
ronnés, offrent de ces fchiftes feuilletés. Le ha- ^
meau de Saint-Ours, éloigné de Meironnés d un j
quart de lieue, a une mine de charbon de pierre .
affez confidérable, dont l'accès eft très-difficile }> !
elle eft fituée au milieu d’une montagne, entre J
deux rochers qui ont la figure d’un cône ren- 1
verfé. Elle a ceiTé d’être exploitée à caufe des •
difficultés du travail. Le charbon quoique de |
bonne qualité, ne dédommageoit point desctrais^ [
La montagne de l’Arche,, qui fépare la vallee
de Barçelonette du Piémont, a,au moins cinq lieues,
de long , fur une de large. Son fommet a mille
toifes d'élévation qu defius du niveau de laquer ,
& préfente une longue plaine couverte de. prairies.
Il eft furmonté par d'autres montagnes_des
Alpes du Piémont. ,
Le lac de la Magdeleine fe trouve au commen:
cernent de la valiée d’Afture en P iém o n t a laquelle
il fert de limite, ainitqu a celle de Bàrqe-,
lonette. C e lac n’a que cinq ou lïx cepts .pas de
circonférence:}, il doit fon origine aux eaux pluviales
& a quelques petitesfoujrces qui-fortent des-
montagnes voilmes. Il fort deux ruifîeaux du Uc:
de la Magdeleine : l’ un forme la principale bran-:,
che d e i’Ubaye, au couchant, & l ’autre la petite
rivière de la .vallée d’Atture, au levant., ^ ui
Quoique ces deux ruilfeaux ne parpifte^tjiors;
de terre qu’à un demi-quart de lieue du lac^teur,
cours 8ç le murmure fouterrain de leurs eaux in- ,
diquent qu’elles n’ ont pas d’autre origipe. . : • .
Le lac de Lauqagny t fitué au bout de la montagne
de l’Arche, eft dans un baftin plus élevé de
deux cents toifes que celui dé la Magdeleine ;; il
eft fupérieur aux prairies, & peut avoir un duart
de lieue au moins de circonférence,} il-eft, fur-
monté par d’autres montagnes y dont quelques^
unes paroilîent compofées de fchiftes , parmi lef-
quels. les fchiftes calcaires dominent. . .Ce lac
abonde en truites, & fournit un ruiffeau qui.trq-
verfe des concavités pierreufes, & va fe réunir
à la branche de l’Ubaye,. qui fort du laç de la
Magdeleine. .
C ’ eft à ces deux lacs que fe trouve le point de
partage des eaux de la vallée de Barçelonette & des
vallées oppofees, qui débouchent en Piémont.
Les premières vont, par la rivière d’Ubaye, dans
la Durance & dans le Rhône, & par conféquent
dans la Méditerranée, au,couchant} les .fécondés,
après avoir formé plufieurs rivières, fe rendent au
levant dans le P ô , qui fe jette dans la mer Adriatique.
B A R D , village du département de la Doire ,
à la' gauche de la Dora-Baltea , dans la vallée
d’Aofte , & dans un lieu où elle eft tellement ref-
ferrée , qu’ il ne refte que le chemin qui traverfe
le village, & qui étoit dominé par un petit fort
que fa pofition rendoit inexpugnable. Il étoirre-
gardé comme la clef du val d’Aofte} mais en i8oo
il fut tourné par l’armée françaife de réferve, elle
fut obligée de s’y frayer un chemin a travers les
précipices. On tranfporta les canons fur les rochers
qui dominoient le fo r t, & peu de jours
après il fe rendit & fut rafé.
Ba r d , village du département du Puy-de-
Dôme , canton de Saint-Germain-Lanbron. Il y a
des eaux minérales qui fortent par plufieurs débouchés
d’un petit monticule,, en bouillonnant &
en fe réunifiant enfemble, d’où, il réfulte un ruiffeau
afiez confidérable. Ges eaux font alcalines.
