
rendent j les unes dans l’A douze & l'Adour, au
,fud j à l’eft, dans la Garonne j à l’ oueft, dans le
■ golfe de Gafcogne ou dans les étangs qui en bordent
les rivages.
La ville de Bordeaux eft traverfée par fix de ces
ruilTeaux j celui du Marais ou de Bacabn, celui
des Carmes, la D é v è ze , le Peugne , le Guy &
l’Efteymajoux. Le fol des marais de la Chartreufe
eft plus bas que. les lits du Peugne & de la Dévèze
qui les traverfenr.
Six fourres de bonnes eaux fe trouvent aux en-
▼ irons'de Bordeaux ; celles de Mérignac, du Tondue
, de Figueyreau, de Fond - d'Eaudège, des
Salinières & de la Font-de-l’Or. Celle-ci fournit
îuix approvifionnemens des navires.
La plus grande partie du territoire bordelois eft
occupée par les landes, c’eft-à-dire, pat une plaine
fabloneufe couverte d'un petit nombre de plantes
ligneufes & de gramens qui fe deflechent fur la
fin de l’été, & demeurent inondés pendant l ’hiver
& pourriffent. Il y a dans cette plaine beaucoup 4’endroits couverts de marais confi iérables.
Dans tous les lieux cultivés qui fe trouvent le
long de la Garonne, l’a ir , quoique humide, eft
fort fain, te les habitans y font plus robuftes que
dans les landes. La difparition des marais & l’é-
toulement bien entendu des eaux pluviales le long
de ces côtes font les principales caufes de la falu-
brité de l’air.
Le flux te reflux &r la direction des bords des
collines de l'entre-deux mers y favorifent l’intro-
duétion d’un air humide par les vemsd’oueft, allez
violens.
J’ajoute ici deux phénomènes qui appartiennent
à Bordeaux, quoiqu’ ils ne puiff.nt s’obferver qu’à
une certaine ciftance de cette ville : j° , le bec
d’Ambez, dont j’ ai donné la description à l’article
A mb e z , & , 2°. le roc de T au , carrière qui fournit
la pierre à bâtir, laquelle fert aux conflrudèions
des bâtimens de cette ville. Cette pierre a cela
d’intérefïant, en ce qu’elle renferme des débris
d’étoiles marines ,.qu’el e offre aux naturaliftes lorf-
qu’eile fe décompofe.
Bordeaux eft fitué fur la rive gauche de la Ga-
jronne, qui forme, en face, une portion circulaire
dont k s deux pointes font éloignées l’ une de
l’autre d’une lieue , & cette courbe eft affez alon-
gée pour qu’ il foit pofliblede l’ap,percevoir^ d’un
feul coup-d’oe i l , dans toute fon étendue.
La beauté du fleuve qui coule avec une ma-
jeftueufe rapidité , 8e dont la largeur eft de trois
quarts da lieue dans cette partie, toute couverte,
en tems de paix, d’une épaiffe forêt de mâts qui
s.’élèvcnt d’une foule de vaiffeaux de toutes grandeurs
8e de toutes nations ; ces objets forment un
enl.èmble dont les yeux ne peuvent fe raffafier, &
que l’on revoit toujours avec les charmes de la
furprife & de la nouveauté.
Les vins'font une des grandes richeffes de Bor-
<k&u&K Ceux de première qualité fe vendent de zcqqà
24C0 lîy. le tonneau ou les quatre banques. Les
plus eftimés font ceux connus fous les noms de
( Médoc , de Haut- briou , de Saint - JLmilion , de
} Grave. Les meilleures qualités des vins dr Medoc
] font ceux de la Fire , de la Tour & de Margaut.
, Les plus recherchés de Grave font ceux de Hnuc-
Brion, du Haut-Talence, de Mérignac, Pefi'ac,
Langon , Villenave, & c . i es vins blancs qui tiennent
les premiers rangs font ceux de Carbonnitux*
Sérons, Barfac, Pignaç, Lanterre-Baume & Sainte-
Croix-du-Mont.
Une partie du vin de Médoc pafle en Angleterre
: le s vins de G rav e , blancs & rouges, fe
confommînt ordinairement en France. La plus
grande partie de ceux de Paluds s’embarque pour
les colonies & l’ Inde : les Hollandais en tirent
une quantité confidérable. Les vins de cotes &
autres qualités inférieures paflent, en grande part
ie , en Allemagne , en Hollande & dans la ci-
devant Bretagne. Le furplus fert à la confomma-
tion du pays, ou fe convertit en eau-de-vie ou en
vinaigre. \ .
