofé tous que le chaos
étoit l’ébauche de l’Univers. Les philofophes platoniciens
ont admis dans le chaos plufiems périodes,
& comme des paffages fucceflifs d’un état |
confus à un autre é ta t , jufqu’ à ce qu’enfin, fui-
vant eu x , les lois du mouvement & les differentes
combinaifons aient amené Tordre aéluel des chofes ;
mais ils ne nous ont produit aucune preuve, aucune
raifon folide de ce développement fuccefîlf.
Je ne trouve pas plus de fondement dans 1 opinion
des diffèrens naturaliftes qui ont prétendu que ce
que nous appelons le Globe terrejire n é toit, dans
fon origine, qu’une maffe informe, contenant les
principes & les matériaux du Monde tel qu il eft.
Si nous étudions la Terre abandonnée à nos recherches,
nous ne trouvons pas plus de confufion
dans les maflifs les plus anciens, que dans ceux
qui leur ont fuccédé ou qui ont été établis fur ces
premières bafes. Il n’y a donc dans ce que l’ob-
fervation nous préfente de précis, rien qui auto-
rifè le chaos. Quant aux écrivains fyftématiques,
ils peuvent nous dire fur 1 e chaos, fur la maniéré
dont il a été débrouillé, ce qu’ils jugeront propre
à fervir d’appui à leurs hypothefes j mais ces tableaux
hypothétiques né peuvent aucunement fervir
à nous donner aucun moyen folide, foie pour
nous guider dans les recherches fur Thiftoire naturelle
de la Te r re , foit pour perfectionner ces
recherches.
C H A O U R C E , village du département de j
l’A ub e , arrondiffement de Bar-fur-Seine, près de
la fource de TArmance. Ce village fe trouve fur
la ligne du prolongement de Lamas des fofliles de
la limite du Morvan. Il y a d’ ailleurs des couches
d’argile propre à la poterie, & dont on fait ufage
dans ce village avec quelque fuccès.
Chaource (F orê t d e ) , tenant à la forêt ;
d’Aumont. Elle a fix mille quatre cents toifes de
longueur, fur deux mille quatre cents toifes de
largeur.
CHAP-DE-BEAUFORT, village du département
du Puy-de-Dome, canton de Pont-Gtbaut.
Nous pouvons annoncer des mines de plomb dil-
tribuées dans des lieux voifins dits de Rouie,
Décombres & Barbaco, dont les fouilles font toutes
fituées fur les bords de la rivière de Sioule.
CHAPEAUROUX ( l a ) , rivière du département
de la Lozère, canton de Châteauneuf-Ran-
don. Sa fource, à cinq lieues un tiers oueft de
Langogne, verfe fes eaux à T e ft, lefquelles paffent
près d’Arzèhe, reçoivent la Gaboutareffe & la
Glamoufe, puis le Grandrien , & fe rendent dans
l ’A ilie r , à trois lieues un quart nord-nord-oueft
de Langogne.
CHAPELLE ( la ) , village du département des
Vo fge s, arrondiffement de èaint-Dié , à une lieue
& demie fud-eft de Bruyères. On voit'près de là
un amas très-abondant de fable doré qui fert de
poiidre pour l’écriture. Ceci annonce une dé-
compofition du granit dans les environs, puifque
ce fable eft un de fes principes.
Ci-iApelle-aux-Pots ( la ) , village du département
de t’O ife , canton du Coudray-Saint-Ger-
mer, près de Lavelon, à trois lieues de Beauvais.
Il y a une grande fabrique de poterie en terre &
en grès, dont une partie s’exporte à Paris.
Chapelle-des-Pots. ( la ) , village du département
de la Charente-Inférieure, arrondiffement
& canton nord de Saintes,, à une lieue & demie
de cette ville. Orr trouve aux environs de ce v illage
des terres propres à fabriquer des briques,
des tuiles, de la faïence, & furtout des pots pour
les raffineries de fucre.
Chapelle-Enjuger (la), village du dépar-
: tément dé la Manche, canton de Marigny, à deux
: lieues de Saïnt-Lô. On y fabrique de la poterie
rouge & verniffée, des briques & des carreaux.
Ckapelle;Godefroy ( l a ) , village du département
de l’Aube , canton de Nogent-fur-
Seiue, & à trois quarts de lieue de cette ville.
On a embelli cet endroit en profitant des eaux de
Lorduffon, & outre cela de deux tombelles de
craie, couvertes,de meulières & de bofquets. Les
environs font intéreffans parce qu’ ils offrent les limites
de la craie &: de la pierre calcaire dure.
Chapelle-Sécuin ( la ) , village du département
des Deux-Sèvres, arrondiffement de Parthe-
nay. Il y a aux environs les matières premières
pour la fabrique des verres & des glaces. Il doit
être curieux de connoître ces reffources pour en
faire ufage dans Toccafion.
Chapelle-Saint-Mesmin (la), village du
département du Loiret, arrondiffement d ’Orléans,
& à une lieue à l oueft de cette v ille , fur la Loire.
Il éxifte dans ce village une carrière creufée dans
lç bord efearpé de la Lo ire, où l’on entre de plain-
pied. A des diftances différentes, on y a ménagé des
piliers pour le foutien des voûtes. Cette carrière
renferme un tu f calcaire.
Chapélle-Saint-Robert ( l a ) , village du
département de la Dordogne, canton de Nontron
& à deux lieues trois quarts de cette ville. Il y a
dans ce village, des mines de fer & d'antimoine,
8é des forges où Ton emploie ces mines avec
fuccès.
Chapelles (les Grandes & P e tite s ), deux
villages du département - de l’Aube , canton dé
Méry-fur-Seine. Ils font fitués au milieu de 1*