
nés, &r furtout les coquillesfojfilcs, dans l'intérieur
de nos continens. Us ont penfé que, par un changement
dans la pofition de l'axe de la Terre , la
mer pou voie avoir été jetée avec violence fur les
parties fèchesj qu’elle les avoit inondées, & qu'elle
y avoit apporté les coquilles 8c les autres dépouilles
des animaux qui vivotent dans fon fein.
-Quoique les naturaliftes admettent la réalité
du déluge univerfel, il femble que, fans s'écarter
du refpeél qu'ils doivent aux Saintes Ecritures
, ils ont la liberté d’examiner li cette ca-
tiftrophe a été réellement caufe des phénomènes
dont nous nous occupons dans cet article. C ’eft en
conféquence de cette liberté d’examen & de recherches
, qu'ils ont reconnu & publié que ce n'eft
pas au déluge dont parle Moife, qui n’a été que
paffager, que font dus les corps marins que l’on
trouve dans le fein de la Terre. Eii effet, l’énorme
quantité de coquilles & d’autres corps marins dont
les premières couches de la Terre font remplies,
la grande étendue des collines qui enfonrprefqu’en-
tiérement compofées, les carrières de pierres à coquilles
qui fe rencontrent dans plufieurs provinces,
femblent annoncer que ces dépôts immenfes n’ont
pu fe faire que pendant un féjour des eaux de la
mer de plufieurs fiècles, & non pas à la fuite d’une
inondation paffigère & de quelque mo-is, telle que
fut celle du déluge fuivant la Genèfe. D'ailleurs,
nous l'avons déjà remarqué ckdeffas, fi les coquilles
fojfiles euffent été apportées par une inondation
fubite & violente comme celle du déluge ou par
des courans d’eau, tous ces corps auroient été
jetés confufément & difperfés à h fu-rface de la
Terre » ce qui eft contraire aux obfervations dont
nous avons déjà rappelé les réfultats. On v o it ,
par tout ce qui vient d’être d it, que le fentiment
le mieux appuyé par les faits eft celui des naturaliftes,
qui penfentque les parties des continens qui
renferment des corps marins diftribués par bancs
êc par lits , ont été un fond de mer, & formées
ainfï dans le baffin de l’ancien Océan.
Nous n’entrerons pas ici dans le détail dès coquilles
fojfiles qu’on a recueillies dans les différents■
amas qu’offrent la furface de la Terre ou les différentes
fouilles qu’on a faites dans fon intérieur j
nous remarquerons feulement que les productions
marinesde toute efpèce font quelquefois 6 b-ien eon-
fervées, qu’elles ont encore un émail auffi brillant
que celles qu’on vient de tirer de la mer. Quoique
au très fo »selles foient plusotv moins détruites, on
Teconnoît affez bien dans les fragmens & dans les
débris les veftiges de l'organifatien animale. Il eft
vrai que fouvent, à côté de ces amas qui annoncent
un commencement de dé< ompofition, on trouve de
ces corps fi parfaitement détruits, qu’il eft impof-
fibie d'y remarquer aucune trace de ftruéture organique
; mais on y voit cetre fubftance farineufè
calcaire qui montre les matériau xd'un grand nombre
de bancs pierreux qui ont été liés plus ou
moins fortement par l'infiltration du foc lapidiffque.
Ces differens états des corps marins nous annoncent
l’emploi que la nature en a fait dans plufieurs cir-
conftances, où l'on ne peut plus auffi bien remonter
à l’origine des chofes & aux caufes premières.
( Voyei C r a n , Fa lu n , C r a ie . )
Les ouvrages des naturaliftes renferment les def-
criptions de toutes ces coquilles fojfilcs qu’ils ont
recueillies dans les differens pays qu’ ils liabitoient ;
mais nul obfervateur n’a mis plus d’ordre 8c plus
de vues dans ce travail, que M. Rouelle, de l'Académie
des fciences. Cet habile naturalifte ayant remarqué
, comme nous l’avons déjà dit en plufieurs
endroits de ce Dictionnaire , que certains corps marins
fe trouvoient toujours conftammenc enfemble
dans des cantons d’une médiocre étendue, penfeque
ce font les dépouilles appartenantes à des animaux
qui vivoient en famille dans le baffin de la mer;
il défignoit ces clafles de fojfiles fous le riomd ‘amas.
