
culture lailTe dans la terre un air fixe dangereux,
& Ton ne v o it , fur les bords de la mer, qu'une
plage nue & prefque déferte.
Les eaux cependant de la Campagne de Rome font
très-laines, &* furtout celles du Tibre. On y compte
fept places maritimes, dix à douze fleuves, quatre
lacs, dix-fept villes &. plufieurs bourgs. Ceci demandera
certains développemens qu’on donnera à
leurs articles.. .
C AM P A N , bourg du département des. Hautes-
Pyrénées, fur l’Adour, à une lieue & demiefud
de Bignières. C e bourg eft fitué dans un,e, vallée
charmante qui porte fon nom, & qui eft la plus
fertile de ce département. Il y a d’excellens pâturages.
Chique Campanois a fon troupeau, fon
vivier & fon jardin qui le font vivre dans la i-
fance. On trouve dans cette vallée de belles carrières
d’un marbre précieux, propre aux ôrnemens
intérieurs , tels que meubles & focles de vafes. Il
y en a atifli de vert & blanc , & de couleur extrêmement
v iv e , qui a été employé, avec profufion,
pour rembcliiflement des maifons royales.
A l’entrée de Campan il y a des couches de
fchifteS gris, où eft une grôcte affez profonde,
lapidée de criftaîlifarions calcaires. Au fud de
Sainte-Marie eft la fameufe carrière de marb're de
Campan 3 fi ruée à la furrace feptentrionale d’une
petite gorge au fud des baraques d’Efpates, & fur
la rive droite d’une rivière qui fe jette dans une
branche de l’ Adour à Sainte-Marie. On a ouvert
cette carrière fur une maffe de marbre communément
veiné de petits filets verts, avec des bandes
pourpres & de petites taches blanches : il s’en
trouve aufii d’ un rouge bien foncé, veiné de vert
& de blanc. C e marbre , dont les maffes font
énormes, eft d’un grain très-fin & fans poils. On
n’y trouve aucun veftige de corps marins. D ’après
l ’analyfé qui en a été faite, il contient de l ’argile,
de la terre, de l’alun & de l’oxide de fer mêlée à
une portion confidérable de pierre calcairë. On a
exploité cette carrière, pour le compte de l’ancien
Gouvernementfur une fur face de quarante
toifes de largeur, & de dix toifes de hauteur dans
la partie la plus élevée. Elle eft maintenant entièrement
en fufpens, maigre la beauté & la grande
réputation du marbre qu’ on en extrait. Un grand
ichemin pavé communiquoit, par la montagne, à
la vallée d'Airre j il fervoit à tranfporter les marbres
à S-irantoiin, d’où ils fuivoient la même route
que ceux des carrières de Beyrede & de Camous.
Aux environs de Campan il y a différentes mines
dé cuivre , dont les unes ne paroiffenr pas mûres,
félon le langage des mineurs ; d’autres font du
nombre de celles que les mineurs nommènt mines
éventées. Au nord ae la marbrière de Campan font
des bancs de fcbiftes qui fe prolongent dans des
blocs de granits.
■ Campan (Vallée d e ) , département des Hautes-
Pyrénées, arrondiffement de Bagnières. Ellé commence
à la fource de l'Adour, près de la montagne
du col d’Efpade, à trois lieues & demie, fud
de Campan, & offre deux, vallées, l’une arrofée
par l’Adour, & l'autre par lë Trafports.