BARDONECHIA , village du département du
|! P ô , chef- lieu de canton, fitué dans une vallee du
même nom , à la jon&ion de deux torrens, dont
l’un a fa fource dans les Alpes couennes, aux con-
i fins des trois départemens de l’Eridan, du Mont-
|Blanc & des Hautes Alpes , & fe jette dans la
Dora-Riparia, à Houlx. Le cours de ce torrent eft
ide fept lieues, & il donne fon nom à la vallée’
iqu’ il a formée & qu’ il parcourt encore avec une
jviteffe qui peut nous donner une jufte idée de
l’énergie: avec laquelle il a préfide-a 1 ancien tra-
jvail de rapprofondifiement de fa vallée.
} BAREGE, bourg du département des Hautes^
[Pyrénées , canton de L u z, dans une contrée mon--
Itagneufe de la ci-devant province de Bigorre, à.
[quatre lieues environ de Bagnères. Barege 3 en
hqngue celtique, fignifie dieu retirélieu caché. Ce
Ibourg eft effectivement couvert par des montagnes,
iefçarpées, &: n’a qu’une feule rue d’environ cent
toifes de longueur. Les cafernes qu’on y a bâties
pour les militaires blefîes , font aufii belles que
commodes. La fituation de Barege, plus balle que^
:1e gave de Baftan, l’expofe à de fréquentes inondations
, furtout lors de la fonte des neiges qui
;grofftflent ce torrept avec une incroyable rapidité.
'D’ailleurs, les orages qui fe forment au fommet
des Pyrénées, fe précipitent avec violence dans
les vallées. Le voyage que fit Louis XIV pour
prendre ces eaux fur les lieux , leur acquirent
une grande réputation. Ces bains font au nombre
de quatre. Celui furnommé le Grand eft entretenu
par deux fources d’une eau limpide, dont la chaleur
fait monter le thermomètre au 36e. degré.
Les trois autres, provenans des mêmes fources,
diminuent fenfiblement de chaleur. Quelques fa-
vans , & entr’autres Montaud , ont publié des
ouvrages fur ces eaux, fur leurs propriétés & fur
la manière de les adminiftrer, & il eft bon de les
confulter.
A l ’eft de Barege il y a une carrière de marbre
blanc , avec des veines verdâtres. A l’extrémité |
de la grande rué de Barege, vers leTourmaley, on
remarque des bancs prefque verticaux de fehifte
dur. On voit aufii du fehifte dur ferrugineux au
pied du Tourmalet. Plus haut vers ce paflage, la ,
montagne eft compofée de fehifte gris. Prefque
tous les ruifîeaux qui fe déchargent dans le gavé.
dé
de la vallée de Baftan, roulent des blocs de granit :
il y en a d’énormes à une petite diftance de Ba-
reg e } & en fi grande quantité, qu’on ne peut
s empêcher de penfer qué cette forte de pierre a
du former anciennement les plus hautes montagnes
dans cette partie des Pyrénées. Les montagnes
qui font fur la rive gauche du Baftan, offrent de
1 amiante, furtout celle qu’on nomme la montagne
r u 7 '-dis, dont les productions minérales font le
fchorl blanc de différentes formes & plus ou moins
tranfparent, du quartz criftallifé , du fpath cal-
caire, dit fpath d'IJlande. Cette montagne eft compofée
en partie de granit, & en partie d ’une roche
argileufe micacée.
Ba r Ège (Vallée d e ) , département des Hautes-
Pyrénees, arrondiftement d'Argelès , canton de
Luz. Elle commence au deflus de Gavernie, à la
fource du gave de Pau. Il y a dans la montagne de
Heas, de la mine d’argent & de plomb. Au nord-
eft de Gavernie, dans la montagne de Cournelie,
au fud de L u z , on trouve des marbrières & des
eaux minérales.
Toutes les fources de Barege, hormis une feule,
font recueillies dans le fol fa&ice pir lequel ce
vidage eft établi : ce font les débris des anciens
depots du Baftan, ou elles ont été épanchées à la
fortie du rocher.
Ce rocher qui verfe ces fources, eft très-voifîn
de la furface de la terre. Le banc dit de la Grotte
y creufé. C ’ eft un marbre fond blanc, feuilleté
, à couches redreflees, dont les bandes fe
* prolongent dans une direction qui coupe la vallée
fous un angle rrè -aigu. Il eft fendillé de gerçures,
d ou s’échappent les fources chaudes & plufieurs
feurces froides.