(Voye% Am a s .) Il nous faifoit connoître dans fes
leçons, combien il feroit intéreffant de décrire les
individus qui fe trouvent raffemblés dans un même
amas, afin de déterminer par ces collections,quelles
font les differentes efpèces qui vivent enfemble
dans certains parages, & forment ainfi une fociété
affez femblable à celle que l’on remarque dans
quelques animaux terreftres. I! nous montroit les
avantages qu’il y auroit, fi ees amas étoient bien
connus, de remarquer feulement deux ou trois
individus pour déterminer quelles font les autres
coquilles qui doivent s'y trouver également. D'après
ce plan de travail il abrégeoit infiniment les détails
minutieux des collecteurs de coquilles, à qui il auroit
fuffi de défigner deux ou trois coquilles pour
terminer leurs recherches. ( Voyeç çe que nous
avons dit des avantages de ce plan dans l'article du
difeours for les théories de la Terre , qui concerne
M. Rouelle. Voyeq furtout au mot Fo s s ile s , cù
nous avons raffemblé avec foin tout ce qu'il eft important
de connoître for ces débris de corps orga-
nifés, fi communs dans la plupart des points de la
terre fèche.)
COR AIL, production d’animaux marins, qui fe
tFouve fur un grand nombre des côtes de la mer, 8c croît afïVz abondamment fur les lieux qui lui
font propres} c ’eft toujours for le haut des antres
&■ des creux de rochers ou dè tu f, & rarement en
croît-il for le fond de la mer.
Le golfe Pèrfique, la Men-Rouge, la mer de
Sicile 8e de Naples, la côte d'Afrique, les îles de
Majorque,de Minorque.le cap de Quiersen Catalogne,
les côtes de Provence 8c de quelques autres
îles de la Méditerranée, fourniffentune grande
quantité de c&rail, qui s'y pêche du moins dans là
Méditerranée, depuis le commencement d'avril
juPqu'à la fin de juillet-.
Il pareît que les fortes d'animaux qui conftrui-
fent les tiges de eorml s’établiffent à un certain
niveau conftamment dépendant de la furface des
eaux de la mer * & toujours à une très-petite profon
d eu r; auffi le corail fomie-t-il des bancs de m a - 1
tières pierreufes qui fervent à border certaines U es.
de la mer du fod , & à p ro lon g er , par une croûte
folid e, leur aterriffement. (FV yq ; M a d r é p o r e s
& R é c if s . )
COR BEIL , ville du département de Seine &
O ife , à trois lieues oueft nord-oueft de Melun.
Cette petite ville eft fur la Seine, qui la divife en
deux parties. Celle qui eft fur la rive droite faifoit
partie de la ci-devant Brie, & fe nomme le Vieux-
Corbeil. La partie fituée for la gauche dépendoit
du ci-devant Hurepoix. Corbeil z deux ponts, l’un
for la Seine, l’autre for la Juine, qui fe réunit à
la Seine dans cette ville. Corbeil eft un des plus forts
magafins des fubfiftances de Paris, furtout pour
les grains 8c les farines. Les préparations de tan &
dé cuirs forment un article principal du commerce.
Il y a , outre cela, plufieurs manufactures de colle- J
forte, une de cuivre , deux poudrières, plufieurs
moulins à farine & fix moulins à tan, & c .
CORBEIL -CERF, village du département de
l’O ife, canton de Méru, à trois lieues trois quarts
de Beauvais. La fituation de ce village, bordé d’arbres
fruitiers , eft très-riante. On trouve , dans ce
pays, des couches de pierres calcaires. Prefque tous
les habnans s'occupent à faire des éventails avec
des bois indigènes. On y recueille une grande quantité
de bon cidre.
‘ CORBELIN, village du département de la N ièvre
, canton de Varzy. Il y a un fourneau 8c cinq
forges, où l’on prépare de la fonte de .fer & de
l ’acier.
