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vu que les parties homogènes de chaque forte i
ont trouvé un vide ou un emplacement propre à
Paggrégation libre de ces parties & à leur criftalii-
fa.tion particulière.
Quelques crittallifateurs difent que la plupart
de cts cavités écoient remplies-d’eau ; ce qui eft
confirmé d'ailleurs par plufieurs faits analogues re- :
marqués dans des blocsqu’on tire des autres mines.
Ils ajoutent que les criltaux qui fe trouvoient dans
les cavués remplies d'eau étoient plus blancs üc
plus traniparens que ceux qu'on , avoit tirés de
cavités fans eau, & qui étoient plus cernes &
d'une eau plus fale. Souvent leur lurface paroît :
piquetée & comme corrodée : cette remarque
e f t applicable en même terris aux criftaux de roche
ifolés & détachés quon rencontre dans les montagnes
de la Suiffe. Il ne peut être douteux que les
criftaux ne fe forment en général que par la voie
humide & dans des cavités fermées , .à l’abri du
contaét de l'air extérieur.
Une obfervation qui vient encore à l'appui de
ce que nous venons de dire , c ’êft que des criftaux
qui font dans le fond de ces cavités, où l'eau fur-
abondante devoit naturellement féjourner , font
fouvent troubles r, ternes & verdâtres, furtout à la bafe des criftaux , & par l'endroit où ils Pont
attachés à la gangue ou matrice , pendant que
le même prifme eft fouvent clair & tranfparent
par le bout. Il eft tout naturel de croire que le
mica a traverle l'eau, & qu'il eft entré dans la formation
de ces criftaux. On dit, fans examen, qu'ils
font remplis de mouffes & d'herbes. Ce n'elt que
le mica vert qui produit ces apparences : ce dont
il eft facile de le convaincre d'ailleurs en brifant
& examinant quelques-uns dé ces criftaux \ car
•on trouve pour lors que .ces prétendues moufles
ne font que la pouflière verte ou des débris de mica
qui fe rencontrent dans le fond des cavités dont
nous avons parlé. D’autres criftaux font tous couverts
de ce mica , qui en incrufte la fuperficie ,
la remplit de rugofués & de petites inégalités
qui ôtent à la fuperficie du criftal le poli & 1 apparence vitreufe qu'il a fans ce mélange. Il y a
des cavités qui renferment une prodigieufe quantité
de ce mica en pouflière. En raffemblant le
mica qu'on détacheroit des morceaux de granit
on auroit une pouflière pareille à celle qu'on
trouve dans ces. cavités. Il n'eft pas douteux
par conféquent que cette dernière ne provienne
de la deftruétion du granit} mais on ne trouve
pas en même proportion le feldfpath criftallifé :
apparemment que les circonftances néceffaires à
fa criftallifation particulière & ifolée ne font pas
aufli facilement réunies que celles qui concourent
à lacriftallifation du quartz, quoique de feldfpath
paroiffe être en proportion égale , & fouvent plus
forte que celle du quartz dans certains granits.
La chute des rochers découvre quelquefois des
criftaux de roche : les eaux -les tranfportent dans
les torrens, les rivières & les fleuves : pu en
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trouve fouvent aufli fur ;les glaciers. Les montagnes
de la Suiffe produifent des eriftauxde roche,
depuis la plus belle eau, la plus belle tranfpa-
rence, jufqu’à un ton de noir fort enfumé : ceux-ci
confervent une couleur rouffeâcre quant ils font
taillés minces. On le nomme affez improprement
enflai .noir.
C rist al ( Mines de) , dans le département des
Hautes Alpes, canton de la Grave, à deux tiers
de lieue au fud de la Grave. C ’ eft là que l'on
trouve les gites fouterrains d'où l'on tire ces
beaux blocs de criftal.
C r i s t a l (Lac de),du département des Hautes-
Alpes , arrondiffement & canton de Briançon ,
à trois lifcUts oueft-nord-oueft de Prés : il a environ
deux cents toifes de longueur.
