
appelée Ckamplitte-U- Château ,8c l'autre, fituée au
pied de la montagne, fe nomme Champlitte-la-
Viilt. On trouve dans les environs, des filex 8c des
cailloux en abondance. Il y a , au milieu de la cour
de Champlitte-le-Chateau , un puits très-profond.
11 a fallu percer toute la montagne 8c parvenir au
niveau de la petite rivière du Salon, qui coule au
bas avant d’avoir de l’ eau dans ce puits, qui eft,
comme on v o it, un ouvrage digne d’admiration.
CHAMPOLY , village du département de la
Loire , arrondiflèmeut de Roanne. Il y a dans ce
village , ainfi qu’à Urfé-la-Chaîne, une mine de
plomb fort abondante.
CHÀMPORCHET (V a l d e ) , vallée du département
de la D o ire , entre les monts Soana &
Logne : un torrent du même nom l’arrofe. Il fait
partie du val d’Aofte.
CHAMPROND EN G A T IN E ,b o u rg du département
d’Eure & Lo ire , canton de la Louppe.
11 y â dans les environs de ce bourg des mines de
fe r , des forges confidérables & une fabrique de
clous d’épingles.
CH AM PRO U X , village du département de la
Nièvre , canton de la Charité , & à une lieue de
cette ville. Il y a une groffe verrerie, alimentée
par des bois confîdérables, fitués dans le département
de l’Ailier. On n’y fait que des bouteilles 8c
des bocaux. Le verre en eft de la plus belle qualité.
Toutes les bouteilles qui en fortent, s’em-
.barquent pour Paris, Orléans, T o u r s , Angers
& Nantes. Elles defcendent auffi les canaux de
Briare, d’Orléans & du Loing.
CHAMP SAU R, petit pays du ci-devant Haut-
Dauphiné , fur les confins 8c au midi du Graifi-
vaudan , près du ci - devant Embrunois. C ’ eft un
pays plein de montagnes. Il fait partie aujourd’hui
des départemens des Hautes-Alpes 8c de la Drôme.
C h am p sau r ( Plaine de ). L'amas étonnant de
cailloux roulés qui fe trouvent raffemb.Iés dans
cette plaine, doit fon exiftence à plusieurs cir-
conftancés qui s’y font réunies fucceffivement j
mais aucun des naturaliftes qui ont vu 8c décrit
cette plaine avant moi, n’y a reconnu les deux
©rdres de chofes qu’ il faut bien y diftînguér fi l ’on
veut donner la folutiqn de ce problème de géographie
phyfique. D’abord il eft évident que la
vallée du Drac a été creufée à |>eu près dans l’étendue
quelle a par les eaux courantes de cette
rivière impétuèufe, & de tous les torrens qui s y
réunifient. Ce premier travail de l’eau a eu lieu
avant l’ invafion de la mer, qui a fait de la vallée
approfondie du Drac un golfe qui occupoit toute
la plaine. C ’eft pendant Te tems qu’ a duré cette
învafion , que les eaux du Drac & des rivières
affluantes ont voituré dans le g o lfe , des fragmens
de diverfes pierres. Ce font ces matériaux que les
flots de la mer ont roulas, 8c qui ont été abandonnés
enfuite dans ce golfe par la retraite de la mer
qui a fuccédé à un long ballotage de ces pierres.
Il y a donc ici trois époques fort diftinétes à
fuivre 8c à défigner pour expliquer tous ces
phénomènes : i° . celle de l’approfondiffemenc
de la plaine de Champfaur\ 2°. celle de l’inva-
fion dé la mer dans cette plaine après fon creu-
fement, & du féjour de la mer, pendant lequel
elle a reçu les noyaux de cailloux roulés, les a
ballotés & arrondis dans l’état où ils font $ $°.
celle de la retraite de la mer, qui fe continue dans 4’état aétuel. C ’ eft pendant cette retraite, que les
eaux couranres fe font ouvert différentes routes
à travers les dépôts du golfe, & particuliérement
au milieu des amas de cailloux roulés. C ’eft ià où
le Drac coule avec toutes les rivières latérales. Il
nfeft donc pas queftion dans tous ces événemens,
dans toutes cesrévolutions, du lac que Lamanon y
introduit fans nous expliquer les circonftances de
fa formation, de fon baffin & de fa digue furtout,
& puis, ce qui peut être encore plus difficile à
concevoir, de fa deftruétion.
