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courante eft très-intéreffante à travers les fommets i
de ces montagnes que cette force active a répares, I
En fuivant la marche des eaux de ces deux rivie- J
re s , il eft aile de voir les progrès de l’approfon- 1
dilïement de ces belles vallées. (Voye^ Bab.ce-
1 0 NE T TE . ) ■ .
BACHEVIRON, montaene du département des
Hautes-Pyrénées , arrondiffement.d'Argelès, & à
cinq lieues fud-fud-eft de ce village. Elle a de
l'eft à l'oueft un quart de lieue de longueur : c eft
une des arêtes que j’ai diftinguées dans le volume
précédent. Ici ces arêtes dépendent (urtout des
grandes montagnes qui.dominent dans les environs
d’ Argelès, & que je rappellerai par la fuite en
différens articles.
BADE FO L , village du département de la Dordogne,
canton d’Hautefort. Près de ce.village,
au bord de la Dordogne , il y a plufieurs cavernes
où l ’on trouve des marcaffites qui ont à peu pies
deux pouces d'épaiffeur , & qui font compofées
de petites lames fort d.ftinâes.
B AD EN , v ille , centre 8t capitale d'un comté
dépendant des cantons de Berne, de Zurich & de
Glaris. Elle eft fituée au milieu d'un pays fertile
& abondant, fur les bords du Limât, qui lui ouvre
une communication facile avec le lac de Zurich &
l’Aar. Depuis long- teins les eaux chaudes de BatUn
ont de la célébrité. Ses bains font conftrmts fur
les deux bords du Limât. Les grands bains font
établis fur la rive gauche de cette rivière, dans
les auberges, & même dans des maifons particulières.
Ses eaux minérales & chaudes font fort
abondantes, & fourniffent à environ cent baflïns
Pparés 8t fous des voûtes propres & commodes,
& parmi lefquels font deux grands bains publics
defiinés pour les befoins des pauvres : on a remarqué
même une foutee chaude au fond & au
’ milieu du lit de la rivière. Une des fept fources
qui fervent à alimenter les grands bains a une
chaleur fi confidétable, qu'on ne peut y réfuter
en y plongeant la main. Toutes font chargées de
foufre, d'un peu d'alun & de nitre. Indépendamment
de leur ufage pour les bains, elles font
encore falutaires pour la boiffon. - • ■ :
Ces eaux étoient célèbres meme du tems des
Romains. Les environs de Baden, les champs, les
prairies, les collines, le lit de la rivière J e s bains,
ont offert aux amateurs d'antiquités plufieurs mo-
numens très- remarquables, tels que fiatues &
médailles de grands p r ix , en or & en argent.
Parmi les beaux ponts qu'on voit dans cette contrée
, je ferai mention de celui de Baden, qui
traveHe , fans aucune pile , la Limât, laquelle a
cent dix pieds de largeur en cet endroit.
B ADE T ( la ) , montagne & rivière du département
des Hautes-Pyrénées, arrondiffement de
Bagnères. La montagne, fituée à trois lieues trois
quarts à l’ oueft de Vielles , offre à fon Commet
des rochers en deftru&ion. C ’eft au pied de^ette
maffë élevée que l'on voit la fource de la nviere
du même nom , qui coule au nord-eft, puis X
l’e ft, &: fe perd dans la Nefte d 'Aure, à une lieue
nord-eft de fa fource.
BADINE , plage & port du département du
V a r , canton d’Hières, à l’eft de la prefqu’ ile de
Giens. Ils s’étendent depuis le cap de Lefferel
jufqu’ au paffage du Gras, près la queue de l'étang
du Pafquier. C ’eft là qu'on peut voir fur tout les
effets du refoulement des flots de la mer , qui ont
chargé de vafes toutes les embouchures des eaux
courantes de la co te , & y ont formé de nombreux
étangs pat le moyen de ces digues.
B ADON ( le Salin de ) , département des Bouches
du-Rhône, canton d’Arles , près l'étang dô
Fournele, dans 1 île de la Camargue, dépendant
du village de Sambuc, à une lieué & demie de la
mer. Ce falin, comme beaucoup d’autres voifins,
donne de belles récoltes de fel.