Nous avons dit <^ue les fources minérales de
Barege, fortoLnt originairement des marbres qui
bordoient la vallée.: on l’a obfervé en recueillant
la fource de la grotte : les eaux découlent des
rentes verticales de ce marbre. 11 eft naturel de
croire cjue ces fentes font les intervalles que l'ex-
tremité ou la feCtion des couches préfente : en
confequeirce il eft à préfumer que les fources arrivent
à Barege dans le fens des bandes mêmes du
marbre, & qu’elles viennent, ou de la partie
orientale , ou de la partie occidentale de la montagne.
, On croyoit autrefois que les eaux thermales
etoient préparées, au fein''.des montagnes, dans ’
de vaftes chaudières que chsuffoient des feux fou-
. terrains, dont on ne s’inquiétoit plus une fois
qu on avoit fuppofé une certaine provifion de
lourre pour les entretenir : de la chaudière par-
toient des tuyaux dans toutes les directions que
1 on jugeott à propos d’imaginer, & ni la ftruaure
ni la nature des matériaux de la montagne ne fai-
fotent rien a 1 affaire ; car on la confideroit comme
. une mafle informe & fans influence fur ces effets;
& rien par conféquent ne gênant les fuppofitiops,
Geographie-Phyfique. Tonie III.
les eaux.des bains de Sauveur étoient le produit
d e i ’épAnchément du réfervoir de Caiiterès, parce
qu’elles font à l’oppofite. Barege puifoit aufii fort
bien à la même chaudière, vu qu’il n’ eft qu’à
quelques lieues. Des hommes difpofés à voir en
grand ont été puifer toutes les eaux thermales
des Pyrénées dans le même réfervoir , & ils ne
s’afiujettiSoient pas à tenir compte des niveaux.
La nouvelle chimie & la lithologie moderne ont
relégué au pays des fables cette hydraulique imaginaire.
La chimie a démontré qu’ il fuffit que des
filets d'eau paflent par des veines de rochers ferrugineux,
alumineux, pyriteux, &c. pour que la
décompofirion mutuelle de ces matières &c de
l’ eau communique à celle-ci un grand degré de
chaleur, & l’imprègne de différens gaz ; en forte
que le lieu où les fources ont moins de chaleur,
peut fort bien être le réfervoir d’où elles partent.
Il s’agit donc premièrement de trouver quels
font, dans les Pyrénées , les rochers qui jouent ce
rôle; & enfuite, fi les découvertes récemmenc
faites fur la ftruCture régulière des montagnes ne
font pas illüfoires, il ne fera pas difficile d’ affigner
ces différentes fondions aux rochers dont Barege
eft environné.
O r , un grand nombre d’obfervations faites fur
les lieux démontrent que, dans cette partie des
Pyrénées, la génération des eaux thermales hépatiques
eft due à certaines roches dont la pierre de
corne fait communément la bafe, qui font fréquemment
teintes en v e r t, tant par l ’état du fer
qu elles contiennent, que par un mélange de
ftéatite.
Dans ces roches on rencontre d’ailleurs des
noeuds & des veines de quartz blanc, des rognons
de terre v e r te , des lames ondulées de terre calcaire,.
fouvent rougeâtre & un peu bitumineufe}
du mica & de petites pyrites férrugineufes.
Là compofition hétérogène de ces roches y
laiffe beaucoup de vide ; elles font très-caver-
neufes & très-perméables à l’eau : cés eaux ont
en outre toutes les conditions requifes pour dé-
compofer une partie de ces fubftances, & communiquer
à 'a fource des fe!s & des gaz accompagnés
de chaleur.
Ces roches une fois reconnues , il n’a pas été
difficile de déterminer la fituation qu’elles affectent
dans l’ordre des montagnes qui dominent
dans le canton de Barege.
Elles font placées dans les lieux où s’ opère le
paffage du terrain calcaire au terrain argileux, &
de celui-ci au terrain filiceux. Dans la première
pofition, elles abondent en matières calcaires ;
dans la fécondé, elles en renferment moins, & la
pierre de corne y eft plus ordinairement d’un bleu
d’ardoife que verte : dans toutes deux, elles font
en maffes difpofées par bandes régulières. Ce font
de vrais filons pl a cés, aux lieux où les divers genres
de roches anciennes s’approchent, fe touchent Sé
fe confondent; & ç’e ft, à l’égard des fources mi-
G