CAMPANIE HEUREUSE, plaine très-fertile
aux environs-de Naples, & dont le fol eft o-m-
pofé de matières volcaniques. Dans les excavations
fréquentes qui fe trouvent le long des routes qu’on
à tracées dans cette plaine', on découvre des amas
de pierres ponces, de matières vitrifiées , & ènfiri
de terres euitès, produits .de la comminution dé
certaines fcories. Lé parailéiifmè des.lits de ces
différentes fubftances avec l’horizon fait croire
que- les matières dont ils 'font formés, ont été
tranfportées &-enfuite difpofées par les eaux. Le
lit de fable qui eft dcfious la terre végétale, &
qui recouvre, dans toute cette plaine , les pro-
durions volcaniques , vient à l'appui dé cette
cqnje&ure j mais elle ne fuffit pas pour rendre
raifon de la formation du fol de cette plaine, &
furtout de l’origine des matériaux qui le composent
} car on ne voit nul foyer affez abondant
pour-les avoir fournis. La folution de ce problème
exigeroit bien d’autres obfervations que celles des
naturaliftes qui en ont parlé 5 •& , éclairés par des
principes plus lumineux , il faudroit rechercher
d’abord quelles font les limites de cette plaine &
des dépôts volcaniques, & l’ on trouveroit certainement
qu’ ils s’étendent beaucoup au-delà de Ca-
poue & de Francolifi j il faudroit étudier quels
ont été les differens centres d'éruption qui ont
fourni lts laves, les fcories, les terres cuites qui
couvrent cette plaine 5 ce qui fuppofe des.recherches
particulières dont les voyageurs qui ont écrit
fur la géographie-phyfique de l’ Italie, n’ont pas
fenri l'importance.
Quant aux limites de cette plaine, elles font
tracées, d’une manière bien fenfible, par les maffes
calcaires de l’Apennin d’ un côté} de l’autre, par
des'collines dont le fond eft compofé de rochers
aufli calcaires, & fembiables à ceux de l’Apennin.
On les reconnoît aifément, ou parce qu’ils fe montrent
à découvert, ou parce qu’ils font recouverts
de terres cuites.
Avant de terminer ce que je me propofe de dire
de la Campanie heureufe, je crois devoir faire ob-
ferver que cette belle plaine fournit une bien
forte preuve d’une vériré importante, c’eft què
les bons lois ne s’ép.uifent point par la production
foutenue des végétaux.
La Campanie faifoit partie de la grande Grèce.
C ’eft un des pays de l’Europe le plus anciennement
habité & cultivé, & depuis très-long-tems
la quantité & l'excellence de Ces productions ont
été célébrées. Les auteurs grecs & latins né la
nomment jamais fans vanter fa fertilité, & la dénomination
üheureufe luj vient de cette fertilité.
C ’eft donc certainement une des plaines connues
qui a donné, par la culture, la plus grande fomme
de végétaux, & cependant c’elt encore actuellement
une des plus fertiles > car outre l=s vignes
fufpendues aux ormeaux à plufieurs étages, la
terre , fous ces ombrages épais, donne les plus
riches récoltes de b é , de maïs, de lin & de
toutes fortes de légumes. Jamais on ne lui laiffe
un moment de repos j mais elle eft bien remuee
& ameublée. Loin que la production de tant de
récoltes ait épùifé le terrain, il eft aifé de voir au
contraire que leurs racines & leurs dépouilles ont
forme, en' fe décompofant, une épaiffe couche
de terre végétale, qui continue de s’accroître en
produifant de nouvelles riche fies. C ’eft que les
plantes vivent furtout aux dépens de l’eau à de
l'a ir , & c. & que la terre fournit le moins de principes
à la végétation. En même te ms que les
plantes pompent, par leurs racines, l'humidité de
la terre, elles abforbent, par leurs feuilles, &
fixent celle qui liage dans l’air. Si elles fe nour-
riffent des vapeurs qui s’ élèvent du f o l , eh.es le
garanti fient de l’ardeur du foleil & du defféche-
ment total qu’ il auroit caillé fans elles : tels font
les avantages qui doivent réfui ter d’ une culture
non interrompue. Les végétaux établi fien t alors
entre l’air & la terre une efpèce de commerce,
dont les avantages font pour celle-ci. Je puis indiquer
comme principes de la fertilifacion continuelle
de,cette plaine, la décompofition fucceffîve
des produits -volcaniques, & .la facilité que cet
'état du fol-lui donne de conferver l’eau & de la
rendre à chaque inftant aux végétaux : telle eft la
théorie que l’examen de cette plaine m'a donné
lieu de former fur fa fertilifation continue.
CAMPELL ( Mont). Le mont Campell eft une
colline ronde, qui a la forme d'unpain de fucre.
Cette colline paroît une île à quelque diftance de
la côte i mais on reconnoît enfuice qu’elle fait
partie de la grande Terre.
