
.démentelées , & des verfemens de matières fondues
par ces ouvertures , lefquelles ont formé des
courans fort alongés & fort épais de la pierre de
volvic. Le volcan de Pariou eft celui dont la cheminée
ou le cratère eft le plus régulier, & qui a
.verfé au-dehors , par le pied des malles accumulées
& plus ou moins fondues, de grandes traînées
.de matières fondues , qui ont gagné le niveau de
la Limagne par deux vallons, dont l’un conduit à
Chamalière, & l'autre àNohanent.
Si nous allons plus au fud, nous trouvons trois
cheminées très - modernes, celles des puys de la
V a ch e , de la Mèye & de la Gravoufe, dont les
courans s’étendent par des vallées très-alongées.
Je citerai maintenant une éruption au deffus de
Beffe fans cheminée, comme j’en ai remarqué à
Ifchia. Au Monte-Nuovo il y a cheminée fans cou-
tans } à Jumes il y a cheminée & courans.
Je n’ai plus trouvé de cheminées dans des cantons
très-étendus qui font couverts de matériaux
fondus & tranfportés, par des courans établis, fur
les bords des vallons aCtuelis, & qui font antérieurs
à l ’excavation de ces vallons par les eaux
pluviales. La conlidération de toutes ces circonf-
tances liées enfemble mérite de nous occuper
férieufement, comme offrant des élémens très-
importans pour l’établiffement de certaines époques.
Il faut bien remarquer q u e , dans ces cas , la
même fuite de fiècles néceflaire pour l’excavation
des vallons par les eaux pluviales, l ’a été aufïi pour
combler les cheminées , ou plutôt pour les faire
difparoître par la deftruCtion des fcories & par
leur enlèvement qui a mis à découvert les matières
fondues & refroidies dans les cratères , &
nous les montrer fous la forme de culots.
J’ ai reconnu, à la fuite de ces confédérations,
un grand nombre de vallons qui m’ont paru avoir
commencé à s'approfondir depuis l ’exiftence des
anciens courans j d’autres quretoient à peine ébauchés
lorfque des courans plus modernes font venus
les remplir. Ces derniers fe font annoncés, i° . par
des amas de cailloux roulés qui leur fervoient de
bafe, comme celui qui recouvre les croupes fep-
tentrionales du baflin de Champeix ; 2°. à la différence
de niveau des maffes fondues & de leurs
bafes intactes. On voit bien ces différentes cir-
conftances à la Tour-d*Auvergne : la portion de
courant qui paffe à cet endroit & qui s’y termine,
eft fur un maffif de granit plus élevé que celui que
recouvrent le courant du moulin & ceux des villages
voifins.
D ’ailleurs, les courans qui ont occupé les premières
ébauches d’un vallon, fe trouvent encaiffés
par des terrains un peu plus élevés que le fol fur
lequel ils font établis : ce font les premières croupes
du vallon. Au refte, je fuis très-porté à croire
qu'une grande partie de ces croupes a difparu,
fur les deux côtés des courans, par la dégradation
des eaux qui ont enlevé ces encaiflèmens lorfqu’ ils ,
1 fe font trouvés de nature à fe prêter à ces deftruc-
tions. C ’eft par cette raifon que ces courans fe
trouvent plus élevés que tout ce qui les environne
, parce qu'ils ne fe font pas trouvés primitivement
comme les épanchemens d'une pâte molle
qui' a été entraînée par la pente du terrain fans
être contenue par des encaiffemens folidés. Àu
refte , ce qui fubfifte maintenant, & ce que la
dégradation poftérieure des eaux n’a point mis à
découvert, eft dû à la pente du fol depuis les
parties fupérieures des courans, jufqu’aux diverfes
ramifications qui les terminent. Cette pente eft
bien réglée , & plus ou moins rapide.
