
Rance qui paffe à Maurs, & la Collé , dont les
origines ne s'étendent que dans les montagnes du
fécond ordre. •
Si je paffe à l’eft, je rencontre la T tuyère, dont
la direction eft de l'eft à l'oueft jufqu'à fa confluence
avec le Lot-. Cette rivière reçoit d'abord,
à droite, la Bèze qui fort dû Cantal, paffe enfuite
à Saint-Flour, après avoir reçu deux embranche-
rûehs affez étendüs ; puis l ’Ander 8c F Epié, qui
s’étendent jufqu’au Cantal; enfuite lès puifieaux de
Pierre fo r t , de Bresbus, 8c la riviète de l’Égout,
d’une moyenne étendue. A gauche, !la Ttuyère
reçoit la Bèze , la rivière de Chaudes-Aiguës, le
Hériffon & le Réols, avec, un embranchement.
Enfin , vers le nord-eft eft la rivière d'Alagnon,
qui paffe à Murat tk à Maflîac, laquelle fé trouve
enrichie, à droite, par les eaux de FArenoil8c de
la rivière de Mafifac, 8c à gauche par la rivière
d'Allanche & les ruiflèaux des environs de Maf-
liac. On voit que toutês les êatix couralntes de
cêtte cëntrée partent d’un- mêmè'centre, & commencent
leurs cours à de$fàivëàux_ difféfèhs'vléf-'
quels font'au nombre ip crois.
Les-prihcipales villes & 'habitations font Saint-.
Flour, Aurillac, Mauriac 8c Murat. En voici le
détail.-'
A Hanches. Commerce de tannerie fur fa rivière.
Aurillacgrande vijle, fur la Jordane.Comiper.ee
dé beftiaux & de fromages;
Chaudes-. Aigues. Fabriqué dé dentelles. Petite
ville remarquable par fes eaux cHaüdes, I‘
Mauriac ,• petite ville. Commercé en bétail &
chevaux.
Murat, petite v ille, fur l’Alagnon. Fromages
& fabrique de dentelles.
Plèaüx'. Commerce de toiles.
Saint-Flour, grande ville. Commerbe de blés,
mules & mulets.
’ ’Salers, petite ville. Commercé'de chevaux, de
beftiaux, de fromages, fabrique de-toiles.
Ce pays n’eft fertile qu’en pâturages. Il y a peu
de culture : feulement quelques vignes donnent
d’affez bons vins.
CANTONS VOLCANISÉS. Nous trouvons ,
dans certaines parties d é nos Côhtinens & à la
furface de la terre, des accumulations de matières
qui ont fubi l’aétion du.feu, & qui préfentént
diffërens degrés d’altérations. Nous retrouvons de
femblables matières autour de la bouché des volcans
qui font a&uellement enflammés, & qui éprouvent
de te ms en tems des éruptions. A mefure
que l’on compare la diltribution des matériaux à
la1 furface de la terre y*dans lés cantoi\s volcanifés,
avec celle des produits du feu autôur des cratères
qui vomiffènt des laves 8c qui-'font en a&ion , !ôn
véit que , dans les premiers tems* les Opérations
dès feux- fhuterrains ont été conduites dé la mêmë
manière que nous les obferyons dans les volcaus'
enflammés.
Quoiqu’on n’y voie plus de cratère , plus de
bouche ouverte, 8c peu de matières qui foierit
fous forme de feories, cependant on peut recon-
noître toujours les centres d’éruption par où le
feu fe faifoit jour. C'eft auffi de .là que les laves
forties fe font répandues à la furface de la terre,
& ont recouvert d’abord des maffifs de matières
intades qui entourent, à une certaine profondeur,
les centres d’éruption. Ainfi tous les produits du
feu, étant à la fuperficie de la terré ,• nous prouvent
inconteftablement que les opérations de ce
redoutable élément n'.o(nt attaqué, que les parties
voifines de la fuperficie.