CRISTAU ClHe de) , dans le département du
Var, arrondiffement de Toulon, près de la Ferre,
à une lieue un quart à l’eft de T'ïle de Bregançon,-
dans la rade d'Hières, près la pointe de la grande
Calanguè.
- Cristau (Plage d e ) , même département, à
trois lieues oueft de Toulon , entre la plage de
Beaucourt & le cap de la Cride.
CRISTILLON (C o l d e ) , montagne du département
des Hautes-Alpes , arrondiffement d'Em-
brun , à la fource du Criftillon. Elleadufud-oueft
au nord-ouell une demi-lieue de longueur dans
le maflif des granits. & des fehiftes.
CRISTOPHE ( Col de ) , département du P ô ,
paffage facile & très-fréquente de la vallée de
Saint - Martin dans celle de Pragelato : de Ro-
chaffe à Feneftrelle, deux lieues.
CROISY-LA-HAYE, département de la Seine-
Inférieure , arrondiffement de Neufchâtel , fur
l’Andelle, laquelle fert à faire tourner les mou-
vemens d'une papeterie.
CROIX (la), village du département des Alpes-
Maritimes, à une lieue & demie de. Puget, de
Theniers. 11 y a deux ufines à farines.
C r o ix (C o l de, la),, dans le département du
P ô , paffage de la vallée de Quirras dans celle de
Lucerne-de-Rillolas ( Hautes-Alpes) , à-Granges-
de^Prax (P ô ) , trois heures & demie de chemin.
C r o ix ( Fort de la ) département des Deux-
Nèthes, arrondiffement d'Anvers, fur le bord de
l'Efcaut, entre le fort Lillo & la commune d’Oor-
deren, à deux lieues & demie nord-oueft d’Anvers.
c r o
Croix (Rochers d e s ) , îles dans le département
des Côtes-du-Nord, arrondiffement de Lan
pion, près de la côte, en deux îles. Le plus grand
à un quart de lieue de l’ eft à l'oueft, eft très-étroit
l’autre eft fort petit dans toutes fes dimenfions.
C r o ix (Canal de la ). C e canal fe trouve fur
la côte oueft de l’Amérique feptentrionale. Cette
entrée paroît fe divifer en plufieurs bras, dont
le plus grand tourne au nord. La pointe fud-eft
de ce canal eft un promontoire éle vé , auquel le
capitaine Cook a donné le nom de Cap de la
Croix. 11 git par cinquante-fept deg. cinquante-fept
min. de latitude , & deux cent vingt-trois deg.
vingt-une min. de longitude (méridien de Greenwich).
Au nord-oueft de cette entrée on apperçoit
une chaîne ou plutôt une rangée de montagnes qui
s'élèvent & fe prolongent au nord-oueft dans une
direction parallèle à la côte. Ces montagnes sont entièrement
couvertes de neiges, excepté un petit
nombre d'endroits où l’on voit des arbres qui fem-
blent foriir du fein des flots. D ’après cet afpeét on
peut penfer qu’ils croiffent fur des terrains bas ou
fur des îles qui bordent le rivage du continent.
CROIX-AUX-MINES ( la ) , village du département
des Vofges. Il y a , dans les environs, des
mines de plomb qui donnent de l'a:gent & du
cuivre.
CROIX (Sainte-) , ville principale de l’ île de
Ténériffe, a peu d'étendue & eft affez bien bâtie.
Derrière elle le pays s'élève peu à peu , & il eft
d’une hauteur modérée. Par-delà le. fol s'élève
davantage au fud-ouèft, & il continue à monter
jufqu’au pic , qui de la rade ne paroît guère plus
haut que les collines dont il eft entouré. Il femble
s'abaiffer depuis le pic, mais non d'une manière
brufque , aufli loin que l'oeil peut s'étendre.
La rade de Sainte-Croix eft en face de la ville ,
au côté fud-eft de l’île : c’eft la meilleure de
Ténériffe. Elle eft bien abritée : elle eft vafte,
& fon fond eft de bonne tenue j elle fe trouve entièrement
ouverte aux vents du fud-eft & du
fud ; mais ces vents ne font jamais de longue
durée , & les habitans du pays affurent qu’aucun
vaiffeau n’y chaffe fur fes ancres. Cet avantage eft
peut-être dû aux foins extrêmes qu’on y prend
pour amarrer. Tous les bâtimens qu'on y vo it, ont
q.uatre angles dehors, deux au nord-eft Zc deux
au fud-oueft , & leurs cables font appuyés fur des
futailles. Quand on néglige cette dernière précau-'
tion on eft dans le cas de fouffrir un peu.