Ce que j’ ai eu lieu d’obferver auffi dans ces
mêmes circonftances, ce font les diverfes épaif-
feurs des courans fuivant les inégalités des terrains,
On conçoit facilement que tous les creux
accidentels ont été comblés avant que la matière
qui cheminoit, ait continué fa marche ; de même
li la pente a été rapide» le courant a confervé peu
d’épaifleur dans ces circonftances. Au contraire,
cette épaifleur augmente lorfque la pente diminue
& fuccède à une pente rapide. En un mot, l’extrémité
des courans eft fort épaiffe lorfqu’ils ont
rencontré 'quelques vides & des obftacles après
une chute confidéràble.
Au refte, & c’ eft en quoi les courans modernes
diffèrent encore des courans anciens, il y a de
grandes inégalités dans leur marche, parce qu’ ils
en ont trouvé davantage dans le fol fur lequel ils
ont cheminé. Comme ils font venus depuis l’excavation
des vallons dans la nouvelle terre fur-
tout , & même depuis leur plus grand approfon-
diffement dans l'ancienne, ils ont dû trouver, au
fortir des cratères, la terre beaucoup plus fillonée
de ravines , de coupures, & de toutes les inégalités
produites par le travail de l'eau pluviale.
Il eft vrai q ue, dans l’ ancienne terre, les cou-
râns ont toujours rencontré des inégalités, & il
ne paroît pas que ces circonftances n’aient pas été
les mêmes dans la nouvelle, où le fo l, dégagé
depuis peu de tems de deffous les eaux de la mer,
n’iv o it pas encore été expofé, autant qu’il le fal-'
lo it, à FaCtion des pluies & des torrens. Ceci a eu
lieu furtoutdansla plusàndenneépbquejmais dans
le paffage à.la plus moderne, le fol a éprouvé aftez
d’ inégalités pour offrir un afpeCt différent dans les
courans.
Dans l'ancienne terre les courans ont occafîonné
les changemens des vallons, qui pour lors ont été
diftribués à côté des courans. Ces vallons étoient
creufés depuis une date bien antérieure à celle de
la première retraite de la mer, au lieu que fur la
nouvelle terre ils n’ont été déterminés à une
direction différente par les courans , que fuivant
les époques des éruptions qui les ont produits.
En général, lorfqu’ il y a eu paffage d’un courant
de l’ancienne terre où fe font toujours opérées
les, éruptions fur la nouvelle, il y a eu les
plus grandes inégalités, & dans les bafes des courans,
& dans la fuite des mafTes de laves.
CHEMIRÉ-LE-GAUDIN, village du département
de la Sarthe, canton de la S u z e , fur le
Renom, ruiffeau à quatre lieues du Mans. Il y a
une forge pour la fabrication du fer. Outre cela,
près de ce village, il y a des fources d’eaux minérales
très-falubres.
CHENAL DE BROUAGE, rivière du département
de la Charente-Inférieure, canton de le
Gua, à une lieue duquel elle prend fa fource,
verfe fes eaux au nord-oueft, paffe près de Broue,
enfuite à Brouage, & fe rend dans la mer en face
de l’île d’Oléron. Les deux troncs & les différens
embranchemens du Chenal font bordés d’un grand
nombre de marais falans, fuivant leur première
deflination j ce qui produit une abondante récolte
de fel de la première qualité.
CHEN AY , village du département de la Marne,
canton de Fimes, à deux lieues de Rheims. Il y
a , au milieu de ce village , une fontaine qui a
pour afpeCt le couchant. Son eau ferrugineufe fait
cependant la boifTon ordinaire des habitans. On
prétend qu’elle a les mêmes vertus & les mêmes
propriétés que celle de Forges.
CH EN E , village du département du Léman, à
une lieue fud-eft de Genève. Ce village eft partagé
par ùn fruiffeau qui marque les anciennes
limites de l ’Etat de Genève & de la Savoie. De
là jufqu’ à la rivière d’Arve & au Rhône on
trouve des campagnes fertiles. Ce territoire s'étend
fur les deux rives de l'Arve ; mais fur la rive
méridionale il n’y a qu'une langue étroite q u i,
dans la plaine , ne préfente que des prairies, & ,
fur la hauteur qui domine la jonCtion de l’ Arve
au Rhône, que quelques champs. J’ ai déjà d it, à
l’article A r v e , en quoi cette rivière avoit contribué
à la formation de la digue du lacj ce qui
eft plus intéreffant que la connoiffance du terrain
qu'elle parcourt.