Il eft vrai que quelques-unes des maffes fondues
qui réfident aux centres des éruptions des feux
fouterraius, ainfi que les courans de laves qui en
font forcis, font affez fouvent couvertes, en tout
ou en partie , par des enveloppes de côubhes hori-
zontalës qui font l’ouvrage de la mer ; ainfi ces
cantons ont été volcanifés avant que la mer les
’ couvrît de fes eaux, ou pendant qu’elle y faifoit
Ton féjour. Nous avons des preuves que certains
volcans, dont lés matériaux font couverts par les
dépôts de la mer, ont été en aCbvitë avant fon
féjout'dans le canton ; nous en avons auffi que
d'autres volcans ont éprouvé des éruptions pendant
que là mer réfidoit dans ces mêmes cantons ;
car nous trouvons dès lits alternatifs des produits
dit feu & des dépôts, de la nier.
> Lorfqu’on examiné les cariions volcanifés j foit
jdafrs les îles, foit dans les Continens, on voit1 que
■ les feux fouterrairis fe font fairijour par plufieurs
jpoinès difperfés à la furface de ces cantons, & que
la force a Clive du feu s'eft bornée à pouffer V par ■
fces ouvertures, des matières liquéfiées, & à les
accumuler au dehors autour de cev ouvertures i
& d'ailleurs , nous, voyons bien que cet élément ,
quelque redoutable qu’il foit, ne peut pas fou -
(lever.autrement une fuite de montagnes non volcaniques.
Ainfi cette caufe ne peut être raisonnablement
mife en jeu pour former nos montagnes,
dequelque forme qu'elles foient, excepté les mon->
tagnes volcaniques qü'on peut facilement recoq^-
noître à la nature des matériaux & à leur dif-
pofition.
Si nous nous rapportons à jee que l’obTervatian
’nous apprend fur les feux fohterrains & leurs
effets, il paroît qu’ils n'ont agi qu'à,la fuperficie
du Globe ^“parce que leurTprôduits;ou les tracés
de leurs inflammations ne fe trouvent qüè!là. G’eft
donc à tort que des naturaliftés ont pris le feu
pour un des grands agéns1 qui ont fervi à l’orga-
nifation du G lo b e , & qui ont.préfidé aux principales
révolutions que lé Globe a ëp’rouvées. Aiictm
m h n'établit cçtte influence des feux fouterrains
pour l'éxcavatidn dé ces:çavertieè dont ôô fait un
fi bel üfagèpôur opérer, par l'éboulemènt de leurs
v ô â lç s , I’eHglolitiflërfient de Fèau.de la mer, 8c
fa !refràfre'.<de ,deffuT‘ de grandes 'partie« dé nos
IComitièns.
Plus
Plus on étudiera la partie des*volcans, plus .
on verra que les cavernes ne peuvent être leur j
ouvrage-, 8c que fi le beibin d'expliquer oblige
d ’avoir recours à cette difpofition de la furface
de la T e r re , il vaut mieux fe borner-à 1 admettre
comme un fait, qu’à l’expliquer pa^ un échafaudage
vraiment ridicule.
CAP ou PROMONTOIRE. C e mot eft dérivé
de l'italien capo | qui fignifie tête. Les Grecs fe
Ter voient du mot acràn pour défigner un cap, 8c
les Latins de celui de promontorium. C’eft une
pointe de terre qui s'avance dans la mer plus que
les terres contiguës. Quand, en rangeant une côte,
on paffe près d’un cap, on fe fert à la mer de l’ex-
preffion doubler le cap. La Sicile fut appelée, par
les Anciens, Trinacrie, à caufe de fes trois caps
ou promontoires.
Les principaux caps de l ’Europe font le cap
Nord3 fur la côte feprentrionale de la Laponie > le
cap Lézard, fur la côte fud-oueft de l’Angleterre ;
le cap de la Hogue, fur les côtes du Cotentin ; le
cap Finifterre, fur la côte occidentale de l'Efpagne ;
le cap Saint-Vincent y (ur la côte occidentale du
Portugal î le cap Matapan, au midi de la Moree.
• En Afie fe trouvent le cap Rafalgate, fur les
côtes de l'Arabie ; le cap Comorin, au midi de
l'Inde ; le^ cap Ningpo, fur les côtes de la Chine.
En Afrique, .1 q cap Blanc & le cap Vcrt, fur la
côte occidentale de l’Afrique } ceux des Trois--
Pointes-Negres , des Volt es , fur la même côte j
enfuite le cap de Bonne-Efpérance, qui eft la pointe
méridionale de l'Afrique. Nous ajouterons le cap
des Aiguilles y celui des courans, de Guardafuyx fur
la côte orientale.