Il y a dans la partie fud-oueft de la rade un môle
qui fe prolonge de la ville dans la mer , & qui eft
très-commode pour le chargement & le déchargement
des vaiffeaux : on y porte l’eau qui s’embarque.
L’eau de la ville vient d’ un ruiffeau qui
defeend des collines : la plus grande partie arrive
dans des tuyaux ou des augets de bois , foutenus
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par dt minces étais ; Je refte n’atteint pas le rivage.
La largeur du ca.ial montre néanmoins qu'il fert
quelquefois de lit à de gros torrens. L'eau douce
qui fe trouve dans cette île eft très-bonne.
Longitude, 16 deg. 51 min. oueft ; latitude,
28 deg. 30 min. 11 fec. nord- (Méridien de Greenwich.
)
C R O T O N , C R O TO & C R O TO N A , ville de
l'Italie méridionale dans le Brutiuro , fur le golfe
de Tarente , au nord du promontoire de Laci-
nium , aujourd'hui Capodclle - Coiomne. Cette
ville devint très-puiflante » elle avoit quatre lieues
de tour lorfque Pyrrhus entra en Italie. Les ha-
; bitans paffoient pour être forts 8c robuftes. Le
fameux Milon de Crotont ne contribua pas peu
à leur donner cette réputation. Ori connoït les
prodiges de force qu il montra aux Grecs dans
les jeux olympiques. Crotone n a pas été moins
: illuftre par le long féjour qu y fit Pythagore. Ce
; philofophe réforma les moeurs des habitans, qu il
tira de l’oifiveté & des vices qu’elle entraîne après
1 elle.
C R O U P E S DE. M O N T A G N E S , DF.
C O L LIN E S. J’appelle ainfi les pentes qui
s’étendent depuis les fômmets des montagnes ou
des collines, ju ('qu’au fond des plaines ou des val-
lées que ces montagnes & ces collines dominent.
, L’ examen de ces croupes eft intéreffant & inftruétif,
en ce qu’il peut faire connoître les matières qui font
entrées dans la compofition des montagnes 6t ries
: collines , ainfi que leur difpofition relative : c ’eft
ainfi qu’ on a trouvé que la terre étoit formée par
couches dans certains cantons, ici par couches horizontales
, là par couches inclinées , &c. ( V>ye^
C ouches. ) C ’eft par cette étude desyroùves que
l’on a vu & diftingué les maflifs qui n’offroienc
aucune diftinétion de lits &: de bancs, mais feulement
les fentes de defliccation. C ’eft donc en
obfervant en détail les croupes , qu’on a découvert-
toute l’économie de la diftribution des matériaux
de différente nature fur le globe, ainfi que leur
difpofition relpeétive. Voici encore un ordre de
chofes qui fe trou ve marqué fur toutes les croupes :■
! c ’eft la fuite & l’étendue des deftruétions opérées
par les eaux pluviales &: torrentielles qui onc par*
couru ces pentes à mefure qu'elles le (ont ag-
grandies, par les mêmes caufes qui en ont formé
la plus grande partie.
J'ai tiré de grandes lumières fur les progrès
de-l’ approfondiffemtnt des v allé e s , en comparant
la forme des croupes des vallées où font de Aînés
les angles correfpondans, les bords efearpés &
les plans inclinés : c'eft là que j ’ai fuivi la marche
de l'eau courante dans la fucceflîon de fon travail
depuis les Commets des collines jufqu’aux plain es,
en y ajoutant cependant les diverfes altérations
des formes primitives par les eaux pluviales, to r rentielles,
& c . ( Voye^ V a l l é e s , C o u ch e s d e ;
l a t e r r e , A ngles c o r r e s p o n d a n t . )