En examinant attentivement les pierres roulées
qui font a&uellement dans la plaine-de Ckampfaur,
on voit qu’elles ne font que des fragmens des
pierres qui ont pu être entraînées par le Drac &
les rivières latérales qui font reftées en place depuis
la retraite de la mer.
Ce problème reçoit d’ autant plus facilement fa
folution par la réunion de ces agens, que beaucoup
d’autres événernens s’expliquent également
bien par les mêmes moyens.
CHAMPS-SUR-LIZERENS, vil'age du département
des'Vofges, canton de Bruyères, 8e à une
demi-lieue de cette ville. Ce village eft fitué près
de la rive droite de la rivière de Vôlogne, dans la
partie de fon lit où fe trouvent des moules qui
renferment des perles d’une affez belle eau. Vers
Champs-fur-Li^erens, en allant à Granges, on vo it,
dans le vallon de la Vologne, des cailloux roulés
de granit, dont les noyaux groffiffent de plus en
plus , 8c des reftes de maffes fchifteufes 8c grani-
teufes qui n’ ont pas été ballotées par les eaux.
Vers les hauteurs qui dominent Champs y en fo -
tant de Bruyères 8c au defliis de Granges, on rencontre
un amaS confidérable de gros quartiers de
granit roulés. Cet amas eft placé dans le concours
de plufieürs vallons qui fe réuni(fent au vallon
principal de la Voîogne. C ’eft là où les effets des
eaux courantes fe montrent de manière à mériter
l ’examen Se l’étude des géologiftes.
CHAM PV ER T, village du département de la
Nièvre, ârrondiffement de Nev’e rs , à un quart de
lieue de Décife. Il y a une greffe & une petite
forge pour la fabrication du f e r , & une mine de
charbon de terre qui fert à entretenir toutes les j
forges du département.
CHANCE A U X , bourg du département de la
Côte-Dor, ârrondiffement de Semur, fur la côte
près des premiers embranchemens de la Seine.
Cette rivière y a une de fes four ces. Si l’on confi-
dère les environs, on trouve que les eaux y ont
à tous les niveaux des débouchés très-confidéra-
bles, & propres à abreuver les rivières qui y ont
leurs origines.
CH A N C E L A D E , village du département de
la Dordogne, & à une lieue 8c demie de Péri-
gueux, en fuivant la vallée de m ie . C ’eft fur les
bords efearpés & les plus élevés de cette rivière
qu’on peut obferver, dans le voifinage de l’ancienne
Chancelade, des amas de coquillages fofftles
de différentes formes, totalement inconnus, &
qui ont leurs correfpondans en Angoumois. Je me
propofe de les décrire, & d’en faire connoître les
Formes fingulières par des gravures, dont les détails
feront foignés comme le méritent ces diffé-
rens corps marins.
CHANDELAÏS ( Forêt de ) , département de
Maine 8c Loire, ârrondiffement de Baugé , & à
deux tiers de lieue de cette ville. Elle a du nord- •
oueft au fud-eft deux mille fix cents toifes de longueur
, & du nord au fud dix-huit cents toifes de
largeur.
CH ANDEY, village du département de l’Orne,
ârrondiffement de Mortagne, canton de l’A igle,
près de 1*1 ton. Il y a une ufine pour la fabrication
de la tôle 8c des lames de cuivre.
CHANGEMENS à la fur face du Globe. Lorf-
qu’on étudie , avec grande attention, les divers
ordres d’agens qui figurent en certaines contrées
du G lo be , & que l’on doit conftdéter comme
l ’économie de la nature, on n’eft pas étonné qu’ il
fe foit opéré, à plufieurs époques, des ckangemens
très-marqués à la furface de la Terre. C ’eft d après
ces obfervations que j’ai cru qu’il convenoit d’en
diftinguer ici ces ordres particuliers d’agens, ainfi
que leurs effets.