En Amérique, le plus remarquable eft le cap
Horn, à l'entrée du détroit de Magellan; le cap
de la Floride, qui domine fur le débouquement du
golfe du Mexique.
Des caps terrefires.
La dénomination de cap s’applique auffi, dans
les Pyrénées, à des extrémités de. côtes ou de
fommets âiongés qui préfentent une tête arrond
ie , & je penfe qu’ il convient d’en faire ufage
dans ce fens & dans ces circonftances , parce qu’il
importe d’ indiquer, dans plufieurs occafions, cette
forme de terrain qu’ il eft intéreftant de faire con-.
noître relativement aux caufes qui ont concouru
à donner ces formes à la furface de la T e r r e , & t
dès-lors, pour éviter l ’équivoque, je les défignerai
par la dénomination de caps terrefires.
C ’eft fur la coupure des caps terrefires que fe
peut voir à découvert la fuite des couches de la
Terre , depuis le fond des vallées jufqu’aux fommets
les plus élevés.
Les caps terrefires font prefque toujours tournés
vers la partie d’aval d’une riv iè re , & placés un
peu au deffus d'un détour que fait la vallée i en
Géographie-Phyfique. Tome III•
forte qu’en remontant une rivière, le cap terrefire
fe préfente en face plus ou moins direétement.
D ’autres fois cependant les cdps terrefires fé préfentent
en face de la vallée principale, parce que
leurs côtés fe trouvent coupés entre deux Vallons
latéraux qui viennent tomber plus ou moins directement
dans la vallée principale. On fent bien
alors que ce font des parties de bords efearpés
qui fe trouvent découpées par ces vallons latéraux.
C ’eft par une fuite de ce même travail combiné
de deux grandes rivières, ou d'une grande & d’une
moyenne, qu’on voit des caps terrefires fe montrer
avantageufement dans le confluent de cés rivières
lorfque ce confluent fe trouve fîtué au milieu des
bords efearpés, & non dan$ les parties qui appartiennent
aux plans inclinés. Je pourrois indiquer
un grand nombre de ces formes qui fe trouvent
dans plufieurs provinces de France, mais furtout
dans les pays de la moyenne 6c de la nouvelle
terre.
Ainfi la ville d’Angoulême eft fituée fur un cap
terrefire : c'eft un plateau élevé, 8c qui vient fé
terminer par trois faces coupées à pic. Ce plateau
eft le prolongement d’une plaine haute , dont
la fuperficie eft ordinairement un banc de pierre
folide : tel eft le cap terrefire fur lèquel eft placé lé
faubourg de la Croix-Roulfe à Lyon.
Le bel emplacement de la ville de Langres eft
un cap terrefire. Je connois beaucoup d'autres villes
ainfi placées ; mais comme on en a reconnu l'in-
i commodité, la plupart de ces villes hautes ont
donné naiffance à des villes baffes mieux fituées
pour le commerce & les commodités de la vié.
La plupart de ces villes hauess, quoique bien
aérées, n'en font pas plus propres , parce qu'elles
manquent d’eau. Je puis citer à cette occafion Langres
& Angoulême.
Mais je trouve un cap bien abreuvé dans celui
de Bellevue, qui eft entre le vallon de Sèvre 8c la
vallée de la Seine. Il fait partie d'un bord efearpé
oppofé au bord incliné, dont le principal afpeét
eft du côté de Saint-Cloud.
Je trouve auffi dans le baffin de Rheims deux
grands caps terrefires ; celui de Saint Thierry , 8c
celui de Corbeny. Ces deux caps regardent l’ amont
des deux rivières de Stiippe & de Vefle qui
les côtoient.
Il en eft de même du cap terrefire qui eft entré
la Marne 8c la V e fle , 8c dont la pointe la plus
avancée eft à Trépail.
J’en trouve un troifième, fur la même lign e , à
V e r tu s , qui eft fitué entre la vallée de la Marne
8c la fource du petit Morin.
Ces différens caps montrent l ’extrémité de la
bordure occidentale 8c extérieure de la craie ; ils
font compofés d'un fyftème de couches de terres
8c de pierres qui recouvrent la craie. Ce dernier
maffif s'enfonce ainfi deffous ces couches, qui augmentent
en nombre 8c en épaiffeur à mefure qu'on.