BAFFIN ( Baie de ) . Cette baie , à la latitude
de 7 1 deg. 30 m. de l’Amérique feptentripnale,
fut découverte , en 1613 , par Guillaume Baffin.
Ce navigateur trouva, vers la latitude de 70 deg.
20 m. fur la côte de., Londres, que les marées
s’ élevoient feulement de huit à neuf pieds. Dans
le détroit de Horn , latitude de 78 deg. 45 m ., il
y vit plufieurs peuplades. Au nord de ce détroit,
à 75 deg. 40 m. -, il remarqua une baie large 8c
ouverte, dont le cap Dudley-Digges forme la
pointe feptentrionale j dans l ’intérieur, le détroit
de 'Weftfcnhoime, & au-delà celui de la Baleine ;
à l’extrémité & au fond de cette grande baie , il
rencontra le détroit hommé par Baffin, du nom de
Thomas Smith , & qui eft fitué à 78 degrés. Ce
grand navigateur nous apprend que dans tous ces
détroits il y avoit une grande quantité de baleines,
& que dans le dernier fe voyoient les plus groffes.
On pouvoit croire qu’il y avoit plufieurs communications
de cette baie à la Mer-Glaciale, à travers
lefquelles ces cétacées paffoient en certaines fai-
fons, & parvenoient dans cette dernière baie ,
que l’on doit confidérer comme le débouché que
ces baleines fuivent dans leur tranfmigration aux
parties plus méridionales. La diftance à la M e r f
Glaciale ne peut être que très-petite 5 mais on
doit craindre qu’elle ne foit fermée par les glaces,
ou du moins par la fubite accumulation des glaçons
au changement des vents qui favorifent ces effets.
Au refte, il réfulte de là que fi les baleines peuvent
s’ouvrir cette communication & ce paffage,
il eft pour les navigateurs trop rempli d’obftacles
pour être tenté ou fuivi par eux.
Ces mêmes obftacles déterminèrent Guillaume
Baffin, en 16 16 , à ne point fe hafarder avec les
marées dans cette baie : les éclairciffemens que
cette tentative lui auroit procurés , auroient totalement
décidé la poffibilité du paffage par cette
route. Il vit bien des chevaux & des veaux marins
dans ces parages, mais il ne trouva fur les côtes
aucun figne d’habitation.
De ce point la terre court à l'occident, & va
former un détroit que Baffin appelle du nom de
XAlderman Jones ( latitude , 75 deg. 40 m. ). En-
fuite fe préfente un autre détroit ( latitude,74 deg.
20 m.) plus au fud, qu’il nomme Lancaftre; enfin,
la côte fe courbe pour former un troifièine détroit
vers l’orient, entre l’île de Cumberland. Baffin
dirigea fa courfe entre cette île 6c l’ île Saint-
Jacques , laiffa fon nom au détroit qu’il paffa, 6c
arriva heureufement au détroit de Cock in, fur la
. côte du Groenland occidental, où il trouva que la
marée s’élevoit à dix-huit pieds.
B A G E S , village du département des Baffes-
Pyrénées, canton d’Arudy. Un peu au deffus de ce
village, il y a une carrière d’ardoife d’ une affez
bonne qualité.
Bages et Sijean ( Etangs de ) , du département
de l’Aude, arrondiffement de Narbonne. Ils
font à deux tiers de lieue à l’ eft de Sijean, & à
trois quarts de lieue fud de Narbonne. Ils ont du
nord au fud trois lieues un tiers de longueur, 3c
de l’eft à l’oueft une lieue un quart de largeur. De
ces étangs fort le canal qui arrofe la ville de Narbonne,
6c qui va fe rendre dans l’A ud e , à deux
lieues nord-oueft de cette ville. On peut v o ir , à
l’article Aude , les circonftancès qui ont contribué
à former les baffins de ces étangs : nous nous bornerons
à cette feule confidération qui nous paroît
digne d’ attention, parce qu’elle a pour objet des
effets que d’anciens envafemens ont produits dans
cette contrée, Sc dont les différèns progrès font
développés à l’article Aude.