La terre eft ici peu élevée & unie. Les montagnes
finiffant à cinq lieues de la pointe baffe, il
refte un grand efpace qui n’a pas beaucoup de
hauteur. C ’eft là qu’eft fitué le mont Campell, à
environ quatre milles du pied des montagnès , &
à un de la côte de la mer. Ces montagnes font
d’une élévation confidérable , ainfi que la plupart
dés antre* ficuées plus avant dans le pays. Elles
paroîffent formées de roches nues, dont les fom-
mets font couverts de neige. L’ afpeôt des vallées
n'eft pas plus agréable> on n’apperçoit que des
cantons ftéiiies.
De cette pointe de terre peu élevée , le terrain
fe prolonge au fud-fud-eft l’efpace d’environ huit
milles. Cette nouvelle pointe forme l’extrémité
orientale de la terre de Kerguelen, & Cook l’a
nommée cap Digby.
CAMPINE. Près d’Opoeteren, village à deux
lieues Mafeyck & à cinq de Maëftricht, fur
la gauche^de la Meufe. On y rencontre des montagnes
de fable fin fort remarquables. Elles onfS
près de cinquante à foixante pieds de hauteur, oc
elles occupent une contrée d’une certaine étendue
i mais ce qu’il y a de plus fingulier & fort
connu, c ’eft que chaque année ces montagnes avancent
vers le nord de dix à douze pieds pour le
moins. Cette progreffion, que plufieurs gens inf-
truits du pays ont obfervée de tems immémorial,
y. eft occafionnée par les grands vents qui fouf-
flent dans cette contrée, furtout dans le mois
d’oétobre. Cet accident caufe beaucoup de tort à
ceux qui ont des poffefiions au pied de ces collines
du côté où fe fait le déplacement > car il n’ y a pas
d’ohftacles à y oppofer. On remarque que depuis
cinquante à foixante ans, ces montagnes ont en-
vahv-quinze à vingt arpens de bonnes terres $ mais
auffi elles en ont laiffe libres autant derrière elles*.
On y voit même à préfent de grands & gros chênes
croiffms qui s’étoient trouves entièrement enveloppés
dans le fable , & qui en font dégagés, les
uns prefqu’en entier, les autres à moitié, d’autres
enfin qui ne montrent que leurs têtes les plus éle-:
vées. Autrefois on avoir détourné un petit ruif-
feau pour le faire paffer au-nord de ce grand amas
de fables mou.vans : on croyoit que l’eau courante
s’oppoferoit à la marche de ces fables, fi redoutables
aux cultures voifines j mais cet effai s’eft
trouvé parfaitement inutile, le nouveau lit s’étant
comblé , en fort peu de tems, par la grande abondance
des fables qui ont fait rentrer le ruiffeau
dans fon premier lit. 11 en eft de ces fables & de
leur marche comme de celle des dunes, auxquelles
on ne peut rien oppofer.
Campine, contrée des Pays Bas, qui faifoit
partie du quartier d’Anvers ,département des Deux-
Nethes. Quoique ce pays foit couvert de bruyères,
l’induftrie. des habitans en montoit toujours
quelques-parties en culture & en pâturages. On en
exporte quantité de beurre qui fe voiture dans les
villes voifines. On en tire aufli de la tourbe qu’on
fait fécher, & qui fert avantageufement à chauffer
Les habitans.
C amp in e l ié g eo i s e , pays & contrée dans les
environs de Liège. Le «avant Godefroy, qui a
publié la Loi falique, a prétendu que les anciens
Salins étoient les peuples de la Campine liégeoife 9
& que c’eft de-là qu’eft fortie cette fameufe loi. »
CAMPOMORONE ou CAMPO-MARON E.
Campcmorone eft un village à huit milles de Gênes,
qu'on trouve après le paflage de la Bochetta. Il
eft ainfi appelé i caufe de la quantité de mûriers
qui font plantés dans les environs. On eft étonné
de voir un auffi beau chemin que celui qui conduit
à ce petit endroit. L'intérieur en eft joli : il
eft pavé de galets ou petits cailloux aplatis, rangés
avec loin, & les maifons y fout couvertes d'ardoifes