Suivant ce plan, je commence à confidérer fé-
parément les embouchures fui vies des fleuves. On
voit qu'elles ont contribué à détacher plufieurs
îles des côtes de .notre Continent.
C e premier travail de l’eau courante ayant ex-
.pofé ces portions .de la terre-ferme détachées à
toute la fureur des flots, elles fe trouvent-, à la
fuite des tems, coupées en plufieurs groupes d’îles : \
.telles font les .îles Maldives :8c Daquediv.es, fi nom- i
breufes & difperfées par groupes dans le vafte
Océan.
De même fi Ton-fuit les fleuves 8c :1 es rivières
d'Afi.e, on trouve la plus .grande variété daus les
côtes de l’Océan indien. Ici les fleuves forment
des golfes fort profonds, fort étendus, pendant
que d’autres eaux courantes continuent à conferver
des prefqu’îles fort larges 8c fort profondes dans
les côtes.
Les embouchures de plufieurs rivières 8c fleuves
concourant vers le même baffin, il en eft réfulté
des méditerranées compofées de plufieurs golfes :
telles font la grande Méditerranée d’ Europe^, la
Baltique, la Mer-Blanche, & c. Sur certaines cotes
de l’Océan atlantique les dunes s’accumulent à un
tel point, qu’elles forment les digues de certains
lacs dans lesquels fe raffetnblent les eaux des Conti-
nens. C ’eft ainfi qu’on rencontre des lacs qui fe
multiplient 8c s’agrandiffent le long des cotes des
landes de Bordeaux 8c du Languedoc.
J’ajoute ici que les approfondiffemens des vallées
ont occafionné de grands ckangemens à la fur-
face de la T erre j car ce travail des eaux opéroit,
par la démolition fucceffive des couches, fur une
des faces de la vallée contre laquelle l'eau a battu,
en continuant les éboulemens fucceffîfs au moyen
defquels fe font opérés les approfondiffemens.
Les coupures des chaînes par les rivières font
encore un de ces événemens très-importans, 8c qui
prouvent avec quelle facilité les eaux courantes
fe font ouvert des débouchés dans les montagnes
du premier ordre, pour gagner Us plaines qui les
conduifent à l'Océan. C'eft ainfi que les grands
fleuves ont tracé leurs vallées.
On voit par tous ces détails, que c’eft aux eaux
courantes auxquelles j'attribue les plus grands
ckangemens 8c déplacemens qu on peut obferver
à la furface du Globe, & que j’ai cru devoir ranger
par ordre.
, CH AN N O N A T , village du département du
Puy-de-Dôme, canton de Saint-Amand-Tallend,
fur la rivière de l’Aufon, 8c à une demi-lieue de ce
bourg. On y remarque des eaux minérales froides,
fort eftimées pour différentes cures. Les environs
d’ ailleurs en font très-remarquables par les diffé-
rens produits des feux fouterrains. Channonat lu b
même eft fitué fur une coulée de lave moderne,
q u i, fortant du puy Noir ou du puy de la M e y e ,
fuit une direction parallèle à la grande chère pro*
duite par les puys de la V a che, de la Gravoufe,
de la Rod e, de Montçhal, 8cc. Cette coulée fur
laquelle eft bâti Channonat, paffe d’abord par Fon*
freidê 8c par T h e ix , & fe prolonge au-delà de
Channonat jufqu’ à la tour Julia, où la rivière de
l’Aufon paroît toute entière, 8c continue fon cours
jufqu’ à l’Allier. Les hauteurs qui couronnent la
vallée de l’Aufon font aux points de Channonat
8c de Julia , au nord, le puy de Girou 8c les montagnes
de Juffat „ qui forment la bafe de Ger-
govia : ces dernières font.couronnées de fragmens
bafaltiques, au midi, la Sèrre , grande coulée an*
l tienne qui commence aux environs du lac de la
1 Caffière, 8c s*étend jusqu’ auCreft. Cette ancienne
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