BAGNEÀU ( lie d e ) , du département du Va r,
canton d’Hières, à cinq lieues eft-fud-eft d’Hières,
& à un demi-quart de lieue de l’île de Porterofe.
Elle a du nord au fud un tiers de lieue de longueur,
& un demi-quart de lieue de large : on
voit à la furface de cette île deux montagnes affez
remarquables par leur élévation, 6c qui diftinguent
la nature de fon fol.
BAGNENAUD (Pointe d e ) , département du
Morbihan } elle a au nord le Roc-Vidée, la Baffe-
Platte 6c le Roc-Lagalus 5 puis au fud le Port-
Gueu , 6c la Pointe-Bagnerolance à une lieue un
uart de diftance vers le fud. Toutes ces formes
e rochers annoncent les deftruétions du fol par
les flots de la mer, & les débris de l’ancienne terre
granitique.
BÀGNÈRES DE BIGOR RE , v ille du département
des Hautes-Pyrénées , fur l ’Adour. Située
dans une jolie plaine à l’entrée du Férule , vallon
de Campan, elle eft le rendez-vous de ceux qui y
font attirés par la réputation de fes eaqx falutaires
& minérales , dont les effets ont produit & pro-
duifent journellement des cures merveilleufes. Les
fources de cette ville & de fes environs font nora-
breufes, & font toutes connues par des noms différens.
On en a compté jufqu’à trente-deux, donc
quelques-unes n’exiftent plus ou ont pris un autre
cours. Les divers degrés de chaleur de ces eaux
s’ élèvent, au thermomètre de Réaumur, depuis
le vingt fixième jufqu’au quarante; fixième degré.
Les Romains les connoiff’oient & les fréquentoient.
La fource du Salut eft la plus eftimée 5 les deux
Bains des Pauvres , ceux de la Goutte, de Saint-
Rock, de la Reine 3c de /’ Ane, font au pied de la
montagne la plus proche de Bagneres. Le Bain du
Salut eft à un quart de lieue de la ville j celui de
la Forge, le Grand & le Petit Bain font dans
Bagneres même. On n’a trouvé entre les eaux de
tous ces bains d’autre différence que celle du
degré de chaleur telles font toutes limpides, mais
fans faveur manifefte, & , nous le répétons, très-
falutaires. Ces bains font fréquentés deux fois
l’année, au printems 3c en automne.
Les montagnes qui environnent Bagneres font
compofées d’une efpèce de marbre commun ou
de pierre à chaux grife & d’un grain fin, dont les
maifons font bâties : les environs des bains de
Salut, qui ne font qu’ à fept cents torfes de Bagneres
y font calcaires & fthlfteux. On y trouve
de la pyrite, cubique difperfée dans la pierre à
chaux & dans le fehifte : on cbferve auffi aux environs
de Bagneres des veines o u . filamens d’afi*
belles criftallifés, qui traverfent les ferpentines
dont ces montagnes font auffi compofées. La figure
de ces criftaux eft un paralléiipipède rhomboïdal
comprimé. A une petite diftance au nord de Ba~
gneres, les collines font formées de pierres argi-
leufes : il y en a de grenues en maffes. On y voie
auffi des couches de fehifte un peu micacé & de
fehifte gris , qui fe fép.are par feuillets : on y rencontre
enfin du marbre gris.
La montagne calcaire du pied de laquelle jail-
liffent les eaux des fources de Bagneres, eft remarquable
par une caverne profonde qu’on appelle
la Grotte de Beda. Entre Bagneres & les bains de
Salut, il y a des couches verticales de fehifte gris,
qui fe divife par feuillets : il y en a auffi quelques*
unes d’inclinées. On obferve de même près de la
fontaine de Salut des bancs de marbre gris, & la
montagne au fud de cette fource en paroît entièrement
compofée. Enfin , à un quart de lieue de
Bagneres, on a découvert du marbre blanc qui
reçoit un beau poli.
S BagniiR.es de Luchon , ville du département
! de Haute-Garonne , où font des bains qui ont à
; peu près les mêmes propriétés que ceux de Bagneres
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