C H E N E C E Y , village du département du
Doubs, canton de Quingey, fur la Loue, à une
lieue trois quarts de cette ville. 11 y a une forge
dont le fer eft fort doux & d'un bon ufage. On y
fabrique différens outils d’agriculture.
CHENOVE , village du département de la
C ô te -D o r , arrondiffement de Dijon, & à une
lieue de cette ville. On trouve, dans le territoire
de ce v illage , une carrière de marbre .brèche,
dont le fond eft couleur de peau de c e r f, avec
des taches blanches très-ferrées.
CHEPPE ( l a ) , village du département de la
Marne, arrondiffement de Châlons , canton de
' Suippe. Ce village eft remarquable par le camp
d'Attila, dont on voit encore les veftiges au couchant
, entre Cuperly & cette paroiffe, dans une
plaine très-propre à l’établifTemem d'un camp.
CH E P Y , village du département de la Meufe,
arrondiffement de Verdun. Il y a près de ce village
une forge où l’on travaille le fe r , & une papeterie
où l'on fabrique des cartons pour les apprêts
des draps dans les manufactures.
CHER ( Département du ). Ce département
tire fon nom de fa principale rivière, qui le tra-
verfe à peu près du fud au nord, & de l'eft à
l'oueft. Il eft formé, dans fa partie orientale , de
l’ancienne province du Berry, & il eft borné, au
nord , par le département du Loiret -, à l’eft', par
celui de la Nièvre j au fud, par celui de l’Allier j à
l’oueft, par ceux de Loir & Cher & de l'Indre.
Les principales rivières qui arrofent tout fon
territoire, font : le C he r, dont nous avons décrit
le cours à fon article j l’Auron, qui prend fa fource
au fud-eft, dans le département de l ’A ilie r , palfe
à Dun-le-Roi , fe rend à Bourges , où elle reçoit
la L,evrette, lefquelles , réunies, prennent le nom
d’Evre jufqu'à Vie rzon , où cette rivière fe rend
dans le Cher.
La fuperficie de ce département eft d’environ
un million quatre cent cinquante mille cent trente-
quatre arpens carrés. Il eft compofé de trois cent
huit communes, & divifé en trois arrondiffemens
communaux ou fous-préfeCtures. La préfecture de
ce département eft à Bourges. Sancerre & Saint-
Amand font les centres des fous - préfectures.
•Ce département occupe l’ancien archevêché de
Bourges.
Les villes principales fo n t, Bourges, Sancerr«
& Saint - Amand, auxquelles on peut ajouter
Vierzon.
11 y a fix forêts, qui font celles d’AlIogny,
d’Aubigny , de Bornacq , de Haute - Brune, de
Vierzon & d’Yvoy.
Produélions. La terre y eft très-fertile en toutes
fortes de grains. Les pâturages y font abondans. On
y recueille de très-bon v in , quantité de fruits , &
des légumes excellens. Vu la pofition de fon territoire
& les abris multipliés qui s’y trouvent, on y
fème beaucoup de chanvre & de lin. Les toifons
des bêtes à laine qu’on y nourrit en grand nombre,
font très-belles , & le deviendront davantage par
les améliorations qu’on y a introduites.
Si ce département avoit plufieursdébouchés, il
feroit fufceptible de faire un très-gros commerce.
Celui qu’ il.fa it, eft borné à la vente des productions
du fol. Outre cela, on y trouve un grand
nombre de manufactures de toiles & d’étoffes, où
l’on fait l’emploi des productions du fol 5 mais fes
plus grandes reffources font dans l’exploitation des
bois & d’un grand nombre de forges. Il y a beaucoup
de mines de fer de la meilleure qualité. Le