CORBENY ( Forêt de ) , du département de
l’Aifne, arrondiffement de Laon, canton de Craon-
n e , à un quart de lieue de cette ville. Elle a de
l’eft à l’oueft trois mille toifes de long, & du nord
au fud quinze cents toifes de large.
COR B ER A, village du département des Pyrénées
Orientales, arrondiffement de Perpignan, &
à quatre lieues deux tiers de cette ville. On voit
dans les environs de ce village une grotte qui préfente
une fuite de cavités & de galeries crewfées
d'une manière affez fymmétrique, & qui communiquent
les unes aux autres. On y trouve quelques
lacs d'eau de diftance en diltance. Lorfqu’on eft
parvenu à une certaine profondeur on entend un
bruit fourd très-fort, comme celui d’un torrent
impétueux qui fe perd dans un abîme, & l'on fent
un vent très-fort 8c humide qui éteint les flambeaux.
Si l’ on tente de pénétrer plus avant, tous
ces phénomènes, très-remarquables, annoncent
les caufes qui ont contribué à l ’excavation de ces
fouterrains. Il paroît, outre cela, que les filtrations
de l ’eau y ont continué leur travail, puifque
ces grottes font remplies de ftala&ites, de ftalagmîtes
j ;de congélations 8c de toutes fortes de
cr ifta il dations. On voit que les deux époques des
opérations de la nature y ont leurs differens
caractères bien marqués.
CO R B IE , ville du département de la Somme ,
arrondiffement d’Amiens. On y trouve des fources
d'eau minérale, qui produifent des effets furpre-
nans dans les perfonnes attaquées de maladies chroniques
provenantes de l'épaiffiffement des liqueurs
& des obftruétions des vifeères du bas-ventre.
CORBIËRES, vallée dans le ci-devant Bas-Languedoc.
Elle eft arrofée par la rivière d'Orbien.
Les collines qui eu forment les bords font remplies
de foflîles très-finguliers , qu’on ne fauroit exami-
j ner avec trop d’attention. Cette vallée fait actuellement
partie dû département de l'Aude.
CORBIGNY , ville du département de la Nièvre
, arrondiffement de Clamecy, fur l'Anguifou.
On y fait le commerce de bois à brûler, avec
des préparations de cuirs forts au tan.
CORBONNÔJS, petit pays du ci-devant Perche,
qui tiroit fon nom du village de Corbon. Ce
pays fait partie du département de l’Orne, ou
l’on trouve tout ce qui le concerne.
COR BON AD, village du département d’A in ,
arrondiffement de Bellay, cancon deSeyffel, fur la
côte près du Rhône. Il y a , dans cette commune,
une indication d’une mine de combuftibles.
CORDILLÈRES, montagnes qui coupent l’Amérique
méridionale prefqu'entiérement fur fa longueur
, & dont les differens rameaux s’étendent
dans fa largeur. C ’eft furtout fur la ligne & au Pérou
que ces montagnes célèbres font le plus élevées.
A travers les maffes énormes de neiges qui couvrent
les Commets les plus confidérables, on dé-
; mêle aifément qu’elles furent autrefois des volcans.
1 ' Les tourbillons de flammes & de fumée qui fortent
encore de quelques-unes, attellent qu’elles éprouvèrent
de violentes éruptions. Chimboraco, la
plus élevée, & qui a trois mille deux cent vingt
toifes au deffus du niveau de la mer, furpaffe de
plus d’ un tiers le pic de Ténériflfe. Le Pichincha
& le Caraçon, qui ont principalement fervi de
point d’appui aux obfervations entrepiifes pour
la figure de la Terre , n’en ont que deux mille
■ quatre cent trente, 8c deux mille quatre cent
foixante-dix. C ’eft à ces hauteurs que les voyageurs
les plus intrépides ont été obligés de s’arrêter.
La neige permanente à un niveau fopérieuv
a toujours rendu inacceflîbles les fommets plus
- élevés. Une plaine qui a depuis trente jufqu’à
quarante lieues de largeur & mille neuf c<.nt quarante
neuf toifes au deffus de l’Océan, fert de
bafe à ces étonnantes montagnes. Des lacs plus ou