Il y a dans la ville de Bordeaux une fontaine
d’eau minérale , découverte, dans le feizième
fiècle, rue de la Roufielle, dont la fontaine a pris
! le nom. Elle a la vertu de purger en rafraichiffanr,
de. guérir les obftruétions, 8e d'être fouveraine
meme dans les fièvres intermittentes.
BORDELOIS eu BOURDELOïS. Ce pays ren-
ferntoit beaucoup d’autres petits pays ; favoir :.îe
Borde'ois propre, le Médoc avec la petite Flandre
du Médoc, les landes de Bordeaux, le pays de la
Tête-de-Bufch, le pays de Bôrn te celui de Mo-
rentin : tous ces pays font au midi de la Garonne
ou de la Gironde. Le Bénange, le pays d Entredeux
mers , les environs de Libourne , le Fronfa-
dois, le Cudjagois , le Bourgès, le Blayois & le
Vittrezay, tous ces pays font au feptentrion ou le
long de la rive droite de la Garonne.
Le Bordelois y y compris les petites contrées nommées’
ci-deffus, eft borné , au feptentrion , par la
, Saintonge î au midi, par le Bazadois & les grandes
landes j au. levant, par les grandes landes, le Bazadois
, le Périgord & l’Angoumois , &' , au couchant,
par l'Océan. Quant au Bordelois propre, il
s’étend le long de la Garonne au midi de ce fleuve,
& n’ a que douze à treize lieues de long, fur cinq
lieues de large. Tous ces pays compofent aujourd’hui
une partie du département de la Gironde.
BORDES^' les deux Lacs de >, du département
de l’Arriège , arrondiffement de Saint- Girons ,
i canton de Caftillon , à la'fource de la rivière de
Bordes. Ils font petits, 8e ont tout au plus cent
toifes de large.
BORDS DE LA MER ,confidérés relativement
à la conftitttuon du fol te aux produéiion^ végétales
»
Les bords de la mer font efearpés ou en pente ;
ils préfentent, ou des rochers, ou des terres
baffes, tantôt pierreufes, tantôt (abloneufes. Dans
certaines parties des côtes de la ci-devant province
de Normandie, on trouve des falaifes élevées 8e
coupées à p ic , parce qu'elles ont été minées in-
fenfiblement par les flots.
Les côtes font toujours plates à l’ embouchure
des rivières. Deux forces oppofées, les eaux courantes
des fleuves d’un c ô té , qui entraînent les
terres 8c les fables, & le flux de la mer qui les
repouffe, concourent à la formation des bancs de
fable, des barres, 8e même des îles fi communes
à l’embouchure de s grands fleuves. Le rerrain s’ex-
hauffe par degrés, les fables furmontent le niveau
des eaux ordinaires, &r, n’ étant pas arrofés, ils
deviennent le jouet des vents. C'eft ainfi que fe
forment les dunes.
Un canton, jadis fe r tile , entre Boulogne 8e
Calais, eft devenu infalubre 8e abandonné, en
grande partie, depuis que les eaux de la Slacq ,
arrêtées par les fables, n’ y ont plus un écoulement
libre. Les maladies qui régnent parmi les habitans
de ce pays font un trifte exemple du tort que font,
à l’agriculture 8ç à la fanté des Habitans, le-déran-
gement du cours des eaux. Pour remédier à ces
inconvéniens, il convient que l’art aide la nature,
en formant des débouchés & des iffues aux eaux
de l’ intérieur.
Les fables occupent une grande étendue de. terrain
le long des bords de la Manche : on en trouve
de vaftes plaines, 8e des dunes fort élevées, entre
la Somme & la Gauche. Cette plage, qui fe prolonge
au loin dans la mer , eft célèbre par des
naufrages. Il faut que les enfablemens y aient fait
de grands progrès, puifqu’au dsffus d’Etaples, à
une lieue de la mer, on trouve, près de Siint-
Jofle, 1 s veftiges d’ un ancien port. On f it d’aii-
•leurs que les navir- s arrivoient près du village de
Rue-Veifin-du-Ci otoy Tout ce pays eft donc de
nouvelle formation : il occupe la place d’un golfe '
étendu, qui s’eft comblé par degrés. Une partie a
été defféefiée, 8e a cédé à l’in lutlriej mais ce qui
refte à défricher offre encore de grande* retfour-
■ ces .à l'agriculture.
Dans les département du midi, vers les bouches
du Rhône , on.trouve, entre ce fleuve 8e Aigue-
mortes, un défert de fables de vingt lieues. C ’eft
là que font étab’ies les falines de Peccais. On y
voit autfi des forêts de pins ( pinus fi.'vefiris mari-
tim a), qui , au Jieu d’élever leurs têtes comme
ceux qui occupent les montagnes, ont la cime
arrondie, A* furpaffent à peine la taille d’un pommier.
Malgré leur voifinage de la mer Méditerranée,
ils réfiftem aux coups de vents.
Le genévrier, que les habitans appellent cade,
eft fi abondant dans ce-défert, qu'il offre une ref-
fource aux habitans pour le chauffage. Les filaria
& les nerpruns s’y platfent aufïi.
Depuis Nice jufqu’au Port-Vendre, les plantes
qui habitent Jes bords de la Mediterranée font à
peu près les. mêmes.
Quant trerons la daiufxfé raernbcree sa u&x marobtus fAtes , nous en monbri
tz Climats.:
Si nous revenons aux plantes, nous indiquerons
diverfes efpèces de foudes & de fulicornes, des
arroches, des giroflées des euphorbes > frankenia
Icevis & pulverulent a, ephedra diftachy a , te beaucoup
d’autres qui fervent à lier les fables & à confo-
lider leurs maffes, qui, fans ces fecours, devien-
droient le jouet des vents & la défolation des
plaines environnantes. On y rencontre aullî beaucoup
de graminées, dont quelques-unes forment
d’excellens pâturages pour les moutons, qui aiment
les prés fales & les terrains voifins des bords de la
mer.
En repaffant des bords de la Méditerranée aux
côtés d i la Manche, on ne trouve, depuis l’embouchure
de la Somme jufqu'auprès de Boulogne,
que des fables & quelques fonds marécageux. Les
dunes de Saint-Quentin, de Bereck, de Camier ,
font très-élevées j elles changent affez fréquemment
de forme & de pofition.
Lorfque le vent d’oueft fouffle avec force fur les
dunes de ces parages, des nuages de fable font
portés au lo in , inondent les champs cultivés, &
y portent la ftérilité. Alors les chemins difparoif-
fent, les étangs fe comblent & fe changent en
fondrières d’autant plus dangereufes, qu’elles ol-
i frent l’apparence de plaines folides.' On trouve
encore près de Quend, de Verton & de Mcrli-
mont, des marais dont le terrain eft fi peu affuré t
que le poids d’un homme y ébranle tous les environs
à des diftances confidérables.
On ne rencontre, dans les fables de cette côte ,
que des arbri(féaux de petite taille , tels que des
argoulliers, des faules nains ( fdlix arenaria & re-
pens). Rien n'y elt fi commun que le rofeau des
tables ( arundo arenaria') , la laiche des fables,
Yagrofiis ftolonifera 8e des chiendens. On y trouve
auffi air a canefcens , phleum arenarium & nodofurn ;
eryngium mariiimum , pyrola rotundifolia ; gallium
verum ,* arenaria peploides ; convolvulus arvenfis ,
fepium, foldanella , ononis repens, &c. ; & dans les
endroits un peu humides, jfchoenus marifeus & nigricans
, feirpus maruimus adcularis ; juncus articulât
us , bufonius & maruimus ; cineraria palufiris ,*
parnajjia palufiris, afparagus officinalis maritima ,*
plantago maritima ; ophiogloffum vulgatum ; cheno-
p odium maritimum; artemifia. maritima ; ait he. a officinalis
, &c.
La ceinture de galets qui borde la mer dans
quelques parties de cette c ô te , n’eft pas entièrement
privée de végétaux. Le pois maritime{pifum
maritimum')y inconnu ailleurs en France, croît au
Lourdet, ver^ l’embouchure de la Somme, pendant
que l’on a beaucoup de p*He à l’élever dans
! les jardins. A Saint-Valéry, au C rotoy , à Cayeux,
\ fe plaifent le pavot cornu , les arroches, & c. &c.
tandis qu’à l’entrée de la Brefle , près du uép o r t,